Dans toute la suite de la pièce, le ridicule excellent dont est couvert M. de Pourceaugnac fait qu’aux yeux du spectateur Sbrigani a raison, toujours raison, dans toutes les entreprises de son infâme industrie ; et, à la fin, on est si bien pris au charme de cette joyeuse corruption, qu’on entend sans indignation chanter par toute la troupe : Ne songeons qu’à nous réjouir : La grande affaire est le plaisir257 !
Quelque embrouillées que soient les affaires de la maison, Elmire songe à tout, à son honneur à elle, au bien de son mari, à la réputation des siens, à la paix du ménage, à l’avenir et au bonheur des enfants.
Au moins couvre-t-on ici l’indiscrétion d’un semblant de prétexte : Molière, nous dit-on, s’est mis lui-même en scène, avec ses acteurs : « Dans ses pièces il a joué tout le monde, — écrit Lagrange dans sa Notice, — puisqu’il s’y est joué le premier en plusieurs endroits sur les affaires de sa famille et qui regardaient ce qui se passait dans son domestique. » Pourtant, en dépit de Lagrange, il ne faut pas aller trop loin. […] Ne le plaignons pas trop cependant : qui sait si la « prude Arsinoé », qui sait si la « sincère Eliante » eussent mieux fait son affaire ? […] Mais, dans cette cour où Louis XIV, à peine émancipé de la tutelle de sa mère, promenait son caprice de sultane en sultane ; où toutes et tous, autour de lui, jeunes et ardents comme lui, ne respiraient, il son exemple, que la galanterie, que l’amour, que la volupté : où le sévère Colbert lui-même se faisait le ministre des plaisirs autant que des affaires du maître, il n’y avait pas, il ne pouvait pas y avoir d’ « hypocrites », ni de « faux dévots », par la bonne raison que la dévotion n’y menait personne à rien ; qu’il eût donc été, non inutile, mais imprudent, mais dangereux de la feindre ; et qu’à moins d’y être obligé par son métier de confesseur ou de prédicateur, on eût été suspect, en n’imitant pas la conduite du prince, de la blâmer.
Cette personne dont Molière fait un si indigne jugement, s’est rendue fort recommandable par son mérite dans les Affaires, et dans les Mécaniques.
J’aurai grand soin d’éviter un défaut bien commun chez nos Auteurs modernes : on pourroit appliquer à plusieurs ce que le Misanthrope dit des hommes en général : Ils sont, sur toutes les affaires, Loueurs impertinents, ou censeurs téméraires.
Depuis l’affaire du diamant....
Le Comte ne manque point d’affaires.
VII : « Le mariage est une grande affaire ; il y va d’être heureux ou malheureux toute sa vie. » 545.
Il est bientôt remplacé par Trivelin, qui envoie chercher un rôtisseur, ordonne un repas magnifique au nom du maître de la maison, et, lorsque Pantalon arrive avec sa compagnie, il lui dit qu’Arlequin et sa femme, obligés d’aller en ville pour une affaire de la dernière conséquence, l’ont chargé de faire les honneurs pour eux.
Il soutint après cela cette malheureuse guerre encore trois ou quatre ans, ayant toujours quelque nouveau désavantage, & mourut enfin de déplaisir & de fatigue, laissant ses affaires désespérées, & la Reine grosse, à qui il conseilla d’abandonner tout-à-fait l’Aragon, & de se réfugier en Castille.
De me mêler des affaires d’autrui pour de l’argent ; de faire souvent réussir les plus désespérées, ou du moins de les faire durer dix ans, quinze ans, vingt ans.
Quant à nos Comédiens actuels, je suis sûr que les trois quarts & demi gémissent de la chûte du théâtre ; qu’ils donneroient tout au monde pour le voir dans son ancienne gloire, & qu’on peut leur reprocher tout au plus cette foiblesse, cette indolence avec laquelle ils souffrent que deux ou trois esprits remuants profitent des abus anciens pour en glisser de nouveaux, qu’ils en imposent à leurs supérieurs trop occupés d’affaires plus importantes, qu’ils bouleversent les anciens réglements62, ou s’en fassent à leur guise pour persécuter leurs camarades & rebuter les Auteurs.