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133. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. » pp. 294-322

Un jour qu’ils sortoient d’une église ensemble, environnés d’un grand nombre de personnes qui baisoient leurs vêtements, & les conjuroient de se souvenir d’eux dans leurs bonnes prieres, ils furent reconnus de ce gentilhomme dont je viens de parler, qui, s’échauffant d’un zele chrétien, & ne pouvant souffrir que trois si méchantes personnes abusassent de la crédulité de toute une ville, fendit la presse, & donnant un coup de poing à Montufar : Malheureux fourbe, lui cria-t-il, ne craignez-vous ni Dieu ni les hommes ?

134. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. » pp. 323-356

Moliere prend les devants, & semble nous dire : « Ce que j’écris ici blesse à la vérité le sens commun, mais souvenez-vous que la piece est bâtie sur un fond fabuleux, que je vous l’ai annoncé, & que vous n’avez plus le droit de le critiquer.

135. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Il vaut mieux, moralement, que son œuvre, ce qui, je le reconnais, n’est pas beaucoup dire ; mais il y a tant d’auteurs qui, moralement, sont beaucoup au-dessous de leurs œuvres qu’il faut retenir ce trait de Molière et bien s’en souvenir, pour que les sévérités que l’on pourra avoir pour l’œuvre soient maintenues peut-être à l’égard de l’auteur, mais ne noircissent pas l’homme lui-même. […] Une partie de la pièce est un guignol, c’est-à-dire une pièce à travestissements burlesques : Sganarelle, faux médecin est surpris par le père de famille sans habit de médecin, il dit qu’il est le frère du médecin et qu’il lui ressemble comme deux gouttes d’eau se ressemblent (souvenir de cela dans le Malade imaginaire) ; il se présente au père de famille tantôt en habit de médecin, tantôt en habit bourgeois, avec une grande rapidité de changement de costume, pour faire croire à l’existence réelle de deux personnages ; il se présente même, du haut d’une fenêtre, sous l’aspect des deux personnages, étant en habit bourgeois mais tenant de sa main et du coude le chapeau, la fraise et la robe du médecin, etc. […] La comédie ne corrige personne, puisque, pour qu’elle corrigeât quelqu’un, il faudrait qu’on se reconnût dans les portraits qu’elle présente, ce qui n’arrive jamais, M. de Soyecourt a laissé un agréable souvenir dans la mémoire de Molière ; car il a tracé à nouveau sa silhouette en quelques vers dans le Misanthrope : Dans le brillant commerce il se mêle sans cesse, Et ne cite jamais que duc, prince ou princesse : La qualité l’entête ; et tous ses entretiens Ne sont que de chevaux, d’équipage et de chiens… L’École des femmes Dans l’École des femmes, Molière a repris la question et la thèse dont il s’était occupé dans l’École des maris, mais à un point de vue nouveau et assez différent, Dans l’École des maris, il était question surtout de l’éducation des filles ; dans l’École des femmes, il est question surtout de l’instruction des filles. […] Maurice Barrés s’en soit souvenu dans le petit ouvrage où il se peint lui-même donnant des coups de bâton à M. […] Fénelon, très indulgent à son égard, se borne à dire qu’il lui est arrivé de donner un tour généreux au vice, et il me semble bien qu’il pense à Don Juan, et une austérité ridicule et odieuse à la vertu, et il me semble qu’il pense à Alceste (de quoi Rousseau se souviendra).

136. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

Car en traitant cette matière je me souviendrai toujours que la parole du Seigneur, dont je suis le ministre quoique indigne, doit être une parole chaste, plus épurée que l’argent qui passe par le feu et que l’on éprouve jusqu’à sept fois. » On ne peut s’empêcher de croire que cet exorde, tombant de la bouche d’un homme dont on connaissait la foi, c’est-à-dire l’intrépidité, dut faire courir dans l’auditoire un certain frémissement ; et que ces courtisans qui tournaient le dos à l’autel pour mieux voir le roi, craignirent en ce moment de rencontrer ses regards, et baissèrent les yeux. […] Nous prions les lettrés qui ont la mémoire pleine des homélies de Molière, de nous prêter un peu d’attention et de vouloir bien se souvenir que les paroles suivantes ont été prononcées devant Louis XIV adultère : « Chrétiens, prenez garde à cette réflexion de saint Bernard, qui me semble également solide et ingénieuse : « Quand l’homme se laisse emporter à l’ambition, c’est un homme qui pèche, mais qui pèche en ange ; pourquoi ? […] Molière qui, dans sa préface, a bien le front de vouloir s’autoriser de l’exemple de Corneille, parce que ce grand poète a mis aussi la dévotion sur la scène, s’est sans doute souvenu des stances de Polyeucte : Monde, pour moi tu n’es plus rien ; Je porte en un cœur tout chrétien Une flamme toute divine, Et je ne regarde Pauline Que comme un obstacle à mon bien. […] Des plaintes qui s’élèvent contre lui, il résulte que Tartuffe condamne les bals, les divertissements suspects, les parures immodestes, veut éloigner les galants, faire taire les médisances et rappeler le souvenir de Dieu. […] Molière qui, dans sa préface, a bien le front de vouloir s’autoriser de l’exemple de Corneille, parce que ce grand poète a mis aussi la dévotion sur la scène, s’est sans doute souvenu des stances de Polyeucte : Monde, pour moi tu n’es plus rien ; Je porte en un cœur tout chrétien Une flamme toute divine, Et je ne regarde Pauline Que comme un obstacle à mon bien.

137. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

Son théâtre demande une pièce : ces éléments étrangers se reproduisent à son souvenir, se rassemblent dans sa tête ; il les dispose, il les unit par le lien d’une même action, et, sur ce tout, formé de parties empruntées, il répand avec profusion les brillantes saillies nées de sa propre verve.

138. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. » pp. 71-105

Mais si vous exigez de moi une justification dans les formes, si vous voulez voir les preuves de mon innocence, que je vous ferai voir plus claires que le jour, ne prétendez plus au cœur de Delmire ; oubliez même que vous l’avez connue, & perdez pour jamais le souvenir de cette malheureuse Princesse, que son innocence & sa vertu n’ont pu défendre contre votre injustice.

139. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Elle donne un choc à l’esprit, et de ce choc dangereux, l’esprit a peine à se remettre ; il se souvient longtemps du spectacle animé de ces licences ; il y revient complaisamment, il les médite, et c’est pourquoi Tertullien appelle le théâtre : « l’Église du diable : Ecclesia diaboli ! 

140. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

            Rien au monde n’est si plaisant,             Ni si propre à vous faire rire :             Et je vous jure qu’à présent,             Que je songe à vous en écrire,             Le souvenir fait (sans le voir)             Que j’en ris de tout mon pouvoir. […] …………………………………………………………………………… Donc ma troupe ainsi faite, on me vit à la tête, Et si je m’en souviens ce fut un jour de fête ; Car jamais le parterre avec tous ses échos, Ne fit plus de ah ! […] Despréaux qui nous apprend ce fait1 : « On dit que Malherbe consultait sur ses vers jusqu’à l’oreille de sa servante ; et je me souviens que Molière m’a montré plusieurs fois une vieille servante2 qu’il avait chez lui, à qui il lisait, disait-il, quelquefois ses comédies, et il m’assurait que lorsque des endroits de plaisanteries ne l’avaient point frappée, il les corrigeait, parce qu’il avait plusieurs fois éprouvé sur son théâtre que ces endroits n’y réussissaient point ; ces exemples sont un peu singuliers, et je ne voudrais pas conseiller à tout le monde de les imiter. » a.

141. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. » pp. 144-179

Nous ne nous sommes pas souvenus de ce point.

142. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

Plus tard, cette influence se retrouve (nous l’avons déjà remarqué) dans la guerre acharnée que Molière fit à l’école, à son esprit de conservatisme absolu et de routine obstinée, et plus d’une fois, sans doute, dans un des épisodes de cette grande guerre, je veux dire dans son attaque contre les médecins, il se souvint des railleries de son maître qui, au dire de Sorbière, badinait si agréablement aux dépens des disciples d’Hippocrate.

143. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

Je conçois bien que les contemporains pardonnent plus volontiers à l’amour-propre des sots qui attaquent qu’à celui de l’homme supérieur qui se défend : les uns ne font qu’oublier leur faiblesse ; l’autre fait souvenir de sa force. […] Cela fait souvenir des Romains, qui mettaient leurs empereurs au rang des dieux quand ils les avaient égorgés.

144. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Une critique toute composée de jolis morceaux de cette espèce serait-elle assez belle enfin, pour effacer dans notre imagination le souvenir de ces théories philosophiques qui n’ont pu trouver grâce devant le Chevalier, mais dont la hardiesse parfois profonde reste si pleine de séduction ? […] L’histoire entière de l’art repassait successivement dans mon souvenir, comme l’histoire même de l’humanité racontée en caractères symboliques.

145. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. » pp. 357-396

C’est que je me souviens de quelque chose qui demande nécessairement ma présence au logis.

146. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Voici ce quatrain : En voyant les œillets qu’un illustre guerrier Arrosa d’une main qui gagna des batailles, Souviens-toi qu’Apollon bâtissait des murailles, Et ne t’étonne pas que Mars soit jardinier.

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