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141. (1802) Études sur Molière pp. -355

Quelle ressource reste-t-il donc au comédien naissant pour distinguer les bons modèles, d’avec ceux qui peuvent l’égarer ? […] reste, pour ton repos, dans les Champs-Élysées. […] Premièrement, Molière n’a pas voulu que ce vers fût adressé directement à Loyal, puisqu’il n’y répond pas, lui qui, dans le reste de la scène, se montre si chatouilleux. […] Harpagon, forcé de donner une collation, prie son intendant de renvoyer les restes au marchand. […] La scène italienne ne sert qu’à amener des lazzis ; la française, au contraire, va vivifier le reste de la comédie, en portant maître Jacques à se venger de l’intendant, et à l’accuser d’un vol qu’il n’a pas fait.

142. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Le mari voulut passer le premier ; mais parce que le trou n’étoit pas assez ouvert, il ne passa que la tête & les épaules ; jamais le reste ne put suivre. […] Il observa ce regime presque le reste de ses jours. […] Passe pour sa morale ; mais le reste ne vaut pas la peine que l’on y fasse attention. […] Le reste du monde nous regarde comme des gens perdus, & nous meprise. […] Moliere, qui étoit facile à s’indigner, fut si piqué de la destinée de son cahier de traduction, que dans la colere il jetta sur le champ le reste au feu.

143. (1692) Œuvres diverses [extraits] pp. 14-260

Bienheureux Scuderi dont la fertile plume Peut tous les mois sans peine enfanter un Volume : Tes écrits, il est vrai, sans art et languissants, Semblent être formés en dépit du bon sens ; Mais ils trouvent pourtant, quoi qu’on en puisse dire, Un Marchand pour les vendre, et des Sots pour les lire ; Et quand la rime enfin se trouve au bout des vers, Qu’importe que le reste y soit mis de travers ?

144. (1855) Pourquoi Molière n’a pas joué les avocats pp. 5-15

Honnête, elle le relève ; indigne, elle se retire de lui sans avoir reçu atteinte de sa conduite, et reste inaccessible comme les règles immuables de la justice sur lesquelles elle est fondée.

145. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIII. Examen de quelques Caracteres. » pp. 350-377

Il reste à savoir lequel de ces deux sujets seroit plus fécond. […]   De sa défunte femme même, Peuvent servir de reste à le justifier De craindre les humains, & de s’en défier.

146. (1873) Le théâtre-femme : causerie à propos de L’École des femmes (Théâtre de la Gaîté, 26 janvier 1873) pp. 1-38

Aussi ce que peuvent bien coûter à ceux qui les exercent ces doctorats sans diplôme, je ne me charge pas de le calculer; mais, quoi qu’il en soit, la Thèse n’en reste pas moins égalé et même supérieure à ses plus grands succès. […] « Donc, en présence de cette unanimité des miroirs...» je vous épargne le reste.

147. (1865) Les femmes dans la comédie de Molière : deux conférences pp. 5-58

Tout est dit et il ne reste plus rien à dire sur Molière depuis si longtemps qu’on épuise à son propos la louange et le blâme. […] Heureusement, il n’y a plus de femmes savantes, dans le sens où Molière l’entendait, c’est-à-dire de femmes pédantes ; ou, s’il en reste quelques-unes, elles habitent des hauteurs d’où l’humilité de notre condition ne nous permet pas d’approcher. […] Combien de jeunes couples, pour l’avoir oublié, se sont fait l’amour pendant six mois, et la moue pendant le reste de leur vie !

148. (1823) Notices des œuvres de Molière (VII) : L’Avare ; George Dandin ; Monsieur de Pourceaugnac ; Les Amants magnifiques pp. 171-571

Ce n’est certainement point ici l’acte solennel d’un père justement courroucé, foudroyant la tête d’un enfant coupable ; c’est simplement le trait d’humeur, la saillie de colère d’un vieillard jaloux qui, trouvant un rival dans son fils, s’irrite assez injustement d’une résistance assez légitime ; ainsi, la plaisanterie de ce fils, criminelle, si la malédiction eût été sérieuse et méritée, reste seulement indécente, dès qu’elle ne fait que répondre à une boutade ridicule et mal fondée. […] Ce Shadwell dit en propres termes, que nos meilleures pièces, maniées par les plus mauvais auteurs de son pays, y gagnent toujours ; qu’on peut juger, d’après cela, si L’Avare a perdu à passer par ses mains ; qu’au reste, s’il a eu recours à Molière, ce n’est ni faute d’esprit ni faute d’invention, c’est simplement par paresse. […] C’est dans les provinces seulement qu’on voyait subsister quelques restes de la rudesse, de l’arrogance et de la tyrannie féodale ; c’est là que vivaient, dans des manoirs délabrés, ces gentilshommes d’ancienne famille, dont les aïeux s’étaient obscurément ruinés et fait tuer pour le service de l’état.

149. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Regnard imitateur comparé avec la Bruyere, Plaute, & la nature. » pp. 5-50

Il oublie de boire pendant tout le dîner ; ou s’il s’en souvient, & qu’il trouve qu’on lui donne trop de vin, il en flaque plus de la moitié au visage de celui qui est à sa droite ; il boit le reste tranquillement, & ne comprend pas pourquoi tout le monde éclate de rire de ce qu’il a versé à terre ce qu’on lui a versé de trop. […] parceque vous sortez tous à la fois, pour vous promener apparemment chacun de son côté : pas un ne reste ici pour garder la maison, ni pour ouvrir, ni pour répondre. […] Personne n’ignore quelle est l’intrigue du Légataire : on sait que Géronte veut d’abord épouser Isabelle, & qu’il la cede ensuite à son neveu Eraste ; qu’il a résolu de faire un testament, dans lequel il veut donner vingt mille écus à deux parents Normands, & laisser le reste de son bien à Eraste ; mais qu’il se décide ensuite à faire Eraste unique Légataire, parceque Crispin a su l’indisposer contre les autres, en jouant leur personnage & en lui disant des impertinences atroces.

150. (1819) Notices des œuvres de Molière (I) : L’Étourdi ; Le Dépit amoureux pp. 171-334

Dans cette seconde pièce, le théâtre ne reste jamais absolument vide, si l’on admet que la liaison des scènes n’est point interrompue, lorsque deux personnages se sont succédé, sans que l’un ait entretenu l’autre, mais non pas sans qu’il l’ait aperçu.

151. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Les Caracteres des hommes n’ont pas plus changé que ceux des professions. » pp. 303-311

Au reste, je ne prétends pas exclure de la scene cette espece de caractere mitigé, s’il m’est permis d’employer cette expression, dont nous venons de parler ; il peut très bien figurer dans de petites pieces, dans des scenes épisodiques, ou chez des personnages subalternes, pour faire opposition avec des caracteres principaux qui sont très rares, quoi qu’on en dise, du moins ceux qui peuvent figurer dans une piece à grande prétention.

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