Il fut tout étonné, et fort aise de se voir tout d’un coup si bien ajusté. […] Mr de ** qui aimait fort à voir la Molière, vint souper chez elle le même jour. […] Il les remercia gracieusement, et applaudit fort à leur profond savoir sans intéresser son mérite. […] Écoutez, ajouta-t-il, je tranche fort avec N… mettez-nous ensemble, cela fera une bonne pièce. […] Et peu s’en fallut qu’ils ne trouvassent fort mauvais que le Misanthrope fît voir que ce sonnet était détestable.
Mais nous avons fort anticipé. […] Ce sont là les hommes supérieurs, les fortes individualités : Alceste est du nombre. […] Le paradoxe est fort. […] Alceste et Hamlet sont deux créations presque également fortes et riches. […] Sa seule présence risque fort d’exciter des quolibets irrévérencieux.
Le 12 juin, elle lui écrit ce qui suit : « Madame de Montespan continue son bâtiment ; elle s’amuse fort à ses ouvriers. […] La seule différence, c’est qu’on joue dans ces grands appartements que vous connaissez. »(Cette différence était fort grande pour les relations d’intimité.) « Nous avons fort causé à Pomponne. […] ) s’apercevant que le dessous des cartes (le trop d’amitié du roi pour cette glorieuse et la jalousie de madame de Montespan) se découvre, affectent fort de rire et de tourner cela en plaisanterie. » Il eut été, en effet, de fort mauvais goût que des amies de madame de Maintenon consentissent à regarder les préférences marquées par le roi à la gouvernante comme des avances sérieuses et pressantes : c’était chose fort convenable d’affecter d’en rire comme d’une plaisanterie sans conséquence. […] On dit qu’elle n’est plus si fort l’admiration de tout le monde, et que le proverbe a fait son effet en elle ; mon amie de Lyon (madame de Coulanges) m’en paraît moins coiffée.
Si la gradation est nécessaire jusques dans les mots, si un poëte adroit ne met jamais allons après volons, s’il ne dit pas je vous aime après je vous adore, parceque la seconde expression est plus foible que la premiere ; à plus forte raison doit-il avoir le soin de graduer ses moyens & ses situations, de façon que l’admiration du public croisse sans cesse. […] Dans la scene VIII, Moncade est fâché d’être si fort couru, & voudroit ressembler à Pasquin. […] Tu sais que j’ai à me plaindre de toi, & que je trouve fort mauvais.... […] Amiable est fort bon. […] Je suis très fort persuadé avec eux que la gradation des scenes & des actes est très nécessaire, que sans elle une piece ne peut être bonne ; mais puisque les scenes ne sont formées que par des moyens & des situations plus ou moins fortes, les actes par des scenes plus ou moins remplies de situations ou de moyens, il me semble qu’en graduant les moyens & les situations, on a l’art de tout graduer.
Les années 1677 et 1678 ne présentent que la continuation, à la fin très monotone, des mêmes alternatives de refroidissement et d’ardeur entre le roi et madame de Montespan ; de galanteries entre le roi et quelques femmes de la cour ; et au milieu de ces aventures d’un genre fort commun, le progrès lent, très peu dramatique, très peu sensible de l’empire que madame de Maintenon prenait sur l’esprit du roi, par la sagesse, la convenance, le charme de sa conversation121. […] Elle vivait fort mal avec madame de Montespan, qui, par les lettres qu’elle écrivait au roi, réussissait toujours à regagner, non son cœur, mais sa faveur. […] Le lendemain, le roi dit à Marsillac, qui était à la messe de la veille, qu’il était son espion ; de quoi Marsillac fut fort embarrassé. […] On dît qu’il ne reviendra pas sitôt, et qu’il pourrait bien aller en Poitou, car Sa Majesté lui accordera son congé fort librement122. » On voit par les lettres de madame de Sévigné que le roi, après avoir disgracié Marsillac, craignant le ressentiment de son impérieuse favorite, sacrifia madame de Ludres qui lui plaisait. […] « Quand la débauche et le dévergondage sont poussés à un certain point de scandale, je suis persuadée, dit madame de Sévigné, que cet excès fait plus de tort aux hommes qu’aux femmes. » Elle s’exprime ainsi à l’occasion d’un marquis de Thermes qui l’avait fort assidûment visitée aux eaux de Vichy et qui n’osa la revoir à Paris, étant là sous le joug de la maréchale de Castelnau, sa jalouse maitresse, qui avait si bien renoncé aux bienséances, que, malgré son veuvage, elle ne prenait pas la peine de cacher ses grossesses… Mais laissons Thermes sous sa férule, » dit-elle en finissant ; « il y aurait encore bien des choses à dire d’une autre vieille férule qui ne fait que trop paraître sa furie ».
Cent fois vous m’avez dit Qu’il vous tourmentoit fort. […] Qu’il vous tourmentoit fort. […] Il est fort, ce billet. […] Il est fort, ce billet. […] écrivez, je vais dicter. | Lucile prit la plume en tremblant, & Dorval lui dicta ce qui suit : « Votre absence m’inquiétoit, & cependant j’en ignorois la vraie cause ; maintenant que je la sais, cette inquiétude redouble. . . . » Mais, Monsieur, interrompit Lucile, après toutefois avoir écrit, cela n’est-il pas bien fort ?
Il reste sur la scene fort en colere. […] Eléonora & Arlequin, qui les voient se parler fort vivement, sortent pour les surprendre. […] Camille accompagne fort poliment Célio, qui, charmé de son honnêteté, veut lui faire un présent ; ce qui augmente encore la colere d’Arlequin. […] Sganarelle croit voir en lui l’amant de sa femme, s’emporte contre elle & fort pour se plaindre à l’un de ses parents. […] L’on m’appellera sot de ne me venger pas ; Mais je le serois fort de courir au trépas.
La surprise qu’elle ressent, ou celle qu’elle doit affecter, jointe à l’intérêt qu’elle a de connoître à fond un traître, tout lui impose silence pendant cette premiere tirade, qui est très fort dans la nature. […] comme ce coup de pinceau est fort & expressif après le seul mot de rôt ! […] Elles partoient pour aller en campagne, Et fort innocemment.... je leur disois adieu, Quand vous êtes venu nous surprendre en ce lieu. […] Il dit fort galamment, en regardant tendrement Agathe : Eraste. […] Je dois même vous dire Que vous ferez fort mal d’y demeurer long-temps, Et qu’il est dangereux & mortel aux passants.
On connaît peu de chose de sa vie, ou plutôt sa vie ne renferme que fort peu de chose. Elle a été agitée, mais elle est restée fort simple et elle s’est passée tout entière dans un cercle fort restreint. […] Cette invention, qui est déjà fort étrange, en a amené une autre plus étrange encore. […] C’est un homme qui ne manque ni d’intelligence, ni d’esprit, ni de fort bonnes qualités. Il en a une surtout qui a été toujours fort rare, et qui peut-être devient plus rare aujourd’hui : il est désintéressé.
Oui, je sors de chez vous fort mal édifiée. […] en êtes-vous fort satisfait ? […] Cela vaut fait, ou je suis fort trompé ; le voilà hors d’affaires. […] elle est fort chere, Monsieur. […] de peur de tomber, ne courons pas si fort.
Si mon Censeur ne s’en est pas aperçu, ce n’est point ma faute ; et s’il s’imagine que je n’ai rapporté tous ces traits que pour faire rire, il se trompe fort. […] Et moi je le trouverais fort sage s’il n’avait rien dit. […] Mais ce fait est connu de trop de personnes pour être ignoré ; et je doute fort de la vérité du sien. […] Cependant il y en a dans la Troupe que j’estime fort, et si les autres leur ressemblent tous, le Public est injuste de se plaindre d’eux si souvent. […] Apparemment qu’il en est bien informé, puisqu’il avance qu’il y aurait de quoi faire un Livre fort curieux.
La pièce, qui a cinq actes, pourrait finir au troisième : il y a un rôle de père d’une crédulité outrée, et la scène du valet déguisé en médecin est une charge trop forte. […] Cette pièce fort médiocre ne demandait aucune connaissance des anciens, et Baron pouvait être l’original de Moncade, fat assez commun, que quelques femmes ont gâté, et qu’un valet copie à sa manière. […] S’il avait écrit ainsi tous ses voyages, ils ne seraient pas fort curieux. […] Peut-être la nature même du pays, qui était fort peu connu, et les mœurs extraordinaires de ses habitants suffisaient pour attirer son attention. […] La distraction est un peu forte, et la folie complète n’irait pas plus loin.
Ces dames, qui se recherchent si exactement les unes les autres, sont aussi fort recherchées des sociétés de la capitale. […] À des articulations fortes, et à des diphtongues éclatantes, il substitua la mollesse des élisions et la monotonie des voyelles simples. […] Mais cela ne regarde que quelques-unes des précieuses, car il y en a qui ne se mettent pas tant à tous les jours. » Mademoiselle de Montpensier les représente dans la société des gens du monde, comme « fort sottes et fort niaises quand elles y sont seules de leur genre, comme fort insolentes quand elles y sont plusieurs. […] Sa ruelle devint pour le parti le centre de ralliement, l’école normale, le château fort des précieuses de mauvais goût. […] Les inventeurs de ce système ont eu deux prétentions fort bizarres : la première, de donner de l’esprit à Molière dans sa préface, et la seconde, de lui ôter tout celui qu’il a mis dans sa pièce.
Je me leve fort tard, & je donne audience A tous mes créanciers. . . . . . […] Je doute fort qu’un seul de nos fainéants à livrée, après avoir vu jouer l’Andrienne, soit tenté de mériter les coups de fouet dont on régale Dave. […] Ils font de fort doctes préfaces, pour prouver que leur maniere est la meilleure ; & les personnes qui croient tout sont de leur avis sur leur parole. […] Vous voyez qu’en ce fait la plus forte apparence Peut jetter dans l’esprit une fausse créance. […] Sganarelle leur donne plaisamment de fort bonnes leçons80.
Moliere avoit été fort estimé du roi Louis XIV qui le gratifia de plusieurs pensions. […] 68, ayant vécu fort vieux. […] Son fort étoit ses rôles de travestissement en homme113. C’étoit une grande personne fort puissante et de bonne mine. […] Le cardinal de Richelieu lui avoit fait présent d’un habit magnifique pour le jouer, ce qui piqua si fort l’acteur qui jouoit le rôle d’Alcipe, qui étoit fort inférieur au rôle du Menteur, qu’il fit valoir cet Alcipe autant et plus qu’il ne pouvoit valoir.
Tous les traits de Wycherley sont plus forts et plus hardis que ceux de notre Misanthrope ; mais aussi ils ont moins de finesse et de bienséance. […] Il y a des endroits qui sont inimitables, et qui sont si bien exprimés que je manque de termes assez forts et assez significatifs pour vous les bien faire concevoir. […] « M. de Vigarani, gentilhomme modénois, fort savant en toutes ces choses, inventa et proposa celles-ci ; et le roi commanda au duc de Saint-Aignan, qui se trouva lors en fonction de premier gentilhomme de sa chambre, et qui avait déjà donné plusieurs sujets de ballets fort agréables, de faire un dessein où elles fussent toutes comprises, avec liaison et avec ordre, de sorte qu’elles ne pouvaient manquer de bien réussir. […] [Note marginale] Ibam forte via sacra , Hor., satire IX, livre premier. […] Je me réjouis fort, seigneur Arnolphe… ARNOLPHE.
Il ne suffit pas que je dise : Ce jambon est fort bon ; je le trouve fort bon ; n’est-il pas en effet le meilleur du monde ? […] Il est dangereux de prononcer ce mot ; il est fort grave de croire à la chose. […] Il est vrai que, pour le Chevalier, la critique n’est pas une chose fort sérieuse. […] Richter a trouvé une fort belle métaphore pour rendre la même idée. […] j’en suis fort aise : Eh bien !
Les nuances étaient trop fines pour frapper des spectateurs accoutumés à des couleurs plus fortes. […] Cette scène est fort agréable. […] Une voix sourde, des inflexions dures, une volubilité de langue qui précipitait trop sa déclamation, le rendaient de ce côté fort inférieur aux acteurs de l’Hôtel de Bourgogne. […] Despréaux ne pensait pas fort avantageusement de la comédie d’Amphitryon de Molière ; mais cette décision ne trouvera pas beaucoup de partisans. […] L’homme en question se trouva si fort honoré de ce compliment que, toutes affaires cédantes, il donna parole pour le lendemain, et il courut tout Paris pour tirer vanité de la lecture de cette pièce.
Ce langage qui avait un air d’intelligence, étonna fort Mlle Molière*, qui ne connaissait pas le Président. […] Molière s’étant incliné, il lui prit la tête, et en lui disant : Tarte à la crème, Molière ; Tarte à la crème ; il lui frotta le visage contre ses boutons qui, étant fort durs et fort tranchants, le mirent en sang. […] Ils étaient certainement fort amis ; mais on tient de M. […] Tabarin prend un couteau de cuisine, délie les sacs, et est fort surpris d’en voir sortir deux hommes. […] À son retour, il trouva chez Ninon* sa cassette en fort bon état.
Pourquoi ne paie-t-on pas d’un coup de sifflet des polissonneries très fortes ? […] S’il n’est pas beau de prononcer dans une piece le mot de cocu, le cocuage mis en action n’a rien de fort honnête. […] Votre troisieme point sera-t-il le plus fort ? […] » Veut-on quelque chose encore de plus fort ? […] Il dit fort innocemment qu’Arlequin donne des coups de bâton au Docteur.
Il y a, certes, des œuvres plus fortes que cette « tragédie-ballet ; » il n’y en a guère qui soient une plus fidèle image de la société qui les inspira. […] Bien que l’abbé de Richelieu soit en route pour la Hongrie, notre libelle le retient en scène, et pour lui faire jouer un fort vilain rôle. […] Mon idée en est si fort occupée que je ne sais rien en son absence qui me puisse divertir. […] Or, le langage qu’il tient dans la scène d’Auteuil est celui d’un fort vilain égoïste ; .jamais confident ne joua son rôle de façon plus piteuse. […] Le mieux est de garder une réserve fort sage en pareil cas.
On sait que Molière parlait fort peu en société. […] Elle l’irrite si fort par ce procédé qu’Argan est sur le point de la chasser. […] Mais cet étranger est fort mal payé du service qu’il voulait rendre. […] Vraiment, chimères est fort bon ! […] Cette appréciation est inexacte, ou du moins fort exagérée.
La fille que je veux prendre est fort jeune et fort belle. […] Mais une remarque est ici fort nécessaire. […] Épicure me plaît, et ses dogmes sont forts. […] Descartes, pour l’aimant, donne fort dans mon sens. […] Je sais bien que Ton peut citer des propositions fort spiritualistes.
Il a dû par conséquent faire du Comte de Tufiere un homme fort gueux, & du prétendu beau-pere un homme très opulent. […] J’en suis fort aise aussi. […] J’en suis fort aise aussi. […] Ce n’est pas l’amour, ce sont les amants, tels qu’ils sont pour la plupart, que je méprise, & non pas le sentiment qui fait qu’on aime, qui n’a rien en soi que de fort honnête & de fort involontaire. […] Guénaut, parcequ’il parloit fort lentement.
J’en ferais bien dix fort belles de la vôtre ! […] La Comédie-Italienne était fort goûtée à la Cour. […] On y mena la reine Christine, qui la trouva fort mauvaise et le dit librement. […] Détail fort exact, ainsi qu’on s’en assure en lisant les mémoires du temps. […] Il existe une suite gravée de ces compositions, qui sont d’un fort grand style.
Pasquin lui dit que son neveu est devenu fort avare. […] On pourrait dire de cet auteur que c’est un fort habile bijoutier, mais qui ne travaille que dans le faux. […] L’avidité de quelques-uns de nos honorables, entre autres, y est mise en relief d’une façon fort originale. […] La manière dont il s’éloignait d’eux n’avait rien de ridicule et paraissait au contraire fort naturelle. […] Sa grâce est la plus forte.
Molière avait-il si fort besoin qu’on lui indiquât des ridicules ? […] On conçoit qu’il se plût à ce genre d’exercice, car il y réussissait fort. […] Il était fort brave et fort querelleur, On le soupçonna d’impiété : quelques vers, en effet, très-hardis de sa tragédie d’Agrippinepouvaient y avoir donné lien. […] On sait qu’il était fort beau. […] L’anecdote est fort suspecte.
Je suis fort sensible à l’honneur qu’on veut me faire. […] Tout cela était fort intelligible et n’exigeait pas toute la sagacité de madame Scarron pour être fort clair dans son esprit. […] Mais cela prouverait qu’elle connaissait l’intérêt que le roi portait à madame Scarron et son désir de lavoir pour gouvernante de ses enfants, ne prévoyant pas sans doute qu’un jour cet intérêt irait fort au-delà de l’estime et de la bienveillance. […] Gobelin était fort aise d’avoir une pénitente initiée dans les secrets de la vie privée du roi et de sa favorite, et qui pouvait s’avancer et l’avancer lui-même82. […] Madame Scarron avait pris Gobelin pour directeur, comme beaucoup de gens d’esprit prennent pour conseil des personnes qui leur sont fort inférieures en mérite.
& j’ai encore entendu répondre fort savamment, d’après le célebre Donnat, que c’est lorsque le théâtre reste sans acteurs. […] Je coquette fort peu, c’est mon moindre talent, Et de profession je ne suis point galant : Mais j’en ai servi vingt de ces chercheurs de proie, Qui disoient fort souvent que leur plus grande joie Etoit de rencontrer de ces maris fâcheux, Qui jamais sans gronder ne reviennent chez eux ; De ces brutaux fieffés qui, sans raison ni suite, De leurs femmes en tout contrôlent la conduite, Et, du nom de mari fiérement se parants, Leur rompent en visiere aux yeux des soupirants. […] Mes yeux ont fort parlé : mais qui me peut apprendre Si leur langage enfin a pu se faire entendre ? […] Je le tiens fort à plaindre. […] Je le tiens fort à plaindre.
Il en est même de fort dangereux, & un comique rend de très grands services à un Etat s’il parvient à l’en purger. […] L’expérience ne nous l’a que trop appris ; car lorsqu’il fait tant que de travailler, ce qui lui arrive assez rarement, son ouvrage sent si fort la politique, que nous sommes obligés de le refondre. […] Mais je desirerois fort avoir pour gendre un homme qui auroit fait son cours de Politique. […] Ce Danube coule un peu trop fort. […] Les Echevins font effectivement leur députation d’un air fort grave.
Mais, que nous nous ne servions ou non, la chose lui est fort indifférente. […] Cette couronne, qui est fort lourde, ne l’embellit pas, il s’en faut. […] Donc, plus Dandin sera « naturel », plus le ridicule sera fort. […] de grâce, laissez, je suis fort chatouilleuse. […] Je m’en vais crier plus fort que toi.
S’il fut fort bon humaniste, il devint encore plus grand philosophe. […] À plus forte raison si cette première représentation mémorable avait eu lieu en sa présence. […] Il fait rechercher les vieux crimes, qui y sont en fort grand nombre. […] Ses décors et ses costumes sont riches, suivant Cosnac ; elle mène un train de vie fort large et fort hospitalier, suivant Dassoucy. […] Il était fort éloigné sans doute pour lui-même de tout ce qui ressemble à la dévotion.
C’est fort heureux, bon Goudouli, que vous ayez existé, — sans quoi le mauvais cas où je me suis mis eût été cuisant à mon amour-propre de Méridional. […] Je le soupçonne fort, révérence parler, de ne connaître pas d’autre « langue provençale, ancienne ou moderne, » que celle de Mirèio, et encore ! […] est fort excusable de se flatter d’être de son pays, et que le Languedoc confine à la Gascogne, j’appellerai mieux que Mirèio, son propre auteur, à la rescousse, pour insinuer que les leçons de langue provençale risquent de s’égarer en route en venant de Poméranie à mon adresse. Dans une fort belle lettre — que je ne suis pourtant pas assez Gascon pour citer tout entière, à cause des éloges — F. […] « Le 17 juin 1656 », c’est-à-dire vers l’époque où Molière était dans ces parages, « Jean Baluffe, d’Autignac », mourait à Montagnac « en revenant des bains de Balaruc », la station thermale fort à la mode alors8.
Je me range donc à l’avis des critiques français qui mettent la comédie en vers fort au-dessus de la comédie en prose. […] Molière, au contraire, sans atteindre le même but, met en mouvement une machine fort compliquée. […] Molière a certainement tracé le plan de cette pièce fort à la hâte et avec une extrême négligence. […] Il a conservé bien moins de réputation que Regnard, et La Harpe le traite avec fort peu de considération. […] C’est en cela que les vues et les tentatives de Diderot me semblent fort suspectes.
Aussi Boileau lui-même y reconnaît-il « une narration également vive et fleurie, des fictions très ingénieuses, des caractères aussi finement imaginés qu’agréablement variés et bien suivis Il fut fort en estime même des gens du goût le plus exquis17 ». […] Cette histoire de d’Urfé était fort répandue, comme toutes les anecdotes scandaleuses. […] Ce présent lui fut fort agréable, quoique l’auteur ne le lui fût guère. » Henri IV ne connut que ce premier volume. […] Il est fort présumable que le Ier volume, qui était du goût de tout Paris et du goût de Henri IV lui-même, tout éloigné qu’était ce prince des amours platoniques, ne déplaisait pas non plus à l’hôtel de Rambouillet.
Crispin, voulant que son maître soit Légataire universel, paroît sous le nom du neveu, & fait des impertinences qui changent les résolutions de l’oncle : content de son succès, il paroît sous l’habit de la niece pour la faire aussi déshériter : il joue d’abord le personnage d’une veuve fort douce, fort honnête. […] Pourquoi donc de ce terme être si fort piquée ? […] Hobbes, dans son Discours sur la nature humaine, qui est, si je ne me trompe, le meilleur de tous ses ouvrages, après avoir fait quelques observations fort curieuses à l’égard du rire, le décrit en ces termes : « La passion, dit-il, qui excite à rire, n’est autre chose qu’une vaine gloire fondée sur la conception subite de quelque excellence qui se trouve en nous par opposition à l’infirmité des autres, ou à celle que nous avons eue autrefois : car on rit de ses folies passées, lorsqu’elles viennent tout d’un coup dans l’esprit, à moins qu’il n’y ait du déshonneur attaché » A suivre donc les idées de cet Auteur, lorsqu’un homme rit excessivement, au lieu de dire qu’il est fort gai, nous devrions dire qu’il est bien orgueilleux.
S’il fut fort bon Humaniste, il devint encore plus grand Philosophe. […] Il tâcha dans ses premières années de s’établir à Paris avec plusieurs enfants de famille, qui par son exemple, s’engagèrent comme lui dans le parti de la Comédie sous le titre de l’Illustre Théâtre ; mais ce dessein ayant manqué de succès (ce qui arrive à beaucoup de nouveautés) il fut obligé de courir par les Provinces du Royaume, où il commença de s’acquérir une fort grande réputation. […] Ces nouveaux Acteurs ne déplurent point, et on fut surtout fort satisfait de l’agrément et du jeu des Femmes. […] Le 17 Février, jour de la quatrième représentation du Malade imaginaire, il fut si fort travaillé de sa fluxion qu’il eut de la peine à jouer son Rôle : il ne l’acheva qu’en souffrant beaucoup, et le public connut aisément qu’il n’était rien moins que ce qu’il avait voulu jouer : en effet, la Comédie étant faite, il se retira promptement chez lui, et à peine eut-il le temps de se mettre au lit, que la toux continuelle dont il était tourmenté, redoubla sa violence. […] Cette Troupe est si nombreuse que fort souvent il y a Comédie à la Cour et à Paris en même jour sans que la Cour ni la Ville s’aperçoivent de cette division.
Ce sont des précieuses modifiées, prises dans la vie bourgeoise, à qui un mari peut dire fort raisonnablement : Qu’on n’aille pas chercher ce qu’on fait dans la lune, Et qu’on se mêle un peu de ce qu’on fait chez soi. […] Le besoin de vengeance pour la cour et pour lui-même, et de précaution contre des malveillances au moins incommodes, se montrent fort à découvert dans des scènes où paraissent les deux savants et surtout dans celle où Clitandre, homme de la cour, les traite avec le plus insultant mépris. […] Voltaire, qui, à la vérité, avait une bonne raison pour ne pas aimer que l’on décriât les femmes savantes (c’était son attachement pour la marquise du Châtelet), observe fort judicieusement et en homme de l’art, que dans la pièce dont nous parlons, « Molière attaque un ridicule qui semblait peu propre à réjouir ni la cour, ni le peuple à qui ce ridicule paraissait être également étranger, et qu’elle fut reçue d’abord assez froidement. […] Il est fort probable que les directions primitives de l’esprit du poète ont été tournées contre la haute société et contre les hommes de lettres qui s’y étaient attachés ; que les atteindre a été son but secret. […] Voici d’autres exemples fort remarquables de fausses applications, dans Les Femmes savantes : Charpentier, directeur perpétuel de l’Académie française, et l’un des fondateurs de l’Académie des inscriptions, le même que Louis XIV avait chargé des inscriptions à mettre sous les peintures de Versailles, et de la composition des médailles de son règne, le même que Boileau appelle le gros Charpentier, s’avisa de dire un jour, ou du moins le Carpenteriana lui fait dire que la marquise de Rambouillet s’était indignée de l’impertinence de Molière, qui avait joué les femmes de sa société et elle-même dans Les Femmes savantes, et que Ménage, à qui elle demandait vengeance, avait eu le courage de déclarer la pièce un ouvrage parfaitement beau, au-dessus de tout reproche et de toute critique.
J’ai douté fort longtemps que ce fût tout de bon. […] Le coloris de cette scène ne prouve point encore la résolution forte qui y est énoncée. […] Mais les voici l’un et l’autre fort à propos. […] Le style est bien fort, bien compact, mais il manque de vivacité. […] vraiment, chimères est fort bon !
Dans le bois de Vincenne, au plus fort d’un orage, Ne me laissa-t-on pas la nuit sans équipage ? […] Moncade, c’en est fait, je me rends ; & le sort, Malgré vous, malgré moi, se montre le plus fort. […] Il est vrai que j’ai lieu d’en être fort content. […] Chrémès arrive fort à propos. […] Nous avons déja dit que ce qui paroît fort de situation & de comique dans la société devient froid & minutieux sur le théâtre.
On comprit alors qu’il peut y avoir de fort bonnes comédies en prose, & qu’il y a peut-être plus de difficulté à réussir dans ce style ordinaire, où l’esprit seul soutient l’Auteur, que dans la versification, qui, par la rime, la cadence & la mesure, prête des ornements à des idées simples que la prose n’embelliroit pas. » Voilà, graces à M. de Voltaire, les comédies en prose justifiées. […] Plus forts de jour en jour. […] Et mon amour plus fort. […] Et mon amour plus fort. […] Et mon amour plus fort.
Sa passion est la plus forte : il va couronner sa perfidie envers son ami. […] main forte ! […] Je vous le disois bien, elle a toujours passé pour une fille fort sage. […] Messire Bon se mit fort en colere. […] Onc il ne fut plus forte dupe Que ce vieillard, bon-homme au demeurant.
Il se retire fort irrité contre son ami, qui le suit en le plaignant. […] Il ne m’aveugle pas si fort que je ne voie avec peine votre ingratitude. […] « Si je n’aime Eraste de même, « Au moins aimé-je fort qu’Eraste m’aime ainsi. […] L’original est fort rare. […] Maître, en discourant ensemble, Ce jargon n’est pas fort nécessaire, me semble.
La comédie, pour les jeunes gens d’alors, était un divertissement fort en vogue. […] Molière, dit-on, en formant sa troupe, lia une forte amitié avec la Béjart. […] Ceci était bien fort. […] Il marie sa fille sans dot au seigneur Anselme, qui est un gentilhomme doux, posé, sage et fort accommodé. […] C’était la mise en scène du roman de La Fontaine, fort en vogue dans le temps.
Le bon-homme Gorgibus a une fille & une niece dont il est fort embarrassé. […] Emilie demeure fort honteuse d’avoir été la dupe d’un pareil maroufle. […] Je sais qu’à la représentation des Précieuses, un vieillard, frappé par la vérité des portraits qu’on lui présentoit, s’écria : Courage, Moliere, voilà la bonne Comédie : je sais que Ménage, en sortant de la premiere représentation, dit à Chapelain : « Nous approuvions, vous & moi, toutes les sottises qui viennent d’être critiquées si finement & avec tant de bon sens ; croyez-moi, il nous faudra brûler ce que nous avons adoré, & adorer ce que nous avons brûlé » : je sais enfin que Moliere a si fort ridiculisé ses originaux, qu’ils ont disparu, & que cependant nous voyons la piece avec plaisir10.
Vous ne trouverez pas un mot grossier, une locution basse, une expression licencieuse dans les écrits des Sévigné, des La Fayette, des La Suze, des Coulanges, des deux belles-sœurs Scudéry, qui ont précédé le règne de madame de Maintenon, ni dans ceux de femmes qui ont été fort dégagées des préceptes de son école : telle a été madame de Caylus, sa nièce et son élève ; telle a été la marquise de Lambert. […] Il se borne à rapporter l’opinion reçue : « On dit que Boileau avait en vue madame Deshoulières, une des protectrices de Pradon, et qui fit un sonnet sur la Phèdre de Racine. » On dit, est fort sage, en effet, en 1677, quand Phèdre a paru, madame Deshoulières avait depuis longtemps rompu avec les écrivains qui avaient intéressé sa première jeunesse, tels que les d’Urfé, les La Calprenède, les Scudéry. […] La Champmeslé y aurait fait mal au cœur. » Si Voltaire avait eu le loisir de lire madame de Sévigné, avec l’application qu’on est en droit d’exiger d’écrivains moins occupés qui parlent d’elle, il aurait vu que les préventions de cette femme illustre, préventions qui n’ont pas été jusqu’à méconnaître le mérite de Racine et à lui préférer Pradon, tenaient à un principe moral d’une nature fort supérieure aux préceptes du goût en littérature. […] Au reste, elle ajoute à son opinion sur les deux historiographes la citation de plusieurs louanges fort ridicules qu’on disait avoir été données par eux au roi en personne à l’armée, et elle finit avec beaucoup de raison par ces mots : Combien de pauvretés ! […] Trissotin, dit-elle, est une fort plaisante chose.
Deux répliques furent adressées à l’auteur des Observations : l’une assez faible, l’autre un peu plus forte. […] Tromper toutes les femmes n’était que le fait du libertin ; mais choisir une religieuse pour la tromper est un raffinement d’esprit fort qui rentre dans le caractère général de don Juan. […] J’ai fait réflexion que, pour vous épouser, j’ai rompu des vœux qui vous engageaient autre part, et que le ciel est fort jaloux de ces sortes de choses. […] vous savez ce que vous faites, et si vous ne croyez rien, vous avez vos raisons ; mais il y a de certains petits impertinents dans le monde qui sont libertins sans savoir pourquoi, qui font les esprits forts parce qu’ils croient que cela leur sied bien ; et si j’avais un maître comme cela, je lui dirais fort nettement, en le regardant en face : Osez-vous bien ainsi vous jouer au ciel ? […] Et quoi de plus conforme à l’impertinence de l’esprit fort que de trouver dans un accident extérieur et ridicule l’occasion de couper court par un coq-à-l’âne à une embarrassante controverse ?
Circonstance atténuante et qui devait plaider bien fort pour elle dans la raison de Molière. […] Il était sincère dans son amitié pour le roi qui, ne l’oublions pas, autorisait Tartuffe ; et sa reconnaissance pour le roi l’entraînait fort probablement jusqu’à l’admiration de la royauté. […] Ou je me trompe fort,. ou ce personnage, louche et glissant, flaire à plein nez la confrérie. […] Je prie M. de La Pommeraye de relire dans Jean-Jacques la longue, éloquente et fort injuste philippique qu’il dirigea contre Molière à propos même du Misanthrope. […] M. de La Pommeraye a établi fort brillamment qu’un auteur met toujours quelque chose de soi dans son œuvre : eh bien !
Guillaume va frapper à la porte de Patelin, & croit sentir l’oie : il est fort surpris quand Mad. […] Fort beau. […] Or n’est-il si fort entendeur Que ne treuve plus fort vendeur. […] Il veut reprendre Pamphila, & sort de chez Thaïs pour aller chercher main forte. […] ) Fort mal, fort mal.
Dupuis guérit, devient veuf : sa femme ne lui laisse qu’une fille fort belle. […] Au moment même arrivent Mademoiselle Dupuis & Desronais, fort surpris de rencontrer les Messieurs Dupont. […] Vous méritez, à coup sûr, d’être traités fort honnêtement ! […] Ceci notez, & qu’il vous en souvienne, Galants d’épée ; encor bien que ce tour Pour vous styler soit fort peu nécessaire. […] Ce n’est pas chose en ce siecle fort rare.
C’est fort possible. […] Une autre indiscrétion m’engagerait fort à le croire. […] Ils sont enfin les plus forts, le coffre est ouvert ; et qu’en sort-il ? […] On le mit à une très forte amende pour cette fabrication. […] Molière, rentré tout à fait en grâce auprès du roi, se sentait fort, et il en usa.
Mais son fils Alcidas le remplace avec deux épées & un bâton : il prie fort poliment Sganarelle de se couper la gorge avec lui, ou d’épouser sa sœur. […] en voici un fort à propos. […] Il faut qu’on l’ait fort irrité. […] Seigneur Aristote, peut-on savoir ce qui vous met si fort en colere ? […] Le fameux Comte de Gramont, pendant son séjour à la Cour d’Angleterre, avoit fort aimé Mademoiselle Hamilton.
D’un autre côté, madame de Maintenon ne promettait pas au roi le genre de plaisirs dont il avait le goût si vif et l’habitude si forte. […] Elle causa fort avec sœur Louise de la miséricorde (madame de La Vallière) ; elle lui demanda si tout de bon elle était aussi aise qu’on le disait. […] Quanto lui parla fort du frère de Monsieur (du roi), et si elle voulait lui mander quelque chose, et ce qu’elle dirait pour elle. […] La femme de l’ami (la reine) a fort pleuré. […] « Ce jeudi soir 1676, Madame de Montespan et moi avons eu une conversation fort vive.
Nous n’avons dans ce genre que le Carnaval & la Folie, ouvrage de la Mothe, fort ingénieux & très-bien écrit, donné en 1704, qui soit resté au théatre. […] Il a tiré des contrastes encore plus forts du mêlange des comiques. […] La comédie d’Aristophane intitulée les Guepes, a été fort heureusement rendue par Racine dans les Plaideurs. […] Il fut esclave de Terentius Lucanus sénateur romain, qui le fit élever avec beaucoup de soin, & l’affranchit fort jeune. […] Mais cette belle édition est fort susceptible d’être perfectionnée à plusieurs égards.
Livet, malgré son excellent esprit, a tiré de ces pièces des conclusions fort différentes de celle qui s’en dégage à mon avis. […] Mais les nouveaux champions d’une vertu fort problématique n’ont pas l’honneur de la démonstration. […] Le mot qui semble indiquer une séparation judiciaire, est trop fort, et il faut en dire autant du mot entretenue. […] Auguste Vitu n’est pas seulement un moliériste entendu et fort compétent, c’est aussi un archéologue. […] Vitu dans le Figaro du 16 janvier 1881, étaient fort serrées et fort dures.
Quoique la piece eût été conçue, faite, apprise & représentée dans moins de quinze jours, elle plut cependant si fort au Roi, qu’il indiqua lui-même à Moliere le caractere du Chasseur qui n’y étoit pas alors14, & qu’il en ordonna une seconde représentation pour Fontainebleau, le 27 Août de la même année15. […] Ce placet est fort long & pourroit bien fâcher... […] Je vais faire une visite à un homme que vous ne connoissez pas : il demeure fort loin d’ici, au-delà du Tibre, près des jardins de César. — Moi, je n’ai rien à faire, & je marche bien : je vais avec vous. | Je baisse l’oreille à-peu-près comme un âne qui se sent trop chargé. […] De la chere, ai-je dit, la dose est trop peu forte Pour oser y prier des gens de votre sorte. […] Horace, voulant se débarrasser de son homme, lui dit qu’il va faire une visite bien loin : Regnier ajoute qu’il va dîner chez un parent ; & son tyran s’invite, ce qui est bien plus fort.
Les magistrats municipaux, voyant « qu’elle faisait souvent des coups de force et de grandes œuvres qui les surprenaient, se tourmentaient fort » pour démasquer ces « mystérieux » si puissans. […] 4 A en croire ces factums, la Basse Normandie était depuis quelques mois fort scandalisée. […] A plus forte raison devait-il bondir quand les « dévots » s’en prenaient moins au duel qu’aux duellistes. […] Notez d’abord qu’il est fort possible que, même avant Guy Patin, même avant Nicole, Molière ait eu vent de l’existence et de l’organisation de notre Compagnie. […] En 1657, lorsque Du Plessis-Montbard conseille de recruter d’abord dans les congrégations de la Société de Jésus les membres de la succursale romaine, il recommande pourtant que ce soit « sans faire connaître le dessein. »Dans le groupe parisien du Saint-Sacrement, parmi les ouvriers de la première heure, il y en avait eu de fort opposés aux Jésuites, de fort attachés aux opinions jansénistes : tels, Hubert Charpentier, mort en 1650, fondateur de la maison des Prêtres du Mont-Valérien, ou le Père Eustache Gault.
Sganarelle est un bûcheron libertin, qui mange & boit au cabaret tout ce qu’il gagne, & qui s’embarrasse fort peu de sa femme & de ses enfants. […] Le valet de Cléon se présente sous l’habit d’un Docteur : il demande à voir l’urine de la malade, la boit, en demande encore, & fait une scene fort dégoûtante. […] Elle apprit d’eux que la fille du Roi étoit fort incommodée d’une arête de poisson qui s’étoit engagée dans son gosier, & qu’ils alloient chercher un Médecin. […] Roze, de l’Académie Françoise, & Secrétaire du Cabinet du Roi, mit, pour s’amuser, le couplet de Sganarelle en vers latins, & ensuite, pour faire une petite malice à Moliere, il lui reprocha, chez M. le Duc de Montauzier, d’être plagiaire ; ce qui donna lieu à une dispute fort plaisante.
Ce sonnet d’ailleurs est fait avec tant d’art, il ressemble si fort à ce qu’on appelle de l’esprit, il réussirait tant aujourd’hui dans des soupers qu’on appelle charmants, que je trouve le parterre excusable de s’y être trompé. […] J’ai entendu blâmer Le pauvre homme répété si souvent; j’ai vu depuis précisément la même scène et plus forte encore, et j’ai compris qu’on ne pouvait guère charger ni les ridicules ni les passions. […] Nous sommes au moment de la satiété, et nous voulons des émotions fortes. […] S’il s’élevait parmi nous dans la suite un auteur comique qu’on pût lui opposer, c’est que nos mœurs seraient devenues plus fortes, et que cet auteur aurait encore plus de génie que lui.
Puisque l’intrigue générale roule sur le dessein que Valere a d’enlever Isabelle à Sganarelle, il est tout simple qu’il cherche à s’introduire chez lui ; & quoique l’entrevue n’ait pas été fort utile à l’amant, elle sert beaucoup à la piece. […] Il prend soin d’y servir des mets fort délicats. […] Oui ; mais je voudrois bien qu’il ne s’y servît pas ; C’est un fort méchant plat que sa sotte personne, Et qui gâte, à mon goût, tous les repas qu’il donne. […] La peur de leur départ occupe fort votre ame. […] Je vous commets au soin de nettoyer par-tout ; & sur tout prenez garde de ne point frotter les meubles trop fort de peur de les user.
Avant tout, c’était un politique fort sensé. […] Il ôte aussi de là le prince des philosophes anciens, Platon, et n’y laisse Aristote que fort ébréché. […] Bourdaloue attendit, et résolut de frapper plus fort. […] La cour le prit ainsi et s’en égaya fort ; mais la ville s’alarma. […] Cela reste fort embrouillé.
était plus près de la nation que la comédie : c’était une caricature fort exagérée, mais on pouvait y entrevoir l’original. […] Sganarelle n’est qu’un fort vilain homme. […] Arnolphe, fort secoué d’abord, pense à couper court à l’intrigue. […] Il est fort beau sans doute, et jette quantité de feux. […] Il reprend son bien, comme disait Molière, quand ce qu’il invente est de même force, ou plus fort que ce qu’il emprunte.
Ce qui me plaît de Monsieur Fleurant mon apothicaire, c’est que ses parties sont toujours fort civiles. […] Lorsque le héros ne paroît pas le premier, toutes les scenes qui précedent son arrivée doivent nécessairement nous le peindre, ou du moins nous entretenir de lui ; ce qui n’est pas fort aisé, sur-tout lorsque le héros ne paroît qu’au troisieme acte, comme dans le Tartufe : aussi fait-on quelques reproches à Moliere sur cet article. […] Son faste, Sa fierté, ses hauteurs font un parfait contraste Avec les qualités de son humble rival, Qui n’oseroit parler, de peur de parler mal, Qui, par timidité, rougit comme une fille, Et qui, quoique fort riche, & de noble famille, Toujours rampant, craintif, & toujours concerté, Prodigue les excès de sa civilité : Pour les moindres valets rempli de déférences, Et ne parlant jamais que par ses révérences. […] Lisimon demande si le Comte de Tufiere boit sec : Pasquin répond que son maître est le plus fort buveur du Régiment ; d’après cet éloge, le Financier se décide à lui donner la préférence sur Philinte qui met les trois quarts d’eau dans son vin. […] Qu’on dise de ma part à mon maître-d’hôtel Que je ne trouve plus ma dépense assez forte ; Que cela déshonore un homme de ma sorte ; Que le ménage ici ne convient nullement.
Le jeu fait vivre à l’aise Nombre d’honnêtes gens, fiacres, porteurs de chaise ; Mille usuriers fournis de ces obscurs brillants Qui vont de doigts en doigts tous les jours circulants ; Des Gascons à souper dans les brelans fideles, Des Chevaliers sans ordre, & tant de Demoiselles Qui, sans le lansquenet & son produit caché, De leur foible vertu feroient fort bon marché, Et dont, tous les hivers, la cuisine se fonde Sur l’impôt établi d’une infaillible ronde. […] Non, je chercherois encore à vous tenter : l’habitude est devenue en moi aussi forte que la nature. […] Je le suis par la plus forte des raisons, la nécessité ! […] J’eus le chagrin mortel de voir soutenir « qu’un Auteur sage doit, pour être plus sûr de réussir, ne placer dans chaque acte qu’une seule scene brillante & forte par sa situation ; que les autres doivent être faites seulement pour amener celle-là ; que dans les actes où il y a plusieurs grandes scenes, le spectateur, étourdi par des beautés qui se croisent mutuellement, les sent moins que lorsqu’il en voit seulement quelques-unes joliment enchassées, & distribuées avec prudence ». […] Les Prêtres de ce Dieu le trouverent alors fort mauvais, & s’en plaignirent, disant que dans ces épisodes il n’y avoit rien qui eût rapport aux actions, aux bienfaits, & aux mysteres de leur Divinité, ce qui donna lieu au proverbe : En tout cela, rien de Bacchus.
il pleurera à chacune d’elles d’une maniere fort touchante. […] Alors mon homme, aidé du simple sens commun, pourroit lui répondre, je pense : « Puisque la satisfaction du cœur a deux façons de s’exprimer, gardez votre joie pleureuse pour les pieces que je viens voir avec l’intention d’y pleurer ; mais lorsque, sur la foi de votre affiche, je vous donne de l’argent pour rire, régalez-moi, je vous prie, d’un plaisir qui soit gai, & qui ne ressemble pas si fort au chagrin ». […] Que ma surprise est forte ! […] Fort à votre service, mon pere. […] Le lecteur sera peut-être bien aise de trouver ici des vers qu’on a fait dire au Dénouement personnifié & fort las de faire des Reconnoissances : Une autre fois je viens, inconnu, déguisé, Et souvent fort dépaysé.
Somaise, écrivain obscur et bien fait pour l’être, fit une comédie des Véritables Précieuses, en tête de laquelle il mit une préface fort insultante pour Molière, et ensuite, comme pour le maltraiter plus sûrement encore, il traduisit en méchants vers ses Précieuses ridicules. […] Il faut que ce singulier genre d’infortune soit une source de comique bien abondante ; car Molière y puisa bien souvent sans la tarir ; et ce qui rend sa prédilection pour un tel sujet assez surprenante, c’est qu’en son particulier il prenait, dit-on, fort au sérieux, la chose même dont il se moquait si gaiement en public. […] Comme Molière avait rempli le principal rôle dans ses deux derniers ouvrages, et que la verve comique de son jeu y avait été fort goûtée, ils affectèrent de louer le comédien aux dépens de l’auteur ; ils convinrent que Molière était un fort bon mime qui, par ses gestes et ses grimaces vraiment risibles, faisait beaucoup valoir des scènes grossières et insipides ; mais forcés de reconnaître son talent pour la farce, ils voulurent l’y renfermer ; ils lui firent, pour ainsi dire, défense d’en sortir, le menaçant des choses les plus humiliantes, s’il osait franchir ce cercle étroit où ils l’emprisonnaient ; en un mot, ils le déclarèrent incapable de jamais réussir dans le genre noble et sérieux. […] Une ou deux ressemblances fort légères entre deux ouvrages puisés à une source commune, n’autorisent point cette opinion, et d’ailleurs les deux représentations furent tellement rapprochées que Molière n’eût pas eu le temps de s’approprier une seule des idées de son devancier. […] Il avait peu d’esprit et était fort distrait.
Tabarin prend un couteau de cuisine, délie les sacs, il est fort surpris d’en voir sortir deux hommes. […] Arlequin, fort amoureux d’Argentine, prie Scapin de lui céder sa place. […] Arlequin ouvre le sac ; Scapin en sort, y renferme Arlequin, & s’en va fort content. […] j’apprends de jolies choses, & j’ai un serviteur fort fidele, vraiment ! […] L’idée est fort plaisante, Moliere l’a adoptée.
« Le roi agréa fort cette proposition, et les ordres furent donnés à M. […] Molière y eut un grand accès, et y était fort bienvenu. […] Je ne parle point du caractère d’un père qui veut faire croire à un chacun qu’il est le maître de sa maison, qui se fait fort de tout quand il est seul, et qui cède tout dès que sa femme paraît. […] Trissotin, qui, tout rempli de son savoir, et tout gonflé de la gloire qu’il croit avoir méritée, paraît si plein de confiance de lui-même qu’il voit tout le genre humain fort au-dessous de lui. […] Despréaux eût succédé à Cotin, l’embarras qu’il aurait senti en composant sa harangue, aurait produit une scène fort curieusea.
Il fut tout étonné, et fort aise de se voir tout d’un coup si bien ajusté. […] C’était un fort honnête homme, d’un petit génie, mais bon mari, bon père, et vivant avec ses camarades dans une grande union. […] Ses soins ne furent pas inutiles, La Grange devint un fort bon acteur. […] pour moi, je m’acquitterai fort mal de mon personnage, et je ne sais pas pourquoi vous m’avez donné ce rôle de façonnière. […] Le père et la mère de Baron étaient tous deux de fort bons comédiens.
avec Madeleine Béjart, les servantes maîtresses, les fortes en gueule qui ont aujourd’hui quitté la famille pour tenir maison chez elles ? […] Hillemacher dit lui-même qu’elle eut pour elle une taille fort mignonne, de l’esprit, la bouche belle et beaucoup d’enjouement. […] pour moi je m’acquitterai fort mal de mon personnage, et je ne sais pas pourquoi vous m’avez donné ce rôle de façonnière. […] Quelle est ce jour-là la forte en gueule ? […] Jeanne Bourguignon plut si fort aux nobles, bourgeois et manants de la cité lyonnaise, que Paphetin résolut de l’enlever à son rival.
Fort heureusement, l’administrateur général de la Comédie, M. […] Van Hall, dont l’intéressant article a fort heureusement coïncidé avec la publication de la traduction de M. […] Thym nous paraît une œuvre fort réussie et d’une grande valeur littéraire. […] Thym a fort heureusement évité. […] Don Juan dit quelque part à Leporello : « Chante-moi donc cet air si fort à la mode !
Les pieces mixtes peuvent être fort agréables, parcequ’il est très possible que le caractere & l’intrigant se rendent mutuellement plus piquants, & qu’ils redoublent tous les deux la vivacité de la machine ; mais il faut que l’Auteur, guidé par beaucoup d’adresse, prenne les plus grandes précautions pour cela. […] Dès ce moment, voilà l’intrigue qui absorbe le caractere, & qui domine si fort dans la piece qu’on est obligé de l’annoncer dans le titre, en intitulant la comédie, la Mere Coquette ou les Amants brouillés. […] Ce discours au premier est fort contradictoire. […] Et vous, filous fieffés, ou je me trompe fort, Mettez pour me jouer vos flûtes mieux d’accord.
Examinons de plus près sa pensée, nous verrons qu’il émet à son tour des opinions fort modérées. […] On les prend parce qu’on ne s’en peut défendre et que l’on dépend de parents qui n’ont des yeux que pour le bien ; mais on sait leur rendre justice, et l’on se moque fort de les considérer au-delà de ce qu’ils méritent. » Aussi sommes-nous fort bien disposés à pardonner à Isabelle les ruses qu’elle emploie pour se défendre et nous empresserons-nous d’applaudir avec Molière à la victoire de la pauvre Agnès sur Arnolphe, son oppresseur et son tyran. […] La plupart de ses héroïnes sont de fort honnêtes femmes. […] Tartuffe a su démontrer au naïf Orgon qu’il lui serait fort avantageux de s’assurer une place en paradis, qu’il serait infiniment mieux là qu’en enfer ou qu’en purgatoire, et qu’il devait en conséquence bannir toute autre pensée que celle de son salut. […] Le pauvre Sganarelle est loin d’être admirable, mais il avait un fort méchant maître et s’est efforcé de faire quelque bien ; il lui sera beaucoup pardonné.
« Il n’était (Molière) ni trop gras, ni trop maigre ; il avait la taille plus grande que petite, le port noble, la jambe belle ; il marchait gravement, avait l’air très-sérieux, le nez gros, la bouche grande, les lèvres épaisses, le teint brun, les sourcils noirs et forts, et les divers mouvements qu’il leur donnait lui rendaient la physionomie extrêmement comique. […] Il aimait fort à haranguer ; et quand il lisait ses pièces aux comédiens, il voulait135 qu’ils y amenassent leurs enfants, pour tirer des conjectures de leurs mouvements naturels. » 134.
Lucile écrit en réponse un billet fort tendre, que le Baron surprend ; mais comme il est encore sans dessus, le Baron croit qu’il lui est destiné. […] Lucile, surprise, charmée, troublée de se voir tête à tête avec un amant, ne trouve point de termes assez forts pour s’exprimer ; elle ne peut parler. […] Scarron qui se répete quelquefois dans son Virgile travesti, dit fort ingénieusement : Le voici d’une autre façon, Tant je suis joli garçon. […] Continuons la scene de M. de Boissy, sans l’interrompre, nous y verrons une tirade dans laquelle Lucile fait de fort belles dissertations, & rien n’est plus touchant dans un tête à tête. […] Je plains bien les personnes de l’un & l’autre sexe qui applaudissent à cette scene ; il faut qu’elles n’aient pas eu dans leur vie des tête-à-tête fort piquants, ou qu’il ne leur en reste qu’une bien foible idée.
« Dès sa jeunesse, dit Brantôme, elle aimait fort à voir jouer des comédies et même celles des Zanni et des Pantalon, et y riait tout son saoul comme une autre. » Une troupe, dirigée par un nommé Ganasse ou Ganassa, était venue à Paris en 1570 et avait donné un certain nombre de représentations publiques. […] Ils n’étaient guère sensibles au charme des arts ; ils devaient être surtout fort mal disposés pour les bouffons italiens qui s’en allaient divertir MM. les députés de la Ligue. […] Aussitôt qu’il apprit la fâcheuse aventure survenue à ses comédiens, le roi négocia pour obtenir leur délivrance, et il l’obtint moyennant une forte rançon. […] Ils arrivèrent fort en retard. […] Nous ne savons l’acteur qui tenait le rôle de Pedrolino (Pierrot) ; ce rôle est, dans les canevas des Gelosi, fort pareil à ce qu’il est resté sur la scène française, pétulant, grimacier, malin, gourmand et poltron.
Votre façon d’écrire est fort jolie ; Mais gardez-vous de faire de folie, Ou je saurai, ma foi, vous châtier Comme un galant. […] Le succès de cet ouvrage, que l’auteur reconnaît être fort défectueux, « fut, dit-il, surprenant ; il donna lieu à l’établissement d’une nouvelle troupe de comédiens malgré le mérite de celle qui était en possession de s’y voir l’unique ». […] La qualification de naïf, que Corneille donne au style de ses interlocuteurs, style fort différent de celui des personnages de Molière, qui est aussi estimé naïf, m’a paru rendre nécessaires quelques observations sur la naïveté.
Fort bonne comédienne, elle était en même temps grande, bien faite et très jolie. […] Ces misérables étaient encore fort à la mode. […] La nature lui accorda le don de conserver un air de jeunesse jusque dans un âge fort avancé. […] Racine, fort dépité, fut du nombre de ceux qui la crurent de lui. […] Il est fort douteux que cette rapsodie ait jamais été représentée.
Elle regarde la vie campagnarde, la chasse, la pèche, et même, il faut l’avouer, l’agriculture, dont il est fort pardonnable à une femme du grand monde de n’être pas charmée. […] Ces trois lettres, fort étendues et que l’auteur a intitulées Discours, sont ce que Balzac a écrit de plus intéressant et a le mieux écrit27. […] L’appréhension de lui déplaire était la seule chose que craignait l’armée romaine ; jamais les soldats ne méprisèrent autant l’ennemi et ne redoutèrent si fort leurs chefs ; jamais ne furent tous ensemble si ders et si dociles, ne se débordèrent avec tant d’impétuosité à la campagne, et ne reprirent leur place dans le camp avec moins d’apparence d’en être sortis. […] Tant que leur éloquence, pour user des termes de Varron, a senti les aulx et les oignons, on n’en devait rien attendre de fort exquis.
Cette complication fit que le public sut fort inexactement l’époque où cessa l’intime liaison du roi avec madame de La Vallière, et où de vint exclusive celle qu’il eut avec madame de Montespan. […] « Monsieur de Montespan, dit-elle, qui est un homme fort extravagant, et peu content de sa femme, se déchaînant extrêmement sur l’amitié que l’on disait que le roi avait pour elle, allait par toutes les maisons faire des contes ridicules. […] Monsieur de Montausier était à Rambouillet, il n’apprit pas cette affaire. » Le duc de Saint-Simon a aussi parlé des avanies du marquis de Montespan ; mais, né seulement en 1673, il n’en a parlé que plus de vingt années après, et sur des traditions fort suspectes ; l’on verra même qu’il en a adopté de fabuleuses ; il n’aimait pas M. de Montausier, et n’était pas fâché de trouver la duchesse de Montausier digne de reproches auxquels son mari n’aurait pas été étranger. […] Que l’auteur, après avoir dit qu’il n’avait plus besoin d’étudier son art ailleurs que dans la société, et après avoir produit plusieurs chefs-d’œuvre de cet art ainsi étudié, ait néanmoins eu la fantaisie d’imiter une comédie fort immorale de Plaute, je le veux croire.
Madame de Montespan elle-même, malgré le plaisir qu’elle avait trouvé autrefois dans ces conversations, les tourna après en ridicule pour divertir le roi63. » Il était fort naturel sans doute qu’à la cour, où tant d’intrigues étaient toujours en action, soit pour la galanterie ou pour la fortune, on regardât comme oisifs les gens qui faisaient les plaisir de la conversation, et que le roi et madame de Montespan, dans les ébats d’un double adultère, eussent besoin de donner un nom ridicule aux personnes spirituelles de mœurs régulières et décentes. […] Madame de Sévigné en était lame : elle était aussi fréquemment chez le duc de La Rochefoucauld et dans une étroite liaison avec madame de La Fayette, Le comte de Brancas réunissait aussi du monde aimable chez lui, malgré cette infirmité de distractions continuelles dont madame de Sévigné cite des exemples fort divertissants, et dont La Bruyère a rassemblé une étonnante collection sous le nom de Menalgue dans ses Caractères. […] Mariée à l’âge de 17 ans avec un homme riche, spirituel et fort répandu ; belle, spirituelle elle-même et bien élevée, sa société fut bientôt recherchée. […] Née vers 1641, nièce de la femme du chancelier Le Tellier, cousine germaine du ministre Louvois, mariée fort jeune à un homme de robe devenu célèbre par des bons mots et des chansons, riche, spirituelle et gracieuse au plus haut degré, alliée et amie de madame de Sévigné, qui était son aînée de quatorze ans, amie de madame Scarron, elle réunit chez elle l’élite du monde poli, durant l’intervalle de 1660 à 1770.
Mais deux personnages d’un comique plus fort, plus saillant, ce sont messieurs Tibaudier, le conseiller, et Harpin, le receveur des tailles. […] La pédanterie, déjà fort impertinente chez les hommes, est vraiment intolérable chez les femmes. […] Martine ne parle pas en fort bons termes ; mais, d’après le témoignage de Chrysale, il paraît qu’elle fait une fort bonne cuisine ; et l’on ne dit pas qu’elle gagne sur ses marchés. […] Il était, de plus, le mari très amoureux d’une femme fort coquette, dont il croyait pouvoir fixer l’inconstance, en multipliant les preuves de sa passion. […] L’escrime qui, du temps de Molière, était un art fort pratiqué, avait fourni au discours familier une foule d’expressions figurées dont tout le monde se servait.
Don Juan emploie les serments les plus forts pour lui persuader qu’il l’épousera. […] Pour moi, je ne le cele point, je souhaite fort que les choses aillent dans la douceur. […] Fort. […] Un page annonce au Commandeur qu’on le demande : il fort. […] Pour les éviter il fuit dans une autre ville, où il trouve un de ses freres qui vient d’épouser une femme fort riche, & qui le présente à sa moitié.
C’est une fort bonne précaution que j’indique à tous les écrivains de feuilleton à venir ; pendant que vous écrivez lentement ces formules banales, vous avez le temps d’arranger dans votre tête la forme de votre chapitre ; vous voyez tout d’un coup le commencement, le milieu et la fin de cette œuvre qui, pour bien faire, doit être également traitée dans toutes ses parties. […] Vous vous êtes fort étonnés que la souscription pour le monument de Molière ait rapporté si peu d’argent13 ; mais c’est votre faute à vous tous qui nous ramenez, chaque jour, à l’analyse des mêmes comédies. […] De celui-là aussi vous nous rebattez singulièrement les oreilles, et je n’ai jamais compris, je vous l’avoue, comment vous pouvez admirer, si fort et en même temps, Molière et Marivaux, l’un si vrai et si net, l’autre si faux et si retors ; celui-ci qui rit franchement, celui-là qui ricane ; Molière qui va droit son chemin, Marivaux qui ne marche que dans les sentiers détournés ; Molière qui dit tout et même plus, Marivaux qui laisse tout entendre et quelque chose encore. […] Mais quand vous arrivez à Molière contrefaisant Beauchâteau, Hauteroches, Villiers, tous les comédiens de l’Hôtel de Bourgogne, j’avoue que mon plaisir en est gâté. — Je ne veux pas que Molière, même devant Louis XIV, à plus forte raison devant moi, fasse le métier d’Alcide Tousez. La comédie reprend un peu quand arrive le Fâcheux au plus fort de la répétition, et quand Molière donne la réplique à Lagrange, qui joue un rôle de marquis ; le gazouillement de mademoiselle Duparc et de mademoiselle Molière est aussi une plaisanterie du meilleur goût ; tant que Molière reste dans la comédie il est excellent ; mais une fois dans la satire, il faut avouer qu’il va trop loin.
Elle réalise son rêve éternel qui est un pouvoir très fort, qui ne soit pas bête. […] est fort divertissante. […] Dans ce qu’a écrit Molière il y a de fort bonnes choses. […] Ce sont de fortes objections et les a-t-on assez faites à Diderot ! […] Tout cela est de fort bon sens et de très haute raison.
Boileau, surtout, trouva le moyen de rester également uni aux deux poètes, séparés par les deux plus fortes causes de ressentiment qu’il y ait au monde : une rivalité amoureuse et une antipathie de métier. […] Pour Molière, en particulier, il me plaît fort, après y avoir regardé, de ne trouver dans sa vie aucune des « terribles défaillances » entrevues par M. […] Dans tout cela, il faut le reconnaître, la pensée maîtresse du siècle, l’idée chrétienne tient fort peu de place. […] Au demeurant, Grimarest nous montre le poète fort impatient, fort exigeant, et cela avec une précision si détaillée, qu’il est bien difficile de ne pas le croire. […] Il faut que sa rancune ait été bien forte pour lui faire commettre une faute contre son art.
Ergaste, fils d’Amidor, riche, mais fort avare, est passionnément amoureux de Corine, fille d’Argine, qui plaide pour une grosse succession, & qui, faute d’argent, ne peut finir ce procès : Ergaste en cherche de tous côtés. […] Euclion trouve ce Dieu fort mal-honnête, le croyant la cause du vol qu’on lui a fait : il découvre enfin que sa fille a été violentée par Liconide. […] En vérité, Euclion, je vois bien qu’à cause que je ne suis pas fort loin de la vieillesse, vous me croyez propre à être votre dupe : cependant il me semble que je mérite mieux que cela. […] ma foi, tu seras bien fine si tu tires de lui quelque chose, & je te donne avis que l’argent céans est fort cher. […] Autre trait fort plaisant !
Mais en revanche les petites bagatelles de cette espece peuvent avoir beaucoup plus de piquant, de comique & un plus grand nombre de saillies, parcequ’une Divinité entourée de simples mortels a sur eux une supériorité qu’un Auteur ingénieux sait partager, & qui le met très fort à son aise. […] Fagan paroît ensuite, & dit que son papa l’estime fort. […] Sire, je sais, dit-il, la langue des oiseaux, Rossignols, fauvettes, moineaux ; J’entends clairement leur langage : Un habile Dervis, cabaliste & demi, Honnête homme & fort mon ami, M’a procuré cet avantage. […] Il veut acheter des almanachs, des curedents, des étuis pour un de ses anciens amis qui est fort pauvre, & qui ne lui est bon à rien ; mais il cherche un superbe cabinet de la Chine pour un homme nouvellement en faveur, sur la protection duquel il compte beaucoup.
— Fort belle. […] — Fort beau. […] Cependant un amant plairait fort à la dame, Et même pour Alceste elle a tendresse d’âme. […] Arsinoé n’y reviendra pas, soyez-en sûrs ; elle a trouvé plus fort qu’elle ; elle attendra sa vengeance des imprudences de Célimène. […] Les nègres ne trouvent-ils pas leurs femmes fort belles ?
Voilà comment l’habitude et la routine seront presque toujours plus fortes que les meilleures intentions. […] Hamlet pour le moins est aussi fort que Don Juan ; — il est naturellement plus mécontent de l’esprit humain, et il pense comme un misanthrope. […] Si pourtant Molière, le poète ami du peuple, n’eût pas tenu si fort à nous montrer dans cet appareil funèbre, la statue absurde et sublime, elle pouvait rester fort paisiblement à cheval sur son tombeau ! […] Aussi peu il est permis de toucher à Tartuffe, aussi fort peut-on toucher à L’Amour médecin. […] Il ne tient ni à la naissance, ni au nom, ni même à l’âge, fort peu même à la beauté ; tout lui convient, pourvu que cela soit vite fait.
Si L’Amour médecin n’est pas le premier coup que Molière ait porté à l’art de guérir et à ceux qui l’exercent, c’est incontestablement le plus fort et le plus terrible. […] Il avait de plus fortes raisons pour estimer peu la médecine et surtout pour s’en moquer. […] Il est aujourd’hui démontré à tous les bons esprits que Rousseau, confondant très mal à propos, dans le personnage d’Alceste, la vertu qui le fait estimer, avec la morosité qui le rend insociable, a fort inutilement voulu venger l’une des traits qui n’étaient dirigés que contre l’autre et ne tombaient que sur elle. […] Ce chef-d’œuvre a un caractère d’originalité et de vérité universelle, qu’attestent plusieurs particularités fort dignes de remarque. […] Elle existe dans plusieurs livres fort graves, et nos aïeux l’ont mise en fabliau.
Arnauld père ne laisse pas de produire un fort bel effet. […] Si son initiative est au moins fort contestable en ce qui concerne la politique, objet assidu de ses préoccupations, doit-on la croire plus réelle à l’égard de la littérature, qui, à en juger par ses Mémoires, semble avoir attiré beaucoup moins son attention qu’on ne le croit généralement ? […] Comme les femmes, ils ne semblent forts que quand ils sont passionnés. […] Il serait fort ridicule de comparer Racine et Fénelon à Ovide ; mais avant eux on remarque également une génération d’écrivains d’une trempe plus vigoureuse ; après eux, la littérature s’énerve et dépérit. En outre, comme le règne d’Auguste, celui de Louis XIV, loin de commencer une nouvelle époque littéraire, continue d’abord une glorieuse période qu’il clôt fort tristement.
Il se trouve des femmes honnêtes parmi celles qui ne le sont pas ; il y a des filles innocentes à côté de mères fort déréglées. […] « Agnès, si l’on en croit Molière, ne dit pas un mot qui de soi ne soit fort honnête, et si vous voulez entendre dessous quelque chose, c’est vous, dit-il, qui faites l’ordure et non pas elle, puisqu’elle parle seulement d’un ruban qu’on lui a pris. » Il y a peu de bonne foi dans cette réponse. […] Si la scène ne roulait pas sur une équivoque et sur une équivoque fort claire, elle serait la plus plate du monde, au lieu d’être une des plus comiques.
Lysidas d’un autre progrès fort important. […] La structure de la tragédie est simple et forte : donc le nœud de la comédie doit être lâche ou embrouillé. […] Cette lacune dans sa théorie est fort remarquable ; elle suffit pour nous faire voir que sa détermination de l’idée du comique n’est point a priori. […] Tout cela est fort ingénieux ; mais tout cela repose sur deux assertions qui ne sont ni évidentes ni démontrées : 1º le comique est le contraire du tragique ; 2º le tragique est le conflit de deux puissances morales. […] Car, remarquez-le bien, elle ne se borne pas à dire : Cette comédie est fort belle ; je la trouve fort belle ; n’est-elle pas en effet la plus belle du monde ?
» II n’y a pas de mot plus fort et il est parfaitement naturel. […] Il ne l’a pas poussé très loin ni très fort ; mais il l’a connu. […] Ce pourrait être d’un fort honnête homme ; mais ce peut être aussi d’un scélérat. […] C’est elle qui sera ridicule de s’attaquer à gens tellement plus forts qu’elle. […] Je répète qu’il y a doute et forte raison de douter.
Un tel choix parut fort extraordinaire, et madame de Sévigné veut que la Providence s’en soit mêlée. […] Le Tartuffe était attendu depuis longtemps et fort prôné d’avance : si la curiosité était vivement excitée, elle devait être aussi plus exigeante, et l’envie avait eu le loisir de préparer ses armes. […] Considéré sous deux points de vue si différents, un tel sujet devait être fort différemment traité dans plusieurs de ses parties. […] J’ai déguisé mon personnage sous l’ajustement d’un homme du monde , est une phrase fort remarquable. […] Mais, dans l’édition de ses œuvres, donnée en 1682 par La Grange et Vinot, le passage est altéré d’une manière fort remarquable.
Il y a, Messieurs, pour l’histoire de notre vieux théâtre, une date importante et fort connue : c’est celle de 1402, année où furent données par Charles VI les lettres-patentes qui autorisaient les représentations des confrères de la Passion. […] La deuxième supposition est la plus probable, à en juger par certaines situations fort risquées (dans la pièce d’Abraham par exemple) dont je n’oserais vous reproduire l’analyse, et que l’on se figure difficilement avoir été représentées par une troupe de nonnes devant leur abbesse. […] Gabriel, qui est fort occupé, descend de rechef pour promettre un fils à Zacharie, époux d’Elisabeth, et comme Zacharie n’a pas trop l’air d’y croire, il l’en punit en le rendant muet. […] Les époux divins ont été fort mal accueillis par les hôteliers de Bethléem : « C’est logis pour gens de cheval, leur disent-ils, et non pas pour gens si méchants. […] Celle qui est donnée comme le modèle du genre, et que les frères Parfait n’osent (tant elle est belle) attribuer à P, Gringore, m’a paru un chef-d’œuvre fort ennuyeux.
Prenez le recueil d’Évariste Gherardi, qui nous a conservé les pièces jouées par les Italiens à l’Hôtel de Bourgogne : vous y reconnaîtrez immédiatement la tradition de la raillerie française, notre génie satirique, à travers les déguisements fort légers qu’on lui impose. […] Sachez donc que, pour parvenir en fort peu de temps, il faut être dur et impitoyable, principalement à ceux qui ont de grands biens ; il ne faut jamais donner les mains à aucun arbitrage, jamais ne consentir d’arrêt définitif : c’est la perte des études. […] fort sévèrement. […] Mais, dans mes grandes villes, il y a d’honnêtes gens, fort accommodés, qui prêtent sur de la vaisselle d’argent aux enfants de famille au denier quatre57, quand ils ne trouvent point à placer leur argent au denier trois. […] Il faut parler toujours sans rien dire pour sembler spirituelle ; rire sans sujet pour paraître enjouée ; se redresser à tout moment pour étaler sa gorge ; ouvrir les yeux pour les agrandir, se mordre les lèvres pour les rougir ; parler de la tête à l’un, de l’éventail à l’autre ; donner une louange à celle-ci, un lardon à celle-là ; enfin, badiner, gesticuler, minauder 60 . » L’arrivée du printemps, qui amène le départ des officiers, jette le désarroi dans le monde des promeneuses, et les force à se rabattre sur les robins et les petits collets fort peu demandés en hiver : Heureux les bourgeois de Paris, Quand le plumet court à la gloire !
On a remarqué que presque tous ceux qui se sont fait un nom dans les beaux-arts, les ont cultivés malgré leurs parents, et que la nature a toujours été en eux plus forte que l’éducation. […] À l’égard de son caractère, il était doux, complaisant, généreux ; il aimait fort à haranguer ; et quand il lisait ses pièces aux comédiens, il voulait qu’ils y amenassent leurs enfants, pour tirer des conjectures de leur mouvement naturel. […] Ils étaient fort différents de ceux d’aujourd’hui ; ils allaient presque toujours en robe et en rabat, et consultaient en latin. […] disait Don Juan : Si cela est, tu dois donc être fort à ton aise. […] Quin, cum it dormitum, follem obstringit ob gulam, Ne quid animaæ forte amittat dormiens ; Etiamne obturat inferiorem gutturem ?
On le voit représenté fort exactement en tête de sa Supplica imprimée à Venise en 1634 ; nous reproduisons ce dessin. […] Pantalon, qui a justement besoin de faire réparer une serrure, arrête au passage Cintio qui est fort embarrassé, d’autant que Mezzetin le poursuit de ses quolibets. […] C’est exactement l’expression métaphorique qu’emploie Trufaldin à la scène iv du premier acte de L’Étourdi : Et vous, filous fieffés, ou je me trompe fort, Mettez, pour me jouer, vos flûtes mieux d’accord.
A peine trois ou quatre fois le mot est-il prononcé1, et dans le seul passage où Molière met deux avocats en scène, c’est pour les faire parler l’un fort vite, l’autre fort lentement2. […] Deuxième avocat, chantant fort vite en bredouillant.
Madame de Maintenon, témoin de la scène qui se passa entre eux, en parle ainsi à madame de Saint-Géran dans une lettre du 4 mai : « Le roi eut hier une conversation fort vive avec madame de Montespan. […] « On est ici dans la plus grande joie », écrivait le 7 août madame de Maintenon à madame de Saint-Géran ; « le roi a fait un fort beau présent à madame la dauphine. […] Le roi, fort affligé, se retira à Marly : madame de Maintenon l’y suivit. […] Il est fort probable que pour déterminer le roi à l’employer comme moyen, madame de Maintenon fit tout ce qu’elle put et laissa faire tout ce qui concourait à rendre l’obstacle assez puissant pour rendre le moyen nécessaire. […] La Chaise, ni les jésuites, ni le clergé tout entier ne seraient parvenus à la faire épouser si elle n’eût charmé le roi ; et il était fort possible que sans leur secours elle réussît par l’art uni à ses charmes.
Comme la Dame est beaucoup plus jeune que la Demoiselle, il fait une méprise ; il la croit encore à marier, il en devient amoureux, & écrit une lettre fort tendre, qui, étant adressée à Mademoiselle Cléonte, parvient à la vieille folle : celle-ci est enchantée de sa conquête ; elle paroît tenant dans sa main la réponse au billet doux qu’elle a reçu. […] cela est trop fort ! […] Sainville écrit une lettre fort tendre à Angélique, qui, croyant avoir des raisons pour se plaindre de son amant, ne veut pas la recevoir. […] Jacques veuille mettre dans l’eau chaude un voleur, lui griller les pieds & le pendre au plancher ; mais l’Avare est si préoccupé de son vol, qu’il peut donner en passant dans une méprise de fort peu de durée, puisque le cuisinier la fait cesser tout de suite, en disant qu’il est question d’un cochon de lait.
Je demande la permission de citer un exemple plus fort, & je dis : Voit-on aujourd’hui des jeunes gens de famille déshonorer leur rang en excroquant de riches dupes, en leur faisant bassement la cour, pour emprunter de l’argent qu’ils ne rendront jamais ? […] Jourdain, lui voler une bague & lui faire régaler sa maîtresse, se souciant fort peu de passer pour le Mercure du bourgeois : qu’on mette, dis-je, aujourd’hui un pareil intrigant dans une piece, & les gens du bel air vont lapider l’Auteur. […] Lorsque l’amour est fort, hélas ! […] Ma tante, pour le moins, m’en parle fort souvent : Je le croirois, selon que j’aime peu le monde.
Mais pour retourner au fameux comédien dont vous m’avez parlé, ses ouvrages n’ayant pas tout le mérite de sa personne, vous me permet trez de ne vous en dire rien autre chose, sinon que c’est un fort galant homme. […] Il fit quelque temps la Comédie à la Campagne et, quoiqu’il jouât fort mal le Sérieux et que dans le Comique il ne fût qu’une copie de Trivelin et de Scaramouche, il ne laissa pas que de devenir en peu de temps, par son adresse et par son esprit, le Chef de sa Troupe et de l’obliger à porter son nom. […] Il y a des endroits qui sont inimitables et qui sont si bien exprimés que je manque de termes assez forts et assez significatifs pour vous les bien faire con cevoir. […] Tout ce que vous avez dit de lui m’a paru fort sincère, car vous l’avez dit d’une manière à me faire croire que tout ce que vous avez dit à sa gloire est véritable, et les ombres que vous avez placées en quelques endroits de votre portrait n’ont fait que relever l’éclat de vos couleurs.
Rousseau, qui a vu le Misanthrope à travers de sa misanthropie personnelle, l’a fort mal jugé. […] Il n’est donc pas étonnant qu’Alceste, ennuyé de cette manie, le prenne à cet égard sur un ton fort haut. […] Je suis vraiment amoureux de Célide sans être fort sûr d’en être aimé. […] Bernard pense qu’on regardera deux fois avant d’entrer dans une auberge de si belle apparence, où l’on ne peut manquer de payer fort cher. […] La poésie n’est pas le côté fort de Dancourt, et ses pièces en vers, ainsi que ses poèmes lyriques, ne valent guère la peine d’être lus.
Entre eux deux la nature est propice à tel point, Que le sort les sépare & le sang les rejoint : Etant vrai que l’enfant est l’ouvrage du pere, Sa douleur sur lui-même aisément réverbere, Et le sang l’un de l’autre est si fort dépendant, Que l’enfant met le pere en un trouble évident. […] Je vous suis fort obligé : me voilà beaucoup plus incertain que je n’étois. […] Le fils restoit à pourvoir : il s’affectionne d’une Demoiselle de qualité, fort proche parente de son beau-frere : il aime, il est aimé ; mais son pere s’oppose à l’achevement mutuel de leurs desseins. […] Mademoiselle, tout ce qui dépend d’un bras plus fort que le mien, je le souhaite & ne le promets pas. […] Il voit le Docteur Onesti : il ne l’aime pas, quoiqu’il soit fort savant, parcequ’il lui fait gagner peu.
On voudrait, en quelque sorte, qu’ils eussent toutes les qualités d’une bonne définition, c’est-à-dire qu’ils fussent clairs, comprissent tout le sujet, et convinssent au sujet seul ; et l’on a vu des comédies fort estimables, sinon condamnées, du moins jugées avec rigueur, par l’unique raison qu’un titre vague ou disproportionné avait trompé le spectateur sur la nature ou sur l’étendue du sujet. […] Une telle comédie ne représentait nullement les mœurs de l’époque où elle parut, et c’est sans doute un grand défaut ; mais ce qui, dans cette même pièce, place Molière fort au-dessus de son modèle et de ses contemporains, c’est le comique franc de plusieurs situations, c’est cette fécondité d’imagination qui renouvelle tant de fois des stratagèmes si souvent déconcertés, c’est surtout ce dialogue gai, rapide et naturel qui anime constamment la scène, et dans lequel chaque personnage se peint lui-même des couleurs qui lui sont propres. […] Molière prétendit seulement à être l’imitateur du comique italien, et toutefois il embellit sa copie de quelques traits originaux qui la rendirent fort supérieure à son modèle, ainsi qu’aux autres ouvrages où était reproduit le même sujet.
Aucun n’a pris cette licence : Ils m’ont su révérer si fort jusqu’à ce jour, Qu’ils ne m’ont jamais dit un mot de leur amour. […] Vraiment, chimeres est fort bon ! Je me réjouis fort de chimeres, mes freres ; Et je ne savois pas que j’eusse des chimeres.
Toutes ces places étaient fort honorables, mais elles étaient dépendantes. […] « Elle était, dit Mademoiselle, révérée, adorée ; c’était un modèle d’honnêteté, de savoir, de sagesse, de douceur… La dévotion que j’ai pour elle fait que je me suis un peu écartée de mon sujet ; mais je me suis assurée que je ne déplairai point à mon lecteur en parlant d’une chose si adorable. » On voit par les lettres de Voiture que la marquise de Rambouillet et Julie, sa fille, écrivaient fort simplement ; ce qui autorise à penser qu’elles parlaient de même. […] Le roi, se voyant pris : Je vois bien, dit-il, qu’il faut que j’en passe par là, puisque la reine le veut, mais regardez bien au moins de ne me frapper pas fort.