N’est-ce pas vouloir chasser un enfant légitime de la maison paternelle, pour substituer à sa place un fils naturel ?
Il ajoute à ce ménage mademoiselle de Brie, et sa maison recèle cette existence en commun sous le même toit13. […] La France est devenue littéralement, et ce n’est pas le seul moment de son histoire où elle l’ait été, la maison du bonhomme Orgon, et, par les mêmes motifs, c’est Orgon qui règne avec Tartuffe. […] Il y a toujours eu, chez les hommes, une tendance à imiter dans leur maison le gouvernement de l’État. […] Le soleil dardait encore ; ses rayons expiraient, mais violemment et je pouvais quelquefois me demander si l’excès de la chaleur n’aurait pas retenu à la maison une partie de mon public. […] La Dorimène du Bourgeois gentilhomme, et cette Élise de L’Avare si aisément complice de l’installation de Valère, son amant, dans la maison de son père, sous un faux nom, et sous un masque d’intendant.
Il faut tout sur le champ sortir de la maison. […] C’est à vous d’en sortir, vous qui parlez en maître : La maison m’appartient, je le ferai connoître, Et vous montrerai bien qu’en vain on a recours, Pour me chercher querelle, à ces lâches détours ; Qu’on n’est pas où l’on pense, en me faisant injure ; Que j’ai de quoi confondre & punir l’imposture, Venger le ciel qu’on blesse, & faire repentir Ceux qui parlent ici de me faire sortir.
Je ne souffrirai pas que mon meilleur ami soit autre part que dans ma maison. . . . .
Tel est le théatre Espagnol ; c’est-là seulement que seroit vraissemblable le caractere de cet amant (Villa Mediana) : Qui brûla sa maison pour embrasser sa dame, L’emportant à-travers la flame. […] La maison dont dépendoit cette chapelle, avoit été bâtie hors la porte de Paris du côté de Saint-Denis, par deux gentils-hommes Allemands, freres utérins, pour recevoir les pélerins & les pauvres voyageurs qui arrivoient trop tard pour entrer dans la ville, dont les portes se fermoient alors. Dans cette maison il y avoit une grande salle que les confreres de la passion loüerent : ils y construisirent un théatre & y représenterent leurs jeux, qu’ils nommerent d’abord moralités, & ensuite mysteres, comme le mystere de la passion, le mystere des actes des apôtres, le mystere de l’apocalypse, &c. […] En 1545 la maison de la Trinité fut de nouveau convertie en hôpital, suivant sa fondation : ce qui fut ordonné par un arrêt du parlement.
Il supprime, entre autres, la loterie et les maisons de jeu, source de ruine et de démoralisation pour le peuple. […] quelle gloire pour notre maison !... […] Que l’on juge combien la scène où, jetant le masque, il se déclare maître de la maison et menace son bienfaiteur de sa vengeance, eût été plus dramatique et d’un effet plus terrible si, dès son apparition, le public avait pu être un instant sa dupe, et se trouver pris au théâtre comme Orgon l’a été à l’église. […] La tradition veut encore, lorsque Orgon dit à Tartuffe : Ces discours ne sont plus de saison : Il faut tout sur-le-champ sortir de la maison ! […] Quant à Orgon, dont il a en poche et par contrat la donation de la maison, il n’a pas certes à lui prouver qu’elle lui appartient.
Il imagine de se faire passer pour hôtelier, et d’attirer dans sa maison le capitaine, en le flattant et en feignant d’ajouter foi à ses fanfaronnades.
Un exemple encore, car c’est là ce qu’il importe le plus de faire bien ressortir : dans un canevas fréquemment joué au temps de Molière, Le Case svaligiate (les Maisons dévalisées), Scapin faisait remarquer à Flaminia, qui était aimée de Pantalon, le diamant que celui-ci avait au doigt.
Il n’en fait qu’un bon Gentilhomme ; mais il lui donne la fatuité de vouloir passer pour le rejetton d’une maison titrée : enfin, son héros feint d’être un homme essentiel à la Cour, de disposer des Ministres ; c’est lui, si on veut l’en croire, qui fait donner tous les emplois, tous les bénéfices, qui envoie nos Résidents dans les Cours étrangeres, qui fait nommer tous les Colonels. […] On s’apprête à y faire honneur : un laquais vient annoncer d’un air troublé, que le feu est à la maison : les convives prennent la fuite, & le héros jouit à peu de frais de sa réputation.
Il l’exhorte à la défendre contre le Capitaine, qui vient avec plusieurs poltrons comme lui assiéger dans les regles la maison de Thaïs, & fuit bientôt après, en disant à ses braves soldats d’aller se reposer à la cuisine. […] Zaïde se détermine à fuir la maison de la Comtesse pour éviter le Chevalier.
Si j’établis que ces méprises font partie d’un corps de doctrines, qu’il faut les accepter pour entrer dans la maison, pour devenir pensionnaire, est-ce de mon côté que se trouvera le paradoxe ? […] Si le lecteur en effet a bien voulu suivre avec attention l’enchaînement de mes idées et les preuves que j’ai apportées pour établir la légitimité de mes regrets, il arrivera comme moi à cette conclusion, que Molière n’est pas compris au Théâtre-Français, qui s’appelle pourtant la maison de Molière.
Il faut attendre que la grâce agisse. » La rupture du roi avec madame de Montespan fut déclarée définitive et irrévocable par un de ces bienfaits qui acquittent tous les comptes passés : le roi lui donna la charge de surintendante de la maison de la reine, dont madame la comtesse de Soissons eut ordre de se défaire, et ordonna à l’ex-favorite de se retirer de la cour. […] Mais un document plus authentique et plus frappant de l’aversion de madame de Maintenon pour le système suivi contre les protestants, et de la honte qu’elle inspira au roi des excès qui continuèrent après la révocation de l’édit de Nantes, c’est la tragédie à Esther qu’elle fit composer par Racine pour la maison de Saint-Cyr, et qui y fut représentée devant le roi.
Qu’Harpagon n’ait ni maison, ni train, ni valets, ni en-fans, ni maîtresse, qu’enfermé dans l’amour de l’or et dans la crainte de le perdre, il soit inaccessible à tout autre désir, à tout autre souci, il n’aura plus cette avarice diversifiée, animée, passionnée, qui fait de lui un personnage éminemment dramatique : ce ne sera plus le sublime Harpagon, ce sera quelque ignoble pince-maille, dont l’image ne vaudra pas mieux que la figure, aussi rebutant à voir au théâtre qu’à rencontrer dans le monde. […] La pièce fut jugée excellente, surtout par le maître de la maison ; et, quand elle fut représentée, elle n’eut pas de partisan plus zélé que celui même dont elle retraçait les aventures. […] Le ridicule et le danger des alliances inégales auraient peut-être été présentés d’une manière plus frappante, plus utile et même plus vraie, si, agrandissant ses personnages, et les plaçant sur un théâtre plus élevé, il eût montré quelque homme considérable de la bourgeoisie de Paris, indignement méprisé, bafoué, trompé, déshonoré par quelque fille d’une grande et illustre maison.
La Casa con dos puertas (la Maison à deux portes) des Espagnols ; le Tambour Nocturne de Destouches ; gli Perdigi (les perdrix), par Colalto, Pantalon de la Comédie Italienne ; l’Asinaire de Plaute ; tous ces titres peuvent servir d’exemple : mais les uns sont bons à suivre, les autres sont mauvais.