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62. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

Enfin, chez nous-mêmes, un auteur du dernier siècle, de Lisle, a transporté le misanthrope d’Athènes sur la scène italienne, scène subalterne et peu régulière qui permit à l’auteur de montrer l’âne de Timon métamorphosé en arlequin, et donnant à son maître des leçons de sagesse et de bonté dont il profite.

63. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75

D’ailleurs les Savants seuls apperçoivent la faute, au lieu que les oreilles les plus ignares sont blessées d’entendre appeller M. le Baron du vieux Bois 13, Madame la Comtesse des Guerets ; j’aime autant voir Arlequin & Scapin se nommer mutuellement le Baron de Cardon d’Espagne, le Marquis de beurre fondu, le Comte de dindon rôti 14.

64. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

Guillaume contre un berger qui lui a volé des moutons, et les ruses de Patelin pour lui escroquer six aunes de drap, sont un fond bien mince, et qui est proprement d’un comique populaire : le juge Bartolin, qui prend une tète devenu pour une tête d’homme, est de la même force qu’Arlequin qui mange des chandelles et des bottes.

65. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

Les farceurs italiens, qui avaient un théâtre à Paris, où jouait Molière dans le temps même qu’il commençait à élever le sien, nous avaient accoutumés à leurs rôles de charges, à leurs caricatures grotesques; et si les arlequins et les scaramouches leur restaient en propre, nous les avions remplacés par des personnages également factices, par des bouffons grossiers qui parlaient à peu près le langage de D. […] Mais comme le peuple est partout le même, ce sujet n’eut pas moins de succès à Paris sur le théâtre d’Arlequin.

66. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Molière Études générales Influence de Molière sur le monde civilisé. (Écrit pendant le siège de Paris) C’était le 15 janvier l’anniversaire de la naissance de Molière, et la Comédie-Française a tenu à la fêter cette année comme les autres ; elle a voulu que rien, pas même le bruit des bombes qui tombaient à cette même heure sur Paris, ne vînt interrompre cette pieuse tradition. Elle a donc ouvert son théâtre pour ce grand jour, et elle a bravement mis sur son affiche Le Dépit amoureux et Amphitryon, et, pour terminer le spectacle, un à-propos en vers de M. Gondinet. Disons tout de suite que cette pièce de poésie, qui était plutôt une imprécation contre les Allemands qu’un éloge du maître, a fait un effet immense.

67. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Jusqu’au milieu du dix-septième siècle, la Comédie italienne n’avait eu qu’un personnage niais : Arlequin. […] Tous savez qu’il jouait les Arlequins ; mais, homme d’esprit comme il l’était, instruit, ami des gens de lettres, il ne pouvait s’accommoder, même sous le masque, d’un personnage à l’imperturbable niaiserie. […] II en mit dans le rôle d’Arlequin, et dès lors ce fut un rôle retourné, une métamorphose complète. […] Qui donc, enfin, l’Arlequin déniaisé viendrait-il agacer de la pointe et du plat de sa batte ? […] Selon moi, ce furent et le gentil Pierrot de la Foire et son compère Arlequin, qui chantèrent les premiers, dans la pièce d’Arlequin empereur dans la lune, la fameuse chanson que Remy et Chaillot avaient mise en couplets, pour la faire passer de la Comédie italienne sur les tréteaux de la Foire Saint-Laurent.

68. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

La poupée a rappelé les bouffons d’Italie, elle avait un faible pour Arlequin, pour Scapin, pour M.  […] À la foire, en ces fêtes de nuit où la bonne compagnie et la mauvaise, au milieu des licences permises et défendues, s’amusaient à des quolibets du plus vil étage, ces messieurs et ces dames ont applaudi, du fond de leurs petites loges : Le Mirliton enchanté, Arlequin sultane, La Ceinture de Vénus, La Foire galante, Pierrot-Cadmus, Les Poussins de Léda. » Ainsi c’était parmi ces Ducange et ces Montfaucon de coulisses, vieillards à tête chauve, à qui chantonnerait d’une voix cassée et d’un œil égrillard, les chansonnettes les plus hardies. […] Vous aurez beau dire cette fois : Il s’agit d’une parodie pour les bouffons de l’Italie, il s’agit d’Arlequin et de Colombine… Regnard, au contraire, a pris si fort au sérieux son Homme à bonnes fortunes, qu’il a écrit une comédie tout exprès pour le défendre, et cette comédie est, à coup sûr, la meilleure imitation que l’on ait faite de cet admirable feuilleton de Molière intitulé : La Critique de l’École des femmes. […] Un mot d’arlequin me revient toujours en mémoire, à propos de ces comédiens, plus ou moins grands et célèbres, qui ont fait valoir toutes ces choses tombées, moites avec eux : « Nous serions tous parfaits, si nous n’étions ni hommes ni femmes », disait maître Arlequin.

69. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. D’Ancourt imitateur, comparé à Moliere, la Fontaine, Saint-Yon, le Sage, Montfleury, &c. » pp. 133-184

Nous avons vu le Tartufe sortir informe du théâtre italien, nous l’avons vu embelli par Moliere, nous l’avons vu défiguré par deux Auteurs modernes ; encore un pas vers la barbarie, nous le verrons retourner vers sa source & figurer de nouveau à côté d’Arlequin : la chose seroit risible.

70. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

On retrouverait dans ce Convié de Pierre le Sganarelle de Molière sous le costume d’Arlequin, et la jolie scène de Don Juan entre Charlotte et Mathurine est indiquée à demi dans le scénario italien. […] Bologne, la savante, est incomplète sans le Docteur ; Bergame, c’est l’Arlequin, à la fois sot et rusé. […] Un autre de ces pamphlets dit que, si un tailleur lui faisait un habit, il le devrait composer des vêtements de Scaramouche et de Turlupin, auxquels, en vrai Arlequin, il empruntait pour se vêtir.

71. (1747) Notices des pièces de Molière (1670-1673) [Histoire du théâtre français, tome XI] pp. -284

Arlequin, le seigneur Dominique.

72. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

C’est la même comedie que nous avons vû jouer par les comédiens italiens de l’Hôtel de Bourgogne d’aujourd’hui, sous le titre d’Arlequin dévaliseur de maisons 148.

73. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

On peut dire, j’en conviens, que pour être grand, l’honneur n’était pas très rare : et que le fils d’Arlequin aussi fut le filleul de Louis XIV ; on peut ajouter, je ne l’ignore pas non plus, qu’en protégeant Molière, Louis XIV, à qui échappait l’ampleur de son génie, avait en vue surtout l’infatigable inventeur d’intermèdes et de ballets, qui contribuait si admirablement à l’éclat des fêtes de Versailles ; mais quels qu’en fussent les motifs, cette protection du roi couvrant le comédien si venimeusement accusé fait honneur à tous deux : et la postérité ne doit pas trop la chicaner, puisque c’est à elle que nous devons cet éternel bienfait : à savoir, moins de trois mois après, l’apparition du Tartufe (mai 1664).

74. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Bayle avait déjà cité ce dernier ouvrage comme ayant beaucoup servi à Molière ; mais il n’en rapporte aucune preuve, et il ne cite à l’appui de son assertion qu’un discours d’Arlequin tiré d’un livre anonyme.

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