Non : l’homme, être perfectible, n’est honnête homme qu’en s’appliquant de toutes ses forces à régler en soi les passions excessives, à se rendre meilleur de toutes façons, par le travail, par la science, par la charité, par les manières même et par la politesse, par l’esprit et par le corps, enfin à s’approcher autant que possible du type idéal de l’humanité ; en sorte qu’il réalise le vœu de Platon, qui demande que la vie du sage soit un effort pour se rendre semblable à Dieu 124, ou plutôt qu’il obéisse au commandement du Christ : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait 125. » Ce n’est pas seulement en gros et dans les circonstances importantes qu’il faut être vertueux : l’honnêteté consiste à se perfectionner en tout genre, à poursuivre le bien en toutes choses, à fuir, après les vices, les défauts, les travers, les ridicules même, et toutes les misères adhérentes à l’humanité, qui rendent quelquefois les petites vertus plus difficiles à pratiquer que les grandes.
Il craint qu’Alcmene, accoutumée à être fêtée par un Dieu, ne puisse plus se contenter de la chere médiocre qu’un mortel peut lui faire : enfin il se console en disant que le grand Jupiter remédiera sans doute à cela comme à tout le reste.
Ces ressorts aident le poète à hâter sans invraisemblance la liaison des cœurs qu’il est obligé d’unir en quelques scènes ; et pourtant, ce court espace lui suffit aussi.pour montrer que l’amour vrai est l’amour des âmes, faites par Dieu avec le tendre et noble penchant de se donner tout entières à des âmes dignes d’elles.
De pélerins, dit-on, une troupe grossiere En public à Paris y monta la premiere, Et sottement zélée en sa simplicité Joüa les Saints, la Vierge, & Dieu par piété. […] La fin du regne de Charles V. ayant vû naître le chant royal, genre de poésie de même construction que la ballade, & qui se faisoit en l’honneur de Dieu ou de la Vierge, il se forma des sociétés qui, sous Charles VI. en composerent des pieces distribuées en actes, en scenes, & en autant de différens personnages qu’il étoit nécessaire pour la représentation.
Les bons morceaux de tout, il faut qu’on les lui cede ; Et s’il vient à roter, il lui dit, Dieu vous aide.
Dieu veuille qu’elle échappe à sa sagacité !
Plût à Dieu que la comédie du Tartuffe eût eu le même honneur !
» Quant à Célimène, les commentateurs de Boileau y ont vu le portrait d’une femme très-connue à la cour, la même que le satirique, vingt-huit mis après, stigmatisait dans ses vers : « Nous la verrons hanter les plus honteux brelans, Donner chez la Cornu rendez-vous aux galants. » Mais, Dieu merci, cet ignoble signalement ne va pas à la taille de Célimène, malgré ses airs d’indépendance un peu compromettants.
Il est véritablement formé à l’image de Dieu, suivant le symbole de la Genèse. […] Aussi, écoutez ses ennemis : « Si vous voulez jouer Élomire, disait l’auteur de Zélinde, il faudroit dépeindre un homme qui eût dans son habillement quelque chose d’Arlequin, de Scaramouche, du docteur et de Trivelin, que Scaramouche lui vint redemander ses démarches, sa barbe et ses grimaces, et que les autres lui vinssent en même temps demander ce qu’il prend d’eux dans son jeu et dans ses habits. » Lacroix trouve le moyen d’enchérir : « Le bourgeois se lassoit de ne voir que les postures et les grimaces des Trivelins et de ne pas entendre ce qu’ils disent ; Molière est venu et les a copiés, Dieu sait comment !
Mais quel triste sujet de gaieté, grand Dieu ! […] Car je pourrais citer dans ses farces un certain nombre de facéties où, Dieu merci !
Plût à Dieu, lui dit un peu durement le héros, que celui dont tu me présentes l’épitaphe, fût en état de me présenter la tienne ! […] Je me figure, moi, que Dieu, dans sa bonté, voulant donner au genre humain le plaisir de la comédie, un des plus doux qu’il puisse goûter, créa Molière, et le laissa tomber sur terre, en lui disant : Homme, va peindre, amuser et, si tu peux, corriger tes semblables. […] À Dieu ne plaise que je méprise les recherches ; mais il y a un point où il est bien ridicule de les pousser, et où il est bien plus ridicule encore d’enêtre fier. […] Bernard, prêtre habitué en l’église Saint-Germain, loi a administré les sacrements à Pâques dernier ; il vous plaise, de grâce spéciale, accorder à ladite suppliante, que sondit feu mari soit inhumé et enterré dans ladite église Saint-Eustache, sa paroisse, dans les voies ordinaires et accoutumées ; et ladite suppliante continuera les prières à Dieu pour votre prospérité et santé ; et ont signé.
mon Dieu, Messieurs, taisez-vous ; quand Dieu ne vous a pas donné la connaissance d’une chose, n’apprêtez pas à rire à ceux qui vous entendent parler, et songez qu’en ne disant mot, on croira peut-être que vous êtes d’habiles gens !