Baron* lui annonça un jour à Auteuil, un homme que l’extrême misère empêchait de paraître ; il se nomme Mondorge217, ajouta-t-il. Je le connais, dit Molière ; il a été mon camarade en Languedoc ; c’est un homme honnête homme.
Il est un écueil à éviter quand on parle de Molière, le plus spirituel et le plus français des grands hommes : c’est le fanatisme. […] Singulier homme, qui voyait la comédie en gai et laissait les Atrides dans la maison de la tragédie ! […] Pauvre grand homme! […] Le sujet qui paraît presque nu montre le seigneur Arnolphe, un brave homme, achetant à la campagne un sauvageon de fillette, l’apportant à. […] De tous les besoins de l’homme, je me suis laissé dire que le plus impérieux est le besoin d’enseigner.
Paris avait couru en foule à cette pièce où une statue parlait et marchait, et dont le dénouement était un homme à la fois frappé de la foudre et englouti dans un abîme de feux. […] Il trompe aussi bassement les hommes que les femmes ; il injurie grossièrement son père ; il égorge lâchement un vieillard qu’il pouvait se borner à désarmer. […] Tour à tour barbare et généreux à l’égard des hommes, il est prêt à leur ôter froidement la vie, plutôt que de contrarier le plus léger de ses goûts, en leur donnant la plus juste des satisfactions ; et, pour sauver leurs jours attaqués, il n’hésite pas à exposer les siens. […] Le don Juan de Tirso de Molina n’est point un athée ; c’est un homme qui écarte l’idée de Dieu comme importune, sans la rejeter comme chimérique. […] Molière doit-il être blâmé, peut-il être excusé d’avoir mis sur le théâtre, même pour le dévouer à l’exécration des spectateurs, et le montrer expirant sous les coups de la vengeance céleste, un homme qui tourne en dérision les mystères de la religion révélée, et repousse même les premiers fondements de la religion naturelle ?
Colbert feront ce qu’il leur plaira, dit-il brusquement : mais à moins que le roi ne m’ordonne expressément de trouver bons les vers de Chapelain, je soutiendrai toujours qu’un homme, après avoir fait la Pucelle,198 mérite d’être pendu ». […] Qu’ils sont mauvais, Et qu’un homme est pendable après les avoir faits199.
Il représentait un jour à un incrédule, que tous les grands hommes avaient honoré la médecine. C’est dommage, lui répondit le mécréant, qu’il faille rayer de cette liste des grands hommes un nommé Molière. « Aussi, répliqua sur-le-champ le médecin, voyez comme il est mort ».
On sera étonné d’apprendre des particularités inconnues jusqu’à présent sur cet homme célèbre. […] Il eût ses défauts, car quel homme en est exempt ?
Est-il raisonnable qu’Harpagon, un mortel qui a tant d’aversion pour le mot de donner, qu’il ne dit jamais je vous donne, mais je vous prête le bon jour ; est-il naturel, dis-je, que cet homme écoute patiemment tout ce que dit Maître Jacques ? […] comme il est affoibli par le détail d’une infinité de choses qui peuvent alarmer effectivement tout homme qui ne sera pas prodigue ! […] La réponse de Valere, qui prend le parti d’Harpagon, & qui dit à Maître Jacques qu’on n’invite pas les gens pour les assassiner à force de mangeaille ; que rien n’est plus préjudiciable à l’homme que de manger avec excès ; que pour se bien montrer ami des gens que l’on invite, il faut les traiter avec frugalité ; & que, suivant le dire d’un Ancien, il faut manger pour vivre, & non pas vivre pour manger : tout cela cesse d’être comique, si Maître Jacques y a donné lieu, & si l’on ne voit pas que c’est la flatterie, & non le bon sens, qui le fait dire à Valere 28. […] Voilà mon homme au désespoir. […] Albert, qui tremble à l’approche de tout homme, & qui craint sans cesse qu’on lui enleve sa maîtresse, répond brusquement : Albert.
Il critiquoit les hommes, & sa femme les aimoit ; l’un tiroit sa gloire de leurs défauts, l’autre tiroit son plaisir de leurs foiblesses. […] Cet homme unique mourut presque subitement : on eût dit qu’il vouloit enlever aux Médecins l’honneur & le plaisir de le tuer.
La vraisemblance ordinaire caractérise les choses qui arrivent ordinairement dans le cours de la vie commune des hommes ; l’extraordinaire est celle qui doit son ombre de vérité à la puissance des Dieux, ou de la féerie. […] Il est absolument possible que cet homme préoccupé dicte un nom pour un autre, & fasse précisément le contraire de ce qu’il a projetté ; cependant il seroit ridicule de bâtir une piece comique sur une pareille méprise. […] Si Regnard n’a pas eu cette idée, est-il vraisemblable qu’un homme se laisse impunément accuser d’avoir signé une promesse de mariage, qu’on lui montre sa prétendue signature, & que, la voyant tout-à-fait différente de la sienne, il ne le prouve pas. […] D’oublier votre sexe, & tromper l’espérance D’un homme dont le Ciel vous donnoit l’alliance ?
Un homme n’a jamais deux caracteres fortement prononcés : si vous les lui donnez, vous blessez la nature : si les deux caracteres ne sont pas à-peu-près de la même force, ils ne peuvent pas se contrarier, & le spectateur demande à propos de quoi vous avez inséré dans votre piece le second caractere. […] Ne nous laissons point corrompre par le titre & le succès de la piece : mettons-nous sur-tout bien dans la tête que si Léandre eût été aussi souvent étourdi que sage dans le courant de la piece, elle eût été détestable : j’en ai déja dit la raison ; il n’est pas naturel qu’un homme ait en même temps deux caracteres fortement prononcés, surtout quand ils sont tout-à-fait opposés. […] Chaque fois que j’ai parlé d’un héritier que nos arbitres veulent marier à Lucie, vous m’avez demandé d’un ton curieux & retenu : Cet héritier, Monsieur, quel homme est-ce ? […] J’ai connu un petit homme qui se cacha un jour dans un étui de ces grosses basses de violon.
. — Hommes et femmes célèbres de cette société. […] Mariée à l’âge de 17 ans avec un homme riche, spirituel et fort répandu ; belle, spirituelle elle-même et bien élevée, sa société fut bientôt recherchée. […] Perrault et d’Olivet, l’un dans ses hommes illustres, et dans son Apologie des femmes, l’autre dans l’Histoire de l’Académie ; Fontenelle, dans ses Œuvres diverses ; Amelot de La Houssaye, dans sa préface des Maximes de La Rochefoucauld, ont fait à l’envi son éloge. […] Née vers 1641, nièce de la femme du chancelier Le Tellier, cousine germaine du ministre Louvois, mariée fort jeune à un homme de robe devenu célèbre par des bons mots et des chansons, riche, spirituelle et gracieuse au plus haut degré, alliée et amie de madame de Sévigné, qui était son aînée de quatorze ans, amie de madame Scarron, elle réunit chez elle l’élite du monde poli, durant l’intervalle de 1660 à 1770.
À moins que d’être tout à fait stupide, on ne pouvait pas ignorer que comme les questions de cette nature ne concernant ni la religion, ni l’État, on en peut décider par les règles de la prudence humaine, aussi bien que par celles du théâtre ; et tourner sans scrupule le sens du bon homme Aristote du côté de la politique. […] Cet homme qui passait sa vie dans le plus grand monde, en connaissait parfaitement les vices et le ridicule ; et les peignait du pinceau le plus ferme, et des couleurs les plus vraies. […] Cet amant ainsi déguisé se présente au vieillard comme un homme qui guérit les maladies avec une méthode tout à fait singulière ; il traite, dit-il, ses malades avec des danses, des concerts de musique, des paroles, des talismans, et d’autres moyens semblables. […] Clitandre assure ce bon homme que c’est l’effet des paroles mystérieuses qu’il lui a dites, et qu’il a découvert que la maladie de sa fille n’a d’autre principe que le désir d’être mariée. […] Sganarelle approuve tout, il permet même au médecin de faire entrer l’homme qui écrit les ordonnances, et de faire accroire à la malade que c’est un notaire.