Géronte encore à la fleur de son âge s’est sacrifié pour ses chers enfants ; il leur a cedé tous ses biens, & ne s’est réservé pour vivre qu’une petite métairie qui suffit à peine à ses besoins les plus pressants.
Le canevas fut donc bientôt rempli, et même au-delà des besoins du théâtre.
Il n’est besoin pour répondre que d’exposer ce qu’était ce seigneur, le propre mari de la plus fameuse, après sa mère Arthénice, de ces tout exquises précieuses dont Molière nous a tracé l’amusant crayon. […] Si on l’écoutait, il faudrait ne recevoir personne, il est jaloux de tout l’univers ; Clitandre est un homme à ménager, Célimène a besoin de lui pour son procès, car elle a un procès aussi (oh ! […] Je ne veux point lutter d’érudition avec M. de La Pommeraye : je crois cependant qu’en 1666, dix ans après les Provinciales, sept ans après les Précieuses ridicules, un an après la mort de Mme de Rambouillet, lorsque florissaient Molière, Corneille, Pascal, Despréaux, et tant d’autres, la veille d’Andromaque et de Racine, je crois, dis-je, que la langue française pouvait être considérée comme assez eh sûreté pour n’avoir pas besoin de défenseurs aussi intempérants qu’Alceste, et je demande si oui ou non, la chanson de ma mie, o gué est écrite dans le style de Port-Royal et si M. de La Pommeraye la revendique comme un chef-d’œuvre de saine littérature et de goût délicat.
Molière avait vraiment bien besoin de modèle ! […] Il y a, en effet, chez la femme, un besoin naturel de dévouement qui empêche la misanthropie de se développer à l’état aigu, si je puis dire ; mais la misanthropie n’en existe pas moins dans certains cœurs féminins, qui sont des cœurs d’élite, seulement elle se dissimule sous une tristesse souriante qui peut donner le change. […] Encore un coup, ce n’était pas le goût des discours et le prurit de la langue qui poussaient Molière à parler en public, mais l’âpre besoin d’expliquer ses idées et son but. […] Les calomniateurs de Molière Ces pages ne sont point — ai-je besoin de le dire à présent ? […] Nous sommes les premiers à rire aujourd’hui de ce Limousin si cruellement berné, mais pendant longtemps nos cadets eurent besoin d’avoir le pied ferme et la garde solide pour repousser les épigrammes qu’il attira sur leur tête.
Qui est plus criminel, à votre avis, ou celui qui achete un argent dont il a besoin, ou celui qui vole un argent dont il n’a que faire ?
Jamais piece ne m’a fait sentir aussi bien que le Bourru bienfaisant combien il est utile pour un Auteur comique d’être à l’affût des traits qui échappent aux divers caracteres répandus dans la société, de les recueillir avec un soin extrême, de les mettre chacun dans leur case pour les en retirer au besoin ; sur-tout combien il est heureux d’être amené par les circonstances dans les lieux & dans les instants les plus favorables pour prendre la nature sur le fait, & faire une ample moisson.
… Auguste suivait le conseil de la nature, qui veut que tout ce qui travaille se repose, qui entretient la durée par la modération, et menace la violence de fin… Ce repos, ces distractions sont des besoins de la vie humaine, quelque riche et suffisante à soi-même qu’elle puisse être d’ailleurs… Ce sont, à proprement parler, les voluptés de la raison et les délices de l’intelligence… Un grand philosophe28 n’a pas craint de dire que le repos et le divertissement n’étaient pas moins nécessaires à la vie que les repas et la nourriture… Mais il ne veut pas que les sages passent le temps comme le vulgaire.
Madame de Montespan elle-même, malgré le plaisir qu’elle avait trouvé autrefois dans ces conversations, les tourna après en ridicule pour divertir le roi63. » Il était fort naturel sans doute qu’à la cour, où tant d’intrigues étaient toujours en action, soit pour la galanterie ou pour la fortune, on regardât comme oisifs les gens qui faisaient les plaisir de la conversation, et que le roi et madame de Montespan, dans les ébats d’un double adultère, eussent besoin de donner un nom ridicule aux personnes spirituelles de mœurs régulières et décentes.
Molière avait-il besoin qu’un Gandouin se ruinât par sotte vanité, pour penser à mettre sur la scène un travers qui était alors une sorte d’épidémie ? […] Les besoins du gouvernement avaient mis cette taxe sur la vanité française ; et, comme on dit en langage d’économie politique, la matière imposable n’avait pas manqué.
Est-ce que j’ai besoin, moi qui vous parle, à mon réveil, de rencontrer de si beau style ? […] Pas n’est besoin de vous faire remarquer que Shakespeare, pour l’unité de son drame, aussi bien que Molière, a recours à un mort qui revient au monde, et qui raconte aux vivants ce qu’il a vu chez les morts. […] Malheur à vous et malheur à nous qui avions besoin de la paix du monde et de la paix de nos consciences ! […] Bulwer se plaint que jusqu’à présent Louis XIV ait échappé à la résurrection du théâtre, et il promet de ressusciter Louis XIV : avec son égoïsme somptueux et royal, son besoin maladif d’amusement, les propriétés de son tempérament susceptible, malgré sa froideur, aux énergies dorlotées, aux ressources sans culture, « et cætera ». […] J’ai besoin de vous avertir que c’est ici le même Lauzun qui fut le plus brillant cavalier et le plus aimé de la cour de Louis XIV ; que c’est le même chevalier de Grammont un bel esprit à la Voltaire dont Hamilton a fait son charmant héros.
A mesure qu’il travaille, la sécheresse, l’ingratitude de son sujet font naître mille difficultés, qu’il est besoin de vaincre ou d’écarter l’une après l’autre : de là ces scenes tout-à-fait décousues ou préparées avec effort ; de là ces expositions continuelles ; de là ces pieces monstrueuses, qui, quoique remplies de ces écarts de l’esprit, de ces traits de lumiere qui décelent de grands talents aux yeux des connoisseurs, déplaisent cependant au grand nombre, & se voient sacrifiées, avec quelque justice, à ces drames sans feu, sans imagination, & qui ne doivent tout leur mérite qu’au choix heureux d’un sujet pris dans un roman.
ne te rends point rebelle à mes travaux ; ne ferme point ton sein à mes besoins : je n’y cherche que des racines....
Quelle adresse n’a-t-il pas fallu pour amener insensiblement le spectateur au point de n’avoir besoin que d’un seul mot pour être entiérement satisfait !