Il portait à merveille l’habit habillé que personne ne porte plus guère, depuis que nous sommes tous devenus les égaux de nos supérieurs.
Silvia, obligée d’écouter les confidences du capitaine Spavente qui l’entretient de ses nouvelles amours, faisait naturellement entendre les mêmes plaintes que la Lélia des Ingannati : « Pauvre et misérable fille, tu viens d’ouïr de tes propres oreilles, et de la bouche même de cet ingrat, l’amour qu’il te porte.
Je ne puis lui parler seule, parce qu’elle ne me le pardonnerait jamais ; et quand je lui parlerais que je dois à madame de Montespan ne peut me permettre de parler contre elle. » Une lettre explicative de celle qu’on vient de lire, et qui heureusement porte la date précise du lundi 29 juillet, détermine très approximativement cette de la précédente, la voici : « Je pense toujours de même, quoique le changement de mon style vous ait fait craindre un changement d’idée. » (Cette phrase suppose une lettre intermédiaire d’un ton moins triste que la précédente.)
Il n’est pas le premier, et Rousseau ne songe qu’à en féliciter Molière : « Il ne faut pas que ce nom de « misanthrope » en impose comme si celui qui le porte était l’ennemi du genre humain. […] C’est aussi l’apologie, la justification très en règle, ce qui est odieux, du Don Juan gentilhomme qui porte le déshonneur chez un bourgeois et qui prétend que c’est un très grand honneur qu’il y porte réellement, et, à bien prendre les choses, Nous vous faisons, étant seigneur, En vous trompant beaucoup d’honneur. […] Il abandonne à peu près son grief hyperbolique : « la comédie de Molière est une école de mauvaises mœurs », il dit : « ou sa morale porte au mal, ou… », mais il dit que le faux bien qu’elle prêche est plus dangereux que le mal même. […] Remarquez, en effet, que le ridicule de la pièce, encore qu’il porte incontestablement sur les médecins, porte beaucoup plus sur Argan, assez abêti et « hébété » par la terreur de la mort pour prendre au sérieux les Purgon et les Diafoirus ; et les Diafoirus et les Purgon ne sont faits à ce point grotesques et burlesques que pour montrer à quel point Argan est stupidifié par l’effroi du trépas. Le ridicule de la pièce porte donc surtout sur Argan, et c’est-à-dire, non sur un préjugé ou une convention, mais sur une lâcheté, et c’est-à-dire non seulement sur un sentiment naturel, mais sur la nature même.
Introduction au théâtre de Molière Messieurs, Une grande nation a rendu hommage à un grand homme, le jour (1) ou s’est élevé à Paris, près du Théâtre français, le monument qui porte la statué de Molière. […] Ainsi, à Bourges, en 1536, la représentation fut faite, selon un vieil historien du Berry, « sur le circuit de l’ancien amphithéâtre ou Fosse des Arènes. »Il n’y aurait donc rien d’étonnant à ce que la représentation de 1437 à Metz ait eu lieu dans la vaste et remarquable naumachie romaine, située hors des portes, à l’entrée de la plaine de la Seille.
« Il apprit que les gens de qualité ne voulaient rire qu’à leurs dépens ; qu’ils voulaient que l’on fît voir leurs défauts en public ; qu’ils étaient les plus dociles du monde, et qu’ils auraient été bons du temps où l’on faisait pénitence à la porte des temples, puisque loin de se fâcher de ce que l’on publiait leurs sottises, ils s’en glorifiaient : et de fait, après que l’on eut joué les Précieuses, où ils étaient bien représentés et bien raillés, ils donnèrent eux-mêmes, avec beaucoup d’empressement, à l’auteur dont je vous entretiens, des mémoires de tout ce qui se passait dans le monde et des portraits de leurs propres défauts, et de ceux de leurs meilleurs amis, croyant qu’il y avait de la gloire pour eux que l’on reconnût leurs impertinences dans ses ouvrages, et que l’on dît même qu’il avait voulu parler d’eux : car vous saurez qu’il y a de certains défauts de qualité dont ils font gloire, et qu’ils seraient bien fâchés que l’on crût qu’ils ne les eussent pas. […] La boucherie de la Villeneuve, dans la rue de Bourbon, porte le nom de la Boucherie de Gilles le Niais.
Sans doute, la comédie de Turcaret porte aux traitants des coups plus rudes, plus nombreux et moins détournés. […] Les uns, improprement appelés de ce nom, sont les hypocondriaques ; c’est-à-dire, ceux qu’un désordre physique porte à la mélancolie, aux pensées sombres et inquiètes. […] On peut, d’ailleurs, opposer à cette saillie d’un personnage imaginaire ce que dit Molière lui-même, dans la préface du Tartuffe : « La médecine est un art profitable, et chacun la révère comme une des plus excellentes choses que nous ayons. »Le seul rôle de Béralde prouve, mais prouve invinciblement que Molière, à l’époque du moins où il écrivit Le Malade imaginaire, n’avait aucune foi à la médecine, Béralde, l’homme raisonnable de la pièce, comme Cléante l’est dans Le Tartuffe ; Béralde, par la bouche de qui Molière attaque la manie d’Argan, comme il combat celle d’Orgon par l’organe de ce même Cléante, Béralde dit, comme l’athée don Juan, et en outrant même le mépris de ses expressions : « La médecine est une des plus grandes folies qui soient parmi les hommes ; et, à regarder les choses en philosophe, je ne vois point de plus plaisante momerie, je ne vois rien de plus ridicule qu’un homme qui veut se mêler d’en guérir un autre. »Ajoutons que la longue et vive argumentation de Béralde contre la médecine ne va point directement au sujet ; que l’important pour lui est de prouver à Argan, son frère, non pas qu’il aurait tort de se confier à la médecine, s’il était malade, mais qu’il fait mal de s’y livrer, puisqu’il se porte bien.
Leurs regards ne sont jamais dissipés ; leurs yeux ne parcourent pas les loges ; ils savent que leur salle est remplie, mais ils parlent et agissent comme s’ils ne voyaient que ceux qui ont part à leur rôle et à leur action. »Ainsi qu’Armande, La Grange excelle à composer ses costumes, il les porte avec la même élégance. […] Une information judiciaire suivit naturellement, et un arrêt du parlement de Paris, en date du 17 octobre 1675, condamna le président à faire amende honorable devant témoins à Mlle Molière, et les femmes Ledoux et La Tourelle à être « fustigées, nues, de verges, au-devant de la principale porte du Châtelet et devant la maison de Mlle Molière ; ce fait, bannies pour trois ans de Paris. » On est frappé de l’étrange ressemblance que présente cette affaire avec celle du Collier, qui, en 1785, compromit le nom de Marie-Antoinette. […] Cette maison existe encore, au n° 11 de la rue des Pierres, à peu près telle qu’Armande l’a laissée, avec sa porte à plein cintre et ses pavillons dans le style du temps, comme aussi le jardin avec ses allées géométriques, ses charmilles et son berceau de vigne.
La Thuillerie n’étoit que le prête-nom des pièces recueillies dans le volume qui porte son nom 129; elles sont pour la plupart de l’abbé Abeille. […] Duclos166, excellente dans le grand tragique, morte vers l’an 1673, mère ou grand’-mère de l’actrice inimitable du Théâtre-François qui porte le même nom. […] Après avoir quitté la Comédie179, elle fut longtemps180 à la porte pour recevoir les billets.
Baron ne fut pas moins vif que Molière sur les sentiments du retour : il part aussitôt qu’il eut reçu la lettre ; et Molière occupé du plaisir de revoir son jeune acteur quelques moments plus tôt, fut l’attendre à la porte Saint Victor le jour qu’il devait arriver. […] Ils attaquent brusquement les Gens qui gardaient les portes. […] Ils cherchaient toute la Troupe pour lui faire éprouver le même traitement qu’aux gens qui avaient voulu soutenir la porte. […] Celui-ci sur le rapport de quelqu’un, qui voulait apparemment se moquer de lui, fut trouver l’autre en grand Seigneur. ― Il m’est revenu, Monsieur de Molière, dit-il avec hauteur dès la porte, qu’il vous prend fantaisie de m’ajuster au Théâtre, sous le titre d’Extravagant ; serait-il bien vrai ? […] Le jour qu’on le porta en terre il s’amassa une foule incroyable de Peuple devant sa porte.
Baron ne fut pas moins vif que Moliere sur les sentimens du retour, il part aussi-tôt qu’il eut reçû la lettre : & Moliere occupé du plaisir de revoir son jeune Acteur quelques momens plûtôt, fut l’attendre à la porte saint Victor le jour qu’il devoit arriver. […] Ils attaquent brusquement les gens qui gardoient les portes. […] Ils cherchoient toute la Troupe, pour lui faire éprouver le même traitement qu’aux gens qui avoient voulu soûtenir la porte. […] Il m’est révenu, Monsieur de Moliere, dit-il avec hauteur dès la porte, qu’il vous prend fantaisie de m’ajuster au Theâtre, sous le titre d’Extravagant ; seroit-il Bien vrai ? […] Le jour qu’on le porta en terre il s’amassa une foule incroyable de Peuple devant sa porte.
Il surprit un soir à la comédie des signes d’intelligence qui lui firent soupçonner un rendez-vous : pour s’en assurer tout-à-fait il se retira, il donna ordre à un de ses gens d’attendre le Marquis à la porte, & de ne pas le perdre de vue.
L’homme est à la porte, Le ferai-je entrer ?