Ce qui mérite ici d’être observé, c’est l’effet que produisait le spectacle des mœurs de la cour sur la société d’élite dont madame de Maintenon avait fait partie.
Sans doute, cette intrépidité d’impénitence qui brave le surnaturel lui-même a une sorte de grandeur sauvage qui nous impose, mais sans nous captiver ; nous n’éprouvons pas pour lui ce sentiment d’admiration et d’enthousiasme avec lequel Lucrèce nous peint Épicure bravant les dieux et la superstition : Tandem Graius homo… Nous restons peuple devant ce spectacle ; c’est là évidemment ce qu’a voulu Molière. […] Néanmoins, nous croyons pour notre part que le trait n’est pas juste12 et qu’il est né simplement du besoin de conserver le caractère comique de la pièce, qui dans la catastrophe tournerait à la tragédie ; mais ce n’est pas moins un démenti donné au caractère de Sganarelle, qui ne peut être en ce moment qu’épouvanté par le spectacle qu’il a devant les yeux et qui ne doit pas nous faire rire au moment où la vengeance divine éclate d’une manière triomphante. […] Quant à la catastrophe finale, que les critiques donnent comme une farce sans autorité et sans valeur morale, ce n’est pas la faute de Molière si une statue qui marche, une terre qui s’entrouvre avec un tonnerre et des éclairs ne sont plus pour nous et n’étaient déjà pour les spectateurs les plus pieux du xviie siècle qu’un pur spectacle et une affaire de machine. […] Sentiments des pères de l’Église sur la comédie et sur les spectacles.
Un écrivain supérieur est quelquefois obligé de descendre à ces sortes d’ouvrages, qui ont pour objet de faire valoir d’autres talents que les siens, en amenant des danses, des chants et des spectacles. […] Le Mariage forcé, comédie-ballet en un acte, était encore un de ces intermèdes bouffons qui faisaient partie des spectacles de la cour. […] Jourdain cette prétention si commune à la richesse roturière, de figurer avec la noblesse, il n’était pas nécessaire de le faire assez imbécile pour donner sa fille au fils du Grand-Turc et devenir mamamouchi : ce spectacle grotesque est évidemment amené pour remplir la durée de la représentation ordinaire de deux pièces, et divertir la multitude, que ces sortes de mascarades amusent toujours. […] on ne supportera jamais sur le théâtre le spectacle de tant d’atrocités, et un pareil monstre n’est pas justiciable de la comédie. […] C’est un spectacle touchant que toute cette famille désolée autour d’un honnête homme, prêt à être si cruellement puni de son excessive bonté pour un scélérat qui le trompait; et cet intérêt n’est point romanesquement échafaudé ni porté au-delà des bornes raisonnables de la comédie.
Hermann Fritsche assistaient au spectacle.
Un gardien ouvrira la grille aux visiteurs étrangers, et leur dira : —Ici, messieurs, Molière appuyait le pied quand il composait; là il pleurait sur la légèreté de la Béjart ; là, à cette croisée, il prenait le frais après son dîner ou après le spectacle; là il mourut.
Un berger étoit attentif aux beautés d’un spectacle qui ne faisoit que commencer, lorsqu’il fut tiré de son attention par un bruit qu’il entendit à ses côtés. […] Tout le spectacle passe sans qu’il y donne aucune attention ; mais il se plaint qu’il est trop court, parcequ’en finissant il le sépare de son adorable bergere ; &, de cette premiere vue, de ce premier moment, il emporte chez lui tout ce qu’un amour de plusieurs années peut avoir de plus violent.
Cette nouvelle façon de traiter en détail nos foiblesses ne pourroit manquer d’attirer beaucoup de monde au spectacle, parcequ’il suffiroit d’avoir vu une premiere piece, pour ne pouvoir résister à la tentation de connoître la suite.
Ce fut pour Monsieur de Molière une occasion nouvelle d’avoir recours aux bontés du Roi, qui lui accorda la Salle du Palais Royal, où Monsieur le Cardinal de Richelieu avait donné autrefois des spectacles dignes de sa magnificence.
Aussi, à quatorze ans, ne savait-il que lire et écrire ; mais son grand-père maternel le mène au spectacle : dès ce moment, le destin de la comédie semble s’unir à celui de Pocquelin ; la comédie et Pocquelin sortent en même temps de l’enfance. […] Si l’on jugeait du mérite d’un ouvrage par le nombre de ses représentations, nous trouverions celui-ci excellent ; il en eut quarante de suite, en été, saison toujours contraire au spectacle, et dans un temps encore où le mariage de Louis XIV attirait le beau monde hors de Paris. […] et les mères, accoutumées à conduire leurs filles au spectacle, reconnaissent-elles l’Isabelle de Molière, cette jeune personne honnête, intéressante, que la crainte d’être à jamais malheureuse force à une démarche qu’elle se reproche ? […] Les noms de la plupart des acteurs, nouvellement de retour des extrémités de la France, ou des portes de l’autre monde, étaient sur l’affiche, en très gros caractères, ainsi que ces mots : spectacle demandé, les billets gratis, les entrées de faveur ; généralement suspendus. […] La maison du roi jouissait des entrées gratis à tous les spectacles ; les camarades de Molière exigèrent qu’il sollicitât la suppression d’un droit aussi contraire à leurs intérêts.
Au spectacle ou à la lecture d’un chef-d’œuvre, prétendent-ils, l’image de quelque chose de plus parfait surgit dans notre esprit ; nous comparons la réalité à ce modèle divin, et nous avons trouvé le principe de la critique littéraire. […] Au spectacle comme à la lecture, cette pièce, il faut le reconnaître, nous paraît imparfaite. […] Voilà la fin du spectacle.
Térence a cette plaisanterie de réflexion que fait naître dans l’âme d’un sage le spectacle des folies humaines. […] Durant ces Saturnales de la Régence, la nation elle-même offrait le spectacle le plus curieux. […] Tout ce qu’il demanda, ce fut que le spectacle commençât à quatre heures précises. […] Ce fut alors qu’il composa un Traité de la Comédie et des Spectacles, selon la tradition de l’Église, qui ne fut imprimé qu’après sa mort, Paris, 1667, In-8º. […] Il faut excepter les cas où la grande pièce était assez longue pour former à elle seule le spectacle.