Il me semble évident que quand madame Scarron se retira de la société qu’elle fréquentait, sans dire pourquoi, et se retira dans une grande maison isolée, avec des gens et un carrosse, il se trouva quelque mauvaise langue qui répandit, à petit bruit, ou que madame Scarron était grosse, qu’elle l’était du fait du roi, qu’elle avait fait cet affront à madame de Montespan, ou qu’après avoir cédé au roi, dans l’espérance de supplanter madame de Montespan, elle avait été déçue ; que le roi ayant passé sa fantaisie, était retourné à madame de Montespan avec plus d’ardeur qu’avant, et que le roi avait donné à la belle abusée une maison pour y cacher son dépit, sa honte, le repentir de son ingratitude envers sa bienfaitrice, et qu’elle cachait sa honte et son ingratitude dans une maison que le roi lui donnait en attendant qu’elle allât expier sa faute et cacher son infamie dans quelque refuge comme la Trappe.
Ce voyage semblait d’abord n’avoir point eu de succès, et elle s’en affligeait à Maintenon.
Lorsque j’ai commencé ce grand travail de révision sur moi-même, au premier abord il me semblait que j’entreprenais une œuvre impossible. […] à peine eus-je pris la résolution de pénétrer dans ce vaste champ du repos définitif où mon œuvre était déposée, il me sembla que ma tentative n’était pas tout à fait une tâche désespérée. […] Il semble que votre jeunesse vous revient, parée et charmante à l’unisson. […] Il me semble que je l’entends déjà qui s’écrie : — « Mais puisque toute cette vieille société française est à jamais perdue, et puisque, de votre propre aveu, pas un témoin ne reste du Versailles de Louis XIV, où voulez-vous que je cherche mes modèles ? […] Elle n’avait aucun souci de plaire, elle était belle sans y prendre garde ; assise ou debout, elle était charmante et semblait n’y entendre aucune finesse.
Mon père, ce me semble, a plusieurs de vos traits ; Ainsi que vous d’ailleurs c’est un excellent homme.
L’énorme extravagance mystique du chaudronnier Bunyan le ravit : Milton lui semble un peu fade et un peu ridicule ; les orgies de lord Byron l’enivrent tout à fait : Walter Scott, trop moral, l’ennuie.
Ce nom ne fait aucun scrupule à prendre ; & l’usage aujourd’hui semble en autoriser le vol.
Ne semble-t-il pas, à vous entendre, ai-je dit à mes amis, que je sois prêt à faire la guerre aux petits filous du Parnasse, à ces faméliques rimailleurs qui pensent se faire un nom en pillant dans un livre inconnu des vers adressés à la premiere des Cloris, à la doyenne des Hébé.
Ce qui était cause de cette inégalité dans ses ouvrages, dont quelques-uns semblent négligés en comparaison des autres, c’est qu’il était obligé d’assujettir son génie à des sujets qu’on lui prescrivait, et de travailler avec une très grande précipitation, soit par les Ordres du Roi, soit par la nécessité des affaires de la Troupe, sans que son travail le détournât de l’extrême application, et des études particulières qu’il faisait sur tous les grands rôles qu’il se donnait dans ses Pièces.
Cette parodie d’une formule de la liturgie catholique ( in nomine Hippocratis benedictam ) égale, ce me semble, si elle ne surpasse, le fameux « je te le donne par l’amour de l’humanité » de la scène du pauvre.
Il suffit de lire l’analyse que donnent de ce scénario les auteurs de l’Histoire de l’ancien théâtre italien, pour se convaincre que les traits de ressemblance qu’il présente avec la fameuse comédie sont d’abord tout à fait insignifiants, qu’en outre ils ne tiennent nullement, dans la farce italienne, au fond du sujet et y semblent au contraire introduits après coup ; d’où l’on peut conclure à peu près certainement que Il Basilico di Bernagasso s’est enrichi de ces traits aux dépens du Tartuffe.
Ce vers ferme, facile, naïf, où la périphrase elle-même ne semble pas une des servitudes de la rime, mais un tour ingénieux, Molière le prit à Corneille comme la moitié d’une trouvaille commune, et en revêtit cet excellent français de Paris, tel qu’il l’avait appris au comptoir de son père, et tel qu’on le parlait dans la rue Saint-Honoré, sa rue natale. […] Tout ce que Cléante dit du faux dévot, Alceste des méchants, Chrysale du bel esprit, Célimène, qui a son bon côté, des sots qui lui font la cour ; tout ce qui sent la haine des méchants, le mépris des gens à la fois malhonnêtes et ridicules, l’amour du bien, du naturel, du vrai ; tout ce qui est, soit une maxime de devoir, soit un conseil de bienveillance, tout cela est sorti du cœur de Molière ; et tel est, sous ce convenu de l’art des vers, le tour naïf, la facilité, le feu, l’entraînement de ce langage, qu’il semble entendre Molière lui-même, et qu’au plaisir de voir des personnages peints au vrai, se joint je ne sais quelle affection tendre pour celai qui les a créés. […] Toute une ville entière, avec pompe bâtie, Semble d’un vieux fossé par miracle sortie, Et nous fait présumer, à ses superbes toits, Que tous ses habitants sont des dieux ou des rois.
Au reste, si les vers alexandrins ont prévalu, c’est que les vers libres sont d’autant plus mal-aisés à faire, qu’ils semblent plus faciles.
Il est, dans l’un des chefs-d’œuvre de Moliere, dans son Ecole des Maris, des circonstances presque aussi peu vraisemblables, auxquelles le public semble ne pas faire attention, peut-être par respect encore.