Le siecle passé a rendu justice à tous ses faiseurs d’églogues, de satyres, d’épigrammes, de romans, de portraits, d’allégories : il les a tous admirés ; & leurs noms parvenus jusqu’à nous, sont certains de ne mourir jamais. […] une Prude qui, contente d’avoir le mot de décence & de vertu continuellement à la bouche, manque à l’une & à l’autre en prononçant leur nom ?
Car si nous examinons ses paroles, il semble qu’il soit assez modeste pour craindre de faire mettre son nom sous la presse. […] Celui qui sçut vaincre Numance, Qui mit Carthage sous sa loi, Jadis sous le nom de Terence, Sçut-il mieux badiner que toi ?
« La troupe gagnait gros et le nom de Puccio d’Aniello était célèbre. […] Il garda aussi l’ancien nom, mais adouci, et s’appela Polecenella.
À parler franchement, je ne crois pas que Molière, en écrivant Amphitryon, ait voulu faire un tableau d’histoire, ou présenter, sous des noms païens, une leçon philosophique ; je ne vois dans cette comédie qu’un pur jeu d’esprit. […] La donnée une fois admise, et le spectateur l’accepte volontiers dès qu’il connaît les noms des personnages, l’action n’étonne pas, tant il y a de naturel dans le développement des caractères.
Cette réunion de quatre grands poètes, leur concert pour favoriser les mœurs de la cour, célébrer les maîtresses, exalter, sous le nom de magnificence royale, des profusions ruineuses, étaient au grand préjudice des mœurs générales. […] Cependant, il m’est impossible de passer sur ces noms illustres en n’y laissant que du blâme, comme si rien n’eût racheté les fautes où ils ont été entraînés, et j’encourrais moi plus que le blâme public, si aucun hommage ne rachetait la témérité de ma censure.
Plus tard en 1680, des lettres patentes ordonnèrent qu’ils porteraient le nom de Bourbon. Saint-Simon remarque, à cette occasion, que ces enfants, qui, dit-il, furent tirés du profond non-étre des doubles adultérins, furent enrichis de tous les droits des légitimes dans la société, décorés du surnom de la maison régnante, et de noms de provinces que les princes du sang même ne portaient pas97.
Il met son parent dans ses intérêts, le fait partir pour Saint-Germain, prend possession de sa maison, & fait sous son nom demander la main de sa belle : c’est ici que la piece commence. […] Les différentes parties de cette intrigue ainsi rapprochées font voir que le sujet est clairement exposé, que les noms des principaux personnages sont annoncés, ainsi que leurs caracteres & les motifs qui les font agir. […] Le sieur Devisé, auteur du Mercure, s’en plaignit à M. de la Reynie, Lieutenant de Police, qui se fit apporter la piece ; & l’ayant trouvée trop bien faite pour en priver le public, il permit qu’elle fût jouée sous le nom de comédie sans titre : elle eut le plus grand succès.
Dès l’enfance par-là l’amitié nous unit : Les noms de frere & sœur l’ont depuis confirmée. […] Remarquez qu’ils ne font rien, puisqu’ils ne peuvent dénouer cette fameuse intrigue, qu’en appellant à leur secours un valet, auquel ils font prendre le nom & l’équipage du Baron d’Albikrac. […] L’une imagine de se venger en écrivant une lettre tendre à Mondor, c’est le nom du fat : elle engage son amie à le traiter de même.
Comme il y a des critiques, continua-t-il, qui n’approuvent jamais rien et qui entraînent les opinions de quelques gens faciles qui croiraient mal faire et devoir être raillés de ne pas témoigner qu’ils sont de leur sentiment, bien qu’ils n’en soient point, il y en a d’autres qui approuvent tout ce qu’ils voient : je connais un des plus galants Abbés du siècle, et à qui je puis, sans injustice, donner le nom d’obligeant, puisque, par une bonté naturelle, il loue indifféremment tous les ouvrages qu’il voit et tous ceux que l’on lui montre en particulier ; aussi dit-on de lui dans le monde que l’on ne saurait connaître s’il dit la vérité et qu’il ne fait point de Jaloux, puisqu’il met tous les auteurs en même degré et qu’il loue également leurs productions en public et en particulier, sans crainte de hasarder sa gloire. […] Il fit quelque temps la Comédie à la Campagne et, quoiqu’il jouât fort mal le Sérieux et que dans le Comique il ne fût qu’une copie de Trivelin et de Scaramouche, il ne laissa pas que de devenir en peu de temps, par son adresse et par son esprit, le Chef de sa Troupe et de l’obliger à porter son nom. […] Mais comme il en a déjà fait une sous ce titre, il n’a pu lui donner le même nom.
Au nom des Dieux ! […] Je vous recommande instamment une chose : au nom des Dieux ! […] On ne sauroit aller nulle part, où l’on ne vous entende accommoder de toutes pieces ; vous êtes la fable & la risée de tout le monde ; & jamais on ne parle de vous, que sous les noms d’Avare, de Ladre, de Vilain & de Fesse-Mathieu. […] Quelqu’un de mes Lecteurs se donnera peut-être la peine de fouiller dans les originaux italiens ; je dois l’avertir de ne pas être surpris s’il y trouve quelquefois des personnages qui ne portent pas le nom que je leur donne. Tout le monde sait que les Comédiens Italiens changent sur leurs canevas le nom de leurs acteurs, au gré de ceux qui remplissent les rôles.
Il voulait introduire et ramener sur la scène une sorte de personnages sans masques, mais du même genre et portant les mêmes noms que les masques italiens ; jamais ces rôles n’ont pu se naturaliser en France. […] Mais je dirai que si Horace ignore qu’Arnolphe est le futur de sa maîtresse et qu’il lui confie son secret, c’est parce que ce même Arnolphe prend un nom supposé quand il va chez elle. […] Il est certainement très blâmable d’avoir fait bafouer Trissotin comme un homme vil et intéressé, car sous ce personnage, Molière désignait un écrivain encore vivant dont le nom même n’était que légèrement déguisé. […] Corneille, avant d’avoir composé ses tragédies, s’était fait un nom en remaniant des comédies espagnoles. […] un vieillard cassé est près de mourir ; de jeunes vauriens le tourmentent pour son héritage, et ils fabriquent en son nom un faux testament pendant qu’ils le croient à l’agonie.
Et votre nom est ?... Mendoce, repartit bonnement celui qui avoit ce nom-là.
On lui donne le nom de Don Silve. […] La Duchesse prend le nom de Célidoro, Thérese celui de Perriquito. […] Pourquoi, malgré l’expérience toute récente que tu avois faite de l’injustice de tes soupçons, fondés cependant sur les plus fortes apparences ; pourquoi, malgré ces serments réitérés de bannir pour jamais la jalousie de ton esprit & de ton cœur, & de n’en pas croire même tes yeux, dès la premiere occasion qui se présente de me soupçonner, commences-tu par me déclarer coupable, & par me mettre au rang de ces femmes dont le nom seul fait rougir mon sexe ? […] M’aurois-tu dit que ce Don Célidoro s’est introduit sous mon nom, que tu l’as reçu croyant qu’il fût Don Rodrigue ? […] Si je mens, ma vie est entre vos mains ; ravissez-moi le jour, & condamnez mon nom à une éternelle infamie, je l’aurai mérité si je suis coupable : mais si je suis innocente, comme vous devez le croire, voici quelle est ma résolution, encore est-ce un supplice trop doux & une peine trop légere pour les cruelles offenses que vous m’avez faites.