« Voyez-vous ce comédien qui tresse des palmes avec une pieuse et ineffable grâce, c’est Sylvain, le nouvel hôte des forêts du ciel (Selvano… selve). » Le jeu de mots qui termine ce second sonnet est intraduisible.
Et comme si ce n’était pas assez de cette évidente leçon, Molière trouve moyen, quand il met en présence la fille philosophe et la fille qui veut un époux et un ménage, de mettre toute la grâce et toute la pudeur du côté de celle-ci, et de faire dire à celle-là des obscénités dans son haut style, avec ses prétentions de ne connaître point les chaînes des sens ni de la matière 500.
Il est impossible d’avoir plus de naturel, plus de grâce, et d’introduire plus de nuances délicates et variées dans une situation qui, pour toute autre, aurait été monotone.
Mais les filles peuvent naître coquettes, et même elles naissent toutes coquettes, dans un sens qu’il est à propos de déterminer, « Les filles, dit Fénelon20, naissent avec un désir violent de plaire ; les chemins qui conduisent les hommes à l’autorité et à la gloire leur étant fermés, elles tâchent de se dédommager par les agréments de l’esprit et du corps ; de là vient qu’elles aspirent tant à la beauté et à toutes les grâces extérieures, et qu’elles sont si passionnées pour les ajustements ; une coiffe, un bout de ruban, une boucle de cheveux plus haut ou plus bas, le choix d’une couleur, ce sont pour elles autant d’affaires importantes. […] Le monde les accueille avec bienveillance, car il n’est pas si méchant qu’on le dit, et il exerce généreusement l’hospitalité envers les jeunes personnes qui peuvent contribuer à l’éclat de ses fêtes par leur beauté, leur grâce et leur esprit.
Pour la forme, c’est l’allégorie extravagante, la caricature monstrueuse, la parodie burlesque, la bouffonnerie cynique, l’insulte aux hommes et aux dieux, l’absence de toute raison, de toute règle dans la conduite du drame ; et tout cela mêlé des saillies de l’esprit le plus fin, des traits de la gaieté la plus franche, et des grâces du langage le plus exquis. […] Les anciens Romains voulaient qu’un gladiateur mourût avec grâce, et ils ne l’applaudissaient qu’à ce prix. […] Chapelle s’extasie sur la profonde sagesse de ce jugement, et fait grâce entière à son valet. […] Elle y jouait le rôle d’une des Grâces. […] Bernard, prêtre habitué en l’église Saint-Germain, loi a administré les sacrements à Pâques dernier ; il vous plaise, de grâce spéciale, accorder à ladite suppliante, que sondit feu mari soit inhumé et enterré dans ladite église Saint-Eustache, sa paroisse, dans les voies ordinaires et accoutumées ; et ladite suppliante continuera les prières à Dieu pour votre prospérité et santé ; et ont signé.
Diogène, qui ne trouve plus la scène invraisemblable, demande grâce et avoue que Molière est un homme. […] À celui qui peignit la grâce singulière De Célimène, dont il devait tant souffrir, Et qui vécut son Œuvre, — hélas ! […] Grâce à tous ces changements, et à bien d’autres de moindre importance, l’éditeur put obtenir des Réformateurs de l’Université de Padoue, à la date du 25 février 1794, les licences nécessaires pour l’impression du Théâtre français traduit en italien, reconnu pur de toute attaque contre la Foi catholique. — Ô puérilité ! […] Lorsqu’il parle de « remettre le fils en grâce avec le père », cette phrase ne souffre pas, à notre avis, d’être traduite comme s’il y avait « ramener le fils dans les bras de son père ». […] Il tenait à s’attacher Racine, et l’attirait par toute la bonne grâce de ses procédés.
» Tome III, p. 39-40 Béjart*, (Armande-Gresinde-Claire-Élisabeth), épousa en première noces Molière, en secondes Guerin Détriché : elle était très-aimable, jouait supérieurement dans le comique noble, chantait avec des grâces et un goût qui lui ont attiré, dans son temps, autant d’adorateurs que d’applaudissements. […] 154 La Dame Poisson, femme d’un des meilleurs Comiques que nous ayons eus, fille de Ducroisy*, Comédien de la Troupe de Molière, et qui avait joué le rôle d’une des Grâces dans Psyché en 1671, a donné ce portrait de Molière. « Il n’était ni trop gras ni trop maigre. […] GRATIS : Ce mot est purement Latin, et signifie, Par grâce, sans qu’il en coûte rien. […] Auteur estimé de pièces religieuses et d’intermèdes comiques, il brille surtout par ses comédies profanes, au sujet souvent peu original mais où la grâce des dialogues, la finesse des notations psychologiques, la musicalité et le raffinement du cadre annoncent déjà Marivaux.
Comment nier l’influence morale d’un spectacle qui, en animant les vices ou les vertus personnifiées, nous les fait voir avec la même émotion que nous causeraient des personnes vivantes ; qui, en répandant la grâce, sait nous séduire jusqu’à la passion, et, en déversant la moquerie, nous obliger à nous moquer malgré nous ?
Il tance Dangeau pour cette note écrite négligemment sur son journal : « Le bonhomme Corneille est mort. » Il se récrie comme il faut contre cette insulte et ce « blasphème. » Voilà qui va bien ; mais, de grâce, messieurs les sociétaires, est-ce que vous-mêmes, aujourd’hui, ne traitez pas Corneille un peu trop en « bonhomme ?
Il règne, avec ses ministres Laurent et Loyal 87, sur le peuple naïf des Orgon et des Pernelle ; il faut qu’on cède à son infernal génie, que les filles viennent lui immoler leurs grâces pudiques, et les femmes leur chasteté conjugale.
Quant aux Précieuses ridicules, si elles ne nous font pas ôter tous les livres des mains de nos filles, elles nous font adorer dans une femme la simplicité, la grâce, les soins du domestique portés légèrement, la femme qui sait être utile sans cesser d’être agréable. […] Il met de la force comique jusque dans des comédies-ballets ; de la grâce mâle jusque dans ses ballets ; du sel le plus fin jusque dans ses bouffonneries, qui sont toujours la charge de quelque vérité profonde.
On sent une joie sincère à voir Eliante, par sa grâce sereine, apporter à la rude vertu d’Alceste cet adoucissement de la vraie politesse, qui n’est autre que la fleur de la charité.
C’est un mensonge moral, de prétendre que des fils puissent être pleins d’honneur et de raison, des filles pleines de délicatesse, de pudeur et de grâce, sans que pères ni mères leur aient rien donné de ces qualités, ni par éducation, ni par héritage.
Cotin, le protégé de l’Hôtel de Rambouillet, comblé des grâces de la Cour ; Boursault, qui força Molière de faire la seule action blâmable de sa vie, en nommant ses ennemis sur la Scène ; Montfleuri qui, de son temps, eut des succès prodigieux, qui se crut égal, peut-être supérieur à Molière, et mourut sans être détrompé : tous ces hommes et la foule de leurs protecteurs avaient triomphé de la chute de D.