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84. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V.*. Destouches imitateur, comparé à Moliere, Plaute, Regnard, Shakespeare, &c. » pp. 185-218

Enfin, si le dénouement de la Nouvelle est tragique, celui de la comédie n’est rien moins que comique : il n’a d’ailleurs aucune des autres qualités nécessaires ; il ne surprend pas, puisqu’on le devine dès le commencement de la piece ; il est encore moins moral.

85. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

Mais, à cet amour près, son caractère est aussi noble que son esprit est censé, et la pièce offre tour à tour des scènes touchantes et des scènes comiques, toutes également morales et instructives.

86. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

Mais les preuves morales pourraient ne pas suffire à quelques esprits.

87. (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35

Ainsi, Messieurs, des poèmes ecclésiastiques, des miracles et des légendes en dialogues, rythmés, des allégories morales, des proses liturgiques entremêlées de patois et, selon l’expression consacrée, des épîtres farcies « epistolæ farcitæ; »enfin, des amplifications de couvent ou des entremets de repas seigneuriaux, voilà quels seraient les antécédents de notre théâtre avant les représentations des Confrères.

88. (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397

« [*]On remarqua, dans Le Cocu imaginaire, que l’auteur, depuis son établissement à Paris, avait perfectionné son style ; cet ouvrage est plus correctement écrit que ses deux premières comédies, mais si l’on y retrouve Molière en quelques endroits, ce n’est pas le Molière des Précieuses ridicules ; le titre de la pièce, le caractère du premier personnage, la nature de l’intrigue, et le genre de comique qui y règne, semble annoncer qu’elle est moins faite pour amuser les gens délicats que pour faire rire la multitude ; cependant on ne peut s’empêcher d’y découvrir en même temps un but très moral ; c’est de faire sentir combien il est dangereux de juger avec trop de précipitation, surtout dans les circonstances où la passion peut grossir ou diminuer les objets.

89. (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134

Les pleurs sont amenés souvent par le même effet, soit moral, soit physique, qui provoque en d’autres circonstances le rire. […] Quoiqu’il en soit, une ville mal saine et qui a le moral pollué par les prêtres, ne conviendra pas pour capitale à cette nation de 18 millions d’Italiens, qui naîtra dès que la France lui enverra quatre régiments pour sage-femme ». […] Ici Molière voudrait rendre ridicule aux yeux de tous, et d’une manière très aisée à comprendre, un mal moral (selon lui) qui consiste à ce qu’une femme soit savante.

90. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

J’aurais voulu voir eu action, entre leurs mains, l’aiguille, la navette, le fuseau, la fusée, le dévidoir ; j’aurais désiré de voir ces femmes broder, faire de la tapisserie, des nœuds, des pelotons, en même temps qu’elles écoutaient une lecture, ou entendaient discourir sur quelque sujet moral ou littéraire.

91. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

« Sans dot », ce mot lui tient lieu « de beauté, de jeunesse, de naissance, de sagesse et de probité. » Il ne se soucie même pas des « accidents fâcheux auxquels expose la trop grande inégalité d’âge, d’humeur et de sentiments. » Car l’honneur lui est indifférent, et tout sens moral est anéanti dans cette âme vénale dont la bassesse finit par devenir repoussante. […] Les autres acteurs secondaires mériteraient aussi un léger coup de crayon : car ils contribuent à l’harmonie du tableau, et à son effet moral, les uns par contraste, comme le seigneur Anselme, ou Marianne dont le charme touche même un Harpagon ; les autres par leur coquinerie, comme Frosine qui sent la corde, ainsi que ses compères les Sbrigani et les Scapins. […] Toute intelligence n’a-t-elle pas le droit de jouir d’elle-même, et de s’ouvrira ces clartés dont tout être moral a besoin pour accomplir sa destinée ?

92. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

On a dit de La Fontaine et de Molière qu’ils sont moraux comme inexpérience. […] Le conseil en est bon, mais il est insuffisant » Molière, en ne donnant que celui-ci, ou en ne donnant guère que celui-ci, n’est pas immoral, mais il n’est pas moral le moins du monde, il ne l’est pas autant, vraiment, qu’on peut demander raisonnablement même à un auteur comique de l’être. […] Léon Blay a dit : « X… était moliériste, comme il convient à tout esprit bas. » J’irai moins loin ; mais enfin je dirai qu’une nation qui aurait pris Molière pour guide moral et qui suivrait bien ses leçons ne serait pas méprisable, ne serait pas très mauvaise, serait même d’assez bon sens et d’assez bon goût, mais serait la plus plate du monde. […] Molière a été le principal auteur d’une révolution dramatique qui a remplacé l’extraordinaire par la vérité et l’imagination par le goût des peintures morales. […] Il a été l’auteur de cette révolution qui a remplacé l’extraordinaire par le vrai et l’imagination par le goût des peintures morales, il l’a été par le seul fait de son existence, par le seul fait de son arrivée à Paris et de son succès en 1659 Il a été l’avènement de la Comédie.

93. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

Quant au but moral des deux comédies, s’il n’y a point de conformité, il y a du moins beaucoup d’analogie.

94. (1747) Notices des pièces de Molière (1670-1673) [Histoire du théâtre français, tome XI] pp. -284

Le genre comique et moral, dont Molière était l’inventeur, et qu’il avait porté à sa plus grande perfection, fut peu suivi par les auteurs qui travaillèrent pour la scène comique après la mort de ce grand homme.

95. (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132

Mais écrivant pour la comédie, il n’a pas voulu rendre la vérité triste pour la rendre plus forte ; il a donné pour amants aux deux jeunes filles d’honnêtes jeunes gens qui respectent ce qu’ils aiment ; et c’est encore un trait charmant de vérité, qu’elles aient conservé, malgré leurs précepteurs, un sens moral qui rend leurs tromperies innocentes par la pudeur qu’elles savent y garder, et par le mariage qui est au bout.

96. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Après avoir affaibli, tant qu’il a pu l’affaiblir, le féroce caractère de Don Juan, Thomas Corneille devient tout d’un coup grave, sentencieux, moral, et il s’écrie, dans son épouvante, par la bouche de Sganarelle : …… Je veux me rendre ermite. […] C’est alors que la France comprit combien elle devait de reconnaissance aux deux maîtresses de Louis XIV ; aussi ne furent-elles jamais insultées, que je sache, ni dans les histoires, ni dans les salons, ni dans les livres, ni au théâtre, et le duc de Saint-Simon lui-même en parle avec toute la considération que peut avoir un grand seigneur pour des faiblesses si permises ; il était réservé au théâtre de l’Ambigu-Comique d’être plus sévère et plus moral que le xviie  siècle et le siècle suivant, et de faire justice de La Maintenon, de La Vallière et de La Montespan.

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