[Acte II, scène première] ACTE II Scène première Alceste, Célimène Célimène Je pense qu’ayant pris le soin de vous le dire, Un aveu de la sorte a de quoi vous suffire. […] Orgon Un rien presque suffit pour le scandaliser, Jusque-là qu’il se vint l’autre jour accuser D’avoir pris une puce en faisant sa prière, Et de l’avoir tuée avec trop de colère. […] Il est évident que deux heures par jour suffisent pour l’administration intérieure, en supposant un cuisinier intelligent qui sache écrire. […] [Acte III, scène première] ACTE IIIScène première Philaminte, Armande, Bélise, Trissotin, Lépine Philaminte Pour me le rendre cher, il suffit de son père Trissotin Votre approbation lui peut servir de mère.
] La preuve que je vais donner sera tirée d’un Livre anonyme : mais n’importe ; puisqu’il est imprimé, il suffit à justifier ce que j’avance, car j’ai seulement à prouver qu’il y a des gens qui assûrent que les Comédies Italiennes représentées à Paris servirent d’original à Moliere.
Le travail littéraire, l’œuvre d’art, que ce soit une modeste satire pour Boileau ou une grande tragédie pour Racine, l’œuvre d’art les absorbe, les transporte et leur suffit.
La scene dans laquelle Frontin vient sous la robe d’un Médecin persuader au Baron qu’il doit marier le Chevalier avec Zaïde, est encore prise dans le Théâtre Italien ; il suffit de la lire pour en être certain.
Molière se délassait de tous ces Chefs-d’œuvre par des Ouvrages d’un ordre inférieur, mais qui, toujours marqués au coin du génie, suffiraient pour la gloire d’un autre.
Mais au théâtre, on ne saurait ce que c’est qu’une haire et une discipline si l’on se contentait de les montrer aux yeux, il faut les nommer ; c’est le cas de prendre à rebours le vers d’Horace : Segnius irritant… Mais si cette raison est suffisante pour les traits extérieurs du caractère, par exemple encore pour le mouchoir de Dorine, il me semble qu’elle ne suffit plus pour les traits moraux, s’ils étaient véritablement en contradiction avec le caractère du personnage, car on pourrait toujours justifier par cette même raison de l’optique théâtrale toutes les exagérations et même les contresens dans les caractères comiques. […] Un dévot ne l’eût pas fait ; mais un dévot n’eût pas fait de comédie ; et il suffit d’avoir le feu du génie dramatique pour ne reculer devant rien de ce qui se prête au mouvement et à l’art du théâtre.
Suffit, vous allez être à point nommé servie.
Cela suffit, je lui dirai.
Si cette offre sur vous obtient si peu d’empire Que vous me refusiez de me faire, entre nous, Un sacrifice entier de vos transports jaloux ; S’il ne vous suffit pas de toute l’assurance Que vous peuvent donner mon cœur & ma naissance, Et que de votre esprit les ombrages puissants Forcent mon inconstance à convaincre vos sens, Et porter à vos yeux l’éclatant témoignage D’une vertu sincere à qui l’on fait outrage, Je suis prête à le faire, & vous serez content : Mais il vous faut de moi détacher à l’instant, A mes vœux pour jamais renoncer de vous-même ; Et j’atteste du Ciel la puissance suprême, Que, quoi que le destin puisse ordonner de nous, Je choisirai plutôt d’être à la mort qu’à vous.
. — Pauvre âme qui ne trouve rien en elle qui la contente, qui n’y voit rien qui ne l’afflige, quand elle y pense, il suffit, pour la rendre misérable, de l’obliger de se voir et d’être avec soi.
Le pauvre, déchaîné par les violences même de Don Juan, suffisait au châtiment de ce fameux pervers. […] Certes nous n’aimons pas, plus qu’il ne les faut aimer les transitions tirées par les cheveux, et le plus simple passage nous suffit pour indiquer, à nos lecteurs, que nous changeons de parabole. […] Non, non, ce n’est pas là un marquis des petits appartements, un Lauzun aimé des princesses ; Don Juan n’est même pas un jeune homme, si jamais il a été jeune ; ce n’est pas là un homme amoureux, c’est un homme ennuyé ; pour suffire à ces conquêtes nombreuses, sitôt faites et sitôt oubliées, cet homme n’a plus qu’une seule ruse à son service, le faux mariage.
Pour s’en convaincre, il suffit de relire le portrait que Mlle de Scudéry a fait du duc de Montausier sous le nom de Mégabaste dans son roman du Grand Cyrus (tome VII, p. 307). […] Reproduit-elle une faute ou la commet-elle pour la première fois, c’est ce qu’il est impossible de décider ; mais ce qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est que Molière attachait alors peu d’importance à l’impression de ses pièces : Les Précieuses avaient été publiées malgré lui, et l’histoire du Cocu imaginaire édité par le Sieur de Neuf Villenaine est assez connue pour qu’il suffise de la rappeler à nos lecteurs sans la raconter de nouveau. […] Les premières pièces italiennes ne furent jamais imprimées ; les comédiens italiens n’apprenaient rien par cœur, et « il leur suffisait, pour jouer une comédie, d’en avoir vu le sujet un moment avant que d’entrer sur le théâtre » 40.
Il suffit, pour s’en convaincre, d’avoir été témoin, au Musée de Kensington, de la curiosité vive que provoquaient parmi les visiteurs les petites toiles où M. […] Ces vingt vers suffisent à Molière pour dessiner une caricature. […] Il avait cependant suffi pour inspirer à ce pauvre garçon une confiance sans réserve. […] cette interruption a suffi pour rappeler à la modération Clitandre qui s’emportait, pour donner au spectateur un temps de repos, et à la scène un prétexte à recommencer dans un autre ton. […] Si nous touchons terre un instant, cet instant suffit pour nous gâter le plaisir de ces inventions comiques.