Cette idée l’afflige au point qu’elle se trouve mal : dans ce temps l’amant qu’elle regrette paroît, elle le prend long-temps pour son esprit : mais elle reconnoît Don Alvar lui-même en qui Jacinthe retrouve son frere. […] Moliere, avant M. de Beaumarchais, avoit fait entrer dans son Festin de Pierre quelques-unes des idées imitées de l’espagnol par Thomas Corneille, Boisrobert & Scarron.
Nous nous bornerons à citer ce que ce dernier, homme d’esprit en même temps qu’artiste, dit à la scène septième de l’acte II de Colombine avocat pour et contre, où il essaye de donner une idée des talents mimiques de Scaramouche : « Après avoir raccommodé (mis en ordre) tout ce qu’il y a dans la chambre, Scaramouche prend une guitare, s’assied sur un fauteuil, et joue en attendant que son maître arrive. […] Madame était épouvantée, et je vous avoue que, quoique je connusse assez Monsieur pour ne me pas donner avec précipitation des idées si cruelles de ses discours, je ne laissai pas de croire, en effet, qu’il était plus ému qu’à son ordinaire ; car il me dit d’abord : “Eh bien, qu’en dites-vous ?
Comment, dans cet amas énorme de choses écrites, chaque jour, pendant un quart de siècle, — « ce qui représente un grand chemin à parcourir dans la vie humaine », allais-je trouver un fil à me conduire, et par quels efforts réunir cette idée à cette idée, et cette passion à cette passion ? […] Ce digne religieux, de son propre aveu, n’avait jamais lu, encore moins vu, aucune comédie, ni de Molière, ni de Racine, ni de Corneille ; seulement, quand il était jeune, il s’était fait une idée métaphysique d’une bonne comédie, il avait raisonné là-dessus en latin, et c’est cette même dissertation latine du P. […] Il n’y a rien de heurté dans cet admirable dialogue de Molière ; au contraire, il tire toujours le plus merveilleux parti possible de toutes les idées comiques. […] — a pris l’intrigue, l’idée première et les personnages principaux du Sicilien, dans Le Barbier de Séville de Beaumarchais ! […] Qui veut parler longtemps au public doit s’habituer à tirer le meilleur, et le plus grand parti possible d’une idée heureuse, et c’est en ceci que Marivaux excellait.
L’opinion commune est que Destouches inventa les rôles de Financier : il faut connoître bien peu le théâtre pour avoir une pareille idée. […] Voyons Destouches retourner la même idée. […] Une aventure qui fit quelque bruit dans Paris a fourni l’idée de cette petite piece, excellente dans son genre.
Je ne suis guère bien disposé à jouer ma symphonie du dimanche ; j’ai besoin, au contraire, de toutes mes forces et de tout mon courage ma partition m’apparaît confusément dans un nuage gris et froid l’idée est absente, et la parole aussi. […] — J’avoue, dis-je à Henri, que bien souvent cette idée-là m’est venue ; mais cependant ce même piano d’Érard ne contient pas seulement des chansons et des opéras-comiques, il contient toutes les sonates de Beethoven ! […] Appelez seulement Liszt ou madame Pleyel à poser leurs mains savantes sur ces touches silencieuses, et vous entendrez les douleurs, les lamentations, les délires chantants que peuvent contenir ces quatre morceaux de bois d’ébène. — Vous voyez donc qu’il n’y a pas à se désespérer encore, et que même avec cette chance unique de produire une idée nouvelle, il ne faudrait pas se trop lamenter sur la destinée de ce bel instrument.
L’invention des billets d’enterrement, qui sont la ressource d’un malheureux libraire qu’un livre in-folio a mis à l’hôpital ; l’idée singulière de mettre dans la bouche d’un soldat ivre la critique des irrégularités de notre langue, et de faire de cette critique de grammaire un dialogue très-comique; l’importance que l’abbé Beaugénie met à son énigme; la satisfaction qu’il en a et l’analyse savante qu’il en fait ; la querelle de maître Sangsue et de maître Brigandeau; la supériorité que l’un affecte sur l’autre, tout cela est très-divertissant, et surtout la scène des procureurs est si exactement conforme au style du palais, et d’une tournure de vers si aisée, si naturelle et si adaptée au vrai ton de la comédie, que j’oserai dire (sous ce rapport seul) quelle rappelle la versification de Molière. […] Regnard fut évalué, on ne conçoit pas trop pourquoi, beaucoup plus cher que sa maîtresse; ce qui pourrait faire naître des idées peu avantageuses sur la beauté qu’il avait choisie, quoiqu’il la représente partout comme une créature charmante. […] Certainement l’idée d’engraisser des procès comme des chapons est une bonne fortune dans le style comique.
Il en connaissait l’idée mère, le plan général, et bon nombre des aventures qui avaient été brodées par Molière sur ce canevas fort simple. […] L’idée de faire de la nouvelle fontaine un monument en l’honneur de Molière fut émise par M. […] Ce mot n’emportait avec soi aucune idée défavorable ; bien au contraire, ce fut longtemps un titre d’honneur. […] On y voit poindre très visiblement l’idée de la haute comédie que Molière réalisera plus tard. […] Les idées religieuses faisaient en ce moment de rapides progrès.
Quelle idée a eue Mme Thierret de venir jouer Molière au quartier latin en quittant le Palais-Royal ? […] Maintenant, pour s’en faire une idée, il faut recourir à la gravure du tableau de Vincent sur le président Molé. […] Peut-être toutefois la curieuse sculpture a-t-elle frappé le fabuliste, qui paraît avoir demeuré non loin de la Croix-du-Tiroir, et lui a-t-elle donné l’idée de son affabulation ; mais, celle-ci ne suivant pas de près le poteau cornier, l’on ne saurait si rigoureusement lui en attribuer l’origine. […] Ce spectacle très varié, et aussi très licencieux, orné de changements à vue, coupé de pantomimes, de chants et de danses, était fort amusant ; les petites pièces jouées plus tard aux deux grandes foires de Paris n’en donnent qu’une idée très réduite. […] On assure communément que Molière rencontra chez eux plus d’une idée de comédie ou tout au moins des motifs de scènes.
Nous pouvons ramasser ces différentes idées & nous en enrichir.
Ainsi, à l’antiquité, il doit non seulement des sujets de pièce et des caractères qu’il a heureusement appropriés à notre scène, mais encore l’idée générale qu’il s’est faite de son art.
Idée générale de l’ouvrage.
Au spectacle de cette période de terreur, c’est, je pense, une consolation de voir s’élever une autre grandeur que la grandeur de la cour, une autre autorité d’exemple et d’opinion, un autre modèle de société, une autre source de mœurs, d’idées, de principes ; c’est surtout un besoin pour les âmes douces et nobles, au milieu des tourments politiques qui les épuisent, d’entrevoir dans une société nouvelle un asile fermé à l’esprit de faction, et où se retrouvent les principales aménités de la vie civilisée.