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188. (1863) Molière et la comédie italienne « Préface » pp. -

  La littérature italienne n’est pas sans doute la seule littérature moderne que Molière ait mise à contribution. […] Un seul document de quelque importance a dû être reproduit tel ou à peu près tel qu’il avait figuré dans la notice du Festin de Pierre, au tome III de l’édition ; c’est le canevas du Convitato di pietra.

189. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. Des Pieces intriguées par les Maîtres. » pp. 151-168

Messieurs, si vous voulez absolument remplir le théâtre, & figurer seuls sur un lieu destiné à tous les états, souffrez qu’on vous y fasse voir tels que vous êtes, tels même qu’il le faut pour faire aller la machine dont vous voulez seuls faire mouvoir les ressorts. […] Je ne veux qu’un seul mot pour vous fermer la bouche.

190. (1663) Nouvelles nouvelles pp. 210-243

— Tout ce que vous dites est véritable, lui répondit Clorante, mais je ne suis pas tout seul cause de ces abus et, pour m’y opposer, je me suis souvent efforcé de louer des pièces de théâtre qui, quoiqu’elles fussent bonnes, ont été condamnées par les mêmes raisons que vous venez de dire, ceux qui connaissaient la bonté de ces pièces n’osant les protéger, de crainte de passer pour ridicules, et disant par complaisance qu’elles ne valaient rien. […] Tel y va pour un Vers, tel pour un demi-Vers, tel pour un mot et tel pour une pensée dont il l’aura prié de se servir, ce qui fait croire justement que la quantité d’Auditeurs intéressés qui vont voir ses Pièces les font réussir, et non pas leur bonté toute seule, comme quelques-uns se persuadent. […] Cependant, comme son esprit consiste principalement à se savoir bien servir de l’occasion, et que cette idée lui a plu, il a fait une Pièce sur le même sujet, croyant qu’il était seul capable de se donner des louanges.

191. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IV. Le théâtre des Gelosi » pp. 59-79

La Forsennata prencipessa (la Princesse qui a perdu l’esprit) est seule qualifiée de tragédie. […] Il y a parfois trois rues, parfois deux, ou une seule avec arcades11. […] L’amour règne plus souverainement sur ce théâtre que sur aucun autre ; il est le seul mobile qui fasse agir ce monde aux costumes pailletés et bariolés, et c’est l’amour sans hésitation et sans combats, l’amour dans toute sa franchise, en pleine lumière.

192. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

La conversation française, commune aux deux moitiés de la société, excitée, modérée, mesurée par les femmes, est seule une conversation nationale, sociale ; c’est, si on peut le dire, la conversation humaine, puisque tout y entre et que tout le monde y prend part. […] Et ce temps n’est pas le seul où les poètes aient donné un nom poétique aux femmes qu’ils ont chantées ; depuis Horace jusqu’à nos jours, cet usage a été pratiqué. […] La porte d’entrée est la seule partie qui en subsiste encore.

193. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

On peut assurer cependant qu’il a peu de pièces où brille davantage le mérite de la véritable invention comique, et qu’il n’en a peut-être pas une seule dont l’exécution porte un caractère si marqué d’originalité. […] Ce renseignement étant à peu près le seul qui reste sur cet acteur, on est fondé à croire qu’il n’avait pas de talent. […] Cependant, outre le choix de Racine, qui seul formerait un préjugé favorable pour Montfleury, il est certain que de son temps on le regardait comme un très grand acteur, et cela n’empêche pas que la critique de Molière ne soit juste. […] La seule preuve qui reste du sien, c’est une tragédie intitulée La Mort d’Asdrubal, jouée en 1647 ; et ce n’est pas une preuve très forte, quoique d’ailleurs la pièce vaille bien celles de Scudéry. […] Molière, supprimant les divertissements, et resserrant en un seul acte sa pièce qui en avait trois originairement, la donna sur le théâtre du Palais-Royal, le 15 février suivant ; elle y eut douze représentations de suite, et ne fut imprimée que quatre ans après, en 1668.

194. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Choix du lieu de la Scene. » pp. 76-93

Non, c’est assez d’un seul ; & je suis obstiné  A ne point souffrir de partage. […] Sosie, seul. […] Je n’en vois pas de plus grand, si vous en exceptez celui de nos acteurs, qui se persuadent, & veulent faire croire, que la province gâte tous les comédiens, & qu’il n’y en a plus un seul de passable depuis qu’ils l’ont quittée.

195. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Dufresny imitateur comparé à Moliere, à Champmeslé, son Mariage fait & rompu comparé à l’histoire véritable du faux Martin-Guerre, & à la nature. » pp. 81-99

A la vérité l’Auteur moderne, en saisissant cette idée, a changé le reste de l’intrigue, le dénouement, & les autres personnages ; & l’on doit d’autant plus excuser cette faute, où il n’est tombé que cette seule fois ». […] Il voit Catho ; il lui persuade qu’il vient pour elle seule, & qu’elle doit se rendre à son amour. […] Livrons-nous uniquement au plaisir d’admirer Dufresny dans ses deux dernieres imitations, les seules où nous reconnoissons cet art qu’il avoit, dit-on, pour composer un dessein parfait avec des découpures, des pieces de rapport prises çà & là & réunies, mariées ensuite avec goût : jusqu’à son Dédit, nous ne l’avions que trop vu mutiler des chefs-d’œuvre pour en former des monstres.

196. (1730) Poquelin (Dictionnaire historique, 4e éd.) [graphies originales] pp. 787-790

C’est pourquoi, ajoûte l’Auteur, il seroit très-difficile dans une galanterie si confuse de dire qui en étoit le pere ; tout ce qu’on en sçait est que sa mere assûroit que dans son dereglement, si on en exceptoit Moliere, elle n’avoit jamais pu souffrir que des gens de qualité, & que pour cette raison sa fille étoit d’un sang fort noble ; c’est aussi la seule chose que la pauvre femme lui a toujours recommandée, de ne s’abandonner qu’à des personnes d’élite. […] Il s’empressa fort à la faire revenir, en la conjurant de considerer que l’amour seul avoit causé son emportement, & qu’elle pouvoit juger du pouvoir qu’elle avoit sur son esprit, puis que malgré tous les sujets qu’il avoit de se plaindre d’elle, il étoit prêt de lui pardonner, pourvu qu’elle eût une conduite plus reservée. […] Je suis fâché, luy dis-je, que vous ayez presque quitté vos anciennes Pieces, elles étoient du goût de toutes les personnes de bon sens, on y trouvoit plusieurs choses utiles pour les Mœurs, & votre Theatre étoit un lieu où j’ose dire qu’en y voyant le ridicule du vice, on se sentoit porté même par la seule raison à prendre le parti de la vertu. […] Moliere étant mort en ce tems-là, il eut quatre Comédiens de sa troupe qui prirent dans celle de l’Hôtel de Bourgogne, & comme ceux qui restoient ne furent pas en état de continuer, il plut au Roi de réduire en un seul corps la troupe du Marais37, & la troupe du Palais Roial.

197. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

Je me suis retirée, et me voici seule à gémir sur mes peines et à m’en consoler avec vous. » Quelques jours après (le 19 avril), on voit dans une nouvelle lettre à madame de Saint-Géran, que madame de Maintenon a d’autres consolations que celle de gémir de sa condition dans le sein de son amie. […] » Toutefois elle est ravie de ce que tout le monde loue le roi, et voudrait qu’il en rapportât la gloire à Dieu seul. […] La Fontaine seul continuait ses œuvres galantes, faisait des vers à toutes les femmes célèbres par leurs galanteries, à tous les grands dissolus. […] La religion était donc obstacle ; l’amour seul était donc le motif du roi.

198. (1862) Molière et ses contemporains dans Le Misanthrope (Revue trimestrielle) pp. 292-316

« Il peut regarder avec loisir ce portrait que j’ai fait de lui- ‌ même 27. » Quand ou n’aurait que ce seul mot de sa préface, il y aurait là de quoi nous prouver que les procédés du moraliste diffèrent essentiellement de ceux de Molière. […] L’entendre autrement, c’est ignorer ce qu’il y a de multiple et de complexe dans cette mystérieuse physiologie dramatique dont l’auteur seul a le secret. […] Mais parmi toutes ces allusions, perdues pour nous, le temps n’en a épargné qu’une seule, celle qui nous montre, dans le mystérieux Timante, Saint-Gilles, l’antagoniste de la Fontaine. […] Il conclut à tort qu’il est « impossible de méconnaitre M. de Saint-Aignan, » et que « la critique et la louange sont également vraies et ne peuvent convenir qu’à lui seul. » 11.

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