/ 229
148. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIX » pp. 207-214

— L’assiéger — L’entreprise est fort belle, Et digne seulement d’Alexandre ou de vous : Mais Rome prise enfin, seigneur, où courons-nous ?

149. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXX » pp. 330-337

Ce ne fut pas seulement la mort de Molière qui marqua un terme à la protection que les lettres donnaient à la société licencieuse contre la société d’élite ; l’esprit satirique de Boileau, la courtoisie de Racine, la licence de La Fontaine, s’arrêtèrent en même temps devant les progrès de cette société : comme ces progrès atteignaient la cour elle-même, nos poètes virent que le temps était venu de prendre un autre ton, une autre direction, et ils furent plusieurs années à contempler en silence le changement qui s’opérait.

150. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. De la Diction. » pp. 178-203

Il étoit réservé à un siecle aussi futile, aussi léger, aussi inconséquent que le nôtre, de préférer la double intrigue des six comédies de Térence, leur monotonie dans l’exposition, dans la marche, dans les dénouements, & leur froide symmétrie, au comique inconcevable & varié qui regne dans les vingt comédies de Plaute ; & cela seulement parceque le premier est plus châtié, plus élégant. […] Un Roi, aussi grand par lui-même que par son rang, a dit dans ses ouvrages, qu’il aimeroit mieux se voir jouer dans une comédie bien faite & dans le bon genre, que d’assister seulement à l’une de nos pieces modernes.

151. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVIII » pp. 198-205

« Agnès, si l’on en croit Molière, ne dit pas un mot qui de soi ne soit fort honnête, et si vous voulez entendre dessous quelque chose, c’est vous, dit-il, qui faites l’ordure et non pas elle, puisqu’elle parle seulement d’un ruban qu’on lui a pris. » Il y a peu de bonne foi dans cette réponse.

152. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144

L’amour, chez eux, ne sera point un entraînement des sens seulement, ni une fantaisie de l’imagination exaltée par quelque circonstance romanesque ; il ne sera pas une affaire de mode, ni un marché d’intérêt, ni une alliance fondée froidement par la raison, non : il sera l’amour, cette inexplicable et toute-puissante attraction d’une âme vers une autre âme, non point nue et abstraite, mais vivante, revêtue d’un corps et d’un sexe, joignant la grâce physique aux charmes de l’esprit et aux caresses du cœur ; enfin ce je ne sais quoi 421, matière infinie des poètes, mystère inexplicable pour Platon, si l’on n’y admet quelque chose de divin422. […] Ce n’était pas seulement, on le répète, son goût, c’était son cœur sincère qui s’indignait avec Alceste contre le sonnet d’Oronte, et préférait hautement la chanson de ma mie et du roi Henri À ces quolifichets dont le bon sens murmure.

153. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

je vous prie, si ce travail eût été fait, des mille nuances de la vie humaine, seulement à partir d’Aristophane ou seulement à partir de Théophraste, quelle histoire plus variée à la fois et plus charmante, avec un plus grand nombre d’événements, d’enseignements, de héros, de personnages ! […] Aujourd’hui comme autrefois, nous ne manquons pas de ces gens à qui la fortune tient lieu de politesse et de mérite, qui n’ont pas deux pouces de profondeur, à qui la faveur arrive par accident ; seulement ces fortunes subites qui sont le déshonneur de la Fortune elle-même, arrivent, aujourd’hui, par d’autres moyens que les moyens d’autrefois, elles se produisent, dans des lieux différents, avec des caractères tout nouveaux. […] Cela serait trop logique d’ôter à mademoiselle Mars son héritage, s’il y avait en effet à son ombre, une beauté naissante, un sourire, une grâce, une promesse, quelque chose qui lui ressemblât, seulement en intelligence, ou quelque belle douée de sa voix, ou bien ornée de cet esprit si fin, ou tout au moins en passe de conquérir un peu de sa popularité européenne ; mais non, il n’y a rien pour la remplacer ; il y a quelques petites filles qui la copient (Va-t’en voir s’ils viennent, Jean), il y en a qui pleurent la comédie, d’autres qui la chantent, pas une qui la joue, et pas une qui la comprenne !

154. (1855) Pourquoi Molière n’a pas joué les avocats pp. 5-15

Tout cela ne vient pas des individus, mais bien de la profession elle même, et c’est de là que naît le comique, c’est là ce qui fait rire même de l’idée de la mort, à chaque instant brutalement répétée ; car autrement, un homme qui de lui-même se jouerait de la vie d’un autre serait odieux, tandis que le médecin, entêté de ses règles, « vous expédiera de la meilleure foi du ‌ monde6. » Mais, en conservant cette même idée, ne faisons que changer de robe; nous voici en Cour d’assises : cet avocat qui est là plaide pour sauver un accusé de la mort ; l’intérêt est le même, c’est de même aussi l’exercice d’une profession, seulement ici le sourire ne saurait trouver place.

155. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIII. Examen de quelques Caracteres. » pp. 350-377

Oui, si la piece étoit seulement intitulée l’Homme de Cour ; mais l’Ami de Cour ne doit être entouré que de personnes assez assorties à sa qualité pour qu’il puisse se dire leur ami, & qu’elles puissent le croire avec quelque ombre de vraisemblance. […] Thalie doit attaquer seulement les ennemis qu’elle peut terrasser, & non ceux qui ont droit de lui imposer silence.

156. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

Puisque Palaprat & Brueys, liés d’une étroite amitié, composerent ensemble la plus grande partie de leurs pieces ; puisque leurs ouvrages sont réunis dans le même recueil, nous allons confondre leurs noms dans ce chapitre : nous ne ferons pas des recherches pour découvrir lequel des deux travailloit aux plans ou aux détails, nous dirons seulement qu’ils furent heureux lorsqu’ils résolurent d’imiter deux ouvrages auxquels ils doivent leur gloire la plus solide. […] Cependant nous avons été trois à la composer, & le troisieme vaut bien la peine d’être nommé : ce n’est seulement que Térence . . . . . .

157. (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914

La coquetterie arrivée à ce point ne mérite pas seulement la colère de l’homme déçu dans son espérance, mais le mépris de tous les honnêtes gens. […] Le Théâtre-Français, il ne faut pas l’oublier, n’est pas seulement un lieu de divertissement : c’est en même temps une institution littéraire.

158. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

C’est faire voir ce que peut l’amour sur le cœur de tous les hommes, et faire connaître en même temps, par une adresse que l’on ne peut assez admirer, ce que peuvent les femmes sur les amants, en changeant seulement le ton de leur voix, et prenant un air qui paraît ensemble et fier et attirant. […] On sait que quiconque entreprend une réforme, n’embrasse pas le tout d’abord, et qu’il s’attache seulement à des parties. […] Molière ne fut pas seulement en butte aux Tartuffes, il avait encore pour ennemis beaucoup d’Orgons, gens impies et faciles à séduire, les vrais dévots étaient mêmes alarmés, quoique l’ouvrage ne fût guère connua, ni des uns ni des autres. […] « Ce n’est pas seulement par la singularité et la hardiesse du sujet, ni par la sagesse avec laquelle il est traité, que cette pièce mérite des éloges. […] Lhuillier aurait pu laisser à Chapelle les grands biens qu’il possédait ; si par la suite il ne l’avait connu incapable de les gouverner : il se contenta de lui laisser seulement huit mille livres de rentes, entre les mains de personnes qui les lui payaient régulièrement. » *.

159. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Regnard imitateur comparé avec la Bruyere, Plaute, & la nature. » pp. 5-50

Nous ne déciderons pas entre eux, nous plaindrons seulement celui qui mérite le reproche. […] Vous-même : parlez seulement ; faites ce que je vous dis : promettez. […] Figurons-nous la chambre d’un malade : le testateur est au fond d’une alcove obscure, enveloppé dans ses draps ; les rideaux de son lit bien fermés, ou seulement entr’ouverts pour la forme, achevent de le cacher aux regards trop scrupuleux du Notaire & des témoins sur-tout.

/ 229