Le monde n’était point alors désabusé de l’astrologie judiciaire, on y croyait d’autant plus qu’on connaissait moins la véritable astronomie. […] « Les fous y étaient aussi à la mode, chaque prince, et chaque grand seigneur même, avait son fou, et les hommes n’ont quitté ce reste de barbarie qu’à mesure qu’ils ont plus connu les plaisirs de la société, et ceux que donnent les beaux-arts. […] « Ce grand prince qui se connaît parfaitement à tout, et qui a de grandes .pensées jusque dans les petites choses, en donna l’ordre et le soin au sieur Gaspard Vigarani ; le lieu fut mal aisé à choisir ; et feu M. le Cardinal*, partant de Paris pour aller travailler à la paix sur la frontière, avait prétendu faire un théâtre de bois, dans la place qui est derrière son palais. […] Molière s’est suffisamment justifié de cela par une harangue qu’il fit au public, deux jours avant la première représentation de sa pièce : et puis ce prétendu original de cette agréable comédie ne doit pas s’en mettre en peine, s’il est aussi sage et aussi habile homme que l’on dit, et cela ne servira qu’à faire éclater davantage son mérite, en faisant naître l’envie de le connaître, de lire ses écrits, et d’aller à ses sermons. […] Ainsi il donna sa pièce à Paris, avec confiance, le 21 mars 1672. » Ce récit de Grimarest ne s’accorde point avec tous les faits que l’on a sur la comédie des Femmes savantes, et pourrait bien être inventé par cet auteur, pour donner à son ouvrage un air de singularité sur les autres faits connus.
j’en connois qui ne vous disent pas tout ce qu’ils songent. […] C’est que vous ne connoissez qu’elle : c’est la plus aimable femme, la plus franche... […] Un musicien des Italiens, à qui l’on ne peut refuser un très grand volume de voix, a toujours été connu sous le nom de Tout-voix. […] Un Avocat, connu par sa probité & son savoir, se nomme M. […] Ce lui seroit trop d’honneur que d’être joué dans une auguste assemblée : il ne demanderoit pas mieux ; & il m’attaque de gaieté de cœur pour se faire connoître de quelque façon que ce soit.
» de vous voir chercher des beautés nouvelles dans ces chefs-d’œuvre, aussi connus que le Pont-Neuf. […] Ainsi parlait Henri ; ceux qui le connaissent comme je le connais, savent très bien qu’une fois lancé, il est impossible de l’arrêter. […] Les vrais honnêtes gens sont ceux qui les connaissent parfaitement et les confessent. » Cette maxime de M. de La Rochefoucauld s’applique aux vrais et aux faux hommes de lettres. […] J’enrage de voir de ces gens qui se conduisent en ridicules, malgré leur qualité ; de ces gens qui décident toujours et parlent hardiment de toutes choses, sans s’y connaître ; qui dans une comédie se récrieront aux méchants endroits et ne branleront pas à ceux qui sont bons… Eh !
Je m’étois introduit tantôt chez Isabelle, Que j’aime à la fureur, & qui m’aime encor plus ; J’y passois pour un autre, & Monsieur là-dessus Est venu brusquement gâter tout le mystere, Et m’a mal à propos fait connoître à la mere. […] Je n’y connois plus rien. […] Ce lui seroit trop d’honneur que d’être joué devant une auguste assemblée ; il ne demanderoit pas mieux, & il m’attaque de gaieté de cœur, pour se faire connoître de quelque façon que ce soit. […] Boucher, Auteur qui n’est connu que par ce seul ouvrage.
On dit que Molière et les auteurs du temps eurent là-dessus les ordres de Colbert. » Je ne connais, pour ce fait singulier, d’autre autorité que celle de Chamfort. […] Philaminte, Armande et Bélise montrent, sous des formes un peu moins vulgaires, tous les mêmes ridicules que Cathos et Madelon, savoir, leur prétention au beau langage, leur désir de briller et d’être connues, leur bonne opinion d’elles-mêmes, leur dédain pour les autres, leur engouement, enfin, pour un bel esprit fort ridicule, qui se trouve être au dénouement un faquin fort méprisable. […] Et Molière connaissait-il si peu les intérêts de son art et de sa gloire, qu’il attendît, pour étaler des portraits comiques sur la scène, que les originaux ne pussent plus être aperçus dans la société, ou ne méritassent plus d’y être remarqués ? […] Le doux et sincère Thomas, pour un autre motif que je ferai connaître tout à l’heure, donne exactement ici la même entorse à la vérité que le sophiste éloquent et chagrin. […] Elle ne hait pas, comme celui-ci, la science qu’elle ne connaît point, et avec qui elle ne devrait avoir rien à démêler.
Mais enfin je connus, ô beauté toute aimable, Que cette passion peut n’être point coupable, Que je puis l’ajuster avecque la pudeur, Et c’est ce qui me fait abandonner mon cœur. […] La surprise qu’elle ressent, ou celle qu’elle doit affecter, jointe à l’intérêt qu’elle a de connoître à fond un traître, tout lui impose silence pendant cette premiere tirade, qui est très fort dans la nature. […] Eraste, amant d’Agathe, la voit avec Albert, son vieux rival ; il feint de ne pas la connoître : il tâche cependant de lui exprimer ses sentiments de façon que le jaloux ne s’apperçoive point de leur intelligence.
S’il est vrai qu’on doive mettre les caracteres à la portée de tout le monde, comment veut-on que les travers, les ridicules, les vices d’une profession, connus seulement par ceux qui sont initiés dans les mysteres, puissent frapper le grand nombre ? […] Et pour faire connoître la chicane de la demanderesse... de la demanderesse, produit lesdites quatre pieces sous la cote G ; lesquelles... […] (Il met la main à son col, faisant connoître qu’ils auroient été pendus.)
« Le sujet de cette bagatelle est tiré des Contes Arabes, connus sous le nom des Mille & une Nuits. […] On fait revenir Cidalise en démasquant son héros à ses yeux : on change Philaminte en lui faisant connoître le sien. […] Connois-tu son discours sur les devoirs des Rois ?
Qu’elle ait pour eux ce cœur filial, toujours soumis et toujours aimant, qui fait dire à Mariane, quand elle découvre le père qu’elle n’a jamais connu, ce mot si touchant : « C’est vous que ma mère a tant pleuré349 ? […] Peu à peu, les petites intrigues se nouent391 ; le temps et le cœur s’usent à ménager les prétendants, et à tenir la balance égale entre tant de gens qui s’enhardissent pour la faire pencher de leur côté392 ; la vanité, l’audace grandit à mesure que le cœur s’amoindrit ; les vrais amis s’éloignent discrètement pour faire place aux faux amants ; on finit par se perdre soi-même au milieu de ses propres ruses, et par être impitoyablement humiliée par ceux-là dont on croyait s’être fait des esclaves en se compromettant393 ; et quand il n’en reste plus qu’un seul, celui qu’on a tourmenté sans pitié par tous les raffinements de la coquetterie, et qui pourrait seul rendre le bonheur avec l’honneur, celui-là, on n’est plus capable de l’aimer ; on le réduit au désespoir par une exigence indigne394 ; et l’on demeure perdue à l’amour qu’on n’a point connu, au monde qui met autant de froideur dans ses dédains qu’il apportait d’ardeur dans ses flatteries : heureuse encore si l’on n’est pas perdue au repentir, et si, dans l’âme desséchée, il reste encore de quoi aimer la vertu autrement que par nécessité : après cette jeunesse de Célimène, la triste chose \ de finir en Arsinoé ! […] Après tant de vérité, tant de principes excellents, tant de grâce et de bon sens apporté dans la peinture de la femme, il serait trop rigoureux de reprocher à Molière d’avoir introduit sur la scène quelques femmes d’intrigue, comme Nérine ou Frosine 398 ; sans doute, le moraliste doit être aussi sévère pour elles que pour les Mascarilles et les Scapins 399 : mais elles sont plus que compensées par ces bonnes et fidèles servantes comme Nicole, Martine, Toinette, qui ne connaissent de famille ni d’affection que leurs maîtres, et qui sont, avec toute leur rusticité, des modèles de bon sens et de dévouement400.
La sévérité de Voltaire, si l’on n’en connaissait pas la cause, paraîtrait d’autant plus étrange que, s’étant essayé lui-même dans la comédie, il n’y réussit point. […] Scribe, dont le rare talent commençait à se faite connaître. […] Ces deux personnages, en faisant connaître les travers du temps, eussent pu répandre dans la pièce la gaieté que trop souvent on y cherche en vain. […] Ils ressemblent assez à ces énigmes dont on est intrigué un moment, et qui cessent de vous attacher dès que le mot vous en est connu. […] Si d’un tel refus vous êtes en courroux, Que le cœur d’une femme est mal connu de vous !
Un geste la découvre, un rien la fait paraître : Mais tout esprit n’a pas des yeux pour la connaître. […] Ne faites point parler vos Acteurs au hasard, Un Vieillard en jeune Homme, un jeune Homme en Vieillard Étudiez la Cour, et connaissez la Ville, L’une et l’autre est toujours en modèles fertile.
Il n’est pas besoin de connaître à fond l’histoire des idées au dix-septième siècle, pour savoir que nous sommes ici en présence d’une révolution qui semble avoir brisé en deux la pensée humaine. […] Tout le monde connaît la fameuse fleur nommée héliotrope, qui se tourne sans cesse vers l’astre du jour, ni plus ni moins que le cœur de M. […] Plus tard, il passait ses journées, à peine interrompues par quelques visites, à s’égarer au fond de sa retraite sur les traces de cette philosophie qui, disait-il ne se révèle qu’à quelques amis dans le silence et la tranquillité ; heureux de poursuivre avec ses disciples l’ombre de la vérité, qui lui échappait toujours, et dont la poursuite suffisait pour le remplir de joie, — l’ombre, ajoutait-il, « car, pour la vérité, Dieu seul peut la connaître..» […] Avide de tout connaître, capable de tout comprendre, il venait au philosophe : il était vaincu d’avance. […] Si encore on ne la connaissait pas!
Il a connu, à n’en pas douter, la traduction du drame espagnol jouée sur la scène italienne de Paris11, où, grâce à la figure de don Pierre et à celle de son cheval, elle fit courir toute la ville12. […] Qui donc, il y a quarante ans, connaissait, seulement de nom, Fray Gabriel Tellez ? Combien peu même aujourd’hui le connaissent ?
Ne connaissait-il pas ces vers si connus de Térence, qui eussent pu servir d’épigraphe pour sa pièce ?