Ménage, qu’on trouve toujours prenant le parti de Molière, quoiqu’il ait eu plus d’une fois à se plaindre de lui, Ménage ne craignit pas de déclarer à M. de Lamoignon que Le Tartuffe était une pièce dont la morale était excellente , et qu’elle ne contenait rien dont le public ne pût faire grandement son profit. […] À la vérité, on trouve dans Horace cette peinture d’un faux dévot de l’ancienne Rome : « Cet homme vertueux sur qui tous les yeux sont attachés, soit dans les places publiques, soit dans les tribunaux, toutes les fois qu’il apaise les dieux par le sacrifice d’un porc ou d’un bœuf, ne manque pas d’élever la voix en invoquant Apollon ou Janus ; puis, marmottant tout bas en homme qui craint d’être entendu : Belle Laverne, dit-il, accordez-moi la grâce de duper tous les yeux, de passer pour un homme juste, irréprochable ; enveloppez mes fraudes d’une nuit profonde, couvrez mes fourberies d’un nuage favorable. » À ces traits, il est difficile de méconnaître l’hypocrisie religieuse, l’hypocrisie de dévotion. […] Nous rirons des Italiens qui, voulant absolument que Molière n’ait jamais fait autre chose que broder leurs vieux canevas, n’ont pas été plus embarrassés de trouver dans leur théâtre l’original du Tartuffe que celui du Cocu imaginaire. […] Madame de Sévigné, qui était présente, lui décerne cette louange où l’on trouvera peut-être que la satire domine : « Ce n’était point Tartuffe, ce n’était point un pantalon, c’était un prélat de conséquence. » Un autre jour, elle écrivait à sa fille : « Il a fallu aller dîner chez M. d’Autun. […] » Quoique, d’après ces détails, on puisse présumer qu’en effet Molière a tiré parti, de quelque anecdote, de quelque trait venu à sa connaissance, tout doit se réduire à ceci : il a trouvé son sujet où il l’avait dû chercher, dans l’étude de l’homme et dans l’observation de la société ; mais dans ce sujet il a trouvé un chef-d’œuvre, et c’est là ce qui, dans les arts, constitue le génie créateur.
Celui de la comédie de Plaute est très simple ; sou avare a trouvé un trésor qu’il cache avec les plus grandes précautions. […] La gaité, la force comique et la rapidité de la marche s’y trouvent à un plus haut degré que dans les autres. […] C’est en cela que je trouve la route qu’a tracée Quinault beaucoup préférable çà celle que Métastase a suivie longtemps après lui. […] Aussi, j’admire dans ces productions légères, un mouvement, une vie, un attrait, que je ne trouve souvent pas en France dans des ouvrages beaucoup plus soignés. […] Toutefois, on trouve aussi de bonne heure des traces de l’exagération opposée.
Je ne le trouve pas merveilleux. […] Sur cet article-là ne vous alarmez pas ; Je trouverai moyen de sortir d’embarras.
Serait-ce la basse plaisanterie de Plaute, que César aurait voulu trouver dans Térence ? […] Encore une fois, je le trouve grand : mais ne puis-je pas parler en toute liberté sur ses défauts ?
Je trouve que toute imposture est indigne d’un honnête homme, & qu’il y a de la lâcheté à déguiser ce que le Ciel nous a fait naître, à se parer aux yeux du monde d’un titre dérobé, à se vouloir donner pour ce qu’on n’est pas. Je suis né de parents, sans doute, qui ont tenu des charges honorables ; je me suis acquis dans les armes l’honneur de six ans de service, & je me trouve assez de bien pour tenir dans le monde un rang assez passable ; mais, avec tout cela, je ne veux point me donner un nom où d’autres en ma place croiroient pouvoir prétendre, & je vous dirai franchement que je ne suis point gentilhomme. […] Si l’on trouve quelque chose qui convienne mieux au caractere & à la situation de Madame Jourdain, que les propos de Thérese Pança, je conviendrai pour lors que notre comique a eu tort de les transporter sur le théâtre.
On trouve le capitan et le pédant dans presque toutes les comédies écrites à partir du milieu du seizième siècle. […] Mais, dites-moi, vous êtes-vous occupée de ce que je vous avais priée de trouver pour ma fille ? […] Par l’amour que je porte à ma pauvre âme, je vous dis en vérité que j’ai cherché dans toute la ville, et n’ai trouvé personne qui pût vous convenir.
Les Amants magnifiques, comédie-ballet, en cinq actes, dans les divertissements de laquelle on trouve l’imitation d’une ode d’Horace. […] Elle est plus agréable ; j’y trouve un coloris plus frais.
Ne trouve-t-on pas très-agréable et très-spirituelle la subtile et immorale distinction de Jupiter entre l’époux et l’amant 591 ? […] En un mot, cette pièce est d’un bout à l’autre un effort du plus grand génie, qui triomphe du sentiment moral par la force comique, au point de rendre d’honnêtes époux ridicules, et de faire trouver excusable, agréable, admirable, le plus odieux adultère. […] Lui-même, avec cette sublime idée de l’amour qu’il se faisait et qu’il exprimait d’une manière si parfaite, il n’a pas eu le courage de refuser son talent à la vulgaire immoralité des opéras demandés par une cour licencieuse : il a su dire en vers admirables ce que d’autres ne savaient exprimer qu’avec platitude et froideur ; il a su donner dans le tendre et la galanterie sans tomber dans le ridicule ; il a su trouver des accents d’une touchante douceur, d’une grâce inouïe, pour les mettre au service du libertinage délicat et de la licence distinguée. […] Et pourquoi, sans être blâmable, — Ne peut-on pas aimer Ce que l’on trouve aimable ? […] » Mlle de Sillery se contentait de trouver les Contes de La Fontaine obscurs (Tircis et Amarante).
Jarvis, qui n’a pas trouvé son maître chez Vilson, se félicite de le rencontrer, lui peint les chagrins de sa femme, lui offre le peu d’argent qu’il a. Stukéli avoit promis de l’argent à Béverley, il vient lui dire qu’il n’en trouve point, qu’il s’est ruiné pour lui, & lui propose de faire ressource avec les diamants de sa femme : Béverley frémit à cette proposition, mais s’y détermine, pour ne pas laisser dans l’infortune un ami qu’il croit avoir entraîné dans son malheur. […] Il étoit malin, sournois, avare & méchant, lent à ses devoirs, mais plein de feu pour trouver des faux-fuyants & inventer de mauvais tours. […] Stukéli a su que la fortune rit à Béverley, il vient le féliciter, lui conseille de ne plus jouer, & tâche de lui en faire naître l’envie par une peinture séduisante des heureux retours du sort : il l’entraîne chez Vilson en lui disant qu’il y trouvera les personnes auxquelles il doit.
Faguet, « ménage son héros en tant qu’athée ne lui pardonne pas en tant que dévot. » Cette hypocrisie, dernier avatar du grand séducteur, c’est, comme l’avait aperçu Paul Mesnard 21, « le moyen que trouve Molière pour accommoder le Festin de Pierre à sa lutte contre les dévots, » pour le rattacher au Tartufe qu’il complète. […] Contre cette hostilité, Molière put croire, quelques années après, avoir trouvé un défenseur. […] Et d’abord, faut-il croire que si la Compagnie du Saint-Sacrement combattit si violemment les Jansénistes, c’est que les Jésuites trouvèrent le moyen d’y dominer ? […] Quand, en 1657, il fut question de fonder à Borne une Compagnie du Saint-Sacrement, Du Plessis-Montbard conseilla de prendre les premiers membres de la future Compagnie romaine « dans les Congrégations des Jésuites, » où l’on trouvera, dit-il, des hommes « déjà formés aux exercices de la charité. »Dans ces congrégations de Notre-Dame, se rencontre l’auteur même de l’histoire du Saint-Sacrement, le conseiller d’État de Voyer de Paulmy d’Argenson. […] Ces factums sont faciles à trouver dans les bibliothèques.
Une Dame venoit d’acheter deux ou trois pieces d’étoffe ; sa niece entre, fait l’éloge des étoffes, trouve sur-tout l’une des pieces charmante. […] J’ai entendu dire très sérieusement à des gens fort respectables d’ailleurs : « Si Moliere revenoit, il seroit bien étonné de voir qu’on a trouvé le vrai genre de la comédie ». […] Nous en trouverons des preuves dans les causes de la décadence de notre théâtre, & dans les moyens de le faire refleurir.
Madame de Montespan elle-même, malgré le plaisir qu’elle avait trouvé autrefois dans ces conversations, les tourna après en ridicule pour divertir le roi63. » Il était fort naturel sans doute qu’à la cour, où tant d’intrigues étaient toujours en action, soit pour la galanterie ou pour la fortune, on regardât comme oisifs les gens qui faisaient les plaisir de la conversation, et que le roi et madame de Montespan, dans les ébats d’un double adultère, eussent besoin de donner un nom ridicule aux personnes spirituelles de mœurs régulières et décentes. […] Si on trouvait leurs lettres, on en tirerait de grands avantages… On apprendrait toute la politesse du style et la plus délicate manière de parler sur toute chose Elles ont su les affaires de tous les états du monde, toutes les intrigues des particuliers, soit de galanterie ou d’autres choses où leurs avis ont été nécessaires… C’étaient des personnes par les mains desquelles le secret de tout le monde avait à passer. […] Voiture l’ayant revue quelque temps après, assure qu’il l’a trouvée aussi belle que 40 ans avant ; si elle avait été belle 40 ans avant 1638, il faut qu’elle soit née au moins 15 ans avant 1638, c’est-à-dire en 1583.