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210. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. » pp. 397-410

Tofan se leva peu de temps après, ferma bien sa porte par dedans, & demeura à la fenêtre, pour voir revenir sa femme, & lui faire connoître qu’il n’étoit pas si dupe qu’elle croyoit. […] Elle appelle sa servante, qui savoit sa vie, & qui lui rendoit charitablement tous les services qu’elle pouvoit, & fit tant, qu’elle l’obligea à se mettre au lit en sa place, & à souffrir patiemment, sans se faire connoître, les coups que son mari pourroit lui donner ; avec promesse de l’en récompenser si bien, qu’elle auroit lieu d’être contente.

211. (1794) Mes idées sur nos auteurs comiques. Molière [posthume] pp. 135-160

La cinquième du premier acte, où Sbrigani prend le parti de Pourceaugnac ; la suivante, ou Éraste lui persuade qu’il connaît Limoges et toute sa famille ; la onzième, où Pourceaugnac est entre les deux médecins et ne sait ce qu’ils lui veulent : voilà, ce me semble, les seules beautés de cette pièce. […] Chef-d’œuvre qu’il faut lire et connaître comme lés pièces de Molière.

212. (1886) Revue dramatique : Les Fâcheux, Psyché (Revue des deux mondes) pp. 457-466

On assiste à ces spectacles avec indifférence, comme on regarde, à l’occasion, la reliure d’une Imitation de Jésus-Christ : c’est « le plus beau livre qui soit sorti de la main des hommes, » on veut bien le croire, mais on l’a connu naguère, dans les intervalles du catéchisme, à titre de petit ouvrage de piété. — Ainsi donc ces fruits du génie, ayant perdu le duvet et la fleur, nous sont vainement offerts : si quelques autres, de même qualité environ, restent dans le fruitier, qui s’en aperçoit ? […]  » Six mois après, Psyché est représentée sur la scène du Palais-Royal, à peu près avec « même éclat, mêmes agréments. » Qu’on nous la rende ainsi ornée, aujourd’hui que nous connaissons l’opéra, il est à craindre, selon la remarque de Voltaire, « que si la tragédie est belle et intéressante, les entr’actes de musique en deviennent froids ; et que, si les intermèdes sont brillants, l’oreille ait peine à revenir tout d’un coup du charme de la musique à la simple déclamation.

213. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297

Mais cela prouverait qu’elle connaissait l’intérêt que le roi portait à madame Scarron et son désir de lavoir pour gouvernante de ses enfants, ne prévoyant pas sans doute qu’un jour cet intérêt irait fort au-delà de l’estime et de la bienveillance. […] Son mari lui avait fait connaître mademoiselle de Lenclos, quand celle-ci était encore répandue dans la bonne compagnie ; elle n’avait pas cessé d’avoir des relations de société avec elle ; elle en avait d’habituelles avec mesdames d’Heudicourt, de Saint-Géran.

214. (1732) Jean-Baptiste Pocquelin de Molière (Le Parnasse françois) [graphies originales] « CII. JEAN-BAPTISTE POCQUELIN. DE MOLIERE, Le Prince des Poëtes Comiques en France, & celebre Acteur, né à Paris l’an 1620. mort le 17. Fevrier de l’année 1673. » pp. 308-320

Moliere dans les representations de ses Comédies l’emportoit sur tous ses camarades, & faisoit connoître les grands talens qu’il avoit pour la profession de Comédien. […] Etudiez la Cour, et connoissez la Ville, L’une & l’autre est toûjours en modéles fertiles : C’est par-là que Moliere illustrant ses Ecrits, Peut-être de son Art eût remporté le Prix ; Si moins ami du Peuple en ses doctes peintures, Il n’eût point fait souvent grimacer ses figures.

215. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

Or Don Sanche d’Aragon est parfaitement conforme à cette définition dont l’exactitude ne sera contestée par aucun de ceux qui connaissent l’histoire de l’art dramatique. […] La pièce de Cicognini, intitulée Le Gelosie fortunate del principe Rodrigo, fut imprimée, suivant l’usage d’Italie, dans les différentes villes où elle fut représentée : la première édition connue est de Pérouse, 1654, et ce fut sept ans après que Molière donna Dom Garcie. […] La stupide crédulité de Sganarelle, l’intervention subite et non préparée d’un commissaire et d’un notaire en robe, un mariage fait à l’improviste et sans aucune formalité préalable, tout cela rappelle un peu trop le dénouement banal de ces pièces populaires, connues sous le nom de parades.

216. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. » pp. 323-356

Je n’ai pas cru d’abord à cet autre moi-même, J’ai démenti mes yeux sur ce rapport extrême ; Mais j’ai tant fait enfin que je me suis connu, Je me suis tout conté comme il est avenu, Jusques à me citer la coupe de Pterele ; J’ai mon nom, mon habit, ma forme naturelle ; Enfin je suis moi-même, & deux gouttes de lait N’ont pas, à mon avis, un rapport si parfait. […] Non, vous avez raison ; & la chose à chacun  Hors de créance doit paroître ;  C’est un fait à n’y rien connoître, Un conte extravagant, ridicule, importun :  Cela choque le sens commun,  Mais cela ne laisse pas d’être. […] Moi, vous dis-je, ce moi plus robuste que moi ; Ce moi qui s’est de force emparé de la porte ;  Ce moi qui m’a fait filer doux ;  Ce moi qui le seul moi veut être ;  Ce moi de moi-même jaloux ;  Ce moi vaillant, dont le courroux  Au moi poltron s’est fait connoître ;  Enfin ce moi qui suis chez nous ;  Ce moi qui s’est montré mon maître ;  Ce moi qui m’a roué de coups.

217. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. » pp. 500-533

Nous naissons tous avec le goût de l’imitation, puisque, dès l’instant où nous commençons à connoître l’usage de nos doigts, le carton, le papier, la cire, le pain même, prennent entre nos mains mille formes différentes, & que nous imitons de notre mieux une poule, un chien, un chat. […] parcequ’il n’étoit pas né pour la comédie, & qu’il passoit lestement sur des richesses théâtrales sans en connoître le prix, tandis qu’il ramassoit avec beaucoup de soin des matériaux de nulle valeur. […] « Scarron, me dira-t-on peut-être, pouvoit connoître seulement les pieces qu’il a imitées, ou, pour mieux dire, qu’il a traduites ».

218. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIV. Des Tableaux. » pp. 422-425

Mon cher beau-frere, autant que je puis m’y connoître, Vous êtes marié, mais très honteux de l’être.

219. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. » pp. 53-56

Chappuzeau connut sans doute lui-même la distance qu’il y avoit de sa piece à celle de Moliere, puisqu’il la corrigea d’après lui, & la fit donner en 1661 sur le théâtre du Marais avec le titre de l’Académie des Femmes.

220. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XX » pp. 215-219

Son existence dans le monde était finie depuis longtemps ; les traditions de sa société étaient dispersées et en faisaient fleurir de nouvelles ; la duchesse de Montausier, sa fille, était employée à la cour ; des honneurs de cour remplaçaient, dans ce reste de sa famille, les honneurs personnels que la marquise avait obtenus ; on ne connaissait plus qu’une gloire, celle qu’on tenait de la faveur de Louis XIV.

221. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Ceux qui l’avaient connu dans sa gloire, ne manquaient jamais de l’applaudir quand il arrivait dans son humiliation. […] — « Puisque vous la connaissez, reprit madame de Mailly, priez pour elle !  […] vraiment vous ne connaissez guère Melchior Zapata. […] Odry se connût bien peu lui-même (en dépit du précepte qui est la porte ouverte à toute philosophie !) […] Si elle affectait de pareilles prétentions, ce serait bien le cas de dire à la comédie : — Connais-toi toi-même !

222. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. » pp. 274-278

J’ai questionné nos acteurs italiens, aucun n’a connu la piece dont parloit Angelo, & tout m’a confirmé dans mon opinion.

223. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. » pp. 420-425

Elle m’a paru très propre à faire connoître les beautés d’une ode latine à ceux de mes Lecteurs qui n’entendent pas la langue d’Horace.

224. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre X » pp. 83-88

Je ne parie ici d’un fait si connu que pour faire observer quel hôtel de Rambouillet prit chaudement le parti de Corneille, et contre Scudéry, et contre l’Académie elle-même ; ce qui était se déclarer en même temps contre le cardinal, qui aurait voulu voir Corneille humilié.

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