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94. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Regnard imitateur comparé avec la Bruyere, Plaute, & la nature. » pp. 5-50

de la Bruyere a senti qu’en accumulant tant de traits de distraction sur Ménalque, il ne faisoit pas un portrait naturel ; aussi a-t-il dit lui-même : « C’est moins un caractere particulier qu’un recueil de faits de distraction : ils ne sauroient être en trop grand nombre s’ils sont agréables ; car les goûts étant différents, on a à choisir ». […] La veuve jette les hauts cris, quand le précepteur de ses enfants, qui l’avoit aidée dans le particulier à soutenir publiquement le caractere de prude, & qui l’avoit souvent consolée des infirmités de son mari, trouve le secret de la consoler encore de sa mort trop précipitée.

95. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Mon but est de rassembler tout ce que je trouve dans ces differents ouvrages, d’en faire un tout suivi & complet, en y joignant ce que mes memoires particuliers me fournissent. […] « Elle fut jouée, dit-on dans les Menagiana, avec un applaudissement general, & j’en fus si satisfait en mon particulier, que je vis dès lors l’effet qu’elle alloit produire. […] Le Roi connoissant le merite de Moliere,† & l’attachement particulier qu’il avoit pour divertir sa Majesté, daigna l’honorer d’une pension de mille livres. […] Mais ma femme, toûjours égale, & libre dans la sienne, qui seroit exempte de tout soupçon pour tout autre homme moins inquiet que je ne le suis, me laisse impitoyablement dans mes peines ; & occupée seulement du desir de plaire en general, comme toutes les femmes, sans avoir de dessein particulier, elle rit de ma foiblesse. […] *Bien des gens s’imaginent que Moliere a eu un commerce particulier avec M.

96. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

« Elle fut jouée, dit-t-il, avec un applaudissement général, et j’en fus si satisfait en mon particulier que je vis dès lors l’effet qu’elle allait produire. […] Le Roi connaissant le mérite de Molière, et l’attachement particulier qu’il avait pour divertir Sa Majesté, daigna l’honorer d’une pension de mille livres. […] Mais ma femme, toujours égale, et libre dans la sienne, qui serait exempte de tout soupçon pour tout autre homme moins inquiet que je ne le suis, me laisse impitoyablement dans mes peines ; et occupée seulement du désir de plaire en général, comme toutes les femmes, sans avoir de dessein particulier, elle rit de ma faiblesse. […] Bien des gens s’imaginent que Molière a eu un commerce particulier avec Mr R…i Je n’ai point trouvé que cela fût vrai, dans la recherche que j’en ai faite ; Au contraire l’âge, le travail, et le caractère de ces Messieurs étaient si différents que je ne crois pas qu’ils dussent se chercher ; et je ne pense pas même que Molière estimât R… J’en juge par ce qui leur arriva à l’occasion de B… j R… ayant fait cette pièce la promit à Molière, pour la faire jouer sur son théâtre ; il la laissa même annoncer.

97. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Mais son plus grand bonheur au collège fut de recevoir, avec Chapelle et Bernier, les leçons particulières de l’illustre M. […] Molière aimait ce jeune homme, il le faisait venir à Auteuil de temps en temps, avec Chapelle et ses plus particuliers amis. […] Jamais homme, dit Lagrange, n’a si bien entré que lui dans ce qui fait le jeu naïf du théâtre : « Il n’était pas seulement inimitable dans la manière dont il soutenait les caractères de ses comédies, mais il leur donnait encore un agrément tout particulier par la justesse qui accompagnait le jeu des acteurs ; un coup d’œil, un pas, un geste, tout y était observé avec une exactitude qui avait été inconnue jusque-là sur les théâtres de Paris. » Que devait-être une troupe de. comédiens, habiles d’ailleurs, dirigée par un tel chef, qui savait si bien faire valoir leurs moindres qualités, et qui tirait parti de leurs défauts mômes ? […] N’imaginons pas davantage que son intention ait été de faire de ses pièces, à proprement parler, des mémoires; il ne voulait que faire des comédies ; mais qui dit comédie, dit vérité, et pour les rendre plus vraies, il puisait dans sa vie, dans celle de ses amis, chez tout le monde : Lagrange, là-dessus, ne nous laisse aucun doute: « Molière, dit-il, observait les manières et les mœurs de tout le monde, et il trouvait ensuite le moyen d’en faire des applications admirables dans ses comédies, où l’on peut dire qu’il a joué tout le monde, puisqu’il s’y est joué le premier, en plusieurs endroits, sur les affaires de sa famille, et qui regardaient ce qui se passait dans son domestique ; c’est ce que ses plus particuliers amis ont remarqué bien des fois. »Ainsi, même pour Alceste, il ne lui avait pas suffi de sa passion, de ses chagrins, de sa propre maison, il avait pris jusque chez Boileau.

98. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

La pièce fut jouée avec un applaudissement général, et j’en fus si satisfait en mon particulier, que je vis dès lors l’effet qu’elle allait produire. […] À partir de ce succès, si le nom de Molière continuait à ne se trouver sous la plume d’aucun gazetier, il était dans toutes les bouches, et sa troupe, qui précédemment n’avait été appelée qu’une seule fois « en visite », comme on disait alors, c’est-à-dire à aller jouer la comédie dans une fête particulière, se vit, à dater de ce moment, conviée par les plus grands seigneurs et les plus riches financiers. […] Boileau, à cette époque, n’avait encore rien publié, mais il avait composé trois de ses satires, en avait fait des lectures nombreuses, et l’on trouve la preuve dans les écrits du temps, dans les Dissertations de l’abbé D’Aubignac, dans les lettres particulières de Racine, que le suffrage de « monsieur Despréaux » faisait dès lors autorité. […] « À entendre Molière, disait un d’eux, il semble qu’il ait un bref particulier du pape pour jouer des pièces ridicules, et que M. le légat ne soit venu en France que pour leur donner son approbation. » Ceux qui avaient assez d’impudence pour attaquer de tels protecteurs pouvaient bien aussi ne pas rougir de révoquer en doute le talent du protégé. […] Beaucoup de personnes n’avaient ni entendu de lectures particulières ni assisté à l’unique représentation de la pièce : c’était pour elles une bonne fortune que la publication d’une analyse aussi détaillée du chef-d’œuvre dont une défense doublement cruelle les privait à la scène et à la lecture.

99. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Le théâtre italien de l’Hôtel de Bourgogne montre un goût tout particulier pour la peinture des coutumes locales : il donne des pièces sur les Promenades de Paris58, sur les Bains de la Porte Saint-Bernard59.

100. (1747) Notices des pièces de Molière (1670-1673) [Histoire du théâtre français, tome XI] pp. -284

Celle-ci est toutefois la plus considérable, quoique la matière en soit commune et de peu de prix ; car ce n’est que du carton ; mais composé et pétri d’une manière si particulière qu’il est rendu aussi dur que la pierre et que les plus solides matières. […] Ici ce n’est plus Ménage et Cotin, ni ce dernier avec Gilles Boileau : c’est une querelle particulière de Molière avec Cotin, mais il faut croire que ce n’est que pour déguiser la chose, que de Visé parle ainsi.

101. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

Les productions de Molière sont d’une nature et d’un mérite si différents, qu’on peut à peine y reconnaître le même écrivain, et pourtant on les confond toutes ensemble, lorsqu’on parle du genre de talent particulier à cet auteur comique, et des progrès dont l’art lui est redevable. […] Il y a même des idées à recueillir dans l’étude de ses œuvres, car sa manière de considérer la comédie, quoique étroite et bornée, a pourtant quelque chose de particulier.

102. (1739) Vie de Molière

Bientôt après, la passion du cardinal de Richelieu pour les spectacles mit le goût de la comédie à la mode ; et il y avait plus de sociétés particulières qui représentaient alors, que nous n’en voyons aujourd’hui. […] Il y a ajouté réellement quelques beautés de dialogue particulières à sa nation, et sa pièce a eu près de trente représentations, succès très rare à Londres, où les pièces qui ont le plus de cours, ne sont jouées tout au plus que quinze fois.

103. (1910) Rousseau contre Molière

Pour ce qui est de ce point particulier que le fils de l’Avare est donné comme personnage sympathique par l’auteur, j’ai déjà répondu à ce grief à propos d’une autre pièce. […] Argan n’étant ni honnête ni malhonnête, étant nul, et du reste n’étant dupé que par lui-même, ce qui par parenthèse en fait un personnage tout à fait particulier dans la comédie de Molière, mais ce qui le dérobe au système ordinaire de critique de Rousseau. […] Cette peinture du vrai, du moment que vous la permettez au sermonnaire, pouvez-vous la refuser à un particulier ? […] Le bon sens a ses hérésies : l’hérétique du bon sens, comme l’hérétique de religion, est a celui qui a des opinions particulières ». […] Vous avez du bon sens, c’est-à-dire du sens commun, c’est-à-dire une intelligence impersonnelle ; c’est-à-dire une façon générale de comprendre les choses qui est celle de tout le monde, parce que vous sentez sourdement qu’à comprendre les choses d’une façon particulière, qu’à avoir une intelligence personnelle, vous vous isoleriez, vous briseriez le lien le plus fort, surtout le plus constant, qui vous unit à vos concitoyens, à vos compatriotes, à vos semblables ; que, de même que l’hérétique est celui qui a des opinions particulières, de même l’antisocial est celui qui a une façon particulière de penser et qui est rejeté instinctivement par la communauté, celui qui n’a pas le sens commun.

104. (1812) Essai sur la comédie, suivi d’analyses du Misanthrope et du Tartuffe pp. 4-32

J’appelle mœurs, une manière particulière de vivre, d’envisager les objets, certains usages propres à un état, à une classe d’hommes, souvent à une nation entière, qui changent, varient, se reproduisent sous d’autres formes, et ne peuvent laisser aucune trace de leur existence passagère.

105. (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944

Ces trois noms, depuis notre enfance, sont logés dans notre cervelle, comme ceux de trois demi-dieux particuliers à notre pays ; sur un rayon de notre bibliothèque, si chétive qu’elle soit, si encombrée de romans nouveaux, nous gardons leurs ouvrages ; nous les montrons à nos enfans, à peu près comme telle mère leur montre l’évangile, et tel père la Déclaration des droits de l’homme.

106. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

L’interprétation de ce rôle magistral exige, m’a-t-on dit, un nez fait d’une façon particulière, ou tout au moins particulièrement différente de la mienne. — Cela, je n’y puis rien. […] Je demeure d’accord que, selon toute vraisemblance, à ce moment particulier de la première du Misanthrope, c’est-à-dire le 4 juin 1666, Molière devait être fort en peine. — Il relevait de maladie et venait de se brouiller avec sa femme, qu’il aimait.

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