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122. (1730) Poquelin (Dictionnaire historique, 4e éd.) [graphies originales] pp. 787-790

Un époux si extraordinaire auroit pu lui donner des remords, & la rendre sage : sa bonté fit un effet tout contraire ; & la peur, qu’elle eut de ne pas retrouver une si belle occasion de s’en separer, lui fit prendre un ton fort haut, lui disant qu’elle voyoit bien par qui ces faussetez lui étoient inspirées ; qu’elle étoit rebutée de se voir tous les jours accusée d’une chose dont elle étoit innocente ; qu’il n’avoit qu’à prendre des mesures pour une separation, & qu’elle ne pouvoit plus souffrir un homme, qui avoit toûjours conservé des liaisons particulieres avec la de Brie13, qui demeuroit dans leur maison, & qui n’en étoit point sortie depuis leur mariage.

123. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

C’est nous inspirer presque un désir de pécher, Que montrer tant de soins de nous en empêcher ; Et si, par un mari, je me voyais contrainte, J’aurais fort grande pente à confirmer sa crainte !

124. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164

Et je ne viens ici qu’à dessein de lui dire Tout ce que là-dessus ma passion m’inspire.

125. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

Enfin ne voyons-nous pas nos beautés les plus faites pour inspirer & sentir un amour délicat, nos perruques les plus graves, notre jeunesse la plus brillante, mêler les bassesses de la débauche aux sentiments de la plus belle passion ?

126. (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914

Ils se laissent égarer par leur générosité, et malgré la sympathie que m’inspire un tel sentiment, je voudrais les voir quitter cette voie périlleuse.

127. (1862) Molière et ses contemporains dans Le Misanthrope (Revue trimestrielle) pp. 292-316

Et cette Célimène, qui se rit de l’amour qu’elle inspire et ne répond à une passion profonde que par l’indifférence et la sécheresse du cœur, n’est-ce pas Armande Béjart, cette femme si frivole et si coquette, qui n’a jamais compris quel noble cœur elle avait blessé à mort ?

128. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Et enfin je ne crois pas faire un jugement téméraire d’avancer qu’il n’y a point d’homme si peu éclairé des lumières de la foi, qui, sachant ce que contient cette pièce, puisse soutenir que Molière, dans le dessein de la jouer, soit capable de la participation des sacrements, qu’il puisse être reçu à pénitence sans une réparation publique, ni même qu’il soit digne de l’entrée de l’église, après les anathèmes que les conciles ont fulminés contre les auteurs de spectacles impudiques ou sacrilèges. » Certes jamais la rage n’a inspiré des phrases aussi atroces. […] Son maintien, son langage, ne peuvent tromper personne ; plus il abuse des expressions pieuses, plus il inspire d’horreur ; c’est le respect pour la religion qu’il profane qui excite l’indignation au plus haut degré.

129. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Elle était faite pour y obtenir de véritables succès ; mais l’affectation dans laquelle elle avait été élevée, le faux esprit qu’on lui avait inspiré dès son enfance, lui avaient ravi tout moyen de plaire aux gens que n’avait point encore gagnés cette fièvre du mauvais goût. […] Le chevalier de Gramont est celui qu’Hamilton nous a fait connaître, et La Grange, en inscrivant le lendemain cette visite comme due, nous montre que les comédiens commencèrent par lui faire crédit, ce qui, attendu les habitudes du visité, nous inspirait des inquiétudes ; mais La Grange a inscrit plus tard : « Reçu deux cent vingt livres. » Plus heureux que sages ! […] Il ne faut pas mesurer les hommes par leurs actions, qui sont trop dépendantes de leur fortune, mais par leurs sentiments et leur génie », Colbert n’avait pas fait plus pour le jeune poète : cent louis avaient également été la récompense de sa muse pour l’ode qu’elle lui avait inspirée l’année précédente sur le mariage du Roi. […] Mais l’horreur succéderait au mépris qu’inspire ce portrait, si l’on devait croire avec Bussy-Rabutin que madame de Châtillon ayant été mise par le duc de Nemours dans le malheureux état qu’on peut appeler l’écueil des veuves, et ayant recouru aux expédients de Desfougerais, celui-ci n’aurait pas reculé devant une ressource criminelle, et l’aurait délivrée à l’aide de vomitifs. […] J’ai voulu que l’innocence de mon choix me répondît de mon bonheur : j’ai pris ma femme pour ainsi dire dès le berceau, je l’ai élevée avec des soins qui ont fait naître des bruits dont vous avez sans doute entendu parler : je me suis mis en tête que je pourrais lui inspirer, par habitude, des sentiments que le temps ne pourrait détruire, et je n’ai rien oublié pour y parvenir.

130. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Reconnaissons toutefois que l’histoire du poète est intimement liée à celle de ses ouvrages et que pour bien comprendre ces derniers, il n’est pas mal d’en éclairer l’étude par la connaissance des circonstances où ils se sont produits ou qui les ont inspirés. […] Tout au moins se rangeront-ils à l’opinion que mes arguments ont inspirée à M. […] Mais, je tiens à le redire, si c’est une femme qui l’a inspiré, c’est un homme, son mari ou son amant, qui a dû le rédiger ; le style, la touche, sont d’un homme et d’un homme habitué à manier la plume.

131. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Un sentiment sacré, le respect de la famille, l’avait seul inspiré. […] M’inspira de l’amour pour elle dès quatre ans. […] Tout inspiré de l’auteur de Tartuffe, qu’il aimait, pour qui et avec qui il travaillait, il mit aussi ces deux vers dans le deuxième acte : Dans tous les climats on n’a que trop d’exemples, Qu’il est, ainsi qu’ailleurs, des méchants dans les temples.

132. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. » pp. 294-322

Il maudit cette échelle fatale qui devoit causer la perte de son Eleve, dit que le Ciel lui inspire une bonne idée ; qu’il va trouver l’impudique beauté qui attire son Eleve, pour lui reprocher l’énormité de son crime, & la ramener, par ses sages exhortations, dans la bonne voie.

133. (1868) Une représentation de M. de Pourceaugnac à Chambord. Examen de deux fragments inédits paraissant appartenir à l’œuvre de Molière (Revue contemporaine) pp. 700-722

En plus de l’anecdote du gentilhomme campagnard, qui aurait servi à Molière pour dessiner son Pourceaugnac, on raconte aussi l’histoire d’un apothicaire qui, appelé par de jeunes gentilshommes, en toute hâte, pour donner & un malade un lavement bien chaud, se vit saisir par les jeunes fous; on lui administra de force le lavement bouillant qu’il apportait, et on le força de boire et de danser, si bien qu’on craignit qu’il es « crevât. » La comédie inspira peut-être cette mauvaise plaisanterie au lieu de l’avoir copiée.

134. (1706) Addition à la Vie de Monsieur de Molière pp. 1-67

Pour réciter cette action il faut avoir la voix grave, noble, sublime ; et prononcer d’un ton proportionné à l’élévation des personnes qu’on met sur la Scène, et aux passions que l’on représente, ou que l’on veut inspirer.

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