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125. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

Mais menez un philosophe au milieu d’un festin : son silence, sa tristesse ou ses questions saugrenues troubleront aussitôt la fête ; faites-le danser, il déploiera les grâces d’un chameau ; si vous parvenez à l’entraîner à un spectacle, son seul aspect glacera les plaisirs de la foule, et, comme l’austère Caton, on le priera de quitter le théâtre puisqu’il ne peut quitter pour une heure son air grave et sévère. […] Nous n’attendrons pas que le spectacle soit commencé pour mieux savourer toutes les émotions d’une belle soirée. […] Certes, Molière ne Fallait pas quérir à son fourneau, mais si elle le surprenait improvisant tout haut les vers des Femmes savantes ou du Tartuffe, elle ne se gênait pas pour mettre les poings sur la hanche comme si elle fût au spectacle. […] La feuille sur laquelle sont inscrites les dépenses faites pour la journée du 30 juin et les recettes du spectacle de ce jour porte : « Dimitrius, 11e et dernière fois pour l’auteur et leCocuimaginaire, 316 livres. » C’était par égard pour l’ombre de Geneviève Béjart, qu’on avait joué onze fois ce Dimitrius.

126. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64

C’en est assez ce me semble pour rendre Molière inexcusable. » Lettre à d’Alembert surles spectacles. — Voir Laharpe, Cours de littérature, partie II, liv.

127. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144

  Quand on repense à la fausseté et à l’indécence des amours applaudis sur tant de théâtres, à la corruption insinuée chaque jour au peuple par tant de romans pleins de passions hors nature, à la gloire acquise par tant d’auteurs au moyen des théories d’amour les plus brutales et des peintures d’amour les plus lubriques, on reconnaît que Molière a rendu service à la morale en présentant sans cesse le spectacle, conforme à la nature et à la raison, d’amours jeunes, joyeux et honnêtes.

128. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Parvenaient-elles à lier avec eux quelque intrigue amoureuse, elles s’en glorifiaient hautement, et, bravant toutes les bienséances, elles se montraient aux promenades, aux spectacles et dans tous les lieux publics en compagnie de leur conquête. […] » Lorsqu’une censure méticuleuse rendait dérisoire le peu de liberté accordé à la presse, pouvait-on ne pas rire aussi de Figaro journaliste à qui l’on avait dit « que, pourvu qu’il ne parle en ses écrits ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des gens en crédit, ni de l’Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne enfin qui tienne à quelque chose, il pouvait tout imprimer librement  sous l’inspection de deux ou trois censeurs. » Enfin le personnage de Bridoison ne devait-il pas exciter de toutes parts des bravos railleurs, quand la vénalité des charges exposait encore à rencontrer pour juge de son procès, un sot de cette espèce ? […] Madame à son hôtel avait spectacle et bal ; Le soir elle jouait dans L’Amour filial ; Et vous concevez bien qu’une aussi grande affaire Ne lui permettait pas de songer à son père. […] Un triste spectacle alors s’offre aux yeux; les travaux, les occupations honnêtes, sont négligés ou abandonnés; chaque jour la Bourse est assiégée, envahie par une foule immense, et l’on voit dans les tribunes du temple jusqu’à des femmes élégamment vêtues qui, le carnet en main, suivent avec anxiété le mouvement des cours, que l’huissier, par intervalles, proclame de sa voix criarde.

129. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIII. Examen de quelques Caracteres. » pp. 350-377

Mais songeons, avant que de l’entreprendre, qu’il n’est pas à la portée de tout le monde, & que le parterre, avec les trois quarts & demi du spectacle, sont composés de personnes qui fréquentent peu la Cour.

130. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

Ce fut un assez beau spectacle de voir Molière seconder le Gouvernement dans le dessein d’abolir la coutume barbare d’égorger son ami pour un mot équivoque ; et tandis que l’État multipliait les Édits contre les duels, les proscrire sur la Scène peut-être avec plus de succès, en plaçant dans la Comédie des Fâcheux un homme d’une valeur reconnue, qui a le courage de refuser un duel.

131. (1873) Le théâtre-femme : causerie à propos de L’École des femmes (Théâtre de la Gaîté, 26 janvier 1873) pp. 1-38

Ce n’est pas Agnès qui va au spectacle, on l’y mène, et quand la dame qui mène Agnès fait tant que d’acheter place au miroir, soyons justes, ce n’est pas pour y voir Agnès toute seule.

132. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XI. De la Religion. Principe et Sanction de la Morale de Molière. » pp. 217-240

. — Ce n’était pourtant pas l’avis du prince de Conti, qui tonne contre le Festin de Pierre dans son Traité de la Comédie et des Spectacles : « l’a-t-il une école d’athéisme plus ouverte que le Festin de Pierre, où, après avoir fait dire toutes les impiétés les plus horribles à un athée qui a beaucoup d’esprit, l’auteur confie la cause de Dieu à un valet à qui il fait dire pour la soutenir toutes les impertinences du monde ?

133. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

.… Parce qu’on ne danse pas encore aux Théatins, » demande enfin La Bruyère, « me forcera-t-on d’appeler tout ce spectacle office divin144 ? 

134. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Peut-être voulait-il, en réalité, l’offrir à ses convives ; Molière, lui, au lieu de se donner en spectacle, entend profiter de celui qu’on lui a promis ; il ne dit mot et raille, à l’occasion, ceux dont il a trompé le petit calcul ; ainsi, dans la Critique de l’École des femmes, par la bouche de la rieuse Élise. […] D’abord, il avait « l’annonce, » cette petite harangue qui suivait la représentation et servait non-seulement à annoncer le prochain spectacle, mais aussi à commenter, pour le bien de la troupe, tous les événemens intérieurs qui pouvaient intéresser le public.

135. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

C’est en rendant compte de ce spectacle dans le Figaro que M. […] J’avais, pour ma part, adopté une opinion absolument différente dans le livre intitulé : Les points obscurs de la vie de Molière, où je disais : « La plupart des anciens rituels, se conformant en cela à l’opinion des Pères et de beaucoup de conciles, ont condamné la comédie et les spectacles. […] Quoi qu’on en puisse dire aujourd’hui, la plupart des anciens rituels, se conformant en cela à l’opinion des Pères et de beaucoup de conciles, ont condamné la comédie et les spectacles.

136. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Tu te plains que ton fameux feuilleton de la semaine passée ait déjà pris son rang parmi les choses expirées… de quel droit serais-tu plus heureux qu’un prince même du sang royal de France, le prince de Conti, qui a publié, lui aussi, un Traité de la comédie et des spectacles que ni toi ni les tiens vous n’avez lu ? […] Caffaro que saint Thomas lui-même, dans son indulgence pour les spectacles, n’a jamais songé à permettre un outrage public fait aux bonnes mœurs. […] Molière soutient aussi que la passion n’est pas un spectacle dangereux ; je vous reprends pour ce mot-là, mon Père. […] Comment donc amuser toute une cour, avec le lamentable spectacle d’un bonhomme en robe de chambre, en bonnet de nuit, qui souffre ou, ce qui revient au même, qui croit souffrir toutes les maladies connues et non connues ?

137. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

Le Misanthrope fut joué dans les mois de juin et de juillet, c’est-à-dire dans la saison la plus défavorable aux spectacles, et il eut vingt-une représentations consécutives dont il fit seul tous les frais, aucune petite pièce, ni ancienne, ni nouvelle, n’ayant été donnée à la suite.

138. (1868) Une représentation de M. de Pourceaugnac à Chambord. Examen de deux fragments inédits paraissant appartenir à l’œuvre de Molière (Revue contemporaine) pp. 700-722

En avait-il besoin pour remplir un temps donné de spectacle ?

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