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Elmire, qui vient trouver Tartuffe à la salle basse, ne lui propose pas de s’approcher du feu ; Tartuffe, qui s’informe avec intérêt de la santé d’Elmire, ne l’engage pas à éviter le froid. […] Il prépare la sixième scène avec son jeu muet aussi clairement qu’Elmire prépare sa grande scène du quatrième acte en disant à Dorine : « Non ; on est aisément dupé par ce qu’on aime, « Et l’amour-propre engage à se tromper soi-même. […] Appert du dît payement par quittance du dit Bayrol et Barrau à l’estipulation et présance de Messieurs les Consuls le 10e 7bre 1657, cy rapportée avec les dites lettres12. » Ce premier document est suivi d’un second qui n’est autre que l’acte même passé devant notaire entre les consuls, Mignot et Dubois représentants de la troupe du duc d’Orléans et les charretiers qui s’engagent à transporter les bagages à Castres, c’est-à-dire à une distance de quarante-deux kilomètres. […] 13                 Que penser de ces deux documents, si non que les troupes de campagne, lorsqu’elles étaient engagées au service des États, comme cela arriva à la troupe des Béjart pendant son long séjour dans le midi, voyageaient aux frais de la province ?

117. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. De la Diction. » pp. 178-203

Strépsiade sort de l’Ecole des Philosophes, il veut engager Phidippide son fils à devenir leur disciple.

118. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Regnard imitateur de Moliere. » pp. 51-80

Ma foi, me trouvant las, pour ne pouvoir fournir Aux différents emplois où Jupiter m’engage, Je me suis doucement assis sur ce nuage,   Pour vous attendre venir.

119. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

Aussi Armande crut-elle pouvoir aborder le rôle avec tous ses avantages : le jour de la première représentation publique, elle s’était parée si magnifiquement que son mari dut lui rappeler qu’elle faisait « le personnage d’une honnête femme » et l’engager à prendre un costume moins éclatant. […] Mais, comme lui, elle s’y dévoua tout entière ; elle y engagea une grosse part de sa fortune, elle y déploya une activité méritoire, car, Molière nous l’a dit, elle était naturellement nonchalante.

120. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

Mémoires pour servir à l’histoire du théâtre et spécialement à la vie des plus célèbres comédiens françois (mai 1738) En donnant ici une idée de nos meilleurs acteurs et actrices, nous engagerons peut-être les autres nations de l’Europe à tirer de l’oubli les personnes qui ont excellé dans la même profession parmi eux, en nous aprenant leurs caractères, leurs mœurs et les diférentes parties dans lesquelles ils se sont rendus recommandables dans le rare talent de l’imitation. […] Cependant le cardinal de Richelieu le fit revenir à Paris et l’engagea à jouer le principal rôle dans la comédie de l’Aveugle de Smirne 67, mais il n’en put jouer que deux actes.

121. (1802) Études sur Molière pp. -355

J’ai vu des acteurs la dévorer des minutes entières ; plus les baisers étaient prolongés et fortement appuyés, plus le parterre applaudissait, sans penser qu’en livrant sa main à Valère, Isabelle engage sa foi, témoin ces vers : Qu’il reçoive, en ces lieux, la foi que je lui donne, De n’écouter jamais les vœux d’autre personne. […] Nicolas Fouquet, voulant donner une fête au roi et à la reine-mère, engagea Molière à composer une pièce qui amenât, avec quelque vraisemblance, des divertissements ; et Molière, à qui l’on ne donna que quinze jours pour concevoir et remplir un sujet propre à satisfaire promptement les projets du surintendant et de Beauchamp, maître des ballets, imagina la légère intrigue des Fâcheux. […] Sa femme réunissait les agréments qui peuvent engager un galant homme, à l’esprit nécessaire pour le fixer, et à la coquetterie la plus propre à le désespérer. […] Deux courriers de la cour se présentent chez l’affligée, lui demandent si elle ne connait pas un médecin assez habile pour guérir la fille du roi, fort incommodée d’une arête de poisson qui s’est engagée dans son gosier. […] Si jamais vous venez nous voir, nous vous ferons la galanterie de vous offrir le siège de votre devancier, et de vous engager à présider, dans ce vénérable fauteuil, une des séances de notre modeste société de lecture.

122. (1730) Poquelin (Dictionnaire historique, 4e éd.) [graphies originales] pp. 787-790

S’étant trouvé quelque tems après en Languedoc, il alla offrir ses services à Mr. le Prince de Conti, qui le reçut avec des marques de bonté très-obligeantes, donna des appointemens à sa Troupe, & l’engagea à son service tant auprès de sa personne, que pour les Etats de Languedoc.

123. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

Il a aperçu une jeune fille qui travaillait modestement sur son balcon et il lui a fait un salut ; la jeune fille, surprise et rougissante, l’a salué à son tour ; et voilà ces deux cœurs qui se sont engagés sur une révérence.

124. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164

Ma foi, voilà un fort bon conseil : allez, allez, Monsieur, ne dois-je pas être trop content s’il ne m’arrive aucun mal pour votre beau mariage, sans que vous m’engagiez encore à m’aller faire pendre pour lui ?

125. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIII. Examen de quelques Caracteres. » pp. 350-377

Qu’on ne m’accuse pas d’opiniâtreté, en me voyant insister sur les larcins que nous ont fait nos predécesseurs : je le dois pour montrer aux personnes superficielles qu’il est moins facile qu’elles le pensent de faire aujourd’hui une bonne comédie à caractere, & pour engager les Auteurs à se familiariser avec tous les théâtres67 ; non pour les piller, à moins qu’ils ne soient d’une nation étrangere ; mais pour ne pas se rencontrer avec eux, soit dans les traits principaux qu’on veut donner à son héros, soit dans les ressorts qu’on a dessein d’employer pour le corriger ou pour le punir.

126. (1873) Le théâtre-femme : causerie à propos de L’École des femmes (Théâtre de la Gaîté, 26 janvier 1873) pp. 1-38

Peut-être est-ce pour cela, messieurs, que vous êtes accusés de tyrannie par beaucoup d’écrivains généreux; quant à moi, je vous prie de croire que j’ai tout le respect voulu pour votre suprématie sociale, puisque je le partage, mais je n’en suis pas plus fier, et si un de mes fils a l’idée de faire des comédies, je l’engagerai paternellement à ne s’occuper que de nos victimes.    

127. (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914

Si le caractère d’Elmire n’était pas dessiné aussi nettement, le spectateur serait à bon droit blessé des paroles qu’elle adresse à Tartuffe pour l’engager à renouveler sa déclaration.

128. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

En 1662, le roi était en Lorraine à la tête de son armée ; son ancien précepteur, l’évêque de Rhodes, assistait au souper ; Louis l’engagea à y prendre part : « Je ne ferai qu’une collation, répondit le prélat, parce que c’est aujourd’hui vigile et jeûne. » Quand l’évêque fut sorti, Louis XIV, voyant ses courtisans sourire, voulut savoir pourquoi ; alors ils lui racontèrent comment se nourrissait cet évêque, qui paraissait si scrupuleux, et qui n’était rien moins que sobre. […] Presque tous les historiens de la vie de Molière et ses commentateurs prétendent que ce furent ses camarades qui, séduits par la vogue qu’avait obtenue le nouvel ouvrage, l’engagèrent à s’emparer de ce sujet, et qu’il ne céda qu’avec une extrême répugnance à leurs sollicitations.

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