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162. (1802) Études sur Molière pp. -355

Oui, Molière, j’ose entreprendre de te montrer sous ces divers rapports, et le lecteur, impatient de te connaître par les traits qui te caractérisent le mieux, me saura gré sans doute de passer légèrement sur les trente-huit premières années de ta vie ; ton génie ne s’y manifestant que par intervalles, préparait plus de vingt chefs-d’œuvre, et moins de trois lustres devaient les créer comme par enchantement. […] Voltaire, partageant cette erreur, a écrit dans une vie de Molière : « Cette petite pièce faite en province, prouve assez que son auteur n’avait en vue que le ridicule des provinciales ; mais il se trouva depuis que l’ouvrage pouvait convenir à la cour et à la ville. » Je demande si les ridicules qui, du temps de Molière, caractérisaient les femmes les plus célèbres de Paris, pouvaient avoir pris naissance dans la province ? […] La scène où Sganarelle consulte quatre médecins sur la maladie de sa fille est évidemment calquée sur celle où Demiphon consulte quatre avocats, mais, les hommes tenant plus à la vie qu’au gain d’un procès, le comique et la moralité de la scène française croissent avec l’importance de l’objet, et par le choix des charlatans mis en action. […] Ils ignoraient que la précision, la facilité d’une prose naturelle, donnent quelquefois, et suivant le genre d’une pièce, autant d’âme, autant de vie, et plus de rapidité, à une action dramatique, que tous les prestiges de la versification. […] , et à la suite duquel les convives, pris de vin, résolurent d’aller se jeter dans la rivière, autant pour se débarrasser, disaient-ils, d’une vie toujours orageuse, que pour avoir le plaisir de mourir ensemble.

163. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VI. La commedia sostenuta » pp. 103-118

C’est là l’histoire des pièces que Ruzzante publia à la fin de sa vie d’improvisateur et d’acteur, l’histoire de L’Angelica du capitaine Cocodrillo et d’un très grand nombre des productions que nous a léguées l’époque la plus féconde du théâtre italien. […] réplique le Capitan ; le seul récit de mes hauts faits doit suffire à te tenir en vie.

164. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVIII » pp. 305-318

Elle aime votre esprit et vos manières, et quand vous nous retrouverez ici, vous n’aurez point à craindre de n’être pas à la mode. » Cette continuation de société intime avait lieu malgré la vie mystérieuse des petites maisons de nourrices. […] Ce sont des précieuses modifiées, prises dans la vie bourgeoise, à qui un mari peut dire fort raisonnablement : Qu’on n’aille pas chercher ce qu’on fait dans la lune, Et qu’on se mêle un peu de ce qu’on fait chez soi.

165. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Conclusion » pp. 355-370

et comme elle confirme bien cette vérité démontrée depuis longtemps par Aristote aux platoniciens, qu’à mesure qu’on remplace davantage les abstractions et les généralités par des notions particulières et concrètes, on augmente, avec l’intensité de la vie, l’intensité de l’intérêt ! […] Don Juan, au milieu du naufrage de toutes ses croyances, s’aperçoit qu’il conserve encore le sentiment de l’humanité, et, au nom de ce sentiment, fait la seule bonne action de sa vie.

166. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [45, p. 77-78] »

On sait peu de chose sur sa vie.

167. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [1, p. 33] »

Selon Pierre Bonvallet, dans son ouvrage Molière de tous les jours, elle serait apparu dans La lettre sur la vie et les ouvrages de Molière, et sur les comédiens de son temps en 1740, dans la revue du Mercure galant.

168. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [53, p. 87] »

L’anecdote fut reprise par Taschereau dans son ouvrage Histoire de la vie et des ouvrages de Molière, 1825.

169. (1819) Notices des œuvres de Molière (IV) : La Princesse d’Élide ; Le Festin de Pierre pp. 7-322

Du reste, il a mis dans ces changements toute la discrétion, toute la réserve, toute l’absence de prétention personnelle, que commandait le grand nom de Molière à un écrivain digne de l’admirer ; et, comme ces artistes adroits qui rendent une seconde vie aux chefs-d’œuvre du pinceau, en les transportant sur une toile nouvelle, et en réparant les outrages qu’ils ont reçus du temps, il a, si je l’ose dire ainsi, mis sa versification au ton de celle de Molière, évité soigneusement tout ce qui pouvait déceler une touche trop moderne, et mérité qu’en plus d’un endroit on pût attribuer au maître lui-même l’heureux travail de l’élève. […] Tour à tour barbare et généreux à l’égard des hommes, il est prêt à leur ôter froidement la vie, plutôt que de contrarier le plus léger de ses goûts, en leur donnant la plus juste des satisfactions ; et, pour sauver leurs jours attaqués, il n’hésite pas à exposer les siens. […] Molière excepté, tous les imitateurs de Tirso de Molina ont, comme lui, fait de don Juan un de ces hommes qui ne sont au fond ni croyants ni incrédules, un de ces libertins de mœurs plutôt que d’opinions, à qui une vie toute de désordres a fait perdre de vue les principes religieux, sans que jamais leur esprit se soit appliqué à les combattre.

170. (1885) Revue dramatique. Le répertoire à la Comédie-Française et à l’Odéon (Revue des deux mondes) pp. 933-944

Fabié raconte une anecdote de la vie de Corneille ; vers la fin, il hausse le ton en alexandrins convenablement frappés ; il plaint le poète de n’être pas né ou du moins mort de nos jours : on lui aurait fait un si bel enterrement ! […] Pour peu qu’on soit critique, on résout de se rendre compte des choses par le menu ; on feuillette une collection de vieilles affiches1; qu’importent un à-propos de plus ou de moins, et des vers récités ou lus, et bien lus ou mal, si l’œuvre de l’auteur qu’il s’agit de célébrer est maintenue en vie par les comédiens ? […] Disons que volontiers nous aurions vu, au moins une fois dans notre vie, Le Glorieux, Le Chevalier à la mode, Turcaret, Le Méchant, La Métromanie, La Gageure imprévue, mais disons-le vite : de pires privations, dénoncées plus haut, nous consolent de celles-ci.

171. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [34, p. 62-63 ] »

Selon la pléiade, « Un bon mot semblable est recueilli dans la Vie de Malherbe (1672) de Racan, qui circulait sous forme de manuscrit dès les années 1650 » (p. 1461.)

172. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

Tous sont d’accord en somme pour le grandir sans mesure, en faire un personnage héroïque et fabuleux, l’honneur même, rendant ses oracles ; on se ferait une mauvaise affaire à prendre contre lui le parti d’Oronte, de Philinte ; à plus forte raison de Célimène ; ceux même qui, dans la vie réelle, n’y seraient jamais pour lui et se feraient un plaisir de l’éviter chez les autres se croient obligés d’épouser d’autant plus sa cause au théâtre et de l’admirer bruyamment. […] quelle vie et quel fourmillement de types, si nettement différenciés, d’un dessin si sûr, d’un coloris si gras et si large ! […] Ce mot ne jette-t-il pas un jour nouveau sur cette vie de La Bruyère si hermétiquement fermée jusqu’aujourd’hui ? […] que deviendrait à ce compte la vie de relation, c’est-à-dire, en somme, la vie humaine ? […] Il faut montrer Alceste arrivant, la tête perdue, criant comme un brûlé, se jetant à la tête d’Eliante, jurant que c’en est fait, que tout est rompu, — « Madame, vengez-moi, recevez mon cœur, il n’y a que vous, vous allez voir comme je vais vous aimer, attendez un peu, la voici, le temps de la confondre et je suis à vous pour la vie ! 

173. (1884) Tartuffe pp. 2-78

On voulut même, comme pour le Misanthrope, trouver l’original de Tartuffe ; et l’abbé Roquette, à ce qu’assure Mme dé Sévigné, demeura toute sa vie affublé de ce nom. […] Pour l’heure, encore que vieillissant, il vient de se remarier à une jeune fille de qualité, ce qui a amené dans la maison, fort sévère du temps de la première femme, un grand train de vie et un fracas de visites, dont la rue est bruyante et cause. […] Tout l’art du jésuite a été de les réduire en un petit nombre de maximes, propres à toutes les circonstances de la vie, faciles à suivre, et dispensant l’homme de penser, ce qui est le grand but. […] Le rire est son arme et vous savez comme il en joue ; Tartuffe, après deux siècles, en est toujours incommodé ; je ne sais s’il en mourra, il a la vie si dure ! […] L’acteur Rosi-mond fit une Vie des Saints.

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