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245. (1788) Molière (Dictionnaire encyclopédique) « article » pp. 588-589

l’on refuserait un peu de terre à un homme auquel on devrait élever des autels ! juste, mais tardif témoignage que la vanité plus que la douleur de cette femme rendait à un grand homme dont elle avait trahi la tendresse et empoisonné la vie.

246. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. Des Pieces intriguées par des noms. » pp. 204-215

Le pauvre homme ! […] Maraud, qui fais l’homme de bien, Te voilà si confus que tu ne dis plus rien ! […] L’homme le plus grossier & l’esprit le plus lourd Sait qu’un laisse-tout-faire est un tablier fort court.

247. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Choix du lieu de la Scene. » pp. 76-93

Un bourgeois pourra faire dans les rues d’une capitale ce qui seroit ridicule dans un homme distingué. […] Les femmes qu’ils ont ennuyées de leurs premiers vers, n’ont plus de vertus, de travers, de graces, de minauderies dignes de la scene : les hommes n’y sont plus des hommes ; ils n’ont plus une ame qui mérite l’attention d’un sage habitant de la capitale. […] Les hommes ne sont-ils pas les mêmes par-tout, à quelque chose près ?

248. (1882) M. Eugène Sauzay et Molière (Revue des deux mondes) pp. 207-209

Ce Justin Cadeaux était un brave homme, chef de copie à l’Opéra et peu fortuné. […] Personne plus que cet homme d’esprit, le plus aimable et le plus abominable des directeurs, ne s’entendait à éconduire un solliciteur. « Je vous conseille, monsieur, répondait-il un jour à Maillart, d’aller, en sortant d’ici, vous jeter par la fenêtre d’un cinquième étage, vous et votre partition.

249. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. » pp. 274-278

Il le lui rapporta tout en entier, & même quelques endroits particuliers qui lui avoient paru remarquables, & entre autres ce caractere d’un homme de Cour fainéant, qui s’amuse à cracher dans un puits pour faire des ronds. […] Parfait, qui rapportent cette lettre, ajoutent : « Ce discours d’Angelo est si fort éloigné de la vraisemblance, que ce seroit abuser de la patience du Lecteur que d’en donner la réfutation : aussi nous ne l’avons employé que pour prévenir des personnes qui, trouvant ce passage dans le volume que nous venons de citer, pourroient l’altérer dans leur récit, & donner le change à un certain Public, toujours disposé à diminuer la gloire des grands hommes ».

250. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. » pp. 420-425

C’est l’hommage que les sots rendent aux grands hommes. […] Mais sans nous amuser à comparer des bagatelles échappées à deux grands hommes, que la distance de leurs genres met hors de toute comparaison, remarquons plutôt que les deux scenes rapportées dans ce chapitre sont les plus charmantes des ouvrages dont elles font partie : preuve incontestable que nous ne devons rien négliger pour recueillir des richesses étrangeres, lorsque nous aurons l’art de les fondre avec adresse dans nos productions.

251. (1696) Molière (Les Hommes illustres) « JEAN-BAPTISTE POQUELIN. DE MOLIERE. » pp. 79-80

Ce bon Père lui envoya ensuite le Maître chez qui il l’avait mis en pension pendant les premières années de ses Études, espérant que par l’autorité que ce Maître avait eue sur lui pendant ces temps-là, il pourrait le ramener à son devoir ; mais bien loin que le Maître lui persuadât de quitter la Profession de Comédien, le jeune Molière lui persuada d’embrasser la même Profession, et d’être le Docteur de leur Comédie, lui ayant représente que le peu de Latin qu’il savait le rendrait capable d’en bien faire le Personnage, et que la vie qu’ils mèneraient, serait bien plus agréable que celle d’un Homme qui tient des Pensionnaires. […] On peut dire qu’il se méprit un peu dans cette dernière Pièce, et qu’il ne se contint pas dans les bornes du pouvoir de la Comédie ; car au lieu de se contenter de blâmer les mauvais Médecins, il attaqua la Médecine en elle-même, la traita de Science frivole, et posa pour principe qu’il est ridicule à un Homme de vouloir en guérir un autre.

252. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre X » pp. 83-88

Antoine Godeau, depuis évêque de Vence, Jean Ogier, sieur de Gombault, Jean Chapelain, Claude de Malleville, Valentin Conrart, tous habitués de l’hôtel de Rambouillet, firent partie des neuf hommes de lettres qui, en 1625, se réunirent chez Conrart, opulent financier, le moins docte, mais le mieux logé d’entre eux, pour discourir sur la langue et sur la littérature. […] Nous aurons occasion de revenir sur cette maxime, quand nous serons au temps de Molière, de Racine et des grands hommes qui ont illustré le siècle de Louis XIV.

253. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIX. De l’action dans les Pieces à caractere. » pp. 448-468

Le spectateur ressent le plaisir le plus vif en voyant Francaleu, enchanté de sa tragédie, s’accrocher au premier qu’il rencontre pour la lire ; avouer qu’il avoit cinquante ans lorsqu’il s’avisa de son talent pour la poésie ; n’en vouloir à un homme qui plaide contre lui que parcequ’il l’a empêché d’être Poëte cinq à six ans plutôt ; en le voyant enfin s’avouer pour la Muse originale dont M. […] En route, nous nous demandons ce que c’est qu’un Glorieux ; nous disons : C’est un homme qui, fier des avantages dont la nature l’a doué, ne se permet pas la moindre bassesse qui puisse les ternir. […] Harpagon a fait choix pour sa fille d’un homme mûr, qui n’a pas plus de cinquante ans, & veut la forcer à l’épouser, parcequ’on vante ses grands biens. […] On ajoute que cet homme lui apporte de l’argent ; il y court si vîte qu’il tombe.

254. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Nous nous bornerons à citer ce que ce dernier, homme d’esprit en même temps qu’artiste, dit à la scène septième de l’acte II de Colombine avocat pour et contre, où il essaye de donner une idée des talents mimiques de Scaramouche : « Après avoir raccommodé (mis en ordre) tout ce qu’il y a dans la chambre, Scaramouche prend une guitare, s’assied sur un fauteuil, et joue en attendant que son maître arrive. […] Là, le miroir en main et ce grand homme en face, Il n’est contorsion, posture ni grimace Que ce grand écolier du plus grand des bouffons Ne fasse et ne refasse en cent et cent façons : Tantôt, pour exprimer les soucis d’un ménage, De mille et mille plis il fronce son visage, Puis, joignant la pâleur à ces rides qu’il fait, D’un mari malheureux il est le vrai portrait. […] Et voici les vers « pour Jean Doucet et son frère voulant tromper les bohémiennes » : Quand un homme fait le brave Et se croit en sûreté Près d’une aimable beauté Qui tâche à le rendre esclave, Et qu’elle employe à cela Finement tout ce qu’elle a De charmes et de jeunesse ; Il est comme Jean Doucet Auprès d’une larronnesse Qui fouille dans son gousset. Le ballet de L’Amour malade avait laissé de si joyeux souvenirs parmi les contemporains, que lorsque huit ans après, fut joué L’Amour médecin de Molière, les hommes qui, comme le fameux médecin Guy Patin, ne fréquentaient pas beaucoup le théâtre, prenaient un titre pour l’autre et parlaient de L’Amour malade, de Molière, que Paris allait voir en foule.

255. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXII » pp. 222-236

« Monsieur de Montespan, dit-elle, qui est un homme fort extravagant, et peu content de sa femme, se déchaînant extrêmement sur l’amitié que l’on disait que le roi avait pour elle, allait par toutes les maisons faire des contes ridicules. […] Elle me dit qu’elle louait Dieu de ce qu’il ne s’était trouvé chez elle que ses femmes, parce que s’il y avait eu des hommes, elle l’aurait fait jeter par les fenêtres ; qu’elle avait été obligée d’en avertir le roi, qui le faisait chercher pour l’envoyer en prison. […] Mais qu’il n’y ait pas trouvé quelque rapport avec ce qui se passait à la cour ; qu’il n’ait pas vu, pas soupçonné que la situation du marquis de Montespan eut quelque rapport avec celle d’Amphitryon, celle de Louis XIV avec celle de Jupiter, qu’il n’ait eu aucune intention en disant dans sa pièce : Un partage avec Jupiter N’a rien du tout qui déshonore, c’est ce qu’il est difficile de croire d’un homme qui était au courant de toutes les aventures galantes de la cour, et ne négligeait, que dis-je ?

256. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VI » pp. 50-55

Il interdit aux hommes l’entrée de l’appartement de la reine 21.Gaston fut contraint d’épouser l’héritière de Montpensier, pour rendre impossible son union avec la reine, si elle devenait veuve. […] En hommes, nous retrouvons les mêmes personnages des deux premières périodes : Malherbe, âgé de 65 ans.

257. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. Des Pieces à caractere. » pp. 253-258

Graces à une lumiere qui s’éteint, la gouvernante fait la conversation avec le valet qu’elle prend pour le maître : le Jaloux fait sentinelle à leur porte, & croit être bien sûr de son fait, parcequ’il entend la voix d’un homme qu’il prend toujours pour Don Juan ; mais celui-ci profite de ce temps-là pour enlever sa maîtresse. […] Les traits d’un homme ne pouvant pas fournir au plaisant nécessaire pour toute une piece, il est probable que les Auteurs, en offrant au public la figure d’un personnage connu, ne manquoient pas d’étaler ses travers & ses défauts, ce qu’ils ne pouvoient faire encore sans tracer le portrait de son caractere.

258. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IX » pp. 77-82

Mais elle n’avait encore rien publié alors ; ses premiers écrits n’ont paru qu’après le mariage de mademoiselle de Rambouillet et la mort de Louis XIII, en 1643 : elle fut jusque-là accueillie à l’hôtel de Rambouillet, non comme auteur, mais comme fille d’esprit, convenablement élevée, sœur d’un homme de lettres fort répandu, et aussi comme une personne peu favorisée de la fortune, dont la société, agréable à Julie qui était du même âge, n’était pas sans quelque avantage pour elle-même33. […] Adam, qui n’était pas le premier homme du monde.

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