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181. (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923

Lorsque Jean-Baptiste Poquelin se fit comédien, on sait que ce fut près de la porte de Nesles, dans la vieille salle du Jeu de Paume des Mestayers, que la dizaine d’« enfans de famille » dont il était le chef s’installa en 1644. […] Sganarelle est joué en 1660, l’École des Maris et l’École des Femmes en 1662, et tout porte à croire que les esprits religieux protestèrent26, — non sans raison, — ici contre les théories, au moins légères, de l’auteur sur la « tolérance des maris, » là contre ses irrévérencieuses allusions à la Guide des pécheurs, ou contre la parodie qu’il avait osée des « préceptes du mariage» de saint Grégoire de Nazianze27.

182. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Ses parents, nommés Poquelin, tapissiers de père en fils, l’homme et la femme, habitaient près des Halles, au coin de la rue des Vieilles-Étuves et de la rue Saint-Honoré, une maison ornée de sculptures représentant des singes qui se jetaient des pommes; au-dessus de la porte pendait, pour enseigne une sorte de tente avec cette inscription : AU PAVILLON DES CINGES. […] On les voyait courir, tout hagards, par mille souterrains, et même en plein soleil, assiégeant le Louvre, Versailles, debout à toutes les portes. […] Ils pérorent, mettent la main à leurs sabres, s’ameutent, courent en troupe à la comédie, brisent les portes, attaquent, tuent le portier, lui marchent sur le corps, le mettent en lambeaux et se ruent dans la salle, l’arme au poing, prêts à tout massacrer. […] Molière, de son côté, était allé l’attendre à la porte Saint Victor ; mais le grand air, la fatigue et surtout quelques mois à cet âge avaient si fort changé le jeune homme, qu’il ne le reconnut pas et le laissa passer.

183. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. Des Reconnoissances. » pp. 399-421

Quand j’ai entendu cela, je me suis coulé tout doucement vers la porte, en marchant sur la pointe du pied.

184. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du Genre larmoyant. » pp. 103-122

Il est sur le point d’être mis à la porte par ce scélérat.

185. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX & dernier. Des causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir. » pp. 480-499

Loin de nous la pitoyable affectation de déclamer avec humeur contre les Comédiens : loin de nous sur-tout la plus petite envie de dégrader leur profession ; elle est estimable comme toutes les autres, quand on y porte des sentiments honnêtes & du talent.

186. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE PREMIER. Part de la Morale dans la Comédie de Molière. » pp. 1-20

« Il ne dit point ma haire et ma discipline, au contraire : il passeroit pour ce qu’il est, pour un hypocrite, et il veut passer pour ce qu’il n’est pas, pour un homme dévot ; il est vrai qu’il fait en sorte que l’on croie, sans qu’il le dise, qu’il porte une haire et qu’il se donne la discipline… S’il se trouve bien d’un homme opulent à qui il a su s’imposer, dont il est le parasite, et dont il peut tirer de grands secours, il ne cajole point sa femme, il ne lui fait du moins ni avance ni déclaration : il s’enfuira, il lui laissera son manteau, s’il n’est aussi sûr d’elle que de lui-même.

187. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE V. L’Éducation des Femmes. » pp. 83-102

Et comme si cette déclaration des droits de la femme n’avait pas assez de poids dans la bouche d’une suivante, Molière fait répéter le même plaidoyer par un homme sérieux, qui porte dans son discours l’élévation de son âme et l’autorité de son âge : Elle a quelque raison en ce qu’elle veut dire.

188. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

On peut assurer cependant qu’il a peu de pièces où brille davantage le mérite de la véritable invention comique, et qu’il n’en a peut-être pas une seule dont l’exécution porte un caractère si marqué d’originalité. […] Tout porte à croire que Molière reçut et exécuta cet ordre pendant un séjour qu’il fit à la cour avec sa troupe, du 11 au 26 octobre 1663 : le titre même d’Impromptu de Versailles, exprime à la fois ces deux circonstances, du lieu où la pièce fut composée, et de la vitesse avec laquelle elle fut faite et mise au théâtre.

189. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Cette porte leur est fermée, et la mienne aussi… C’est le sentiment que j’aurai toujours pour un homme qui condamne le beau feu de Benserade, et qui ne connaît pas les charmes des fables de La Fontaine.

190. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

Sganarelle, inquiet, soupçonneux et toujours aux aguets dans sa maison, a l’habitude de s’écrier au moindre bruit qu’il entend à sa porte : « Qui va là! » Préoccupé par ses pensées jalouses, il va frapper à la porte de Valère. […] Jeannel porte donc à faux : « La morale de Molière aura exprimé ce que doit être un homme, un époux, un citoyen, même un chrétien ; elle n’aura nulle part laissé entrevoir ce que doit être un père. » Je dois encore réfuter ici un autre reproche aussi peu fondé, qu’à l’occasion de l’Avare M. […] Mais, malgré les réserves que le Poète met dans la bouche des personnages raisonnables de la pièce, on sent que la critique porte plus loin que le pédantisme et les femmes docteurs. » M.

191. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249

Dans le monde, à vrai dire, il se barbouille fort : Par-tout il porte un air qui saute aux yeux d’abord ; Et lorsqu’on le revoit après un peu d’absence, On le retrouve encor plus plein d’extravagance.

192. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XII. Réflexions Générales. » pp. 241-265

Je ne dis pas que dans les campagnes, où le travailleur exerce jusqu’à l’épuisement ses forces musculaires, la simple inaction ne soit pas une distraction suffisante, et qu’un repos du corps, entremêlé de causerie, de musique simple ou de danse violente, ne fasse pas, avec les heures passées à l’église, une journée de relâche suffisante, quoique la danse ait ses inconvénients, et que le cabaret soit trop souvent en face de la porte du temple.

193. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144

Regardez Henriette et Clitandre 435 : n’est-ce pas la nature même qui porte l’une à l’autre ces deux personnes accomplies ?

194. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IX. De l’Adultère et des Amours faciles. » pp. 166-192

Et peut-on résister au comique victorieux de la scène où Amphitryon, mis à la porte de chez lui par Mercure-Sosie, apprend de la bouche du dieu-valet que, dans le moment même, l’autre Amphitryon    Est auprès de la belle Alcmène 594 ?

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