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153. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64

Un tel génie devait être content de soi, quand il touchait si admirablement les points où le monde s’imagine que la morale n’a rien à voir, parce que le sens moral du monde est émoussé par la double habitude du plaisir, qu’on croit honnête tant qu’il n’est point scandaleux, et de l’intérêt, qu’on croit permis tant qu’il n’est point criminel.

154. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. De la Décence & de l’Indécence. » pp. 314-341

Vous perdez le sens.

155. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164

Entre nous, j’entrevois Que ma maîtresse l’aime ; & cependant je crois Qu’il ne doit pas long-temps compter sur sa tendresse ; Car avec de l’esprit, du sens, de la sagesse, Des graces, des attraits, elle n’a pas le don D’aimer avec constance.

156. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

L’ironie de Socrate, si bien conservée dans les Dialogues de Platon, cette adresse captieuse avec laquelle il dérobait l’aveu naïf d’un travers, était une figure vraiment théâtrale ; et dans ce sens le Sage de la Grèce était le Poète comique des honnêtes gens, Aristophane n’était que le bouffon du Peuple.

157. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

« Il contrefaisait d’abord les marquis avec le masque de Mascarille, dit un des interlocuteurs de La Vengeance des Marquis 42  ; il n’osait les jouer autrement, mais à la fin il nous a fait voir qu’il avait le visage assez plaisant pour représenter sans masque un personnage ridicule. » Il faut entendre ces mots en ce sens que Molière, la première fois qu’il contrefit les marquis, dans Les Précieuses ridicules, eut recours au travestissement de Mascarille, le valet de L’Étourdi et du Dépit amoureux, rôles qu’il aurait joués avec le masque, suivant l’étymologie du nom (maschera, mascarilla).

158. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Cette comédie, c’était le Tartuffe ; l’apparition de ce chef-d’œuvre, à côté des froides allégories de Benserade et des insipides ballets du duc de Saint-Aignan, devait former un étrange contraste : le roi parut sérieux, et le visage des courtisans se rembrunit ; les scènes les plus passionnées, les tableaux les plus capables d’enflammer les sens n’avaient scandalisé personne : un ouvrage où la vraie piété est mise en honneur, et la scélératesse, dépouillée du manteau sacré dont elle s’affuble, parut le comble de l’audace. […] S’il veut lui prouver que Il est avec le ciel des accommodements, et que rien ne se concilie mieux que les plaisirs des sens et les béatitudes célestes, ne doit-il pas s’exprimer en langage pieux, à peine d’être inconséquent et de s’avouer lui-même le plus vil de tous les hommes ?

159. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

Ce vieillard était homme de grand sens, puisqu’il était ainsi frappé de la supériorité du nouveau genre tenté par Molière, sur celui dans lequel ses devanciers et lui-même jusqu’alors s’étaient renfermés ; mais Ménage fit preuve d’une candeur plus admirable encore, lorsqu’il reconnut de si bonne grâce une longue erreur de son esprit, et qu’il fit si complètement le sacrifice de son amour-propre à la vérité qui venait le désabuser.

160. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. » pp. 20-52

Eclairés d’une moindre lumiere, Enveloppent sa force au sein de la matiere, Et nomment un instinct ce premier mouvement Qui nous frappe d’abord avec aveuglement, Et qui prenant du temps des forces suffisantes, En forme dans les sens des images pressantes, Qui n’en font le rapport à notre entendement Qu’après s’être engagés sans son consentement.

161. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. » pp. 294-322

A propos de surprise ici, La mienne fut très grande aussi, Quand Mardi je sens qu’en lumiere Le beau Tartufe de Moliere Alloit paroître, & qu’en effet, Selon mon très ardent souhait, Je le vis, non sans quelque peine, Ce jour-là même sur la scene.

162. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. » pp. 500-533

S’il est vrai, je ne sens ma douleur qu’à demi ; Car, Monsieur, je vois bien que vous êtes brave homme ; Vous aurez de la peine à souffrir qu’il m’assomme.

163. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. M. ROCHON DE CHABANNES. » pp. 381-412

En effet, je sens que cela m’échauffe l’imagination. . . .

164. (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246

En ce sens, nous consentons à ce qu’on dise que c’est sur Fénelon que Louis XIV a eu le plus d’influence, une influence d’antipathie : n’a-t-on pas insinué que c’est aux faiblesses du roi que nous devons les plus beaux sermons de Bossuet et de Bourdaloue contre l’adultère ?

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