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195. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre III » pp. 30-37

Le marquis d’Urfé, né à Marseille, était un homme de qualité, d’origine allemande, dont la famille habitait le Forez : il était allié de la maison de Savoie, et vivait à la cour de Turin où il était bien venu. […] Il sembla, comme on voit, que d’Urfé fût venu au monde pour reproduire les délices de l’amour platonique et dégoûter des grossièretés de l’amour physique.

196. (1843) Épître à Molière, qui a obtenu, au jugement de l’Académie française, une médaille d’or, dans le concours de la poésie de 1843 pp. 4-15

Source d’enseignements ouverte à tout le monde, Où tant d’imitateurs, sans tarir son trésor, Vinrent déjà puiser et puiseront encor. […] L’âme est l’ardent foyer où la verve s’enflamme ; Un vers est toujours beau s’il vient d’une belle âme.

197. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. Des Pieces intriguées par plusieurs Personnages. » pp. 169-175

Le Baron d’Albikrac, que nous venons d’analyser, nous le prouve. […] Dès qu’Argentine est partie, Scapin vient annoncer à Arlequin que M.

198. (1863) Molière et la comédie italienne « Préface » pp. -

Mais il a eu chez nous une destinée à part : il n’a brillé que sur les théâtres de marionnettes ; il n’apparaît point ou guère dans les troupes italiennes qui vinrent en France ; il ne s’est point fait place, non plus, sur notre scène comique. […] Je ne viens pas des premiers explorer ce curieux et pittoresque canton de la littérature et de l’art.

199. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VIII. Les Fedeli » pp. 129-144

Andreini fit imprimer sa pièce avec une dédicace à la reine Marie de Médicis, qu’il avait pu voir à Paris, quand il était venu en France avec les Gelosi. […] Les Fedeli se rendirent à son invitation ; ils vinrent à Paris et y demeurèrent jusqu’en 1618, jouant soit à la cour, soit, d’accord avec les comédiens français, sur le théâtre de l’Hôtel de Bourgogne.

200. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XII » pp. 100-108

Pour bien saisir cette opposition d’esprit et de mœurs, il est nécessaire de se faire une idée juste des trois partis opposés, à commencer par celui de la cour et de la Fronde qui servirent de modèle à la multitude ; viendra ensuite l’étude de la société d’élite ; et enfin celle des précieuses. […] Dans les intérêts du gouvernement étaient les femmes de la maison de la reine, et les sept nièces du cardinal, qu’il avait fait venir d’Italie en 1647 : cinq du nom de Mancini ; deux du nom de Martinozzi.

201. (1697) Poquelin (Dictionnaire historique, 1re éd.) [graphies originales] pp. 870-873

Aiant passé le Carnaval à Grenoble l’an 1658, il vint s’établir à Rouen. […] Perrault, & on ne sait quand elle viendra. […] Peut-être cela vient-il de ce que les graces & les finesses d’Aristophane ne sont pas à la portée de tous ceux qui peuvent sentir le sel & les agrémens de Moliere ; car il faut demeurer d’accord que pour bien juger des Comiques Grecs, il faudroit conoître à fond les défauts des Atheniens.

202. (1818) Épître à Molière pp. 6-18

Laissant le madrigal au froid épithalame, Jamais, hors de propos, la mordante épigramme Ne vient, dans l’action que rien ne refroidit, Aux dépens du bon sens faire briller l’esprit. […] L’ignorance te blâme et la raison t’approuve Lorsque, cherchant ton bien où tu sais qu’il se trouve, De ta propre richesse augmentant le trésor, Le cuivre à ton creuset vient se changer en or. […] je le sens, je n’ai que ton courage ; Mais si du feu divin qui t’échut en partage Quelque étincelle un jour électrisait mes vers, Sous mes coups redoublés immolant nos travers, Je n’écouterais plus que la haine du vice ; Et la sottise, en tout sa fidèle complice, Par sa grotesque allure égayant mes portraits, Viendrait à ses dépens divertir les Français.

203. (1910) Rousseau contre Molière

Le psychologue sait que la vertu vient, certes, de la pureté d’âme, mais qu’elle vient aussi de l’orgueil, et c’est ce que n’ignore pas Molière et ce qu’il nous indique très précisément. […] Quand Dubois vient-il surprendre Alceste et le troubler ? […] quoi, vil complaisant… », ou des mots violents, les premiers venus. […] Oserais-je ajouter un soupçon qui me vient ? […] D’où vient ?

204. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

N’est-il pas encore très invraisemblable que Zerbinette qui, en sa qualité de bohémienne, doit bien savoir cacher une friponnerie, s’en aille courir dans la rue, et raconter au premier venu, c’est à dire à Géronte lui-même, comment Scapin a attrapé Géronte. […] Mais dans les deux pièces, Ésope à la ville et Ésope à la cour, les fables que l’on voit toujours venir à la suite de chaque trait important, sont trop noyées dans une morale prolixe ; non seulement elles sortent du dialogue, mais elles ne sont point entrelacées avec le tissu de l’intrigue, comme la fable de Ménénius Agrippa dans Shakespeare ; d’ailleurs cette manière enfantine de donner des leçons ne convient guère aux temps modernes. Dans le Mercure galant, on passe en revue des originaux de toute espèce, qui viennent adresser leurs plaintes au rédacteur du journal. […] De la viennent toutes les larmes dont notre scène a été depuis lors inondée. […] Panurge tient conseil sur sou mariage à venir, et les réponses qu’il reçoit de Pantagruel sont tout aussi sceptiques que celles du second philosophe à Sganarelle.

205. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. De la Décence & de l’Indécence. » pp. 314-341

Le Capitaine étoit venu dans le dessein de troubler l’acquisition du procureur ; il change d’avis en faveur de la fille de ce même procureur dont il est amoureux. […] Je m’étois introduit tantôt chez Isabelle, Que j’aime à la fureur, & qui m’aime encor plus ; J’y passois pour un autre, & Monsieur là-dessus Est venu brusquement gâter tout le mystere, Et m’a mal à propos fait connoître à la mere. […] Eraste vient d’apprendre que Moncade a fait une déclaration amoureuse à sa sœur, il se flatte de les voir unis, il vient lui en témoigner sa joie.

206. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

Il en vint, naturellement, à examiner pour son compte l’embarrassante question que soulève le Panurge de Rabelais et que lui-même devait porter à la scène dans le Mariage forcé, c’est-à-dire à se demander pourquoi il n’associerait pas à son existence une jeune femme qui en serait la joie et le délassement. […] Or, depuis dix ans, il voyait grandir près de lui une jeune fille à laquelle il s’était attaché d’abord d’une affection presque paternelle, mais qui, en grandissant, semblait diminuer la distance qui les séparait et venir d’elle-même au-devant de lui. […]  » La Princesse d’Élide, représentée au mois de mai suivant, est une pièce fade et mal venue, retour malheureux vers le genre noble auquel appartenait Don Garcie de Navarre ; elle ne dut qu’au divertissement dans lequel elle était intercalée de réussir pour un temps. […] Une tirade heureuse, une scène bien venue, sont peu de chose au théâtre ; un caractère vrai, une action qui donne l’illusion de la vie, sont tout, et, de quelques élémens empruntés ou repris que soit formée cette création, il n’importe guère. […] Si l’on admet que la Fameuse Comédienne, malgré sa détestable inspiration, n’est pas l’œuvre du premier venu, mais d’une actrice douée d’un talent de style naturel, le plus simple serait d’admettre encore que ce morceau est aussi bien son œuvre que tout le reste.

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