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85. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

Ce génie si élevé était accompagné d’une raison toujours sûre, calme et sans enthousiasme, jugeant sans passion les hommes et les choses ; c’est par elle qu’il avait deviné Racine, Baron, apprécié La Fontaine, et connu sa propre place.

86. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE XI. De la Religion. Principe et Sanction de la Morale de Molière. » pp. 217-240

II) une réfutation de la croyance aux songes et de l’astrologie, très louable eu égard au temps, et comparable à la célèbre fable de La Fontaine (liv.

87. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

La Fontaine, encore peu connu, fait pleurer les nymphes de Vaux. […] Les académistes reprochaient à Molière ses barbarismes, ses incorrections, et les libertés qu’il se donnait d’inventer de nouvelles expressions ; mais c’est tout cela, avec le vieux fonds de farce et de fabliau que La Fontaine allait piller aussi, c’est tout cela qui donne à son style cet éclat si franc, cette saine richesse et ce cossu qu’y admirait Sainte Beuve.

88. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Mais, il faut le dire à la gloire du grand siècle littéraire, tous les hommes supérieurs surent se connaître et s’apprécier : Corneille, Racine, Molière, Boileau, La Fontaine, se sont mutuellement jugés comme la postérité les juge, et les noires atteintes de l’envie n’ont jamais troublé cette noble et poétique union formée par l’estime et cimentée par l’amitié. […] Qui ne connaît ce début d’une fable de La Fontaine : Le Chat et le Renard, comme beaux petits saints, S’en allaient en pèlerinage, C’étaient deux vrais tartufs, deux archipatelins.

89. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

Tome II, p. 110 M. de la Motte104 disait que le Roman de Psyché par la Fontaine, est un sujet propre à produire un Spectacle magnifique, où la Terre, les Cieux et les Enfers peuvent offrir ce qu’ils ont de plus varié, et que ce sujet eût pu seul lui faire inventer l’Opéra. […] 1801, Moliérana, 1, p. 33 Tome III, p. 345-346 À peine Molière fut mort, que Paris fut inondé d’épitaphes à son sujet ; toutes assez mauvaises, à l’exception de celle que le célèbre La Fontaine composa, et d’une Pièce de vers du P. […] 1801, Moliérana, 52, p. 86 Tome III, p. 346 1694, Arliquiniana, p. 13-14 Épitaphe de Molière par la Fontaine.

90. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Chapelain : le roi des beaux esprits de son temps, Despréaux, Racine et La Fontaine, aussitôt, cassaient ce bel arrêt, tout comme le peuple de Paris avait cassé l’arrêt contre Le Cid, condamné par l’Académie et par le cardinal de Richelieu, ce maître absolu… absolu, non pas contre Le Cid. — Il n’y a pas de tyrannie et pas de tyran qui nous force à trouver belle une chose informe ! […] Après les jours de lutte et de gloire pour Molière, après ses succès au théâtre, ses dîners à Auteuil avec Racine, Despréaux, La Fontaine, (le seul artiste qui se puisse comparer à l’auteur des Femmes savantes et du Misanthrope) et cet ivrogne de Chapelle, qui s’est accroché à tant de célébrités à force d’esprit, d’ivrognerie, et de libertinage dans cet esprit qui se trompe d’époque et de moment, viennent pour Molière les mauvais jours, les cabales, les non-succès, les chagrins domestiques surtout, et la conduite de sa femme, qui fit brûler tous les papiers de cet homme illustre, à ce point que c’est à peine si l’on a conservé deux ou trois signatures de Molière. […] Le sieur de La Grange, jeune et beau, représentait l’amoureux Lélie ; mademoiselle de Brie, grande, bien faite et très jolie, qui resta jeune à cinquante ans, s’appelait Célie ; mademoiselle Duparc, cette belle personne qui fut aimée à la fois des deux Corneille, de Racine, de La Fontaine, de Molière, et qui ne voulut aimer (la maladroite !) […] La Fontaine lui-même, qui appartenait à cette école sensualiste, lui qui a fait le conte de La Courtisane amoureuse, n’était pas capable d’imaginer l’adorable faiblesse d’Alceste pour sa maîtresse.

91. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

Ce sont les moralistes psychologues, parmi lesquels Molière et La Fontaine occupent la première place. […] Tandis que le premier proclame, avec La Fontaine, que : le flatteur vit toujours aux dépens de celui qui l’écoute, Racine fait maudire le flatteur par le flatté. […] « Cet animal est fort méchant : quand on l’attaque, il se défend. » (La Fontaine.)

92. (1901) Molière moraliste pp. 3-32

Et ce respect de Molière (bien supérieur en cela à La Fontaine) pour la femme, qu’il croit naturellement bonne et généreuse, ne répond-il pas aux préoccupations du grand philosophe moderne qui jugeait de la valeur morale d’une société selon la place que la femme y tenait, l’estime et le respect dont elle y était entourée, croyant avec raison que seule la femme sera capable d’élever, de rendre meilleur et plus pur le cœur de l’homme ; que seule la compagne de celui qui lutte et qui pense, saura lui rappeler sans cesse qu’il doit être non seulement courageux et énergique, mais très bon, très généreux et très aimant.

93. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

      Aujourd’hui, mes soins, mes travaux, N’iront qu’à discourir de Vaux, ………………………………… Mercredi* dernier étant donc, En ce lieu beau, s’il en fut onc, Le roi, l’illustre reine mère, Monseigneur d’Orléans son frère, Et Madame pareillement, Y vinrent par ébattement, Suivis d’une cour si brillante, Ou (pour mieux dire) si galante, Que Phébus, au chef radieux, Phébus le plus charmant des dieux, Avec ses clartés immortelles, N’en éclaira jamais de telles ; Là cent objets miraculeux, De grands princes, des cordons, Tous gens choisis, et d’importance, Bref, la fleur de toute la France, Arrivèrent en bel arroi, Avec notre cher et grand roi, Que ce fameux et beau génie, De sagesse presque infinie, Monsieur Fouquet, surintendant, En bon sens toujours abondant, Ainsi qu’en toute politesse, Reçut avec grande allégresse, Et son aimable épouse aussi, Dame, où l’on ne trouve aucun si, Que le Ciel bénisse et conserve, Et qui comme une autre Minerve, A des vertus et des appas, Que bien des déesses n’ont pas ; Le monarque ensuite et le reste, De sa cour ravissante et leste, Ayant traversé la maison, De tous biens garnie à foison, Pour y faire chère plénière, Adressa sa marche première, Dans l’incomparable jardin, Où l’on ne voit rien de gredin, Mais dont les très larges allées, Dignes d’être des dieux foulées, Les marbres extrêmement beaux, Les fontaines, et les canaux, Les parterres, les balustrades, Les rigoles, jets d’eau, cascades, Au nombre de plus d’onze cent, Charment et ravissent les sens. […] Durant la susdite action, On vit par admiration, (Quoiqu’en apparence bien fermes) Mouvoir des figures, des thermes, Et douze fontaines couler, S’élevant de dix pieds en l’air.

94. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. » pp. 357-396

C’est dans sa source qu’une fontaine doit être épurée, sans quoi le plus petit de ses canaux s’en ressent.

95. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Si l’injure avait eu quelque réalité, le mensonge de la préface au lieu d’être une consolation, aurait été, comme dit La Fontaine, surcroît d’affliction pour la maison de Rambouillet ; et enfin si l’accusation d’une offense gratuite est une calomnie contre Molière, cette calomnie ne peut être justifiée par celle d’une rétractation déguisée.

96. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Il paraissait si attentif à leurs discours qu’il semblait regarder jusqu’au fond de leurs âmes pour y voir ce qu’elles ne disaient pas10. » N’a-t-on pas raconté que plus d’une fois il s’assit, des heures durant, à bord du coche d’Auxerre, observant ce qui se passait autour de lui avec une intensité si sérieuse qu’elle ressemblait à la rêverie de La Fontaine ? […] Le savetier de la Fontaine. […] En cela il ressemble bien moins à Harpagon qu’au Savetier de la Fontaine, dont la gaieté, l’appétit et le sommeil ont disparu, Du moment qu’il gagna ce qui cause nos peines.

97. (1910) Rousseau contre Molière

La Fontaine, qui avait une grande bonté accompagnée d’esprit satirique, a ridiculisé les hommes après avoir pris le soin de les habiller préalablement en animaux. […] — Autant en pourrait-on dire de Corneille, Racine, Boileau et La Fontaine. […] Mais encore est-il que Corneille a une manière de comprendre l’honneur qui est éminemment française et qui correspond exactement à l’état d’âme des gentilshommes du temps de Louis XIII ; que Racine a un idéal de l’amour féminin avec ses Andromaque, ses Monime, ses Iphigénie et même ses Phèdre, qui, non seulement est puisé au cœur même de la France, ce qui est peu discutable et peu discuté, mais qui est pour la faire aimer et préférer à tous les peuples ; que Boileau a ce patriotisme royaliste qui, en déguisant, un peu gauchement même, et je l’en aime, le conseil sous la louange, plaide auprès du roi les intérêts véritables de la nation ; que La Fontaine enfin, malgré sa nonchalance et son naïf égoïsme, a ses moments dë patriotisme même belliqueux, en écritures du moins, par où encore est-il que l’on voit à quel pays de l’Europe il appartient. […] Je l’avouerai sans me faire prier ; mais cependant nous sommes encore en pleine monarchie aristocratique avec Sedaine, et l’intendant, très homme du peuple, du Philosophe sans le savoir, est représenté comme très honnête homme et comme personnage sympathique ; nous sommes encore en pleine monarchie aristocratique avec Le Sage, et Le Sage, dans son Turcaret, nous apitoie sur les pauvres gens du peuple volés et ruinés par son financier ; nous sommes encore en monarchie aristocratique avec La Fontaine, et La Fontaine a des paroles cordiales pour les pauvres bûcherons tout couverts de ramée, comme La Bruyère pour les « animaux farouches ».

98.

. — Fragments d’os de MOLIÈRE et de La Fontaine. — Cheveux du Général Desaix. […] Quant à La Fontaine, son nom n’est pas prononcé dans les œuvres de Molière, mais une de ses fables est citée, dans Le Malade imaginaire, à côté d’un conte de Perrault ; car la petite Louison y dit à son père : « Je vous dirai, si vous voulez, pour vous désennuyer, le conte de Peau d’âne, ou bien la fable du Corbeau et du Renard, qu’on m’a apprise depuis peu. » C’était là, pour les hommes du temps, de l’actualité, et, comme nous dirions aujourd’hui, du fruit nouveau. […] S’agit-il ici de Molière même ou de La Fontaine ?

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