Martine saisit l’occasion propre à sa vengeance, leur dit qu’ils trouveront dans le bois un homme vêtu de telle & telle façon, qui a des secrets admirables pour ces sortes de maladies ; les avertit en même temps qu’il est très singulier, & qu’il faut bien souvent le faire convenir de son savoir à grands coups de bâton.
Récompenser les fatigues d’autrui est le propre des gens de bien.
Les dix-huit noms propres qui s’étaient associés aux noms de ces fleurs étaient les plus célèbres du temps ; la peinture et la calligraphie, qui fixaient sur le vélin les fleurs y les vers, le nom des auteurs, étaient des chefs-d’œuvre.
On continua, certes, à la fronder ; mais il vint tant de monde Que jamais sujet important Pour le voir n’en attira tant, continue le bon gazetier ; il avoue d’ailleurs que la chose mérite d’être vue, à cause des naïvetés d’Agnès, et il conclut avec prudence : Voilà dès le commencement Quel fut mon propre sentiment ; Sans être pourtant adversaire De ceux qui sont d’avis contraire…… Si le roi était pour, en effet, le grand Condé paraissait très réservé ; le prince d’Enghien était contre. […] Il lui était donné, sous ce rapport, une faveur rare : celle de réaliser sa propre théorie, et. cette théorie, — permettez-moi de m’y arrêter en passant, — c’était que tout, au théâtre, tient à la diction et dans la diction. […] Qui donc s’attendrirait à le voir pincé à son propre, piège ? […] Il se fierait, pour que cela ne passât pas les bornes, à ce bon sens de race que je rappelais à l’occasion d’Henriette, à ce sens exquis de la mesure et du goût, qui est inné chez nos Françaises, et, aussi, à cette galanterie respectueuse, la galanterie du galant homme, qui ne se perd chez nous qu’à cause justement de la séparation des sexes, cette séparation contraignant l’homme à se gâcher l’esprit et le cœur dans la société des filles de plaisir. — J’ai pu, pour ma part, m’assurer plus d’une fois que cette forte éducation, cette liberté des jeunes filles anglo-saxonnes, savent en faire des créatures admirablement loyales, point du tout pédantes, nullement dénuées de charme féminin ; et je me suis pris à penser que nos jeunes filles françaises y puiseraient très probablement des qualités inattendues, propres à ranimer ces choses qui vont disparaissant : la conversation dans le salon, le conseil au foyer.
Ils avaient leur boutique sous les piliers des Halles, dans une maison qui leur appartenait en propre. […] Cyrano de Bergerac, que son père avait envoyé à Paris sur sa propre conduite, pour achever ses études, qu’il avait assez mal commencées en Gascogne, se glissa dans la société des Disciples de Gassendi, ayant remarqué l’avantage considérable qu’il en tirerait. […] Et pensez-vous d’ailleurs, ajouta-t-il, qu’un Misanthrope comme moi, capricieux si vous voulez, soit propre auprès d’un Grand ? […] Molière, qui aimait les bonnes mœurs, n’eut pas moins d’attention à former celles de Baron, que s’il eût été son propre fils : il cultiva avec soin les dispositions extraordinaires qu’il avait pour la déclamation. […] Il le dit lui-même dans sa Préface à la tête de cette pièce : mais il se trompe, et il devait savoir par sa propre expérience que le public n’est pas docile.
Au contraire il n’y a rien de plus propre pour inspirer la coquetterie que ces sortes de pièces, parce qu’on y tourne perpétuellement en ridicule les soins que les pères et les mères prennent de s’opposer aux engagements amoureux de leurs enfants.
Troisièmement, les frippons d’Athenes & de Rome agissoient quelquefois pour leur propre compte ; & le public ne partage bien leurs succès ou leurs malheurs, que lorsqu’ils décident du sort de quelques personnages honnêtes.
Aussi longtemps qu’on verra l’homme consulter son propre intérêt, pour répondre à ceux qui le consultent sur le leur, on se rappellera, on citera le mot : Vous êtes orfèvre, monsieur Josse : c’est dire qu’on ne l’oubliera jamais et qu’on le répétera toujours. […] Rousseau, au moins singulier dans le choix de ses maîtresses, et toujours prêt à se brouiller avec ses meilleurs amis ; affectant de contrarier sans cesse l’opinion commune, et quelquefois sa propre opinion ; faisant à tout propos la satire de la société, et menaçant de rompre avec elle en fuyant dans un désert ; s’imaginant que tous les hommes étaient ligués pour lui nuire, et aspirant à des persécutions réelles pour nourrir et justifier sa misanthropie, Rousseau, je suis bien tenté de le croire, se sentit joué personnellement dans le rôle d’Alceste ; et, quand il attaqua Molière, il ne fit, à son insu peut-être, que se défendre et se venger lui-même.
Dans le Tartufe, le crédule, le facile Orgon fait donation de ses biens en faveur d’un imposteur qui abuse de ses bontés jusqu’au point de le bannir de sa propre maison. […] Il faut être réellement favorisé de Thalie pour remanier avec grace des choses déja dites, leur donner un air de nouveauté, sur-tout pour découvrir des richesses théâtrales où les autres n’ont su voir que des fleurettes propres à parer l’ouvrage d’un jour.
Non, non, vos propres yeux vous le feront savoir ; Ce n’est point en dormant que je fais mon devoir : J’ai veillé pour mon mal, j’ai veillé pour ma honte ; Veillant je me suis vu, veillant je vous le conte. […] Hâtons-nous, suis mes pas, & m’oblige à te croire, Faisant mes propres yeux témoins de cette histoire ; Par cette vue enfin je resterai confus.
C’est sans doute ma propre histoire qu’elle me conte. […] Genevote doit nécessairement nous faire moins de plaisir que Zerbinette : premiérement, parcequ’elle vient de dessein prémédité dire des injures à Granger ; la derniere au contraire, poussée seulement par l’envie de rire d’une aventure plaisante qu’on lui a rapportée, & brûlant de trouver quelqu’un à qui elle puisse la raconter, trouve par hasard le pere de son amant sur son passage, & lui rend naïvement sa propre histoire. […] que pourroit-il donc faire davantage, je vous prie, s’il marioit sa propre fille ?
Il faut à votre fille un mari qui lui soit propre ; & il vaut mieux pour elle un honnête homme riche & bien fait, qu’un gentilhomme gueux & mal bâti.
Avec Diafoirus et fils, Argan qu’il nomme Orgon, Purgon qu’il transforme en Turbon (car son oreille néerlandaise n’avait retenu ni compris les noms propres), ce pauvre hère fabriqua la plus plate, la plus fade, la plus triste comédie du monde, preuve éclatante de ce que vaut le style, même au théâtre.