/ 258
160. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [14, p. 44-45] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome II, p. 95 Un jour que l’on représentait cette pièce [Les Précieuses ridicules], un vieillard s’écria du milieu du parterre : Courage, courage, Molière !

161. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. Des Monologues. » pp. 261-273

Je vais plus loin, je soutiens qu’il est des situations mieux peintes, des vices ou des ridicules mieux caractérisés par le monologue que par le dialogue. […] On y rencontre par-tout cette force comique qui va chercher le ridicule jusques dans les replis du caractere.

162. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXI. De la Catastrophe ou du Dénouement. » pp. 503-516

N’est-il pas ridicule, par exemple, que dans le Distrait de Regnard, le dénouement naisse d’une fausse nouvelle apportée par Carlin ? […] Il paroît d’abord très ridicule de dire que la catastrophe principale, que ce qui fait le dénouement, doit être placé à la fin de la piece ; cependant ce que nous venons de voir prouve combien il est essentiel de rappeller cette regle aux Auteurs.

163. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Pieces à scenes détachées, dans lesquelles une Divinité préside. » pp. 61-74

Celles qui attaquent les ridicules, les travers, les vices, & qui développent à nos yeux le cœur humain pour nous en faire voir la fausseté. […] J’ai cité de préférence cette piece, non qu’elle soit parfaite dans son espece, puisque malgré le champ vaste qui se présentoit à l’Auteur, ses acteurs n’y font que lire des titres ou des almanachs, ce qui rend les épigrammes très monotones, & ennuyeuses par conséquent, puisque la Divinité qui est censée être l’héroïne de la piece, & qui pourroit dire les choses les plus fines, les plus ingénieuses, n’y dit rien ; puisqu’enfin la partie morale, qui devroit être excellente dans un siecle où les choses les plus sérieuses sont du ressort de la frivolité, se réduit à sept à huit vers, excellents à la vérité, mais ridicules dans la bouche du Chevalier avec le caractere duquel ils jurent.

164. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Pieces intriguées par une Soubrette. » pp. 135-150

Toutes ces simagrées vont à son sexe ; aussi sont-elles applaudies : mais des coups de force pareils à celui que je vais citer, seroient ridicules si une soubrette les faisoit. […] La précédente suffit pour prouver que l’enthousiasme de Frontin seroit aussi ridicule dans Laurette, que les petites grimaces de Laurette seroient minutieuses chez Frontin.

165. (1844) La fontaine Molière (La Revue indépendante) pp. 250-258

Pour nous, ce n’est pas là l’homme triste et grave qui avait sondé tous les replis du cœur humain, qui avait percé de son regard tous les voiles sous lesquels se cachent les vices et les ridicules, puis était venu dire sur la scène avec toute la hardiesse du génie ce qu’il savait de la société humaine, et stygmatiser à jamais par le ridicule les misères et les perversités du cœur et de l’esprit.

166. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144

Quel triste et vrai ridicule versé sur Sganarelle, sur Arnolphe ; sur Harpagon, sur Alceste lui-même ! […] Les pédants qui se mêlent de galanterie sont encore plus ridicules que les vieillards : Trissotin et Thomas Diafoirus, ne ressemblent-ils pas à l’âne de la fable489 ? […] Les Précieuses ridicules, sc.

167. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IX. De l’Adultère et des Amours faciles. » pp. 166-192

En un mot, cette pièce est d’un bout à l’autre un effort du plus grand génie, qui triomphe du sentiment moral par la force comique, au point de rendre d’honnêtes époux ridicules, et de faire trouver excusable, agréable, admirable, le plus odieux adultère. […] Présenter l’adultère comme une chose réjouissante, fort supportable, et qui peut même avoir quelque avantage605 ; couvrir de ridicule les victimes de ce malheur606 ; rendre toutes gracieuses les femmes infidèles, et leurs amants tout séduisants607 ; leur donner des charmes tels que le spectateur ne peut s’empêcher de les applaudir et de rire avec eux de leur succès608, c’est une œuvre immorale et sans excuse609. […] Lui-même, avec cette sublime idée de l’amour qu’il se faisait et qu’il exprimait d’une manière si parfaite, il n’a pas eu le courage de refuser son talent à la vulgaire immoralité des opéras demandés par une cour licencieuse : il a su dire en vers admirables ce que d’autres ne savaient exprimer qu’avec platitude et froideur ; il a su donner dans le tendre et la galanterie sans tomber dans le ridicule ; il a su trouver des accents d’une touchante douceur, d’une grâce inouïe, pour les mettre au service du libertinage délicat et de la licence distinguée.

168. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Le XVIè siècle (Rabelais) le voue au ridicule, le XVIIIe (Voltaire) lui arrache ses dernières victimes... […] Dirai-je qu’il avait mis dans ce rôle plusieurs allusions à sa propre situation, que quelques-uns des ridicules qu’il y montre étaient des ridicules qu’il sentait parfois remuer sourdement en lui ? […] Dans ses premières pièces, il est vrai, avant les malheurs de son mariage, ce sont plutôt les ridicules observés en autrui qu’il nous montre. […] Trouvant dans son âme, au milieu de tant de grandeurs, de si inexplicables faiblesses, ce ne fut plus seulement avec les ridicules d’autrui qu’il fit rire, mais avec les siens propres. […] De plus, il venait d’y avoir, à propos de lavements et de seringues, deux grands procès ridicules des médecins de Rouen et de Marseille contre les apothicaires, dont toute la France avait ri.

169. (1735) Moliere (Supplément au Grand Dictionnaire historique) « MOLIERE, (Jean-Baptiste Poquelin) poëte comique, etc. » p. 82

Il la représenta à Lyon en 1653 et il fit aussi en province, et y joua, Le Dépit amoureux et Les Précieuses ridicules, en présence du prince de Conti qui tenait les états de Languedoc à Beziers.

170. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIII. Examen de quelques Caracteres. » pp. 350-377

Adieu ridicule, adieu plaisant ; par conséquent, adieu les ris, adieu la comédie. […] Ils font en effet les petits Seigneurs ; mais si l’on veut mettre sur la scene leurs travers, leurs ridicules, leurs folles dépenses, leurs prétentions, on refera le Bourgeois Gentilhomme, au seul titre près. […] Moliere a bravé les partis des Beaux-Esprits, des Prudes, des Femmes Savantes, des Tartufes, tous réunis contre lui : il les a attaqués & combattus avec une noble audace, dont on ne sauroit assez le louer ; mais il se fût perdu s’il eût été au-delà du ridicule des Marquis.

171. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

M. de Molière fit un prologue en marquis ridicule qui voulait être sur le théâtre malgré les gardes, et eut une conversation risible avec une actrice qui fit la marquise ridicule placée au milieu de l’assemblée23. » Le roi, on le voit, aimait fort Molière, mais il est bon d’ajouter qu’il aimait plus en lui le bouffon que le philosophe. […] Mascarille dans Les Précieuses ridicules. […] « En rendant ridicules ceux qui renchérissaient sur les modes, il les a rendues plus sages. […] Il joua Jodelet des Précieuses ridicules, Alain de L’École des femmes, Pancrace du Mariage forcé. […] Joua Gorgibus dans Les Précieuses ridicules et Chrysale de L’École des femmes.

/ 258