/ 189
161. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Il cherche à le décider en faveur d’Éliante, et s’emploie pour arrêter les suites d’une querelle qu’il n’a pu désarmer. […] Il serait malaisé de se prononcer avec certitude ; mais on a du moins le droit d’affirmer, non sans vraisemblance, que le plan du travail était désormais arrêté dans l’esprit du poète, et qu’il ne se serait point engagé si avant, sans savoir où il allait. […] « Une femme savante de profession est odieuse, dit Sainte-Beuve ; mais une femme instruite, sensée, doucement sérieuse, qui entre dans les goûts, dans les études d’un mari, d’un frère ou d’un père, qui, sans quitter son ouvrage d’aiguille, peut s’arrêter un instant, comprendre toutes les pensées, et donner un avis naturel, quoi de plus simple et de plus désirable ?  […] Cette pièce fut accompagnée des Fâcheux, représentés dans cette fête de Vaux, où Fouquet faillit être arrêté. […] Enfin, il y eut plus tard, après 1830, les lions ; en 1850, les gandins…, et depuis… ; mais, arrêtons-nous.

162. (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944

Mais tant qu’un décret du président de la république ou bien quelque arrêté d’un sous-secrétaire d’état n’aura pas « désaffecté » l’Odéon pour le destiner expressément à ce comique et à ce tragique spéciaux, nous déplorerons que le culte des grands classiques, et de ceux qui viennent tout de suite après les grands, y soit négligé comme au Théâtre-Français ; sur la rive gauche, comme sur la rive droite, alternativement, nous gémirons au souvenir de ces morts illustres, et des hommages qu’ils recevaient naguère : super flumina !

163. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE II. La Débauche, l’Avarice et l’Imposture ; le Suicide et le Duel. » pp. 21-41

Sa puissance arrive à faire trembler les plus nobles, et arrête l’indignation dans leur bouche effrayée89.

164. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

Mais comme les hommes dans toutes leurs actions ont un but ou un motif, et que les scènes détachées des fâcheux ne comportent pas par elles-mêmes aucunes des circonstances d’une action humaine, ou de la vie civile, il fallait lier ces scènes à un motif intéressant ; il fallait donc donner à Éraste une affaire qui lui tînt au cœur, ou quelque dessein important qui occupât son esprit ; ainsi, ne s’exposant pas lui-même à rencontrer des fâcheux et ne les écoutant que parce qu’il y est forcé, il aura, dès qu’ils cesseront de l’arrêter, un pressant motif, ou tout au moins une raison plausible de quitter le théâtre, et il ne pourra pas finir la pièce en remerciant, par exemple, le Ciel de ce que personne ne viendra plus l’importuner ; parce qu’alors les fâcheux n’avaient produit aucun effet bien intéressant à l’égard d’Éraste, et par conséquent à l’égard des spectateurs. […] Molière a réussi, j’en conviens, mais s’il a surmonté tous les obstacles qui pouvaient l’arrêter, il en est uniquement redevable à la finesse de son génie, à la justesse de son discernement, et à la parfaite intelligence qu’il avait de l’art dramatique : qualités qui se trouvent si rarement réunies dans un même sujet, et qui sont cependant si nécessaires pour produire des ouvrages excellents. » Dans les Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière, voici le jugement que l’on porte de la pièce des Fâcheux : « Cette espèce de comédie est presque sans nœud. […] Quelquefois Raisin l’interrompait, en lui disan :, arrêtez-vous épinette ; s’il disait de poursuivre la pièce, elle la poursuivait ; d’en jouer un autre, elle la jouait ; de se taire, elle se taisait.

165. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Comme ces chevaux de noble race, qui, galopant le long d’un sentier tranquille, s’ils perçoivent à quelque distance le bruit d’un combat, s’arrêtent, frémissent, dressent la tête, et, les naseaux ouverts, l’œil ardent, aspirent les sons belliqueux, son imagination riante devenait sérieuse devant un champ de bataille. […] De tous côtés, sous les portiques des temples, je voyais les Athéniens se promener librement, se saluer avec grâce, s’arrêter, causer, rire. […] Nous marchâmes ensemble quelque temps, causant des démolitions de Paris, de la grève des Petites Voitures, de l’avantage et des inconvénients du macadam, quand, tout à coup, apercevant une femme en marbre qui faisait positivement la grimace, je m’arrêtai : Chevalier, dis-je, n’auriez-vous pas dans les journaux quelque ami capable de faire à l’auteur de cette statue une critique utile ?

166.

Jusqu’à présent, on croyait qu’elle quittait la maison pour n’y plus revenir, qu’elle ne voulait pas y rester par colère, et qu’elle ne s’arrêtait dans la salle basse que pour y quereller. « Oui, cela était autrefois ainsi, comme dit Sganarelle ; mais nous avons changé tout cela. » Ce qui fait que le foie est à gauche, que le cœur est à droite, et qu’afin de donner un certain mouvement aux personnages du Tartuffe, on leur ôte leur attitude naturelle, leur tempérament, leur caractère, et leur émotion du moment. […] C’est au moment où un fourbe ordinaire s’arrêterait, lorsque Oronte, édifié sur le compte de M. de Pourceaugnac, n’a plus l’intention de lui donner sa fille, et que celui-ci, craignant pour son… honneur, n’a plus envie de contracter ce mariage ; c’est alors que Sbrigani frappe un nouveau coup, aussi amusant qu’inattendu. […] Moland ayant déjà signalé ce rapprochement, il est inutile de s’y arrêter plus longtemps, d’autant que cette même scène est esquissée légèrement dans Le Nouveau Pathelin, quand celui-ci veut persuader au pelletier que leurs pères ; Quand ils tenaient fêtes ou noces Ou qu’ils traitaient d’autres négoces, Étaient l’un chez l’autre à toute heure [1879-08] Jules COUET. […] Souvent, pendant mon séjour à Paris, je fis le pèlerinage du Père-Lachaise, et là je m’arrêtai respectueusement devant le tombeau de Louis Boerne, qui rêvait d’unir et de concilier pour jamais la France et l’Allemagne.

167. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. De la Diction. » pp. 178-203

Dorante, arrêtons nous ; le trop de promenade Me mettroit hors d’haleine, & me rendroit malade.

168. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249

Je cherche dans ma tête, & je m’arrête à une scene du Misanthrope.

169. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Mais ici je m’arrête plein de trouble, parce que je ne sais pas jusqu’à quel point la contradiction, qui est la loi du monde, doit être aussi la loi des écrits du philosophe qui la constate. […] L’avarice, aussi bien quant à ce qui est son but que sous le rapport des petits moyens qu’elle emploie, apparaît naturellement comme nulle de soi ; car elle prend l’abstraction morte de la richesse, l’argent comme tel, pour la fin suprême où elle s’arrête.

170. (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134

Art de faire des comédies Avant de faire un plan, arrêter les caractères de chaque personnage. […] C’est un homme qui veut arrêter l’Océan avec un mur de jardin. […] S’il est aucun respect ni pouvoir qui m’arrête, Et si je ne fais pas quelque coup de ma tête ! […] Pour faire rire, de tems en tems, Tartuffe serait arrêté court, un instant, par un argument jaculatoire d’Orgon, une question, etc.

171. (1730) Poquelin (Dictionnaire historique, 4e éd.) [graphies originales] pp. 787-790

Sa troupe fut arrêtée tout-à-fait au service de sa Majesté l’an 1665, & il continua jusques à sa mort à donner des Pieces qui eurent un grand succés.

172. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Ricciardo les arrête et demande à son fils pourquoi il est si bien armé.

173. (1862) Molière et ses contemporains dans Le Misanthrope (Revue trimestrielle) pp. 292-316

Il est inutile de nous arrêter à certaines conjectures dépourvues de toute vraisemblance.

174. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

Et c’est ce qui marque, madame, comme on doit s’arrêter peu à leurs disputes embarrassées. […] Arrêtons-nous un instant pour les considérer de plus près. […] Il en est qui ne nous arrêteront guères. […] Mieux la fausse monnaie imite la bonne, plus il est urgent de la signaler et d’en arrêter le cours. […] L’autre, arrêté dans sa course par ses ennemis et par ses dettes, en est réduit à une volte-face piteuse.

/ 189