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25. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE PREMIER. Part de la Morale dans la Comédie de Molière. » pp. 1-20

Ce n’est pas aux Aristophane ou aux Ménandre que les Athéniens durent ce qu’ils conservèrent d’héroïsme et de droiture ; et personne n’oserait souhaiter que les Français eussent pour tout catéchisme de morale le théâtre de Molière. […]   D’ailleurs, les types mis sur le théâtre sont peu propres à instruire, parce qu’ils sont artistiques. […] Le théâtre de Molière est comme une tribune, du haut de laquelle les paroles ont un retentissement si grand qu’elles pénètrent partout, et une telle autorité qu’elles se fixent à l’état de maximes dans toutes les âmes. […] Il se serait bien gardé d’en mettre sur le théâtre, quand il n’en existe point dans la réalité. […] Jourdain ; il a voulu humilier la Bourgeoisie. » Mercier, Du théâtre, chap.

26. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Le théâtre en resta pour lui comme un lieu enchanté. […] Ajouterai-je avec Corneille, que tous les bons esprits commençaient à se tourner du côté du théâtre, que Richelieu lui-même, cardinal et ministre, avait écrit pour le théâtre ? […] Ils s’établirent donc sous le nom de L’Illustre Théâtre. […] À peine sur le théâtre en osait-il redire quelques traits ! […] Il se décida enfin à faire paraître la petite Armande sur son théâtre, à côté de lui.

27.

Molière a bien gâté le Théâtre. […] Théâtre de l’Hôtel de Bourgogne, Théâtre du Marais, Théâtre du Petit-Bourbon, d’assez tristes salles, j’imagine. […] Tous deux se placent vulgairement, traditionnellement, au milieu du théâtre. […] Poquelin et celles de ses camarades de théâtre : D.  […] Il a formé un institut-modèle de son petit théâtre.

28. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Unités. » pp. 352-366

Les Espagnols, les Italiens se sont moqués très souvent de cette regle ; on voit dans leur théâtre des pieces qui annoncent un déréglement d’esprit inconcevable. […] & n’est-ce pas vouloir faire de notre théâtre une véritable lanterne magique ? […] Je ne dis point qu’un Auteur doive resserrer son action dans le petit espace que le théâtre nous présente ; tous nos théâtres, plus ou moins grands, sont censés avoir l’étendue qu’un homme peut parcourir de l’œil. […] Sa femme & son fils remonterent sur le théâtre ; mais il se refusa aux empressements du public. Il a arrangé, pour le Théâtre Italien, vingt-six canevas.

29. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

Si quelque auteur ne prend le théâtre, il va tomber. […] La tragédie-ballet de Psyché fut représentée, pour la première fois, sur le théâtre des machines du palais des Tuileries, au mois de janvier 1671 ; et, le 24 juillet de la même année, elle parut sur le théâtre du Palais-Royal, où elle eut trente-huit représentations consécutives. […] C’est cette même salle qui recueillit l’Opéra après son incendie, en 1763, et qui servit ensuite d’asile à la Comédie-Française, lorsqu’en 1770 elle fut forcée d’abandonner son théâtre du faubourg Saint-Germain. […] L’ouvrage plut, le sujet devint populaire, et dès lors le théâtre ne devait pas tarder à s’en emparer. […] Cette comédie fut jouée sur le théâtre du Palais-Royal, le 24 mai 1671, et elle eut seize représentations consécutives.

30. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Qui, depuis sa mort, a tenu plus sûrement le théâtre comique que M. […] Elle joignit au talent de la déclamation et du jeu de théâtre celui de la danse. […] Ainsi deux cardinaux protégèrent notre théâtre naissant. […] On croit même que Molière conçut le dessein de la mettre au théâtre. […] Cette passion n’est point propre au théâtre comique.

31. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVII. Conclusion » pp. 339-351

Le Pédant apparaît à plusieurs reprises sur le théâtre de Molière. […] Le mouvement, c’est là, comme nous l’avons dit en commençant cette étude, ce que le théâtre italien enseignait, communiquait à Molière. C’est aux endroits où son théâtre s’anime davantage, que les commentateurs ont d’ordinaire à constater quelque imitation, à signaler quelque rapprochement. […] Molière ne se ralentit pas jusqu’au dernier jour ; il n’aurait pu, à dire vrai, écouter les conseils de Boileau, rester dans la haute comédie, sans compromettre la prospérité de son théâtre. […] Les innombrables créations que le théâtre italien avait accumulées depuis près de deux siècles, les inventions de la commedia dell’arte surtout facilitèrent sa tâche et aidèrent à son génie.

32. (1863) Molière et la comédie italienne « Textes et documents » pp. 353-376

« L’éternité, cette incessante ouvrière, réserve ses trésors pour les théâtres du ciel. […] Il Teatro senza commedie (le Théâtre sans comédie), par Cintio, juillet 1668. […] Il y a une grossière rédaction de cette pièce en vers français dans le Supplément du Théâtre italien, tome II, Bruxelles, 1697. […] C’est là ce qui constitue le répertoire authentique du Théâtre italien en France, jusqu’à la fin du dix-septième siècle. […] Il suffit de rappeler les aventures qu’il courut après la clôture du Théâtre italien.

33. (1682) Préface à l’édition des œuvres de Molière de 1682

Toute son étude et son application ne furent que pour le Théâtre. […] Ses compagnons qu’il avait laissés à Rouen en partirent aussitôt, et le 24 Octobre 1658 cette Troupe commença de paraître devant leurs Majestés et toute la Cour, sur un Théâtre que le Roi avait fait dresser dans la Salle des Gardes du vieux Louvre. […] Après qu’elle fut à sa Majesté, Monsieur de Molière continua de donner plusieurs Pièces de Théâtre, tant pour les plaisirs du Roi que pour les divertissements du public, et s’acquit par là cette haute réputation qui doit éterniser sa mémoire. […] Jamais homme n’a si bien entré que lui dans ce qui fait le jeu naïf du Théâtre. […] Ceux du Marais y avaient été incorporés en 1673 suivant les intentions de sa Majesté, et par Ordonnance de Monsieur de la Reynie Lieutenant Général de la Police, donnée le 25 Juin de la même année, ce Théâtre fut supprimé pour toujours.

34. (1881) La philosophie de Molière (Revue des deux mondes) pp. 323-362

Mais depuis longtemps le théâtre s’était séparé du sanctuaire et s’était sécularisé. […] Mais le théâtre était une tribune bien autrement imposante : c’était une concurrence directe à la chaire chrétienne. […] Une telle pièce, presque improvisée, imposée à Molière par la nécessité de la concurrence, nous montre ce qu’eût pu être notre théâtre si, au lieu d’une imitation systématique des formes du théâtre antique, il se fût développé spontanément du sein de notre théâtre populaire. […] L’un et l’autre de ces deux types eût-il été supportable au théâtre ? […] Dans Molière, au contraire, le théâtre est le but et non le moyen.

35. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Celui de la Comédie-Française le représente dans un rôle de théâtre, et un rôle tragique : César, de la Mort de Pompée. […] Pour sa morale et sa conception de la vie, c’est encore son théâtre qui peut nous en donner la clé. […] Avant de répondre à cette question, essayons de suivre à travers son théâtre la gradation de ses sentimens sur le médecin et les médecins. […] Au théâtre surtout il ne juge que sur des résultats. […] D’abord, on travaillait chez Molière comme on ne travaille plus dans aucun théâtre.

36. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Des Actes. » pp. 274-288

Il n’a pas introduit sur notre théâtre les petites pieces ; il n’en est que le restaurateur. […] & j’ai encore entendu répondre fort savamment, d’après le célebre Donnat, que c’est lorsque le théâtre reste sans acteurs. […] Marche un peu en Roi de théâtre. […] Turcaret & Crispin Rival resteront toujours au théâtre, à moins que la barbarie ne s’y introduise tout-à-fait. […] Son ouvrage le plus connu est la Pratique du Théâtre.

37. (1819) Notices des œuvres de Molière (I) : L’Étourdi ; Le Dépit amoureux pp. 171-334

Emprunté au théâtre italien, qui lui-même puisait en partie ses sujets dans le théâtre antique, L’Étourdi se sent de cette double origine. […] Elle fut ensuite représentée à Paris, sur le théâtre du Petit-Bourbon, les uns disent au commencement, les autres à la fin de décembre 1658 ; et Molière, selon toute apparence, y remplit le rôle de Mascarille. […] De même que L’Étourdi, Le Dépit amoureux est un emprunt fait au théâtre italien. […] Pour que deux amants intéressent au théâtre, il faut qu’ils se brouillent, se querellent et se réconcilient. […] Depuis l’établissement régulier de la scène française, il s’était écoulé un grand nombre d’années, pendant lesquelles notre Muse comique s’était vouée exclusivement à l’imitation de deux théâtres étrangers.

38. (1873) Le théâtre-femme : causerie à propos de L’École des femmes (Théâtre de la Gaîté, 26 janvier 1873) pp. 1-38

Le théâtre est l’art de contenter la dame. […] Au théâtre, cette pente est dangereuse parce que la vérité du professeur n’est presque jamais la vérité de tout le monde. […] Notre chanson est sérieuse, notre théâtre n’est qu’un jeu; un jeu splendide souvent, sublime parfois, mais un jeu. […] ce n’est pas la place qui manque; dans tous ces théâtres en chambre qui font foule à Paris, il y aurait où mettre des montagnes de morale. […] J’appartiens à une opinion qui laisse volontiers la leçon à l’école, le sermon à la chaire, le plaisir au théâtre.

39. (1871) Molière

Rien de plus funèbre et de plus jeune à la fois, que ce théâtre ouvert sur un tombeau. […] La première appartiendrait au tréteau, et la seconde au théâtre. […] Il était devenu vieux avant l’heure ; il succombait sous sa triple tâche de comédien, de poète et de directeur de théâtre. […] On l’emporta du théâtre. […] Ouvreurs du théâtre et amphithéâtre     3 liv.

40. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

Jamais rien n’a fait plus rire au théâtre que ce testament. […] Le public veut au théâtre qu’on lui parle tout haut, et qu’on ne soit rien à demi. […] Cependant elle est restée au théâtre. […] Tel est au théâtre l’inconvénient d’un travers d’esprit, qui est nécessairement momentané. […] En général, il fut aussi malheureux au théâtre que Regnard y fut bien traité.

41. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

Ses Pièces représentées sur tant de théâtres, traduites en tant de langues, le feront admirer autant de siècles que la Scène durera. […] lui dit-t-il, un petit Comédien aura l’audace de mettre impunément sur le Théâtre un homme de ma sorte ? […] Qui, depuis sa mort, a soutenu plus sûrement le Théâtre comique, que Monsieur Baron ? […] On représenta au Roi qu’il était de conséquence que le ridicule de l’Hypocrisie ne parût point sur le Théâtre. […] Mais n’eût-ce point été faire plutôt l’histoire du théâtre de Molière, que composer sa vie ?

42. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

On pense bien, toutefois, qu’à ce moment où il entrait dans la carrière du théâtre, Molière avait prêté une vive attention aux Italiens, ses trop heureux concurrents. […] Ce nom, inventé sans doute pour la scène française, ne resta pas au théâtre, et le souvenir s’en effaça en même temps que disparut l’acteur qui l’avait porté. […] Car, quoiqu’il semble que votre juridiction ne s’étende pas plus loin que la comédie et que les théâtres, je ne pense pas que les savants s’en puissent affranchir, puisque leur profession, aussi bien que toutes les autres que nous voyons, n’est qu’une comédie, et que toute retendue du monde n’est qu’un vaste théâtre où chacun joue son différent rôle. […] Et, au dénouement de la Fronde, la veille du jour (21 octobre 1652) où le jeune roi va rentrer dans sa capitale, la duchesse d’Orléans, si l’on en croit Retz, a recours aux mêmes souvenirs du théâtre italien pour caractériser la ridicule attitude du duc d’Orléans. […] Nous reproduisons la planche 11 de l’Histoire du Théâtre italien représentant Scaramouche-Fiurelli.

43. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

Les auteurs de l’Histoire du théâtre français, Voltaire, Bret, Cailhava, et tous ceux qui ont écrit depuis sur Molière, ont répété les mêmes faits. […] On a tenté de mettre au théâtre l’avare fastueux : c’était presque avoir oublié la pièce de Molière et le rôle d’Harpagon. […] Molière est allé prendre dans le monde, et qu’il a placés tout vivants sur le théâtre, où ils ont, pour ainsi dire, fait souche. […] Prenons toujours nos exemples dans le théâtre de Molière, et choisissons les pièces mêmes que Rousseau a condamnées comme contraires aux bonnes mœurs. […] Elle fut remise, au théâtre de la rue de Guénégaud, le 15 octobre 1688, et elle eut neuf représentations.

44. (1686) MDXX. M. de Molière (Jugements des savants) « M. DXX. M. DE MOLIÈRE » pp. 110-125

Rapin1 n’ont que des valets pour les plaisants de leur théâtre ; et les plaisants du théâtre de Molière sont les marquis et les gens de qualité : les autres n’ont joué dans la comédie que la vie bourgeoise et commune ; et Molière a joué tout Paris et la Cour. […] Ainsi il ne me reste plus qu’à dire un mot de sa manière d’écrire, et de représenter ses pièces de théâtre. […] Nous avons vu la plus célèbre des pièces de Molière ; mais ceux qui souhaiteront voir la plus scandaleuse, ou du moins la plus hardie, pourront jeter les yeux sur le Tartuffe, où il a prétendu comprendre dans la juridiction de son théâtre le droit qu’ont les ministres de l’Église de reprendre les hypocrites, et de déclamer contre la fausse dévotion. […] Si Tertullien a eu raison de soutenir que le théâtre est la seigneurie ou le royaume du diable, je ne vois pas ce qui nous peut obliger pour chercher le remède à notre hypocrisie et à nos fausses dévotions d’aller consulter Beelzebut, tandis que nous aurons des prophètes en Israël. Au reste, quelque capable que fût Molière, on prétend qu’il ne savait pas même son théâtre tout entier, et qu’il n’y a que l’amour du peuple qui ait pu le faire absoudre d’une infinité de fautes.

45. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

Elle fut représentée pour la première fois à Paris, sur le théâtre du Petit-Bourbon, le 18 novembre 1659. […] C’était le premier ouvrage nouveau que Molière donnait à ce théâtre, depuis trois mois que sa troupe en avait pris possession. […] Bientôt il cessa de donner la pièce et la condamna dès lors à ne plus reparaître sur le théâtre. […] Une des femmes de la pièce de Térence, qui devrait faire le personnage le plus intéressant, ne paraît sur le théâtre que pour accoucher. […] Ce dernier est seul resté au théâtre.

46. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Scherer, un style de théâtre. […] Larroumet a pour moi ce grand mérite de juger du théâtre en homme de théâtre plus qu’en professeur. […] il n’y a que cela au théâtre. […] Mais quel homme de théâtre que ce Molière ! […] qui eût laissé froid un public de théâtre.

47. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Pieces intriguées par une ressemblance. » pp. 176-191

pourquoi ne les admettrions-nous pas sur le théâtre ? […] On abandonne le théâtre pour aller réunir les deux freres, & marier l’un à Camille, l’autre à Rosaura. […] De telles comédies sont fort bonnes sur un théâtre où tout est sacrifié au personnage burlesque, qui seul attire le monde, où les lazzis & les tours de passe-passe sont comptés pour autant de beautés : mais sur un théâtre où les bons Auteurs ne cherchent pas à faire briller un personnage aux dépens des autres, où il faut des choses & non des mines, des situations bien marquées & non des grimaces ; sur un tel théâtre, dis-je, toute comédie, dans laquelle un seul acteur jouera, sans nécessité, deux rôles, sera jugée très mauvaise, à moins qu’on ne lui fasse la grace de la regarder comme une farce, ou bien comme une comédie épisodique. […] Le meilleur moyen pour tirer parti d’une ressemblance sur le théâtre, est de faire comme Plaute dans son Soldat fanfaron. […] C’est encore au lecteur, & non à moi, à juger si les applaudissements qu’on a daigné donner à cet ouvrage sur les théâtres de la Cour & de la Ville, sont un peu mérités.

48. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Fermeture du théâtre. […] Elle se retire du théâtre. […] Elle prit le nom très exigeant de « l’Illustre Théâtre ». […] Ils ne se voyaient plus qu’au théâtre. […] Ce mari trompé était un des habitués de son théâtre.

49. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Quand une pièce de théâtre a produit son effet, c’est la meilleure preuve qu’elle a été bien faite. […] Le voilà sur l’Illustre Théâtre, aux fossés de la porte de Nesle. […] Molière, mordu par l’amour du théâtre, avait, dit-on, trouvé un encouragement chez son grand-père, qui l’adorait et qui, en vrai Parisien, adorait aussi le théâtre. […] Ensuite, si je quittais mon théâtre, que deviendraient ces pauvres gens que j’ai amenés de si loin ?  […] Grésinde, nom emprunté à un roman, fut son nom de théâtre.

50. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

L’intrigue de l’École des Femmes est la plus singulière dont le théâtre ait souvenir. […] La cour, à cette époque, était un théâtre d’intrigues sanglantes. […] Alexandre avait peu réussi au théâtre du Palais royal. […] Sur ces entrefaites, le roi déclara qu’il voulait qu’il n’y eût plus à Paris que deux troupes de comédiens français, l’une au théâtre de l’Hôtel de Bourgogne, et l’autre au théâtre de la rue Mazarine. […] Le président, inquiet, alla au théâtre.

51. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

Oratio l’accueille à coups de poing et le jette hors du théâtre. […] Pantalon, qui a été témoin de ce coup de théâtre, blâme l’effronterie de Flaminia. […] Pantalon se dit que c’est là justement l’occasion qu’il lui fallait pour aller au théâtre. […] Les deux valets Pedrolino et Arlequin restent seuls sur le théâtre. […] Francesco Andreini quitta le théâtre.

52. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Telle est la loi de son théâtre : est-il un code plus beau ? […] Plaute et Térence, le théâtre espagnol et le théâtre italien avaient défrayé son génie naissant. […] IL y a au théâtre un axiome tout à fait contraire à la morale privée. […] Les deux époux ne se voyaient plus guères qu’au théâtre. […] Laissez-nous donc rire du malheur des Georges Dandin du théâtre et du monde.

53. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

Sa profession et le préjugé qui pesait sur elle restreignaient son choix ; il ne pouvait guère prendre sa femme qu’au théâtre ou dans une famille qui tint au théâtre. […] D’abord, Armande était une Béjart, c’est-à-dire qu’elle avait dans le sang la passion et l’instinct du théâtre. […] Célimène est, par excellence, la grande coquette, et il semble bien qu’à la ville Armande tenait le rôle comme au théâtre. […] Tout ce que l’on est en droit de supposer, c’est que le livre part de la main d’un homme ou d’une femme de théâtre. […] Rompue à la pratique du théâtre, elle combine certaines parties de son récit comme autant de petites pièces.

54. (1759) Moliere (Grand Dictionnaire historique, éd. 1759) [graphies originales] « article » pp. 604-605

Ils jouoient dans le faux-bourg saint Germain, & au quartier saint Paul, & on appella leur société l’illustre théâtre. […] Il lui en couta la vie ; car s’étant mis au lit en sortant du théâtre, sa toux redoubla, il se rompit une veine, & mourut le même jour dans sa 53 année. […] Voyez le jugement que l’auteur des reflexions sur la poëtique a fait de Moliere « Personne, dit-il, n’a porté le ridicule de la comédie plus haut parmi nous que Moliere ; car les autres poëtes comiques n’ont que les valets pour plaisans de leur théâtre ; & les plaisans du théâtre de Moliere, sont des marquis & des gens de qualité. […] Son Misanthrope, est à mon sens, le caractere le plus achevé & le plus singulier qui ait jamais paru sur le théâtre. […] MOLIERE, autre poëte, qui vivoit en 1620, & qui a composé diverses piéces de théâtre, la Polixène, &c. des épîtres, &c.

55. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Le parterre, habitué à toutes les vieillesses du théâtre, demande quel est l’âge de cette belle enfant ? […] Convenez surtout que ce petit rôle d’Agnès est peut-être le rôle le plus égrillard du théâtre. […] Aujourd’hui, prenant ses ébats sur les gazons fleuris, le jour d’après marchant à grand peine sur le théâtre, et déchirant ses petits pieds aux clous d’un tapis poudreux ! […] Sentence proverbiale que tous les directeurs de théâtre devraient faire inscrire sur la porte de leur cabinet, en lettres de fer. […] Je voudrais bien savoir si la grande règle de toutes les règles n’est pas de plaire, et si une pièce de théâtre qui a attrapé son but, n’a pas suivi un bon chemin ?

56. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

La vie et l’action, voilà tout le théâtre ! […] De vivre familièrement avec les femmes de théâtre que je savais faciles ? […] Le théâtre, comme disait la vieille Cottitis, est favorable surtout aux femmes. […] Versailles s’est attristé tout aussi bien que le théâtre. […] C’était alors le beau temps du théâtre.

57. (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132

Pourquoi, des trois grands poètes dramatiques du xviie  siècle, Molière a-t-il le moins perdu au théâtre ? […] heureux le spectateur qui se dilate au théâtre ! […] Les mœurs, dans cette partie du théâtre de Molière, sont plus vraies que dans le Menteur. […] Et l’intrigue, ce fil léger qui nous fait souvenir que la scène a d’abord été un théâtre de marionnettes ? […] Le théâtre veut de l’action ; et dans le Misanthrope, quoiqu’il ne se dise rien de trop, on n’agit qu’en parlant.

58. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « PRÉFACE. Du Genre & du Plan de cet Ouvrage. » pp. 1-24

Elles peuvent premiérement servir aux amateurs de la vraie comédie, parceque de l’esprit & le plus grand usage du théâtre ne suffisent pas pour juger des beautés ou des défauts d’une comédie. […] Nous examinerons la maniere dont les bons & les mauvais Auteurs les ont traités ; & nous citerons toujours des exemples tirés des Théâtres de tous les âges, & de toutes les nations. […] Le tout sera terminé par l’exposition des causes de la décadence du théâtre, & des moyens de le faire refleurir. […] De cette façon mon ouvrage, s’il est bien fait, joindra le mérite de la variété à celui de donner une idée des théâtres de toutes les nations, de tous les âges, & par conséquent une esquisse de leurs mœurs. […] Voyez l’inimitable Préville sur le théâtre : tandis que les acteurs dont il est entouré sont occupés d’un mot ou d’une pointe qui doit les faire applaudir, d’une phrase ou d’une scene tout au plus, il est tout entier à la piece en général.

59. (1886) Revue dramatique : Les Fâcheux, Psyché (Revue des deux mondes) pp. 457-466

Il l’est, à présent, souverain dieu du théâtre, des lettres françaises, de la psychologie, de la morale. […] dans ces conditions, les Fâcheux, il faut l’avouer, n’ont qu’un charme languissant ; les restes de ce divertissement de société, conservés sur un théâtre, nous divertissent mal. […] C’est qu’en somme ce n’est point ici une pièce de théâtre, ou du moins ce n’est pas une pièce qu’il soit bon de représenter sur un théâtre ; et dans ces conditions. […] L’Amour partira-t-il « du bord du théâtre, et, après avoir fait un tour en volant, se perdra-t-il » dans les frises ? […] Corneille, Racine et Molière sont heureux en ce temps-ci, du moins ailleurs qu’au théâtre !

60. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [72, p. 106-108] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 274 On jouait sur le théâtre de Molière une pièce intitulée Dom Quichotte 255. […] Molière faisait Sancho ; et comme il devait paraître sur le théâtre monté sur un âne, il se mit dans la coulisse pour être prêt à entrer dans le moment que la scène le demanderait. […] Cette Laforest était sa servante ; elle était dans la coulisse opposée, d’où elle ne pouvait passer à travers le théâtre pour arrêter l’âne ; et elle riait de tout son cœur de voir son maître renversé sur le derrière de cet animal, tant il mettait de force à tirer son licou pour le retenir. Enfin destitué de tout secours, et désespérant de pouvoir vaincre l’opiniâtreté de son âne, il prit le parti de se retenir aux ailes du théâtre, et de laisser glisser l’animal entre ses jambes, pour aller faire telle scène qu’il jugerait à-propos.

61. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VII. Le théâtre français contemporain des Gelosi » pp. 119-127

Le théâtre français contemporain des Gelosi On a vu quelle vive et fringante allure avait prise la comédie sur le théâtre des Gelosi. Le théâtre français contemporain était bien éloigné d’égaler sous ce rapport les Italiens. […] C’étaient presque toutes tragédies, tragi-comédies ou pastorales ; la comédie, malgré les traductions ou les imitations littéraires des Larivey et des Turnèbe, avait peu de place tant au théâtre de l’Hôtel de Bourgogne qu’au théâtre de l’Hôtel d’Argent qui s’ouvrit vers 1600 rue de la Poterie au Marais. […] La Farce qu’il nous raconte n’aurait, comme une infinité d’autres, laissé aucune trace sans doute dans l’histoire de notre théâtre, si elle n’avait touché à la politique.

62. (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352

. — Moralité du théâtre de Molière. — Appréciation de ses principales comédies. — La Fontaine. — Son caractère. — Ce qu’il a fait de la fable. — Ses rapports avec Molière. […] Chose remarquable, le théâtre comique fut presque libre dans un temps où on ne parlait pas de liberté, et le théâtre tragique n’eut aucune entrave. […] C’est dans ces termes et sur ce terrain que nous abordons sans crainte la critique morale du théâtre de Molière. […] Mais ni l’amitié d’un prince ni l’ambition ne purent le détacher du théâtre. […] « Fais-je mal d’aller au théâtre ? 

63. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. » pp. 218-250

Elle s’accroche au manteau de l’imposteur, qui l’entraîne sur le théâtre. […] Il quitte le théâtre avec elle. […] Le théâtre représente une place. […] Le théâtre représente la salle à manger. […] (Le théâtre représente l’appartement de Don Alphonse.)

64. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Des Comédies-Ballets. » pp. 37-44

« Rarement les ouvrages faits pour des fêtes réussissent-ils au théâtre de Paris. […] « L’Auteur, qui par de solides raisons & par sa propre expérience avoit appris à distinguer ce qui convenoit aux différents théâtres pour lesquels il travailloit, ne crut pas devoir hasarder cette comédie sur le théâtre de Paris ; il ne la fit pas même imprimer dans sa nouveauté, quoiqu’elle ne soit pas sans beauté pour ceux qui savent se transporter aux lieux, aux temps & aux circonstances dont ces sortes de divertissements tirent leur grand prix ». […] Je n’ai jamais vu sur le théâtre rien de tout cela, & je ne le regrette point. […] On a supprimé au théâtre les Procureurs & les Sergents : on devoit supprimer aussi les Avocats. […] Pour toute ambition, pour vertu singuliere, Il excelle à conduire un char dans la carriere, A disputer des prix indignes de ses mains, A se donner lui-même en spectacle aux humains, A venir prodiguer sa voix sur un théâtre, A réciter des chants qu’il veut qu’on idolâtre ; Tandis que des soldats, de moments en moments, Vont arracher pour lui des applaudissements, &c.

65. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VIII. Les Fedeli » pp. 129-144

Ce fils, Giovanni-Battista Andreini était marié depuis 1601 à Virginia Ramponi, actrice qui portait au théâtre le nom de Florinda et qui avait fait partie de la troupe des Gelosi, pendant leur dernier séjour en France. […] À la mort de sa mère Isabelle, il annonça, comme son père Francesco, l’intention de renoncer au théâtre, mais il ne persista pas comme lui dans sa résolution. […] Les Fedeli se rendirent à son invitation ; ils vinrent à Paris et y demeurèrent jusqu’en 1618, jouant soit à la cour, soit, d’accord avec les comédiens français, sur le théâtre de l’Hôtel de Bourgogne. […] Andreini s’écriait en terminant son Théâtre céleste : « Scène trompeuse, je pars ! […] La comédie de l’art fut en décadence sur le théâtre des Fedeli.

66. (1663) Nouvelles nouvelles pp. 210-243

Et certes il aurait grand tort de le faire, puisqu’il fait profession ouverte de publier en plein Théâtre les vérités de tout le monde. […] Ce fameux auteur de L’École des maris, ayant eu dès sa jeunesse une inclination toute particulière pour le Théâtre, se jeta dans la Comédie, quoiqu’il se pût bien passer de cette occupation et qu’il eût assez de bien pour vivre honorablement dans le monde. […] Comme il avait de l’esprit et qu’il savait ce qu’il fallait faire pour réussir, il n’ouvrit son Théâtre qu’après avoir fait plusieurs visites et brigué quantité d’approbateurs. […] Il fit donc la Comédie des Fâcheux, dont le sujet est autant méchant que l’on puisse imaginer, et qui ne doit pas être appelée une pièce de théâtre. […] Ce n’est pas que je ne doive dire, pour lui rendre justice, qu’il ne témoigne pas sa jalousie hors du Théâtre : il a trop de prudence et ne voudrait pas s’exposer à la raillerie publique.

67. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

En dehors de ses travaux d’éditeur, théâtres du Moyen Âge et de la Renaissance, théâtre du grand siècle et théâtre moderne, Édouard Fournier a marqué sa prédilection pour les travaux historiques par des publications considérables, où l’archéologie, l’érudition pure et l’anecdote alternent ou se succèdent sans se nuire ni s’absorber. […] Quelles pièces et sur quel théâtre ? […] Il est gêné, mais il fait le grand seigneur, il donne des gages de roi de théâtre. […] Chaque distribution de prix avait là son théâtre, son spectacle, sa tragédie. […] Le théâtre et la philosophie en sont les plus puissants.

68. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. Des Monologues. » pp. 261-273

Ouvrez tous les théâtres, & vous en trouverez tant d’exemples, que je puis me dispenser d’en citer. […] Pasquin reste seul sur le théâtre, & s’amuse à s’enivrer. […] A mettre un intervalle entre le départ de la prude pour le bal, & l’arrivée de son mari, qui sans cela auroit trouvé sa femme sur le théâtre, auroit dérangé la partie du bal, & la piece sur-tout. […] Je le trouve dans le théâtre Anglois : il est dans le Timon ou le Misanthrope, piece en cinq actes, de Shakespeare. […] Le théâtre représente une forêt.

69. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

Voilà les grands raisonnements qui ferment son théâtre à mademoiselle Mars ! […] Elle vivait par le théâtre et pour le théâtre, et elle ne pouvait pas se consoler de n’être plus la fête de l’esprit, la fête des yeux et du cœur. […] Dans la rue on la saluait à son passage ; au Théâtre (elle assistait volontiers aux premières représentations !) […] Elle était née pour ainsi dire sur le théâtre, au beau moment du siècle passé, à Versailles, au beau milieu du plus grand monde. […] Elle débuta le 1er janvier 1793 dans un petit opéra du théâtre Montansier. 1793 !

70. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. » pp. 500-533

Cette piece fut représentée sur le théâtre du Palais Royal le 10 Février 1673. […]   Cette scene est excellente pour le Théâtre Italien, & celle de Moliere est excellente pour le Théâtre François, parceque l’Auteur en faisant imaginer & exécuter le stratagême amoureux par l’amant même, a banni la farce de la scene & l’a rendu plus attachante, plus intéressante. […] Moliere imitoit sur le théâtre jusqu’à l’habillement des personnages qu’il livroit à la risée publique. […] Suivons Scarron dans la carriere du théâtre. […] Pourquoi ne les a-t-il pas insérées dans ses pieces de théâtre ?

71. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. » pp. 180-200

Don Carlos & Diana, qui ferment la marche, restent sur le théâtre. […] On entend chanter derriere le théâtre. […] Diana entend chanter derriere le théâtre la beauté des Dames de sa Cour. […] de Marivaux, appellé par quelques personnes le Moliere du théâtre italien, a donné aussi une imitation de la Princesse d’Elide. […] Mais que diroient-ils s’ils entendoient les dévots espagnols faire retentir leur théâtre de ces expressions : Vive Dieu !

72. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

Le théâtre doit à M.  […] Denys, tyran de Syracuse, s’étant adressé à Platon, afin d’avoir une idée positive du gouvernement et du peuple d’Athènes, le philosophe, pour toute réponse, lui envoya le théâtre d’Aristophane. […] Son théâtre n’est-il pas le tableau le plus parfait des mœurs de son temps ? […] D’un autre côté, on disserte, on déclame, on prêche au théâtre. […] Les grands seigneurs, les magistrats sont parodiés en plein théâtre ; Figaro paraît, et ils permettent, ils souffrent qu’un valet réformateur ose leur donner des leçons !

73. (1846) Quelques pages à ajouter aux œuvres de Molière (Revue des deux mondes) pp. 172-181

II a échappé jusqu’ici aux lunettes des bibliographes et à la passion plus clairvoyante des amateurs du théâtre, Pont-de-Vesle, Befara et M. de Soleinne y compris. […] Toutefois elle avait été représentée auparavant avec un grand succès à Paris, sur le théâtre du Palais Royal, le 10 février 1673, et interrompue le 27 du même mois, après la quatrième représentation, dans laquelle Molière expirant ne put qu’à grand’ peine achever son rôle. […] Diverses éditions plus ou moins fautives se succédèrent tant à Paris qu’à l’étranger, jusqu’à la bonne et authentique publication du théâtre complet de Molière, faite en 1680 par La Grange et Vinot. […] Le canevas fut donc bientôt rempli, et même au-delà des besoins du théâtre. […] On peut s’étonner que la traduction de Castelli, qui n’est pas fort rare, et que possèdent beaucoup d’amateurs du théâtre, n’ait été ouverte ni parcourue par aucun d’eux.

74. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

Racine, encore jeune, en pleine gloire, abandonne le théâtre, qui est condamné par l’Église, et se repent des désordres de sa vie. […] Ce sera Voltaire, qui multipliera son action philosophique de toutes les manières, sous toutes les formes, qui la portera jusque sur la scène, mais aussi dont le théâtre ne vivra pas, dont le théâtre est mort. […] C’était pour Molière la possession d’une salle de théâtre et la faculté de faire jouer ses pièces. […] Si Molière n’avait pas été appuyé de ce côté, s’il n’avait pas eu son théâtre et ses acteurs, sait-on ce qui serait arrivé de lui ? […] Il écrivit aussi pour instruire, au moins dans la mesure où le théâtre peut remplir ce rôle et atteindre ce but.

75. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

Mais n’y a-t-il donc de personnalités au théâtre que celles qui enveloppent tout un personnage et durent toute une pièce ? […] Le travers que Molière a mis sur le théâtre, est heureusement borné à un petit nombre de personnes ; mais il n’est rien moins que passager. […] Martine, il en faut convenir, est une servante comme on n’en voit plus qu’au théâtre. […] Les annales du théâtre nous apprennent que Dancourt y fit paraître une Belle-Mère, qui était sans doute une marâtre. […] De tout temps et jusqu’à ce jour même, les procureurs ont été muletés par la justice du théâtre.

76. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

. — Tentatives de Diderot pour donner une nouvelle forme au théâtre français. — Drame sentimental. — Beaumarchais. — Mélodrame. — État de l’art de la déclamation en France. […] On devrait d’autant plus le rejeter que chez les anciens eux-mêmes, il n’était déjà qu’un inconvénient résultant.de la construction de leurs théâtres. […] La seule de ces pièces qui soit restée au théâtre, est Le Menteur, imité de Lope de Vega, et qui, à mon avis, ne prouve aucun talent comique. […] Les théâtres de Paris sont astreints à des genres fixes, et la poétique a en cela un point de contact avec la police. Il en résulte que les essais d’idées nouvelles, ou de mélanges inusités des anciens éléments, sont abandonnés aux théâtres inférieurs.

77. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [74, p. 108-114] »

[74, p. 108-114] 1705, Grimarest, p. 126-130 Un jeune homme de vingt-deux ans, d’une belle figure et bien fait, vint un jour trouver Molière ; après les compliments ordinaires, il lui découvrit qu’étant né avec toutes les dispositions nécessaires pour le théâtre, il n’avait point d’autre passion plus forte que de s’y attacher ; qu’il venait le prier de lui en procurer les moyens, et lui faire connaître que ce qu’il avançait était véritable. […] D’ailleurs c’est enfoncer le poignard dans le cœur de vos parents, que de monter sur le théâtre ; vous en avez les raisons : je me suis toujours reproché d’avoir donné ce déplaisir à ma famille ; et, je vous avoue que si c’était à recommencer, je ne choisirais jamais cette profession. […] ― Je ne serai pas fâché de goûter celui qui peut m’être permis, répondit le fils de l’avocat. ― Eh bien donc, répliqua Chapelle*, mettez-vous dans la tête que malgré tout ce que Molière vous a dit, vous en aurez plus en six moins de théâtre qu’en six années de barreau. […] (I)262 (I) Voltaire adressa un pareil discours au fameux Lekain, lorsque ce dernier lui fit part du dessein qu’il avait de monter sur le théâtre.

78. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Il sait que dans le théâtre d’Aristophane les personnages ne marchent pas habituellement à quatre pattes. Or, c’est d’après le théâtre d’Aristophane qu’il a défini le comique, et d’a priori point d’affaire. […] Il ne devait pas dire : Je préfère Aristophane à tous les poètes comiques, parce que la comédie à tel ou tel caractère que je trouve seulement dans son théâtre. […] Le théâtre de Shakespeare en est la preuve. […] la connaissance a posteriori du théâtre tragique, qui, en faisant à chacune d’elles sa part, ruinera leurs prétentions à l’universalité.

79. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

On l’emporta chez lui à quelques pas du théâtre. […] Le public n’aime le théâtre qu’à la condition de n’y point trouver de vertu. […] Que peut le théâtre contre le voluptueux ? […] Que je les rende dangereuses en les faisant monter sur le théâtre ? […] On répondra que ce sont là les conseils de la chaire et non ceux du théâtre.

80. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Comme, en attaquant le théâtre, Bossuet s’exalte ! […] vous aviez de vrais yeux au théâtre ? […] Désormais, son théâtre errant ne lui suffit plus. […] Il était le maître de son théâtre. […] Et comme elle fut heureuse de voir, de loin, les bourrasques et les tempêtes du théâtre !

81. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Des différents Genres en général. » pp. 1-8

Cependant, s’ils s’étoient avisés de mettre le titre de Comédie à la tête de leurs ouvrages, de les distribuer en scenes, & de les exposer sur le théâtre, le crédit des Auteurs & l’amour de la nouveauté auroient pu les y soutenir quelque temps ; mais ils en seroient bientôt tombés pour être ensevelis dans l’oubli ; ou pour ne devoir leur célébrité qu’à leur ridicule. […] Eh bien, pour vous détromper, lisez notre Théâtre ancien : vous y trouverez des églogues, des satyres, des portraits à la suite l’un de l’autre, sans aucune liaison, & des romans mis en action. […] parcourez notre Théâtre moderne, vous ne verrez que trop Fontenelle, Boileau, la Bruyere & Prévost sur la scene. […] Dufresny a été prophete ; mais il lui étoit aisé de prédire à Thalie une infortune que la fatalité & l’amour du changement lui ont fait éprouver sur tous les théâtres. […] On soutient encore que le genre avoué par Thalie est resserré dans un cercle fort étroit, & qu’il faut en sortir crainte d’amener la monotonie sur nos théâtres : c’est une autre erreur qu’il est bien aisé de combattre.

82. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Des Pieces à spectacle. » pp. 30-36

Les Espagnols, non moins partisans du merveilleux qu’entichés de leur noblesse, ont mis sur leur théâtre beaucoup de choses surnaturelles ; ce qui leur a été fort facile, graces aux diables, aux sorciers, même aux Saints & aux Anges qu’ils ont à commandement, & qui, d’un coup de baguette ou d’un signe, font des miracles dans tous les genres. On voit ressusciter plus de morts sur les théâtres d’Espagne, qu’on ne voit mourir de pieces sur les nôtres. […] Le théâtre représente une mer agitée, au bord de laquelle on voit des rochers. […] Il change le théâtre, & Mario se trouve assis sur un trône magnifique ; il épouse Flaminia, pardonne à son ennemi, & promet de grandes récompenses à son cher Arlequin, qui, selon moi, est un grand sot de ne pas faire sa fortune lui-même, puisqu’il est si puissant. […] Mais je me pique de connoître assez bien leur théâtre pour prouver ce que j’avance, s’il étoit nécessaire.

83. (1900) Molière pp. -283

Pour se rapprocher d’elle, Molière n’hésite pas ; il se fait comédien, et, après que la passion l’a jeté au théâtre, la vocation l’y retient. […] Je dois observer ici que ce rôle d’Arnolphe est presque toujours joué faux sur notre théâtre : on le représente en barbon. […] Ce n’est pas une pièce de théâtre, pas plus que le Faust. […] Il faudra le conclure de l’histoire de notre théâtre : c’est l’égalité qui civilise et l’égalité encore qui moralise. […] C’est-à-dire les jeunes femmes et les jeunes filles de son théâtre.

84. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Des Pieces intriguées par un Valet. » pp. 125-134

Il faut être vrai : tout ce que l’Auteur dit dans sa sortie contre les pieces intriguées par des valets, n’est pas bien vu ; mais le commencement décele la connoissance la plus étendue du théâtre de l’antiquité, & les réflexions les plus profondes sur l’art comique. […] Après avoir admiré la science profonde qu’il a du théâtre, après lui avoir rendu justice sur la bonté du conseil qu’il nous a donné, nous pouvons nous permettre de lui dire que les autres ne sont pas vus avec la même justesse. […] Merlin l’enchanteur a été fameux sur le théâtre de la Foire & sur celui des Italiens ; mais Merlin, intriguant & valet, n’a commencé à figurer que dans le Retour imprévu 30, les trois Freres rivaux 31, &c. […] Pour moi j’ignore comment on peut allier la décence avec le métier de Mercure, & je soutiens qu’il seroit encore plus indécent à nos yeux si nous le faisions exercer sur notre théâtre par des personnages distingués. […] Je conclus de tout cela qu’il faut laisser à notre théâtre un personnage qui peut être amusant, & aux laquais, aux femmes de chambre un métier qui peut leur être avantageux.

85. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Du Caractere des Professions. » pp. 284-302

Si nous nous avisons de mettre sur le théâtre les professions recommandables, ou par la richesse, ou par la noblesse, ou par leur crédit, croit-on, de bonne foi, qu’on nous laissera le droit de dire des vérités frappantes, les seules qui doivent être admises au théâtre ? […] non sans doute : & je demande s’il faut peindre sur le théâtre l’intérieur ou les superficies. […] Je suppose qu’un Auteur ait envie de mettre sur le théâtre les Procureurs de nos jours. […] Arlequin Grapignant, mis au théâtre le 12 Mai 1682, nous fait voir tout cela, en dépit des personnes obstinées à nous soutenir que tout change de face dans moins de cinquante ans. […] Diderot ne nous dit point positivement de mettre un Juge sur la scene : c’est un exemple qu’il propose, & non un conseil qu’il donne ; il connoît trop bien tous les théâtres pour ignorer que toutes les situations brillantes dans lesquelles on pourroit mettre son héros, sont épuisées.

86. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

Lorsque celle-ci vint s’installer en France, elle apporta par conséquent à notre théâtre les exemples dont il avait le plus grand besoin ; elle enseignait l’action à notre comédie qui penchait naturellement vers la conversation et la tirade, et qui finit toujours par tomber de ce côté-là. […] Née à Padoue en 1562, Isabelle brillait sur le théâtre depuis 1578, se faisait admirer par sa beauté, par ses rares talents, et, ajoutent tous les témoignages contemporains, par sa vertu. […] Elle faisait partie de l’Académie des Intenti de Pavie, dans laquelle elle figurait sous le nom de l’Accesa (l’Amoureuse), nom emprunté sans doute à ses rôles de théâtre. […] Donnant le premier exemple d’un accommodement qui par la suite devint presque habituel, les Français et les Italiens jouèrent alternativement sur le théâtre de la rue Mauconseil. […] Nous donnons ici le dessin de l’Arlequin Simone de Bologne, d’après l’auteur de l’Histoire du Théâtre italien.

87. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

La comédie des Chinois, de Dufresny et Regnard, jouée par les Italiens le 13 décembre 1692, contient plus d’un trait qui témoigne de la rivalité des deux théâtres, depuis que leur domaine était devenu à peu près le même. […] Les deux théâtres s’accordèrent d’autant moins, que la ressemblance fut plus grande entre eux. […] En réalité, le théâtre italien de l’Hôtel de Bourgogne est une scène française, une scène de genre, comme nous disons aujourd’hui. […] La satire dont use et abuse alors le théâtre italien est toute actuelle et souvent toute locale. […] Bornons-nous à constater comment le théâtre lui fut tout à coup interdit après un si long séjour.

88. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE X. Du Père, de la Famille, de l’Etat. » pp. 193-216

Mais de quel droit les pères parlent-ils raison aux enfants sur ce théâtre ? […] Sur ce théâtre, la raison, les bons conseils, l’esprit de conduite, la modération, l’indulgence, enfin toutes les vertus paternelles sont l’apanage des vieux garçons. […] Il n’y en a pourtant qu’une vraiment respectable sur ce théâtre, Elmire 696, et c’est une belle-mère ! […] À ce point de vue, le théâtre de Molière présente un perpétuel contre-sens ; il est impossible que des parents si dépourvus d’intelligence et d’élévation produisent toujours des enfants si admirables. […] Que diable voulez-vous qu’on prenne pour un caractère agréable de théâtre ?

89. (1848) De l’influence des mœurs sur la comédie pp. 1-221

Que de métamorphoses plaisantes et dignes du théâtre ne voit-on pas alors s’opérer ? […] Toléré encore à Paris, il ne peut plus se produire sur nos théâtres de province. […] Scribe a réussi au théâtre, peut-être autant, peut-être plus par les défauts que par les qualités de son talent. […] Comment donc expliquer cette opposition constante, ce contraste presque continuel entre le théâtre et la société? […] Vous courez au théâtre, non pour vous instruire et vous corriger, mais pour vous distraire et vous divertir.

90. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. » pp. 290-293

Le Sicilien ou l’Amour Peintre ne fut joué à Paris, sur le théâtre du Palais Royal, que le 10 Juin de la même année. […] Il suffit d’examiner les mœurs de cette comédie, pour voir que le sujet en est étranger, que Moliere l’a transporté sur son théâtre, sans se donner la peine de l’habiller à la françoise, & de changer la condition de ses esclaves, qui rendent son intrigue plus vraisemblable. Nous n’indiquerons pas précisément la piece d’où est imitée la ruse employée par Adraste pour s’introduire auprès d’Isidore ; il suffit d’ouvrir tous les théâtres du monde pour y trouver des amants déguisés en peintres, en musiciens, en précepteurs, en femmes-de-chambre, &c. […] Le voile de la piece italienne & celui de la françoise sont tous les deux les principaux ressorts des scenes qu’ils amenent, & nous paroissent également forcés, parceque nos yeux ne sont pas accoutumés aux grands voiles : ce qui prouve qu’un Auteur, en imitant, ne doit rien transporter sur son théâtre qui blesse les usages de sa nation.

91. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre II. La commedia dell’arte » pp. 10-30

Quant aux fourbes, les Napolitains en particulier n’en laissaient pas perdre la race, ils étaient bien capables d’enrichir la fertile lignée des valets intrigants et impudents du théâtre antique3. […] Voilà le jeu de théâtre qu’on appellelazzi. […] Les personnages extrêmement variés que la suite des temps introduisit sur le théâtre italien peuvent presque tous se rattacher à ces quatre types principaux. […] Pour le masque, il n’a rien d’extraordinaire : on portait la barbe dans ce temps-là, et d est un vieux, marchand dans son naturel. » Le Docteur est reproduit d’après la gravure nº 5 de l’Histoire du Théâtre italien de Riccoboni. […] Le Capitan, que nous reproduisons d’après la gravure nº 10 de l’Histoire du Théâtre italien, est le capitan espagnol qui fleurit dans la première partie du seizième siècle.

92. (1802) Études sur Molière pp. -355

Représentée le 15 février suivant, sur le théâtre du Palais-Royal, en trois actes, et sans intermèdes, elle prit le titre qu’elle porte à présent. […] Il n’est pas de nation qui n’ait sur son théâtre un Misanthrope peint à plus grands traits que le nôtre. […] Le Médecin malgré lui fut représenté sur le théâtre du Palais-Royal, le 9 août. […] La pièce française parut sur le théâtre du Palais-Royal, au commencement de janvier, et son succès ne fut pas contesté. […] Jusques à quand voudront-ils feindre d’ignorer que le droit d’ancienneté au théâtre, est l’éteignoir des talents ?

93. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVIII » pp. 198-205

. — Molière met au théâtre L’École des femmes. — Observations sur cette pièce.   En 1663, Molière mit au théâtre L’École des femmes. […] Je me bornerai à remarquer dans cet ouvrage quelques sorties contre les précieuses, des mots grossiers qui reproduisent vingt fois une idée grossière, une scène licencieuse depuis longtemps interdite au théâtre, Arnolphe (c’est le vieillard), après un entretien avec Agnès dont la simplicité l’enchante, adresse cette apostrophe aux précieuses : Héroïnes du temps, mesdames les savantes, Pousseuses de tendresse et de beaux sentiments, Je défie à la fois tous vos vers, vos romans, Vos lettres, billets doux, toute votre science, De valoir cette honnête et pudique ignorance. […] Une preuve qu’elle l’exerça justement, c’est que, pendant plus d’un siècle, la pièce fut éliminée du théâtre : et certainement ce ne fut pas faute d’esprit, de gaîté, de talent, car la scène de l’interrogatoire est, indécence à part, une des plus comiques du théâtre de Molière.

94. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

Les théâtres étrangers avaient communiqué au nôtre bien d’autres vices non moins révoltants. […] Ce mérite et la gaieté du rôle de Mascarille ont soutenu cette pièce au théâtre, malgré tous ses défauts. […] Un homme de la cour avait affecté de sortir du théâtre au second acte, en criant au scandale. […] Que diable voulez-vous qu’on prenne pour un caractère agréable de théâtre? […] Ainsi il y avait non seulement querelle d’auteur à auteur, mais de théâtre à théâtre.

95. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

Or en 1673, le divorce de l’église et du théâtre n’était nullement consommé. […] Le Théâtre comique de 1650 à 1658. […] Il a laissé, tant en tragédies ou tragi-comédies qu’en comédies, trente-sept pièces de théâtre. […] De plus hardis convinrent du l’ait, mais l’excusèrent aussitôt par les nécessités du théâtre. […] Le théâtre comique de 1650 à 1658 : Scarron, Th.

96. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. » pp. 274-278

Le Misanthrope fut représenté sur le théâtre du Palais Royal, le 4 Juin 1666. […] de Tralage qui parle) que Moliere, qui étoit de ses amis, l’ayant un jour rencontré dans le jardin du Palais Royal, après avoir parlé des nouvelles de théâtre & autres, le même sieur Angelo dit à Moliere qu’il avoit vu représenter en Italie, à Naples, une piece intitulée le Misanthrope, & que l’on devroit traiter ce sujet. […] Parfait auroient pu dire encore qu’il suffit d’avoir la moindre connoissance des théâtres de nos voisins & de leurs différents genres, pour voir que la piece françoise, traitée & conduite comme elle est, ne peut ressembler en rien à une comédie italienne. […] Je conviens que la chose pourroit absolument être ainsi ; mais les critiques qui vivoient alors n’auroient-ils pas fait passer jusqu’à nous le nom d’un Auteur ridiculisé en plein théâtre ?

97. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Il n’en est pas de même de la seconde scène ; Molière crut devoir en faire le sacrifice, ou peut-être l’exigea-t-on de lui ; la seule Elmire accompagnait sa belle-mère, et tous les autres personnages restaient sur le théâtre. […] N’est-il pas heureux qu’un homme de génie ait pris dans une nouvelle médiocre, et destinée à l’oubli, une des plus belles scènes du théâtre ? […] Quel théâtre pourrait être plus heureux pour l’intrigue et la fourberie ! […] Pour jouer les personnes, il faut les montrer telles qu’elles sont ; si l’on ne met sur le théâtre que ce que fait un honnête homme qui a des sentiments religieux, on ne représentera que de bonnes actions, et alors la religion ne sera pas compromise. […] L’implacable Bossuet a mis bien moins de réserve dans ses attaques contre Molière ; ce n’est pas seulement un de ses ouvrages qu’il accuse, c’est tout son théâtre qu’il proscrit.

98. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

. — Pourquoi Rome n’eut point de théâtre. — V. […] Rome n’eut point de théâtre. […] Le théâtre de Molière représente assez bien le second. […] Dans les autres théâtres, que sont les personnages les plus nobles, les rois, les princesses, les chefs d’armée ? […] Molière maintient, comme lui, son théâtre sur ce terrain élevé et solide, qui est celui de l’art classique.

99. (1706) Lettre critique sur le livre intitulé La vie de M. de Molière pp. 3-44

Et depuis Molière, nous avons eu celles de Mrs de Brueys, Boursault, Renard, etc., sans parler de Dancour qui a fait un Théâtre Comique complet. […] C’est connaître bien légèrement le Théâtre d’aujourd’hui, que de porter un jugement aussi faux que celui de l’Auteur ; mais aux dépens de son honneur, il a voulu faire plaisir à Baron. […] L’Auteur fait bien connaître par cette proposition, qu’il n’entend ni l’action de la Chaire, ni l’action du Théâtre : car je ne puis m’imaginer que cela soit sorti de la bouche de Chapelle, qui était un homme d’esprit et de goût. […] Un tel Ouvrage, dit-il, est au-dessus de ma portée ; et quand je l’aurais fait, c’eût été donner l’histoire du Théâtre de Molière, et non pas sa vie. […] La querelle de Baron avec ce Courtisan inconnu, à l’occasion d’une Pièce de Théâtre, me paraît impertinente.

100. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Des aparté. » pp. 446-462

Il arrive souvent, sur le théâtre, qu’un personnage dit des choses qui ne doivent pas être entendues des autres ; & l’on est convenu d’appeller ce qu’il dit un aparté. […] de la Menardiere, qui nous a donné des préceptes très judicieux dans sa Poétique, prétend que les aparté n’ont jamais été supportables que chez les Anciens, parceque leurs théâtres avoient trente toises de face, & que le comédien qui étoit sur un côté pouvoit fort bien parler sans être entendu de son camarade qui étoit à l’autre extrémité. […] Si les théâtres des Anciens avoient trente toises de face, le reste de la salle devoit être grand à proportion ; par conséquent le même inconvénient subsistoit toujours, & une bonne partie des spectateurs étoit plus éloignée de l’acteur qui parloit, que celui qui feignoit de ne pas entendre. […] Par exemple, dans le Dédit de Dufresny, Valere paroît sur un côté du théâtre, en se plaignant du caprice de ses tantes, qui ne veulent pas consentir à son mariage. […] ARGANTE, SCAPIN & SILVESTRE dans le fond du théâtre.

101. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. Du Genre gracieux. » pp. 91-102

Chez nos dévots aïeux le théâtre abhorré Fut long-temps dans la France un plaisir ignoré. […] Ils sentirent que les mysteres les plus sacrés, les plus saints, figuroient mal sur la scene : ils s’aviserent de travestir Virgile, firent chanter leurs protecteurs par de nouveaux Tityres, & s’en servirent pour célébrer sur le théâtre les événements heureux ou malheureux de leur siecle. […] Mais une églogue, quelque excellente qu’elle soit d’ailleurs, devient froide, fade, langoureuse, insipide, lorsqu’elle est transplantée sur le théâtre, & divisée, sur-tout, en plusieurs scenes, à plus forte raison en plusieurs actes. […] Nous voilà donc rapprochés de ce temps de fadeur, où Simon Beliard faisoit chanter les vers de Virgile sur le théâtre. […] On voit dans l’ancien théâtre plusieurs pieces sous ce titre.

102. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

À cela je réponds que, du jour même de la défense, le théâtre fut fermé, et qu’il ne se rouvrit que le du mois suivant, c’est-à-dire cinquante jours après. […] Le théâtre, tant tragique que comique, a une règle générale fondée sur la vérité des choses, c’est qu’on ne doit y faire figurer aucun personnage parfait. […] Le caractère tracé finement par le moraliste serait un personnage imperceptible et nul au théâtre. […] Il n’en fallait pas moins pour qu’il osât se produire sur un théâtre moderne. […] Combien de choses n’a-t-il pas fallu retrancher de la comédie de Plaute, qui n’eussent point réussi sur le théâtre français !

103. (1706) Addition à la Vie de Monsieur de Molière pp. 1-67

Ne lisons-nous pas, Les Œuvres de Mr Poisson, Le Théâtre de Mr Dancour, etc. […] Mais vous insultez Dancour, et plusieurs autres Auteurs, ajoute mon Censeur, d’avancer hardiment que depuis Molière, personne n’a mieux soutenu le Théâtre Comique que Baron. […] Et à suivre la règle de mon Auteur, si les Journaux ne lui imposent point pour juger d’un Ouvrage, le Public ne m’impose point aussi pour juger d’une Pièce de Théâtre. […] Ce qui fait bien connaître que le Théâtre Comique était alors négligé ; et que l’on était fatigué de mauvais ouvrages avant Molière, comme nous l’avons été après l’avoir perdu . […] Je souhaite en avoir assez dit pour qu’il puisse comprendre que les principes de l’Orateur, qui prononce en public, sont communs à la Chaire et au Théâtre ; et qu’ainsi Mr de Chapelle ne parlait point tout à fait comme un extravagant, lorsqu’il dit que le fils de l’Avocat, qui voulait se donner au Théâtre, ferait un vol au public, s’il ne se faisait Prédicateur, ou Comédien.

104. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Le théâtre de Regnard et celui de le Sage, ainsi que son plus fameux roman, n’excitent guère que cette gaieté fausse et triste, qui est aussi éloignée du vrai comique que l’ironie. […] Qu’est-ce que le théâtre d’Aristophane d’après les principes de la critique française ? […] Ce n’est pas non plus l’esprit tout politique d’un théâtre où les plus graves intérêts de la République étaient audacieusement discutés, comme du haut d’une tribune burlesque. […] Il est complètement absent de ces lourdes satires politiques où l’on a parfois prétendu rendre au peuple le théâtre d’Athènes. […] Le répertoire presque tout entier du théâtre moderne est prosaïque.

105. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Après une journée de plaisir, on s’assembla sur le théâtre. […] Voltaire, Du théâtre anglais. […] Voltaire, Du théâtre anglais. […] Fontenelle, Remarques sur le théâtre grec. […] Lettre sur les affaires du théâtre.

106. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

La question, comme on va le voir, ne touche pas seulement à l’honneur d’un membre de cette famille, elle se relie à l’histoire du théâtre au dix-septième siècle. […] Les bonnes relations cessèrent le jour où Lulli eut obtenu la permission d’établir un théâtre pour y jouer des opéras. […] Une communauté de griefs les unissait, lui dépossédé de son privilège, elle de son théâtre, et tous les deux par les intrigues du musicien italien. […] Brouchoud dans ses Origines du théâtre de Lyon. […] Ballande organisa, au théâtre Italien, un musée de Molière.

107. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. De la Gradation. » pp. 342-351

Il faut, à la vérité, qu’un comique ménage des jeux de théâtre aux comédiens ; mais il ne doit jamais le faire aux dépens de sa gloire. […] On joue tous les jours sur notre théâtre des pieces où la gradation des moyens n’est pas toujours bien observée. […] D’un autre côté Lisette assure à la jeune veuve que Valere est épris de ses charmes, & le lui prouve par un des traits le plus ingénieux qu’il y ait dans tous les théâtres. […] On me dira qu’il y a des scenes de pure conversation qui ne sont pas animées par des situations, pas même par des moyens propres à en faire naître : je sais que nous n’en manquons pas, sur-tout dans d’Ancourt ; mais de pareilles scenes n’ont pas contribué à illustrer notre théâtre, il ne devroit pas y en avoir. […] Parlons présentement d’une partie bien essentielle au théâtre, des unités.

108. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

Mais allons au théâtre, s’il vous plaît. […] Je le connais ; il a passé chez nous ; il menait l’Illustre Théâtre. […] — Et ce père l’a laissé jeter dans le théâtre ! — Il s’y est jeté de lui-même il y a quelque dix-sept ans ; et il est à décider si ce fut l’amour d’une comédienne qui lui fit suivre le théâtre, ou l’amour du théâtre qui lui fit suivre la comédienne. […] Cela ne le trouble point, et il porte bravement sa pièce, faisant tête tour à tour aux loges, aux galeries et au théâtre.

109. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. » pp. 201-217

Riccoboni dit que plusieurs lazzis de cette comédie sont pris dans le théâtre italien : comment a-t-il pu ignorer que le fond même du sujet est imité d’un canevas apporté en France par ses Confreres ? Riccoboni, Auteur & Acteur Italien, ne connoissoit donc pas tout le théâtre de sa nation ? […] La nouvelle Troupe Italienne23 ne l’a jamais risquée sur son théâtre. […] L’histoire du Comte de Gramont peut avoir rappellé à Moliere l’intrigue italienne, & lui avoir fait naître l’idée de la transporter sur son théâtre ; mais voilà tout. […] Le Théâtre de l’Hôtel de Bourgogne, qui leur étoit destiné, ne se trouvant pas en état, ils jouerent alternativement avec l’Opéra sur celui du Palais Royal.

110. (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33

Ce grand homme expira le 17 février 1673, en sortant du théâtre du Palais-Royal où il venait de représenter pour la quatrième fois le personnage du Malade Imaginaire. […] Nous y avons tous contribué, et la ville de Paris, et le Roi, et le peuple, et les académies, et les députés, et les membres du conseil municipal, et les hommes de goût, et enfin les artistes de tous les théâtres. […] Du théâtre bouffon la gaîté familière D’abord a défrayé la verve de Molière. […] Assurément une souscription destinée à élever la statue de Molière n’aurait pas moins de succès dans Paris ; les corps littéraires et les théâtres s’empresseraient de s’inscrire collectivement ; les auteurs et les acteurs apporteraient leurs offrandes individuelles. […] Regnier, digne interprète de Molière et sociétaire du théâtre Français.

111. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V.*. Destouches imitateur, comparé à Moliere, Plaute, Regnard, Shakespeare, &c. » pp. 185-218

Destouches a remplie au Théâtre François. […] Parfait trouvent assez passable à la lecture, mais point du tout propre au théâtre. […] (Le théâtre représente l’appartement de Mélisse.) […] (Le théâtre représente le Sénat d’Athenes.) […] (Le théâtre représente une forêt.)

112. (1812) Essai sur la comédie, suivi d’analyses du Misanthrope et du Tartuffe pp. 4-32

Laharpe dans son Cours de Littérature n’a consacré que cent pages à l’examen du théâtre le plus parfait que nous connaissions. […] A la suite, est la vie de Molière, et le jugement que je porte sur le génie de cet écrivain, qui a contribué si puissamment à la prééminence que le théâtre français a sur tous les autres. […] Qu’un homme porté à l’observation et qui ait bien étudié le théâtre, essaie maintenant de transporter sur la scène une comédie de caractère. […] Au théâtre comme à la tribune, la dernière impression est celle qui se conserve le plus longtemps. […] Toutes les fois qu’une invraisemblance est déguisée avec art, qu’elle produit des beautés du premier ordre, on doit la pardonner à l’auteur ; mais c’est à ces seules conditions : autrement le théâtre retomberait dans sa barbarie primitive.

113. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XV » pp. 175-187

Descartes ne fit point entrer de poésie dans sa méthode ; Corneille point de métaphysique dans son théâtre. […] Molière même, à qui Boileau reprochait d’avoir partagé son talent entre Térence et Tabarin, entre Scapin et le Misanthrope, Molière n’a rien laissé percer de Sganarelle ni de Scapin dans Le Tartuffe et Le Misanthrope, ni des beautés sérieuses de ces deux chefs-d’œuvre dans les badinages de son théâtre. […] On pourrait croire que l’unité de ton était, au moins pour notre théâtre, la conséquence nécessaire de cette loi de l’art qui établissait l’unité de lieu, de temps, d’action : Qu’en un lieu, qu’en un temps, un seul fait accompli Tienne, jusqu’à la fin, le théâtre rempli. […] Mais renfermer l’espace accordé à une pièce de théâtre en du temps, en un lieu, c’est imposer une sujétion qui se conçoit mieux dans la littérature d’une nation alignée et symétrisée par des habitudes de respect que dans celle d’un peuple moins ordonné et à qui il prendrait de fréquents accès d’anarchie.

114. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. De l’Entr’acte. » pp. 289-308

Quel tableau vigoureux, sur-tout dans un pays & sur un théâtre où le mot de décence n’étouffe point le talent, ne lui fait pas un crime de sa hardiesse, ne lui interdit pas l’usage de ses ailes, & ne le force pas à ramper à côté de l’esprit ! […] Heureusement, M. l’Abbé d’Aubignac a pris la peine de se combattre lui-même, en disant « que le spectateur aide lui-même au théâtre à le tromper ». […] Si cette nouveauté peut contribuer à la gloire de notre théâtre, il faut l’adopter, & prouver notre reconnoissance à l’Auteur en marchant sur ses traces. […] Des robes, un chapeau à l’Angloise très galant, loin de soutenir l’attention des spectateurs sur les malheurs d’Eugénie, & lui faire partager les pleurs qu’elle est censée répandre derriere le théâtre, peuvent faire croire au contraire que, pour se consoler, elle va faire sa toilette, & courir les assemblées ou les bals. […] Je puis me tromper ; mais je crois que de pareils entr’actes, s’ils sont adoptés, précipiteront la chûte de notre théâtre.

115. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIX. De l’action dans les Pieces à caractere. » pp. 448-468

Le Théâtre François donne aujourd’hui ma piece. […] Vois naître tour à tour de nos feux triomphants, Des pieces de théâtre & de rares enfants ! […] Si toutes les personnes qui ont devancé le héros sur la scene doivent nous entretenir de lui ; si, après l’avoir vu, tout ce qui l’entoure & ce qui se fait autour de lui doit nous le rappeller ; il est bien plus essentiel que le caractere, une fois sur le théâtre, ne dise & ne fasse que des choses propres à continuer de le peindre. […] (Le Comte entre en marchant à grands pas & la tête levée : ses six laquais se rangent au fond du théâtre, d’un air respectueux : Pasquin est un peu avancé.) […] La Fleche a volé le trésor de l’Avare : il traverse le théâtre avec sa proie, avertit son maître de sa bonne fortune, & tous deux prennent la fuite entendant les cris d’Harpagon.

116. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Les auteurs du théâtre italien, qui commencèrent à écrire pour M. Dominique, le confirmèrent dans son opinion, et nous voyons la forme qu’ils donnèrent au caractère d’Arlequin, qui est bien différente de l’ancienne… Depuis lors, le caractère d’Arlequin est devenu l’effort de l’art et de l’esprit du théâtre. […] Dans le canevas de La Figlia disubediente (la Fille désobéissante)49, Arlequin ne faisait que passer sur le théâtre, en soldat qui revient de l’armée, et répéter sans cesse : « Donnez par charité quelque chose à un soldat de Porto-Longone !  […] Mais il a été analysé en partie par Gueulette et cette analyse se trouve dans l’Histoire de l’ancien théâtre italien, publiée par les frères Parfait, en 175351. […] Nous reproduisons le nouveau personnage d’Arlequin, d’après la planche 2 de l’Histoire du Théâtre italien de Riccoboni.

117. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Cette troupe de campagne, c’était, sauf quelques changements survenus dans son personnel, la troupe de l’Illustre Théâtre, qui avait quitté Paris une douzaine d’années auparavant ; mais elle ne portait plus ce nom ambitieux. […] Il faut le reconnaître : c’étaient là des imitations, et l’on pourrait presque dire des traductions libres du théâtre italien. […] Geoffrin-Jodelet conserva seul les traditions de la farce française : « Il n’y a de Farce qu’au théâtre du Marais, disait Tallemant des Réaux, et c’est à cause de lui qu’il y en a. » Aussi se trouva-t-il capable, avec un artiste formé dans la troupe de Molière, Duparc-Gros-René, de tenir tête aux Italiens sur leur propre terrain. […] Elle avait de la sorte l’avantage de ne point renvoyer ses spectateurs sur une impression triste : ceux-ci appréciaient fort cette attention, car quelques francs éclats de rire étaient une bonne préparation au repas qui les attendait au sortir du théâtre, la comédie se terminant alors vers sept heures du soir. […] On lit, par exemple, sur le registre de La Grange à la date de 1665 : « Le vendredi, 12 juin, la troupe est allée à Versailles, par ordre du roi, où l’on a joué Le Favori (tragi-comédie de madame de Villedieu) dans le jardin, sur un théâtre tout garni d’orangers.

118. (1818) Épître à Molière pp. 6-18

loin de toi l’on peut à des succès Prétendre sans orgueil : le théâtre français, Quand de la liberté semble briller l’aurore, De revoir ses beaux jours peut se flatter encore. […] Nous ne demandons pas la licence du Théâtre, plus dangereuse encore dans des ouvrages dramatiques que dans des écrits destinés à moins de publicité, mais il nous paraît absurde que des agents de la Police jugent sans appel les productions du génie. Que tous les ouvrages reçus au Théâtre soient soumis à la censure, mais, en cas de refus d’autorisation de la Police pour les représenter, qu’ils soient déférés à un Tribunal supérieur, à l’Académie, par exemple, où tant de connaissances diverses peuvent éclairer le patriotisme et la prudence. […] Parce que l’on ne vit pas seulement de gloire, et que ceux qui travaillent pour les petits théâtres gagnent plus d’argent en six mois que l’auteur d’une bonne comédie en dix ans. Pourquoi le Gouvernement n’accorderait-il pas un encouragement à l’auteur d’une comédie ou d’une tragédie qui aurait eu du succès au Théâtre Français ?

119. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138

Je me contenterai de lui répondre qu’il s’agit ici de gagner le prix proposé à tous ceux qui s’appliquent à composer pour le théâtre. […] Je vois avec plaisir que depuis quelque temps nos Auteurs modernes ne nous donnent pas de prologues sur la Scene Françoise : mais on en fait beaucoup sur les théâtres de société, cela m’alarme, & ce n’est pas sans fondement. […] Un jeune étourdi vient fendre la presse sur le théâtre en cherchant Valere. […] Oronte veut des portraits : le poëte dit que Moliere a gâté le théâtre. […] (Le théâtre représente la chambre de l’Auteur : il est appuyé nonchalamment sur une table, & feuillette sa comédie, en disant :) Voilà un prologue qui ne me plaît point ; je n’en suis point content : tout cela me semble froid, insipide, languissant ; & c’est le plus grand hasard du monde, s’il fait fortune sur le théâtre.

120. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Surprises. » pp. 490-502

Tout ce qui arrive sur la scene d’une maniere imprévue, dans le cours d’une action, s’appelle coup de théâtre, ou surprise. Le dernier de ces termes me paroît plus propre, plus significatif, sur-tout à présent que les grands mouvements sont devenus à la mode, même sur la scene comique, & qu’on semble n’entendre plus par coup de théâtre que ce qui s’y fait avec grand fracas. […] Les surprises occasionnées par l’apparition subite d’un personnage, sont les plus communes sur notre théâtre. […] « La scene dixieme du second acte de l’Ecole des Maris doit être appellée un coup de théâtre ou surprise d’action. . . . . . . […] Songeons que les surprises font le plus grand effet sur le théâtre.

121. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. » pp. 411-419

Cette piece, faite & jouée pour le Roi à Chambor, au mois de Septembre 1669, fut représentée sur le théâtre du Palais Royal le 15 Novembre de la même année. […] Grimaret, Auteur d’une vie de Moliere, dit que Pourceaugnac fut fait à l’occasion d’un Gentilhomme Limousin, qui, un jour de spectacle, & dans une querelle qu’il eut sur le théâtre avec les Comédiens, étala une partie du ridicule dont il étoit chargé. Grimaret ajoute que cet original ne le porta pas loin, & que Moliere, pour se venger du campagnard, le mit sur le théâtre, & en fit un divertissement au goût du public. […] Enfin, les lavements seuls dont on régale Pourceaugnac, & ce qui les amene, ne sont point dans l’italien : Moliere les a pris dans une farce42 en un acte, & en vers de 8 syllabes, par Chevalier comédien du Marais, & représentée sur son théâtre en 1661, huit ans avant Pourceaugnac.

122. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

Sa conduite dans la vie était conforme en ce point à ses discours sur le théâtre. […] Il travaillait pour le théâtre, et non pour le cabinet ; sa mission était de divertir plutôt que d’éclairer, d’être plaisant plutôt que d’être juste : la muse comique, dispensée de l’impartialité, est autorisée à ne montrer jamais que le côté ridicule des opinions ou des caractères. […] Chef zélé d’une troupe de comédiens, il avait consenti, pour l’intérêt de son théâtre, à traiter le monstrueux sujet du Festin de Pierre. […] Les Anglais ont fait l’un et l’autre ; et le Plain Dealer, de leur Wycherley, espèce d’imitation que Voltaire a imitée à son tour dans La Prude, est une des meilleures comédies de leur théâtre. […] Ce qui n’est pas une conjecture, mais une certitude, c’est qu’une autre farce, attribuée à Molière, Le Médecin volant, lui a fourni, pour la même pièce, des scènes, des situations, des jeux de théâtre et des traits de dialogue.

123. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. Des Comédies Allégoriques. » pp. 75-90

Parmi les exemples dont le Théâtre ancien fourmille, j’ai choisi ceux qui pourroient divertir mes Lecteurs. […] Des exemples que je viens de rapporter, le premier n’est que déplacé sur le théâtre, le second minutieux, le troisieme trop libre ; mais le quatrieme, que je n’ai fait que citer, est scandaleux : c’est pourtant celui que les Modernes, ont imité le plus souvent. […] « La plus grande partie, me dira-t-on, n’a été jouée que sur des théâtres particuliers, ou dans le pays étranger ». Il faut donc en citer une qui l’ait été sur le théâtre de Paris ; quoique remplie de moins d’impertinences & d’injures moins grossieres que les autres, elle n’en est pas moins insultante & moins audacieuse, puisqu’elle attaque une Puissance. […] Je pense que nous devons abandonner les allégories de la premiere espece à nos bons aïeux ; celles de la seconde, au théâtre de Nicolet & des spectacles qui rivalisent avec les guinguettes ; celles de la troisieme, à l’Opéra Comique, lorsque tout-à-fait gelé, morfondu par des sentences qu’on veut bien appeller philosophiques, il sera obligé de se réchauffer16 en redevenant licencieux ; celles enfin de la quatrieme espece, aux Auteurs de Londres, qui, sur la scene, représentent tranquillement l’Etat sous l’allégorie d’une charrue ou d’une charrette bien ou mal conduite, selon les Ministres qu’ils y attelent.

124. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

On l’accusa de faire de la Majesté divine « le jouet d’un valet de théâtre ». […] « Ce n’est pas au théâtre à se mêler de prêcher l’Évangile », répondait le président de Lamoignon aux instances de Molière et de Boileau. […] mais pour l’homme fait, son théâtre vaut l’école de la vie ; et c’est sa gloire. […] Sa cuisine doit valoir ses répliques, et c’est grand dommage qu’aujourd’hui les Martine se rencontrent seulement au théâtre de Molière. […] Le public n’hésita pas à voir dans le Tartuffe Escobar traduit sur le théâtre.

125. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

Elle fut jouée sur le théâtre françois le vendredi 4 Juin 1706 ; elle eut sept représentations : elle tomba dans les regles à la cinquieme, & ne valut aux acteurs que 75 livres 7 sols. […] Henriette traverse le théâtre avec Colette pour aller souper chez sa tante. […] Je demande à mes Lecteurs si Brueys & Palaprat ont bien fait de ne pas transporter toutes ces indécences sur notre théâtre. […] Doucement, ce n’est pas sans dessein que j’ai fait une pareille question ; on pourra bientôt juger par cet exemple de la différence qu’il y a entre les mœurs de la société & les mœurs telles qu’on doit les présenter sur le théâtre. […] La scene dans laquelle Frontin vient sous la robe d’un Médecin persuader au Baron qu’il doit marier le Chevalier avec Zaïde, est encore prise dans le Théâtre Italien ; il suffit de la lire pour en être certain.

126. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. M. COLLÉ. » pp. 354-380

(Le théâtre représente la forêt de Sherword.) […] Les Courtisans égarés reviennent sur le théâtre. […] (Le Théâtre représente l’entrée de la Forêt de Sénart, du côté de Lieursain.) […] (Le Théâtre représente l’intérieur de la maison du Meûnier.) […] Il n’a jamais livré qu’aux Théâtres de société les Pieces dans lesquelles il s’est permis des saillies un peu vives.

127. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre X » pp. 83-88

Scudéry lui reprochait d’avoir imité dans Le Cid un ouvrage du théâtre espagnol ; il ne voyait en lui qu’un traducteur de Guilain de Castro ; il prononçait que Corneille était tout à fait dénué du mérite de l’invention. […] Corneille lisait toutes ses pièces à l’hôtel de Rambouillet, avant de les mettre au théâtre. […] Ce fut à Rouen, sa ville natale, qu’un secrétaire de Catherine de Médicis (nommé Chalons) l’engagea à apprendre l’espagnol et à étudier le théâtre écrit en cette langue.

128. (1847) Le Don Juan de Molière au Théâtre-Français (Revue des deux mondes) pp. 557-567

Le Don Juan de Molière au Théâtre-Français Le 15 janvier 1844, l’édilité parisienne, assistée de l’Institut et suivie de tous les amis de la poésie et du théâtre, inaugurait, au milieu d’acclamations respectueuses, le monument réparateur et tardif élevé par une souscription nationale au prince de la comédie moderne. […] « Ce n’est pas, ajoute-t-il, qu’il ne valût beaucoup mieux que tous les autres ; mais il était en prose, et c’était alors une nouveauté sans exemple. » Le critique oublie le théâtre entier de La Rivey, le Pédant joué de Cyrano, les Précieuses, et tant d’autres exemples. […] Enfin, le progrès des idées et le respect dû aux chefs-d’œuvre aidant, elle vient de reparaître sur le théâtre, cette courte et belle scène que n’aurait pas désavouée Shakespeare ; nous l’avons vue enfin et entendue tout entière, telle qu’elle a jailli de l’âme et du cerveau de son auteur, telle que bien peu même des contemporains de Molière ont pu l’entendre et l’admirer ; et, pour comble de bonheur, elle a été interprétée d’une manière sublime par Ligier, qui, avec quatre ou cinq paroles sorties du cœur, sans cris, sans gestes, a ému profondément toute la salle. […] Quelques-unes de ces personnes prétendaient même qu’en un petit nombre de cas la touche un peu rude du copiste produisait plus d’effet au théâtre que les traits plus déliés du modèle. […] Il n’a dit incidemment un mot de cette pièce qu’à l’occasion de nos imitations du théâtre de la Péninsule, et remarque seulement qu’à la façon dont Molière a traduit le titre de la pièce de Tirso, on peut juger qu’il n’entendait guère l’espagnol.

129. (1769) Idées sur Molière pp. 57-67

Les crispins de Regnard, les paysans de Dancourt font rire au théâtre. […] Il fit trente-une pièces de théâtre dans l’espace d’environ vingt ans, et pas une d’elles ne ressemble à l’autre. […] Molière seul mettait de la philosophie sur le théâtre. […] Il était adoré de ses camarades, quoiqu’il leur fit du bien; et il mourut presque sur le théâtre, pour n’avoir pas voulu leur faire perdre le profit d’une représentation.

130. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249

Il est dans la nature que deux amants piqués expriment sur le théâtre tous les différents mouvements que leur passion fait éprouver à leur cœur. […] signifioit je parviendrai à lier fortement toutes les parties de mes drames à l’action principale, à rendre tous mes personnages si nécessaires, qu’on ne puisse pas les accuser d’être épisodiques, & de n’être amenés sur la scene que pour faire briller le principal ; à unir si bien mes plus petits ressorts au ressort principal, qu’ils concourent ensemble à un dénouement qui satisfasse le spectateur sur le sort des principaux personnages, & non sur celui des subalternes : enfin je parviendrai à faire des pieces plus propres à être jouées sur un Théâtre qu’à être lues dans une Académie. Il a tenu parole, bien en prend à sa réputation, & à la gloire du Théâtre François. Les Législateurs du Théâtre, tant anciens que modernes, nous apprennent qu’une scene est imparfaite si, lorsqu’elle commence, ou qu’elle finit, l’acteur qui entre ou qui sort ne nous en dit pas la raison. […] Harpagon, dans le fond du théâtre.

131. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

Mais il y a long-temps que nous ne citons que des comédies françoises, transportons le Lecteur sur le théâtre espagnol. […] Le reproche seroit à sa place si Moliere, en mettant un pareil exemple sur le théâtre, n’eût pas en même temps peint avec les couleurs les plus fortes toutes les fripponneries qu’on essuie en faisant ce manege. […] De tous les sujets traités au théâtre, il n’en est pas un seul qui dût naturellement fournir plus de morale. […] Il fait débiter sur le théâtre deux de ses pieces favorites, & compte tous leurs défauts par autant d’exclamations de quelques bégueules qui se pâment d’admiration à chaque mot. […] Sors du tombeau, divin Moliere, viens nous faire un autre Impromptu, qui ramene la nature sur nos théâtres.

132. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Introduction » pp. 3-17

Nous avons foi, nous Français, dans l’un et dans l’autre de ces principes, et armés de ce double instrument de critique, nous ouvrons le premier théâtre comique venu, le théâtre d’Alfred de Musset, je suppose, et nous raisonnons ainsi : un poète comique peut paraître derrière ses personnages de deux manières : soit en faisant une allusion complaisante à lui-même, à sa vie, à son caractère, à ses goûts, soit en déployant avec coquetterie les grâces de son imagination et de son esprit. Or, 1º la personne d’Alfred de Musset remplit son théâtre : il est l’amant de Camille, le neveu de Van Buch ; il montre trop d’esprit et trop de son esprit, quand il dispute contre son oncle ; 2º il rêve, il fait de la fantaisie sur la scène, de même que dans ses Nuits ou dans Rolla ; qu’est-ce qu’une comédie qui s’ouvre par le chant d’un chœur : « Doucement bercé sur sa mule fringante, Messer Blazius s’avance dans les bluets fleuris1 ?  […] Nous refermons son théâtre, fort contents de notre syllogisme.

133. (1910) Rousseau contre Molière

C’est certainement sur le théâtre que la foule cherche le plus des sermonnaires. […] » des femmes du théâtre de 1880-1900 n’est sans doute point pour me convaincre. […] Que le théâtre imite en cela le public, qui ne vient chercher au théâtre que, mieux fait, ce qu’il sait faire et, mieux dit, ce qu’il sait dire, il est naturel. […] Le théâtre rend la vertu plus aimable. […] A ceux qui disent que le théâtre moralise, il répond que ce n’est pas le théâtre qui moralise, mais l’amour du bien qui est chez le spectateur, et vous voyez bien que le théâtre ne sert à rien.

134. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. De la Décence & de l’Indécence. » pp. 314-341

Il n’est pas nécessaire de faire ici l’histoire scandaleuse du théâtre. […] Les hommes, quels qu’ils soient, se doivent toujours des égards, & les ames honnêtes sont fâchées de voir quelqu’un y manquer sur le théâtre comme dans le monde. […] Je voudrois bien savoir de quelle façon on pourroit l’ajuster pour le rendre plaisant, & si, quand on le berneroit sur le théâtre, il seroit assez heureux pour faire rire le monde. […] Comment le célebre Goldoni, la gloire du théâtre Italien, a-t-il pu avilir un Auteur, comme il l’a fait dans sa piece intitulée il Teatro Comico, le Théâtre Comique ? […] Les Comédiens sont assemblés sur leur théâtre pour faire une répétition.

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