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145. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Encore, Bary avait-il refusé son service ! Tu briguas, chez Bary, le quatrième employ : Bary t’en refusa ; tu t’en plaignis à moy ; Et je me souviens bien qu’en ce temps là, mes frères T’en gaussaient, t’appelant le mangeur de vipères. […] Le villageois et sa femme font résistance ; ils refusent de se lever : grand débat, qui ne fait qu’exciter encore l’avidité des gens du fisc. […] Pour comprendre ce que cela veut dire, et c’est fort important, car il s’agit d‘un rapt, qui est une des dernières péripéties de la pièce, il faut se rappeler qu’au moment des jours gras, chaque bande de masques avait le droit d’entrer dans les maisons, qu’il y eût fête ou non, et de s’y comporter à sa fantaisie ; si on refusait la porte, on pouvait la forcer. […] Mais les suisses, qui avaient ordre de ne laisser entrer les masques que par billet, refusèrent l’entrée à la bande du roi, quoiqu’il fût une heure après minuit.

146. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

Il y aurait une troisième manière de plaider la cause de Molière, et ce ne serait pas la moins bonne: on pourrait contester, pour toutes sortes de motifs, la valeur du type comique qu’on essaie de lui opposer; on pourrait établir que ceux qui le mettent en contradiction avec Aristophane entendent mal Aristophane, et se refuser nettement à reconnaître dans les saillies d’une folle gaîté, l’inspiration fondamentale du poète grec. […] Nul ne sait ce qu’on lui a enseigné, et, quand on la surprend, elle n’a pas de livre dans les mains; mais ceux qui s’y connaissent devinent bientôt que son intelligence n’a pas langui sans exercice, quoiqu’elle refuse d’embrasser les savants pour l’amour du grec. […] Que si enfin l’on considère que ces formes ne sont pas strictement immuables, ou qu’elles ne le sont qu’aux yeux d’une vaine rhétorique dont le temps est fini, que tout en en conservant l’esprit général, il est facile de les modifier dans le détail, de leur donner plus d’élasticité et de souplesse, de les débarrasser surtout de cette idée ridicule de l’illusion théâtrale que le XVIIIe siècle y a ajoutée, de les rendre par là à leur véritable signification, qui n’est pas autre chose qu’une idée d’ordre et d’achèvement; si, dis-je, on tient compte de tous ces éléments de la question beaucoup trop oubliés, on hésitera, on se refusera à les considérer comme appartenant à un art tout à fait dépassé. […] Guizot se refuse à voir une défaite, et où, s’il ne fut pas vaincu, il fut néanmoins renversé. […] Le pauvre s’y refuse.

147.

Disparu pour toujours et prêt à revenir À la charge… Scapin, enfin, pour te servir. » Mais Diogène refuse les services de Scapin ; il veut rester philosophe et recommencer à chercher, lanterne en main, « son homme » qu’il n’a pas trouvé jadis. […] À vingt ans, toujours plein de Théagène et Chariclée, Racine composait son Amasie pour Mlle Roste et pour le Théâtre du Marais qui refusait la pièce ; mais il eût dédaigné de descendre sur les tréteaux de la bouffonnerie. […] Il a donc éprouvé le besoin de justifier aux yeux de ses amis sa sympathie pour Molière et sa prédilection pour Tartuffe, de rejeter sur le gallicanisme la faute d’avoir songé à refuser au grand comédien les honneurs d’un enterrement religieux, et de montrer que les Jésuites, bien loin d’avoir reconnu un des leurs sous les traits de Tartuffe, ont applaudi la pièce ou ne l’ont blâmée qu’en termes très vagues. […] Racine, dans sa déconvenue, chercha naturellement un dessous aux variations de La Roque, et n’eut garde de découvrir que sa tragédie avait pu être refusée, parce qu’elle n’était pas encore un chef-d’œuvre ; il s’en prit avec colère au mauvais goût des comédiens « qui n’aimaient plus que le galimatias »,écrivait-il à son ami ; prenons garde au mot « galimatias », et retenons encore cette autre impertinence, « pourvu qu’il vînt du grand auteur ».

148. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Tu briguas chez Bary le quatrième emploi : Bary t’en refusa, tu t’en plaignis à moi : Et je m’en souviens bien qu’en ce temps-là mes frères S’en gaussaient, t’appelant le mangeur de vipères, Car tu fus si privé de sens et de raison Et si persuadé de son contre-poison Que tu t’offris à lui pour faire les épreuves, Quoique dans le quartier nous connussions les veuves De six fameux bouffons crevés dans cet emploi. […] « La nature, dit Mlle Poisson47, lui avait refusé les dons extérieurs si nécessaires au théâtre, surtout pour les rôles tragiques : il avait la voix sourdes, des inflexions dures, une volubilité qui précipitait trop sa déclamation.

149. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Mlle Madeleine Brohan se refusa énergiquement à cette substitution, et elle eut raison. […] Tartuffe lui a refusé de l’argent qu’il lui offrait ! […] Une honnête femme refuserait, elle accepte ; il lui plaît de manger le repas de l’un en se donnant à l’autre, et l’on crierait volontiers, en la voyant, le mot célèbre des Effrontés : « Serrez l’argenterie !  […] Ils avaient refusé deux fois la pièce, et ce n’est qu’à la troisième lecture qu’ils se laissèrent persuader. […] Si le public regimbe, s’il refuse de signer, ah !

150. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

S’ils refusent de croire aux vertus des hommes, ils ajouteront foi, je l’espère, aux faits et aux dates.

151. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

À chaque pas que fait cet homme, en long ou en large de sa chambre, à chaque grain de sel qu’il met dans son œuf, l’infortuné sent en lui-même quelque chose qui se détraque ; son poumon perd le souffle, et son bras perd le mouvement ; sa jambe refuse de le porter, son cœur se déplace et passe de gauche à droite. […] Ses jambes refusent tout service ! […] Mais en l’an de grâce 1666, M. de Lauzun était le favori du roi, il était l’homme à la mode ; toutes les femmes couraient après le beau cavalier qui les maltraitait toutes ; déjà, pour lui, mademoiselle de Montpensier avait refusé la main du roi de Portugal, et n’est-ce pas merveilleux, que Molière, avec son inaltérable bon sens, ait deviné et flétri à l’avance l’égoïsme de ce parvenu, l’ingratitude sans bornes de ce merveilleux, si peu digne de la tendresse infinie de la plus grande dame de France, après la reine !

152. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

Par exemple, dans l’Avare, Moliere donne le dernier coup de pinceau au portrait d’Harpagon, quand il le rend si dur, si ladre, qu’il refuse le nécessaire à son fils, & le contraint par-là à emprunter d’un usurier pour pouvoir s’entretenir.

153. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Le moyen de refuser cette consolation dernière à ces jeunes gens, à ces belles dames de seize à vingt ans, — que peut-être la peste emportera demain ? […] on lui a refusé, l’an passé, le prix de poésie ! […] Madame Patin, qui n’a rien à refuser à son méchant petit homme, lui promet les mille pistoles pour le même soir ; ainsi fait la vieille baronne. […] s’ensevelir à tout jamais, dans une passion, être mort dès sa jeunesse, refuser son cœur à tout ce qu’on voit d’aimable, est-ce là vivre ? […] Faire tout ce qu’on veut, vivre exempt de chagrin, Ne se rien refuser, voilà tout mon système, Et de mes jours ainsi j’attraperai la fin !

154. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

Il ne faut pas pour cela, comme font quelques-uns, nier les plaisirs de l’avare, et refuser de les reconnaître : c’est assez de ne pas les comprendre.

155. (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923

Puis, quant au duel même, il faut bien reconnaître que de se refuser systématiquement à venger par le sang les insultes, comme s’étaient engagés à le faire, dès 1646-1647, sous les auspices de M.

156. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Son valet et Martine couraient à Saint-Eustache, la paroisse de Molière, et demandaient un confesseur ; deux curés refusaient, ils s’appelaient, l’un, Lenfant, l’autre, Lechat. […] après tant de malheurs subis, d’expériences si douloureuses, lorsqu’il est prouvé que la France n’a dû sa défaite qu’à son ignorance et que le maître d’école allemand a gagné la bataille de Wœrth comme il avait gagné celle de Sadowa, toute une foule de gens ameutés s’obstinent à refuser à notre pays ce savoir qui lui manque, ce besoin de lumière et de science qui le laverait de ses erreurs ? […] Ce fut de lui peut-être que Le Boulanger, furieux qu’on lui eût refusé une pièce, L’Abjuration du Marquisat, au théâtre du Palais-Royal, apprit certaines particularités dont il se servit pour composer son pamphlet.

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