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130. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

C’était un très grand honneur pour un pauvre comédien de campagne ; cependant Molière pria, avec respect, Monsieur le Prince de permettre qu’il ne l’acceptât pas, et qu’il restât à la comédie qui était, disait-il, sa véritable vocation. […] Le véritable confident de sa passion jusqu’à la fin de sa vie, ce fut le public, ce public, qui chaque soir accourait, avide de l’entendre : il voulut lui montrer quelle charmante élève il avait faite ; il écrivit pour elle le court et joli rôle de Léonor, qui lui ressemble tant. […] L’ami du genre humain, Philinte, c’était Chapelle, qui pour être trop à tout le monde n’était point assez à un véritable ami. […] car où était, au milieu de toutes ces chimères, son véritable moi ? […] La véritable source de tout le mal, c’est, disaient-ils, une humeur crasse et féculente, une vapeur noire et grossière, qui obscurcit, infecte et salit les esprits animaux, etc. » Ces médecins firent rire aux éclats toute la France, et Diderot a raison : « Si l’on croit qu’il y a beaucoup plus d’hommes capables de faire Pourceaugnac que le Misanthrope, on se trompe. » XVI.

131. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Un cavalier qui revient d’Espagne m’en apprit dernièrement la véritable raison. […] En riant du mal imaginaire, il croyait se faire illusion sur la maladie véritable. […] Il se prétendit noble, cria bien haut qu’à Toulouse sa famille tenait au Capitoulat, et on finit par le croire, d’autant mieux que bientôt des titres véritables, des dignités d’importance servirent de vernis à cette noblesse de fraîche invention. […] C’est là que Molière, en revenant, se trouva bel et bien lui-même ; c’est là qu’enfin mis dans sa vraie voie, sur son véritable sol, il se dit, ne faisant plus que glaner de temps à autres chez les étrangers à la mode : « Pourquoi emprunter, à quoi bon prendre ? […] Il ne faut pas oublier les origines de certains personnages de Molière, pour les bien comprendre, et surtout pour les bien jouer, avec leur véritable allure, leur mouvement vrai.

132. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIX. Des Méprises, des Equivoques & de ce qu’on appelle quiproquo au Théâtre. » pp. 474-489

Le voilà : vous y verrez clairement & à loisir les véritables sentiments que l’on a pour vous.

133. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Pieces intriguées par le hasard. » pp. 223-240

On voit que dans le courant de cet acte Marcella dit encore de dessein prémédité des choses qui ne sont point, ou en cele qui sont véritables, & ranime par-là l’intrigue : par conséquent ce n’est point le hasard qui forme l’action, n’en déplaise à Riccoboni.

134. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. La Chaussée, imitateur de Regnard, d’un Auteur Espagnol, d’un Auteur Italien, d’un Romancier François, &c. » pp. 262-276

Je ne sais si la Chaussée, gâté par son genre ou ses succès, dédaigna sur la fin de ses jours la véritable Thalie ; mais il est certain qu’épris de ses beautés, il tenta de mériter ses faveurs en entrant dans la carriere du Théâtre : sa Fausse Antipathie & son Amour Castillan le prouvent assez.

135. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Mais de pareils états d’esprit ne donnent point la véritable pensée d’un homme. […] Beaucoup, cependant, partent d’ennemis acharnés, qui n’ont aucunement l’intention de lui faire des complimens ou d’enregistrer ses succès, qui le dénigrent, au contraire, l’injurient, ne lui accordent que des éloges perfides, par exemple lorsqu’ils consentent à le reconnaître bon farceur en ajoutant que c’est là son véritable emploi et qu’il aurait tort de vouloir s’élever plus haut. […] Écoutant un jour derrière le théâtre, avec Champmeslé, une scène de Tartuffe, il s’écriait avec une véritable fureur : « Ah !

136. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Tous les acteurs sont raillés dans les deux lettres, et quoique cela soit nouveau au théâtre, il fait voir néanmoins la véritable manière d’agir des coquettes médisantes, qui parlent et écrivent continuellement contre ceux qu’elles voient tous les jours, et à qui elles font bonne mine. […] Je lui répondis dessus qu’il n’était pas possible qu’une aussi belle pièce que celle-là, en cinq actes, et dont les vers sont fort beaux, eût été faite en aussi peu de temps ; il me répliqua que cela paraissait incroyable, mais que tout ce qu’il venait de me dire était très véritable, n’ayant aucun intérêt de déguiser la vérité. » Ce discours d’Angelo est si fort éloigné de la vraisemblance que ce serait abuser de la patience du lecteur d’en donner la réfutation : aussi, nous ne l’avons employé que pour prévenir des personnes qui, trouvant ce passage dans le volume que nous venons de citer, pourraient l’altérer dans leur récit, et donner le change à un certain public, toujours disposé à diminuer la gloire des grands hommes. […] « Toute cette pièce est traitée de la même sorte que le sieur Molière a de coutume de faire ses autres pièces de théâtre, c’est-à-dire qu’il y représente avec des couleurs si naturelles le caractère des personnes qu’il introduit, qu’il ne se peut rien voir de plus ressemblant que ce qu’il a fait, pour montrer la peine et les chagrins où se trouvent souvent ceux qui s’allient au-dessus de leur condition ; et quand il dépeint l’humeur et la manière de faire de certains nobles campagnards, il ne forme point de traits qui n’expriment parfaitement leur véritable image. […] « Je me soucierais fort peu de tout ce qu’ils peuvent dire, si ce n’était l’artifice qu’ils ont de me faire des ennemis que je respecte, et de jeter dans leur parti de véritables gens de bien, dont ils préviennent la bonne foi ; et qui, par la chaleur qu’ils ont pour les intérêts du ciel, sont faciles à recevoir des impressions qu’on veut leur donner. […] Il ne tient pas un seul moment l’auditeur en balance, on le connaît d’abord aux marques que je donne ; et d’un bout à l’autre, il ne dit pas un mot, il ne fait pas une action qui ne peigne aux spectateurs le caractère d’un méchant homme, et ne fasse éclater celui du véritable homme de bien, que je lui oppose. » Molière continue sa préface en faisant l’apologie de la comédie en général, et finit ainsi : « [*]Mais, supposé, comme il est vrai, que les exercices de la piété souffrent des intervalles, et que les hommes aient besoin de divertissement, je soutiens qu’on ne leur en peut trouver un qui soit plus innocent que la comédie.

137. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. De l’Amour. » pp. 367-384

c’est le véritable, & n’en ayons point d’autre ; Comme il sera le mien, qu’il soit toujours le vôtre.

138. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. » pp. 5-19

Le véritable Turc revient.

139. (1794) Mes idées sur nos auteurs comiques. Molière [posthume] pp. 135-160

Sganarelle, qui va porter à Valère la déclaration d’amour, ensuite le billet, ensuite le conseil d’enlever Isabelle ; la scène quatorzième de ce deuxième acte, dans laquelle Sganarelle mène Valère devant Isabelle qui s’explique en sa présence sur ses véritables sentiments, et le trompe sous ses propres jeux ; l’acte qui finit par le dessein d ‘épouser le lendemain Isabelle, ce qui rompt tout ce qu’elle a fait, et oblige de recommencer la pièce au troisième acte, où le jaloux va lui-même chercher le notaire pour les unir ; la scène sixième où il sermonne Artiste ; enfin le dénouement qui est superbe, qui se tait par les soins du jaloux, qui satisfait tout le monde.

140. (1886) Revue dramatique : Les Fâcheux, Psyché (Revue des deux mondes) pp. 457-466

Elle nous fait souvenir de ce modèle unique par le malicieux badinage de ce premier acte, où paraissent d’abord les sœurs de l’héroïne, véritables princesses de conte de fée, envieuses comme on l’est dans la Belle et la Bête ; ensuite, au troisième acte, par le spirituel entretien de l’Amour, ce Prince Charmant, et de son valet Zéphire : — voilà pour Molière ; — aussitôt après, par la déclaration tendrement ingénue de Psyché à l’Amour, et par la réplique tendrement jalouse de l’Amour à Psyché : — voilà pour Corneille ; — enfin, de-ci de-là, dans toute la pièce, par quelques traits d’enjouement et de sentiment, par la souplesse et la légèreté du langage, par le tour de tel couplet et par sa cadence.

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