Quelques-unes, jusqu’alors inédites, ayant été insérées dans l’édition de 1866, les critiques littéraires, mis en goût ; en recherchèrent d’autres dont ils passent orner leurs comptes rendus ; et Prévost-Paradol mit la main par fortune sur un recueil du XVIII siècle, qui en contenait une, adressée à Santeuil, le chanoine poète, ami de La Bruyère et, comme lui, commensal du prince de Condé. […] … Or, il existe une seconde édition de la lettre ; mais il s’y trouve une légère variante de la phrase qui jette un si grand jour sur les mœurs et les habitudes de La Bruyère, et cette variante, qui est la bonne leçon, la voici : Quant aux circonstances du Passé…, etc.
S’ils daignaient s’instruire du passé, ils sauraient que l’Ecole des Maris est la première pièce que Molière ait cru pouvoir imprimer ; car le manuscrit des Précieuses ridicules lui ayant été dérobé, comme nous l’avons dit, ce ne fut pas de son plein gré qu’il se décida à rectifier les erreurs contenues dans une édition faite sans sa participation. […] Molière, dans l’avertissement mis en tête de la première édition de ses Fâcheux, assure que cette comédie a été conçue, faite, apprise et représentée en quinze jours, et il rejette adroitement les fautes qui peuvent s’y trouver sur le peu de temps qu’on lui accorda pour cette composition, la pièce ayant été commandée par le roi à l’occasion des fêtes que le surintendant Fouquet donna, à la veille de sa disgrâce, dans son château de Vaux, au superbe Louis XIV. […] Boileau fut si touché de ce procédé, que, dans les éditions suivantes de ses satires, il effaça le nom de Boursault ; mais comme il lui fallait une rime en ault, il substitua le nom de Perrault. […] Nous avons recherché d’abord avec soin, dans les œuvres de Dancourt, dont l’édition la plus complète est sous nos yeux, quelques souvenirs de Molière.
Voir les Lettres de Guy Patin, éd.
Les différentes éditions, traductions ou imitations qu’on en a faites11, prouvent qu’elle eut un grand succès dans son origine.
J’ai peine à croire, je l’avoue, que les grands hommes soient si peu dans le secret de leur génie qu’on le prétend de nos jours ; et il me semble que si je pouvais interroger Molière lui-même sur son œuvre, il m’en dirait des choses au moins aussi sensées que celles qu’en ont pu dire Messieurs tel ou tel, dont les noms figurent, en petits caractères, au bas de chaque page de ses œuvres dans les éditions Variorum. […] — les premières. éditions ne portent pas autre chose — mais, à la scène, il disait ouf ; et la tradition a maintenu cette dernière exclamation, où se voit une fois de plus le dessein de Molière de tirer le rôle au comique, car oh !
Toutes les éditions des Œuvres de Moliere marquent la premiere représentation de l’Amphitrion au 13 Juin 1668 : cependant, par le passage d’une lettre que nous rapporterons, on voit que cette comédie fut jouée devant le Roi le 16 Janvier précédent, & tout le monde convient qu’elle avoit été représentée à Paris avant d’être jouée à la Cour.
La Notice que La Grange plaça en 1682 à la tête de son édition des œuvres de Molière, nous est infiniment plus précieuse, en ce qui concerne les pérégrinations en province et les dates surtout des représentations. […] Il résulte de là une intrigue fort embrouillée et extravagante : Thomas Corneille reconnut lui-même plus tard — dans l’édition de 1660 — la faiblesse de son sujet ; de ses sujets en général, aurait-il pu dire.
Je n’ai pu me procurer la pièce, parce que, m’a-t-on dit, les Juifs en achetèrent l’édition entière, et obtinrent du pape, à force d’argent, un ordre qui en défendait la représentation. […] Le comédien qui se permet une gaîté aussi déplacée, prétend dit-on, avoir trouvé ce barbare c’est moi qui paie , dans une édition fort ancienne ; nous rejetterions une édition faite même sous les yeux de Molière, et nous lui dirions, les quatre perfides mots, c’est moi qui paie , une fois prononcés, Dorante est démasqué aux yeux de Dorimène ; celle-ci est avilie si elle ne sort bien vite, et madame Jourdain ne voyant plus en elle qu’une rivale, doit la mettre à la porte. […] Je ne veux pas trahir son secret en vous disant au juste son âge, mais il n’est pas de la dernière édition, et l’amant de Lucile a tout au plus trente ans ; pourquoi gâter un rôle dont les meilleurs acteurs ont senti toutes les difficultés, même à la fleur de leur âge ?
J’ai eu beaucoup de peine à trouver cette piece dans le Théâtre Espagnol, parcequ’elle n’y est connue dans plusieurs éditions que sous le premier titre, dont tous nos Auteurs n’ont jamais parlé.
Cinquièmes objections faites par M. .Gassendi contre la Méditation de Descartes (édition Charpentier), p. 257, 325.
Cet ouvrage est de Henri Étienne, le second des fameux imprimeurs de ce nom, savants auxquels la France doit les premières belles éditions de nos auteurs grecs et latins, et le Thésaurus, ouvrage auquel aucun autre du même genre ne peut se comparer.
Je rétablis le texte, d’après l’édition originale de Mabre-Cramoisy.