« Ma Principale, Messieurs, est une Demoiselle de distinction, & d’une bonne réputation : la Partie adverse l’a demandée à ses parents ; & depuis ce temps-là il n’a rien à lui reprocher ». […] De cette façon l’illusion augmente, & sur-tout le jeu théâtral, partie bien précieuse, puisque les applaudissements que l’acteur reçoit reviennent à l’Auteur. […] Ceux de mes Lecteurs qui ne l’ont pas bien présente à leur mémoire, peuvent avoir recours à l’original ; & après avoir loué l’adresse de Térence, ils loueront encore davantage celle de Moliere, qui non seulement a saisi toutes les beautés de son émule, mais qui leur donne une nouvelle force, en dégageant la scene d’une partie des personnages.
Il est inutile de s’arrêter davantage sur le genre mixte, parceque l’une de ses parties rentre dans le genre d’intrigue dont nous avons déja parlé, & l’autre dans le genre à caractere que nous allons entreprendre.
Le frere du pere infortuné, & son valet Pasquin, se liguent pour lui faire voir dans tout son jour l’ingratitude de ses enfants, & pour lui faire rattrapper une partie des biens qu’il leur a cédés.
Il était d’usage alors de mettre, comme aujourd’hui, à la disposition des spectateurs le programme des ballets et des parties chantées, pour faciliter l’intelligence du sujet et des paroles.
Il oubliait tout ce qui n’était pas son art, s’élevait, pour employer un peu sa langue, au-dessus de sa partie sensitive pour se réfugier dans la contemplative, et de là, maître de soi et des hommes, il les peignait au vif, et surtout il riait. […] Je ne répondrais donc à aucun de mes adversaires, si l’un d’eux ne m’avait pris à partie ici-même, — fort courtoisement d’ailleurs, je dois le reconnaître, car il est la courtoisie même, et à ce trait de son signalement tout le monde le nommera ici : c’est M. de La Pommeraye. […] et le Misanthrope n’est pas un traité de Misanthropie, mais une comédie ; si donc, sur une question de théâtre, tous les acteurs sont d’accord, eux qui ont charge d’entrer assez avant dans la pensée de l’auteur pour pouvoir l’incarner, il y a gros à parier qu’ils n’ont pas tort, ce me semble ; et leur opinion vaut bien en tous cas qu’on la considère autant que celle de littérateurs très éminents du reste, mais qui ne sont pas de la partie.
On peut encore citer la scene suivante comme un exemple singulier : en voici une partie.
Il faudroit donc, pour bien remplir cet article, revenir sur tous ceux que j’ai faits, & anticiper sur ceux que je ferai ; mais il me suffira de dire que toutes les parties d’un Drame comique doivent être, comme le Drame même, marquées au coin de la plus exacte vraisemblance.
La scene est courte, nous pouvons en lire une partie.
Pendant que la reine et le marquis de Montespan languissaient de jalousie, et que madame de Montausier se mourait d’humiliation, l’Amphitryon de Molière, c’est-à-dire le malheureux Montespan, divertissait la partie corrompue de la cour et de la ville.
Son mari était Antoine Rambouillet, fils d’un financier, qui n’avait de commun avec les d’Angennes, marquis de Rambouillet, qu’une grande fortune, amassée dans les affaires du domaine, et dont il dépensa une partie à construire une maison dite la Folie de Rambouillet, sur le terrain de Reuilly, autrefois séparé du faubourg Saint-Antoine, et dont il ne subsiste plus que la porte d’entrée.
Dans sa jeunesse, le brillant chevalier de Grammont trouvait plaisant de voler au jeu, et même d’appeler au secours d’une adresse coupable une violence plus coupable encore en appuyant une partie de quinze d’un détachement d’infanterie ; et, vers la fin de sa longue carrière, il s’indigna des scrupules bourgeois de Fontenelle, qui, censeur du livre d’Hamilton, voulait en effacer le récit de ces charmants larcins et de ces aimables guet-apens, comme pouvant porter quelque atteinte à l’honneur d’un gentilhomme. […] Son théâtre demande une pièce : ces éléments étrangers se reproduisent à son souvenir, se rassemblent dans sa tête ; il les dispose, il les unit par le lien d’une même action, et, sur ce tout, formé de parties empruntées, il répand avec profusion les brillantes saillies nées de sa propre verve.
Regnard a emprunté une grande partie de celles du Ménalque de La Bruyère, et sa pièce n’est qu’une suite d’incidents qui ne peuvent jamais produire un embarras réel, parce que le Distrait rétablit tout dès qu’il revient de son erreur, et qu’on ne peut, quoi qu’il fasse, se fâcher sérieusement contre lui. […] La gesticulation et les lazzi font chez les Italiens plus de la moitié du comique, comme ils font la plus grande partie de leur conversation, et quelquefois de leur esprit Il ne faut pas parler du Bal et de la Sérénade, premières productions de Regnard, qui ne sont que des espèces de croquis dramatiques formés de scènes prises partout, et roulant toutes sur des friponneries de valets, qui dès ce temps étaient usées.