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53. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Dès qu’on sait que l’on peut contenter ses désirs, Qu’on en a les moyens, notre âme est satisfaite... […] Tels sont, en effet, Dalainville et Dervière, que la crainte de voir rendre publique leur ingratitude réduit à cette cruelle extrémité de venir eux-mêmes remettre aux mains du vieillard l’acte de restitution qui doit tant couler à leur âme cupide. […] Il s’élance à ces mots dans un char élégant, En ajoutant, d’un ton qui m’a pénétré l’âme : Je vais m’ensevelir au château de ma femme. […] Et n’avoir pas pour eux ces haines vigoureuses Que doit donner le vice aux âmes vertueuses. […] Couvrez ce sein que je ne saurais voir : Par de pareils objets les âmes sont blessées, Et cela fait venir de coupables pensées.

54. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

Il a raison quand il veut qu’on soit sincère, quand il veut qu’on soit homme d’honneur, quand il veut qu’on fasse les vers bons, quand il veut que la justice soit juste et que les femmes nous aiment pour notre âme et non pour notre manière de nous faire les ongles ou la coupe de nos vêtements. […] Que toutes les horreurs dont une âme est capable, A vos déloyautés n’ont rien de comparable, Que le sort, les démons et le ciel en courroux N’ont jamais rien produit de si méchant que vous. […] Que jamais par la force on n’entra dans un cœur, Et que toute âme est libre à nommer son vainqueur. […] traîtresse, mon faible est étrange pour vous ; Vous me trompez sans doute avec des mots si doux, Mais il n’importe, il faut suivre ma destinée A votre foi mon âme est tout abandonnée ; Je veux voir jusqu’au bout quel sera votre cœur Et si de me trahir il aura la noirceur. […] … La sincérité dont son âme se pique, A quelque chose en soi de noble et d’héroïque.

55. (1884) Tartuffe pp. 2-78

D’avoir commis ce crime de lèse-majesté divine qui va à renier la religion catholique « en blâmant et en jouant sa plus religieuse et sainte pratique qui est la conduite et direction des âmes et des familles par de sages guides et conducteurs pieux ». […] Comme Arnauld d’Andilly toutefois, « il a plus d’envie de sauver une âme qui est dans un beau corps qu’une autre ». […] On la ruiné, on a abusé de sa simplicité d’âme. […] C’est que cette belle-mère est Elmire, — Henriette mariée ; — le bon sens ; le bon sens dans tous les sens du mot, le sens et la bonté, cette admirable tranquillité d’âme qui vient d’un tempérament sain. […] De toutes amitiés il détache mon âme Et je verrais mourir frère, enfants, mère et femme, Que je m’en soucierais autant que de cela.

56. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Ces séductions perfides qui peuvent captiver une âme loyale, Molière les connaissait pour en avoir souffert. […] Que ces vérités à outrance soient parfois prématurées pour des âmes neuves et ingénues ; qu’il y ait là pour elles une lumière trop crue, trop brusque : soit ! […] Aussi est-elle l’âme de la coterie. […] Rousseau n’a pas l’esprit assez libre pour juger l’âme désintéressée du Molière. […] Ceux qui m’osent parler m’adorent en leur âme ; Mille viennent par jour se soumettre à ma loi.

57. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

Mlle Molière n’avait pas l’enthousiasme de ces âmes brûlantes qui se passionnent pour la renommée ; que lui importait la couronne de lauriers que Mignard ou Lebrun peignait sur ce front glorieux, elle ne vivait pas de cet idéal. […] Vois ces moineaux, ma chère âme, Qui se caressent si bien : Les doux transports de leur âme Ne persuadent-ils rien À ton lan la landeridette, À ton lan la landerida ? […] Que l’amour trouble mon âme ! […] Mon âme de ce feu nonchalamment saisie. […] Quoi qu’il en soit, il y eut au moins une Laforêt qui fut la vraie servante de la maison, une autre âme qui veillait à tout, mais qui ne trahissait pas la cuisine sous prétexte d’ébouter les monologues de son maître.

58. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXII » pp. 355-377

L’effroi ou la honte que ces prédications parurent jeter dans l’âme des deux amants, furent plus forts et plus déterminants en 1675 qu’ils ne l’avaient été dans les années précédentes, où les carêmes n’avaient pas été prêches avec moins de véhémence, et où les vérités de la religion n’avaient pourtant rien obtenu. […] Les déclamations des prédicateurs contre les unions illégitimes trouvèrent facilement accès dans des âmes où s’étaient refroidis des intérêts jusque-là sourds et rebelles à leur égard. […] Il n’eut pas besoin de parler : la tristesse religieuse empreinte sur son visage révélait toute la douleur de son âme.

59. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [49, p. 81-82] »

« Tant de fiel entre-t-il dans l’âme des dévots ? 

60. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Il ne laisse que sa vie aux.ronces du rude chemin, où sa pensée, en revanche, se fait plus forte, son âme plus haute. […] Celui-là, toutefois, n’en veut point à son âme. […] L’abbé Roquette, en effet, avait surtout, dans sa clientèle, des âmes du plus grand monde. […] Toute idée dans ces âmes franches et loyales est une conviction, une volonté, enfin une pensée d’action. […] Ils versent leur fiel brutal sur chaque plaie de son corps, sur chaque blessure de son âme.

61. (1867) La morale de Molière « ERRATA. »

Page 126, ligne 14, au lieu de : noblesse, lisez : noblesse d’âme.

62. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [59, p. 96-98] »

Pour répondre à l’inculpation, le satirique fit imprimer et placarder une affiche longue d’une aune241, où, tout en citant des morceaux de sa satire, il traitait les journalistes d’ignorants et de mauvais connaisseurs, et finissait par avouer avec une candeur d’âme tout-à-fait risible que son écrit était bon, et parfait en son genre.

63. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

L’avarice est un vice des âmes basses, des cœurs froids et des esprits faux. Il ne peut pas être trop méprisé : mais il est généralement plus détesté que beaucoup d’autres qui le mériteraient peut-être davantage, et cela sans doute parce qu’il a son principe dans ce qu’il y a de plus antisocial, l’égoïsme ; qu’il est préjudiciable à autrui, plus encore qu’à celui qui en est possédé ; et qu’enfin aucun transport de l’âme ou des sens n’est là pour excuser sa triste et solitaire turpitude. […] Ils excuseront Cléante, parce qu’il est excusable ; mais ils ne l’approuveront pas, parce qu’il est criminel ; et le sentiment qui prévaudra dans leurs âmes sera celui de l’indignation contre un mauvais père, coupable d’avoir un mauvais fils, puisque, devant mériter son amour et sa vénération, il n’a su mériter que sa haine et son mépris. […] S’il existe aujourd’hui des misérables qui joignent, à la vivacité d’esprit dont ils font preuve, la perversité d’âme dont ils font parade, quel jeune homme bien né, même pour les plus chers intérêts de son amour, songerait à employer, à salarier leur coupable industrie ? […] Molière, chaque fois qu’il composait pour la cour une comédie ornée de divertissements, de danse et de musique, excitait un jaloux dépit dans l’âme de Benserade, qui, dès le commencement du règne, était en possession de faire les paroles pour les ballets dansés par le roi, et qui avait gagné, à ce métier, fortune, faveur et célébrité.

64. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre II. Mademoiselle Mars a été toute la comédie de son temps » pp. 93-102

Rare esprit, âme plus rare encore ; âme tendre et forte qui n’a peur de rien, pas même du ridicule ; dévouement sincère, amour passionné, bonne foi complète, Alceste, en un mot.

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