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172. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE X. Du Père, de la Famille, de l’Etat. » pp. 193-216

Quel nœud forme d’eux tous le faisceau de la famille, seul capable de résister aux attaques du monde, d’offrir un soutien aux jeunes et une consolation aux vieillards ? […] La jeunesse n’est-elle donc pas assez présomptueuse, qu’il faille ainsi la flatter et lui rendre méprisable tout ce qui n’est pas jeune et entreprenant comme elle ?

173. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

Le moyen qu’il propose consisterait à faire contraster avec Armande et Philaminte, au lieu de Chrysale (qui, soit dit en passant, ne contraste pas avec elles), « une femme jeune et aimable (ici je transcris), qui eût reçu, du côté des connaissances et de l’esprit, la meilleure éducation, et qui eût conservé toutes les grâces de son sexe ; qui sût penser profondément et qui n’affectât rien ; qui couvrît d’un voile doux ses lumières, et eût toujours un esprit facile, de manière que ses connaissances acquises parussent ressembler à la nature ; qui… ». […] Clitandre est un jeune gentilhomme, qui n’est pas d’une assez haute naissance pour se mésallier en épousant la fille d’un roturier, et qui a trop peu de bien pour ne pas désirer de faire un riche mariage, mais qui ne fait pas de son nom un trafic, et de sa recherche une spéculation ; qui aime Henriette bien moins pour sa richesse, que pour ses vertus, ses charmes et ses grâces, et qui se montre désintéressé, en offrant de partager sa fortune avec une famille qu’il croit entièrement dépouillée de la sienne : d’ailleurs, plein d’honneur et de loyauté, sensible au mérite parce qu’il en a lui-même, trop naturel pour ne pas être ennemi de l’affectation, et trop franc pour cacher un sentiment qui peut lui nuire, il est le modèle de ces jeunes gens raisonnables sans froid calcul, sensibles sans exaltation romanesque ; et généreux sans faste, comme sans effort, dont je voudrais pouvoir dire que la société abonde, mais que certainement toutes les mères devraient vouloir pour gendres, ainsi que leurs filles pour maris. […] Molière n’a introduit une belle-mère dans Le Tartuffe que parce qu’il faut que l’hypocrite, non content de vouloir spolier les enfants de son bienfaiteur, veuille aussi séduire sa femme, et que la propre mère de Damis et de Mariane ne serait pas assez jeune pour exciter la convoitise du personnage. […] Quoi de plus original et en même temps de plus vrai, que cette figure grotesque du jeune Diafoirus, dont la stupidité native, vaincue par la ténacité de ses efforts, est devenue de la bêtise savante, qui est armé contre la raison de toutes les subtilités de l’ergotisme, et dont le faux jugement fera autant de victimes dans les épreuves de la clinique, qu’il a mis d’adversaires à quia dans les disputes de l’école !

174. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVII. Conclusion » pp. 339-351

Et, sauf ce dernier type que le progrès de la décence publique fit supprimer définitivement, tous ces personnages jeunes ou vieux, maîtres ou valets, furent transmis par Molière à ses successeurs et se perpétuèrent sur notre scène classique.

175. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

Racine, encore jeune, en pleine gloire, abandonne le théâtre, qui est condamné par l’Église, et se repent des désordres de sa vie. […] Arnolphe voulait épouser une fille beaucoup plus jeune que lui ; George Dandin a épousé une fille d’un rang supérieur au sien.

176. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

Phædria voudroit pouvoir y réussir : mais Thaïs paroît, lui dit que l’envie seule d’avoir Pamphila l’a déterminée à recevoir le Capitaine, & lui promet de congédier son rival dès qu’elle aura la jeune personne. […] Le Capitaine vient pour recommander à la Comtesse de prendre garde à un jeune drôle qui lorgnoit continuellement Zaïde à la fenêtre, il se retire.

177. (1873) Le théâtre-femme : causerie à propos de L’École des femmes (Théâtre de la Gaîté, 26 janvier 1873) pp. 1-38

elle n’est plus toute jeune!) […] Il n’est plus jeune.

178. (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914

Molière avait quarante ans quand il écrivit l’École des femmes, et chacun sait qu’il venait d’épouser Armande Béjart, presque aussi jeune qu’Agnès. […] Talbot, jeune débutant, qui a fidèlement copié son chef d’emploi, sont très loin de partager mon opinion.

179. (1862) Molière et ses contemporains dans Le Misanthrope (Revue trimestrielle) pp. 292-316

Restent quelques personnages secondaires : Cléonte, qui trouve toujours « L’art de ne vous rien dire avec de grands discours, » Damon « le raisonneur, » Timante « l’homme tout mystère, » Géralde « que la qualité entête, » Bélise « le pauvre esprit de femme, » et l’orgueilleux Adraste, et le jeune Cléon « qui s’est fait un mérite de son cuisinier, » et Damis, que l’amitié même de Célimène ne protège pas contre les traits de sa médisance33. […] De bonne foi, cet homme de bien qui est allé se fourvoyer dans le salon d’une Célimène, ce cœur honnête et profondément épris, obligé de prendre ombrage de jeunes fats, n’est-ce pas Molière qui a dévié de la ligne de son bonheur en aimant, en épousant une incorrigible coquette ?

180. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

Notice historique et littéraire sur Les Amants magnifiques Dans l’avant-propos qui précède la comédie des Amants magnifiques, on lit ces mots : « Sa Majesté a choisi pour sujet deux princes rivaux qui, dans le champêtre séjour de la vallée de Tempé, où l’on doit célébrer la fête des Jeux Pythiens, régalent à l’envie une jeune princesse et sa mère, de toutes les galanteries dont ils se peuvent aviser. » Ainsi, Louis XIV qui, jusque-là, s’était contenté de protéger, d’applaudir, de récompenser les ouvrages de Molière, cette fois s’associe au poète, et se met, pour ainsi dire, de moitié avec lui dans la composition d’une comédie. […] Il voulait des divertissements nombreux, variés et magnifiques : quoi de plus propre à les amener sur le théâtre, que la rivalité de deux princes qui se disputent, par ce moyen, le cœur d’une jeune princesse ? […] Dans les deux comédies, une grande princesse, dont la main est disputée par des rivaux à qui leur naissance permet d’y aspirer, et dont le cœur est en secret épris d’un jeune guerrier couvert de gloire, mais d’une condition obscure, qui l’adore en secret lui-même, s’en remet à cet amant du soin de choisir pour elle entre ses prétendants.

181. (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923

A la Cour, autour du jeune Roi sur le point de régner par lui-même, tout un parti travaillait sourdement à perpétuer, malgré Anne d’Autriche convertie, la liberté de mœurs et aussi d’esprit que sa trop « bonne régence »avait débridée. […] Vieillie, morose, importune à la Cour et à son fils, sa préférence ne l’emporte pas contre l’indifférence des trois ministres qui se partaient alors la confiance du jeune roi. […] Or, dès la fin de l’année, la jeune troupe résilie son bail et « déménage au galop » 23 pour aller tenter fortune sur l’autre rive de la Seine.

182. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Les Caracteres des hommes n’ont pas plus changé que ceux des professions. » pp. 303-311

Ses camarades épousent, pour le punir, les plus jeunes, & lui laissent la troisieme qui est la mere.

183. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. Des Pieces intriguées par des noms. » pp. 204-215

La coeffure en arriere, & que l’on fait exprès Pour laisser de l’oreille entrevoir les attraits, Sentant la jeune folle & la tête éventée, Est ce que par le monde on appelle effrontée.

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