/ 163
138. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Écoutez leurs fastueuses protestations, ils se donnent comme les soutiens les plus fermes des pouvoirs de la terre ; mais, dès qu’ils ne trouvent pas leurs passions sur le trône, ils l’environnent de soupçons et de haines ; ils cherchent un appui dans les personnes royales qui l’entourent. […] Il devrait enfin rentrer en lui-même, et considérer qu’il est très dangereux de se jouer à Dieu, que l’impiété ne demeure jamais impunie, et que, si elle échappe quelquefois aux feux de la terre, elle ne peut éviter ceux du ciel.

139. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

On parlait de sa correspondance avec Galilée qui, précisément dans ce temps là, était persécuté pour avoir dit que la terre tournait. […] Non pas qu’il n’ait observé toute sa vie, avec une extrême attention, la comédie qui se joue sur la terre entre les hommes ; mais c’est moins dans cette étude qu’il s’instruisit que par une longue et douloureuse contemplation de ses propres infirmités. […] Jourdain, un sage de la terre, un docteur en théologie, l’abbé de Saint-Martin, protonotaire du Saint-Siège, tomber exactement dans le même piège, se laisser recevoir Mandarin et marquis de Miskou, avec mille cérémonies burlesques ?

140. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. » pp. 500-533

L’homme approche-t-il de cet âge qu’on a la bonté d’appeller l’âge de raison, il imite le bon paysan qui lui montre à cultiver la terre, ou son maître à danser, son maître d’armes, &c.

141. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. » pp. 218-250

Le tonnerre tombe sur lui avec un grand bruit & de grands éclairs ; la terre s’ouvre & l’abîme : il sort beaucoup de feu de l’endroit où il est tombé.

142. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Le moyen d’être jaloux de pauvres diables qui ne seraient pas enterrés en terre sainte, et qui devaient brûler inévitablement et sans rémission dans le feu éternel ?

143. (1871) Molière

Il était le seul qui fût offensé de ces splendeurs ; il ôtait le seul qui fût jaloux du surintendant Fouquet et de sa fortune ; et, pendant que les seigneurs de la consentaient à pleines mains l’or prodigieux que leur hôte magnifique avait jeté sur leur toilette, le roi, imposant silence à sa haine, contemplait un portrait de La Vallière suspendu à ces murailles insolentes ; même on contera qu’il avait résolu de faire arrêter le surintendant le même jour, sur sa terre, et dans son propre château.

144. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. » pp. 144-179

« En un mot, il languit, le pauvre misérable ; « Et s’il faut, poursuivit la vieille charitable, « Que votre cruauté lui refuse un secours, « C’est un homme à porter en terre dans deux jours. » Mon Dieu, j’en aurois, dis-je, une douleur bien grande.

145. (1901) Molière moraliste pp. 3-32

Elle ne redoute plus ni la prison sur terre, ni les chaudières bouillantes de l’enfer, et quand Arnolphe, étonné, dépité, désespéré, se trouve à ses pieds, prie, implore, elle est à son tour cruelle, elle se venge impitoyablement… Tenez, tous vos discours ne me touchent point l’âme, Horace avec deux mots en ferait plus que vous… C’est la nature qui triomphe de toutes les entraves que l’égoïsme humain prétendait lui imposer, et Molière chante ce triomphe.

146. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

Gassendi rejetait l’opinion de Copernic sur le mouvement de la terre, et s’exprimait peu clairement sur la loi de l’inertie.

147. (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397

      Avant qu’un peu de terre obtenu par prière, Pour jamais sous la tombe eût renfermé Molière, Mille de ces beaux traits aujourd’hui si vantés, Furent des sots esprits à nos yeux rebutés.

148. (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134

Les justes sujets de plainte d’Alceste sont le fil funeste qui le rapelle à la terre. […] Il en fut empêché par les nobles, qui à Veïes n’auraient pas pu voler des terres. […] Ne pas oublier que probablement cette scène serait bien meilleure, si Molière, homme riche comme Regnard, l’eût écrite dans ses terres, sans se soucier du lieu, ou du temps où elle serait jouée.

149. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

      L’effroyable Festin de Pierre, Si fameux par toute la terre, Et qui réussissait si bien, Sur le théâtre italien, Va commencer l’autre semaine, À paraître sur notre scène, Pour contenter et ravir ceux, Qui ne seront point paresseux, De voir ce sujet admirable, Et lequel est, dit-on, capable, Par ses beaux discours de toucher, Les cœurs de bronze et de rocher ; Car le rare esprit de Molière, L’a traité de telle manière, Que les gens qui sont curieux Du solide et beau sérieux, S’il est vrai ce qu’on en conte, Sans doute y trouveront leur compte. […] Je sais un paysan, qu’on appelait Gros-Pierre, Qui n’ayant pour tout bien qu’un seul quartier de terre, Y fit tout à l’entour faire un fossé bourbeux, Et de Monsieur de l’Isle en prit le nom pompeux.

150. (1900) Molière pp. -283

Quand bien même il ne resterait sur terre que deux familles, ces deux familles recèleraient en germe toutes les combinaisons possibles de tous les sentiments contraires. […] » Eh bien, prenez garde : quoique votre costume soit bien changé, vous ne vous habillez pas encore comme tout le monde ; il y a quelque chose dans votre chapeau ; il y a quelque chose dans la manière dont vous posez votre canne à terre, dans la manière dont vous jetez toutes vos paroles ; vous ne parlez plus latin, je le sais bien… mais, positivement, depuis une vingtaine d’années, vous vous mettez tout doucement à parler grec. […] Elle songe en elle-même que rira bien qui rira le dernier, — un proverbe qu’elle a peut-être inventé, — et qu’après tout ce n’est pas pour lui que sont les biens solides de la terre. […] Pour ne citer que le plus illustre de tous, combien d’outrages n’a-t-il pas subis de son vivant et après sa mort même, tenu à part la société polie pour la profession qu’il avait embrassée pour mieux surprendre les secrets de son art, trompé et torturé dans son affection la plus chère, poursuivi par les rancunes pleines de fiel de ceux dont il démasquait la bassesse, réduit à se faire bouffon, lui, Alceste, pour attirer le public à ses chefs-d’œuvre, arrachant à force de sollicitations et de placets le droit d’être représenté, le droit d’avoir du génie au grand jour, et ne trouvant pour toute récompense, au bout d’une carrière si agitée et si remplie, que des funérailles insultées et « un peu de terre obtenue par prière » !

/ 163