Passion de Chapelle pour le vin ; il enivre Boileau qui lui prêchait la sobriété, et se vante également de mettre Molière en train. […] Il est, à la vérité, impossible de fournir une preuve bien positive à l’appui de cette assertion ; mais on sentira qu’elle offre assez de vraisemblance, pour peu qu’on réfléchisse à la passion malheureuse que Molière eut longtemps pour le genre sérieux, passion dont Le Prince jaloux et ses excursions comme acteur dans le grand emploi tragique sont les tristes témoignages. […] Cette affection pour Molière, cette passion pour le spectacle, finit par susciter une grave querelle à Boissat. […] Et comment, aveuglé par sa passion et brûlant de trouver dans l’objet aimé une étincelle du feu qui le dévorait, aurait-il pu distinguer la reconnaissance de l’amour ? […] Mais, soit froideur naturelle, comme le fait entendre un historien, soit qu’il fût occupé par une autre passion, le comte de Guiche ne répondit pas aux avances de mademoiselle Molière.
Non, certainement : mais alors ces mêmes pieces, trop dénuées des incidents, des passions, ou de la vraisemblance qui caractérisent la bonne tragédie, trop peu naturelles, trop boursoufflées pour entrer dans la classe des comédies, n’en seront pas moins des monstres, & paroîtront beaucoup plus ennuyeuses. […] Lui-même avoit conçu aussi de la passion pour toutes deux sans oser prétendre à aucune, se croyant si fort indigne d’elles.
En s’en allant il passa devant la maison de la Belle, qui s’étoit mise à sa fenêtre, & qui témoigna tant de joie & tant de passion en le voyant, qu’il demeura convaincu de la vérité de sa conjecture. […] Il faut encore remarquer que les héroïnes de Bocace, de la Fontaine, de Lopès de Vega, de Dorimon, font très indécemment des avances à des hommes qui ne songent point à elles : Isabelle répond à une passion dont elle connoît toute la sincérité ; témoin ces vers : ACTE I.
Elle lui dit qu’il l’aimoit plus que la vie, & qu’il avoit une forte passion de la servir, si elle le trouvoit bon. […] Il faut sur-tout remarquer que Straparole, la Fontaine, Scarron, ont pour héroïnes des femmes mariées, dont plusieurs personnes ne sauroient voir les succès amoureux avec plaisir ; & que Moliere, ami des bienséances, intéresse les ames honnêtes à une passion pure & délicate, que la vertu même approuve, & qui n’est pas couronnée de la main du vice. […] Permettons à chacun d’en rire ; Défendons à tous d’en médire ; Et déclarons que son Auteur Dans son style a de la douceur, De la netteté, de la grace ; Qu’avec tant de nature il trace Les sujets & les passions, Et débite des mots si bons, Qu’un esprit bien fait, quoi qu’on die, Doit admirer sa comédie, Et le prendre, tout bien compté, Pour Térence ressuscité.
de l’Empyrée ne tient pas davantage à la Métromanie qu’à tout autre passion ; à un poëte qu’à un orateur, un peintre, &c.
Toutes n’étaient pas comme elle sans faiblesse ; mais celles à qui on pouvait en reprocher étaient au-dessus de la galanterie, par une de ces passions que leur durée, leur sincérité, leur empire sur la réflexion et la volonté, font pardonner.
Je n’ai point encore su le lieu ni le temps où commença votre passion. […] Je m’étonne donc que vous ne travailliez plus courageusement aux moyens de posséder une chose pour qui vous avez tant de passion.
Cela tient aussi à ce que Shakespeare étudie et peint l’homme surtout dans la passion, qui est mouvante, inégale et diverse, et monte ou s’abat selon la chaleur du sang ; tandis que Molière s’attache surtout au caractère, qui ne change point. […] Mais quelque fausseté qu’il découvre, quelque vanité qu’il joue, il rit toujours ; aucun autre homme n’a possédé à ce point la puissance du rire en demeurant si bon. — Et quand il fait agenouiller Arnolphe aux pieds d’Agnès, qu’il humilie devant cette petite fille toute la science de l’homme qui a vécu et toute la passion, quasi paternelle, de l’homme qui aime, et que la petite est impitoyable, et que c’est en vain qu’Arnolphe s’arrache un côté de cheveux, Molière ne veut pas qu’on s’attendrisse, et comme c’est lui qui joue le rôle « ses roulements d’yeux extravagants, ses soupirs ridicules, ses larmes niaises font éclater de rire tout le monde ». […] Quand il avait la plume à la main, il obéissait à son génie et non à ses passions. […] Henri IV troquant Paris contre Jeanneton, et Jean ou Jeannot préférant sa mie, ô gué, il faut être Alceste pour proposer cela comme modèle au siècle de Racine et de Corneille, et voir là le langage de la passion toute pure.
Mario paroît, porté sur un dauphin, reconnoît la Princesse, lui peint sa passion.
Je ne trouve point étrange que vous vous rendiez au mérite de Monsieur le Vicomte : vous n’êtes pas la premiere femme qui joue dans le monde de ces sortes de caracteres, & qui ait auprès d’elle un Monsieur le Receveur, dont on lui voit trahir & la passion & la bourse, pour le premier venu qui lui donnera dans la vue.
En attendant qu’il se présente des comédies originales, des drames remplis d’une passion sincère, elle doit s’appliquer à élever le niveau du goût public, et, pour atteindre ce but, le chemin le plus court est de chercher dans l’ancien répertoire les modèles les plus purs.
Soit qu’elle voulut éveiller les passions du jeune roi, soit qu’elle voulût satisfaire son propre penchant, et peut-être faciliter son commerce avec Mazarin, qui, dans les règles d’une bienséance sévère, aurait pu paraître trop intime, elle autorisa dans les bals de la cour une liberté dont s’étonnaient les personnes habituées au sérieux et au cérémonial rigide qui avaient régné à la cour de Louis XIII.