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170. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du Genre larmoyant. » pp. 103-122

Erreur accréditée par les Auteurs & les Acteurs, qui, privés des dons rares & précieux qu’il faut avoir reçus de la nature pour la peindre gaiement, & pour exciter la joie du public, n’osent avouer leur insuffisance, veulent jouer un rôle dans le monde, & feignent de suivre par raison une carriere où leur foiblesse seule les conduit. […] Je l’ai déja dit : par la même raison qu’on applaudissoit les tragi-comédies de Scarron, ces pieces dans lesquelles il a mêlé, à ce qu’il disoit très plaisamment lui-même, la crême avec la moutarde ; parceque toutes les nouveautés sont dans ce genre, & que le public s’amuse de ce qu’on lui présente.

171. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Le sieur Sotinet ne boit que de l’eau : cela est de notoriété publique. […] Mais, au lieu de les faire expédier en un quart d’heure dans une place publique, je les baille à tuer aux médecins qui les font mourir aussi cruellement que leurs malades.

172. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. Pieces intriguées par un événement ignoré de la plupart des Acteurs. » pp. 192-198

Le public ne peut se persuader qu’Emilie ait constamment pris dans ses tête-à-tête le Marquis pour Belfort.

173. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XL. Du dénouement des Pieces à caractere. » pp. 469-474

Les Auteurs seroient forcés malgré eux de s’ingénier pour faire naître l’action & son dénouement du caractere de leur héros, s’ils ne l’entouroient pas d’une infinité d’autres caracteres qui, comme nous l’avons dit plus haut, usurpent tous ses droits, & s’emparent de l’attention du public.

174. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. » pp. 180-200

Il étoit fort jaloux de ne pas les rendre publiques ; & c’est par une preuve de la plus grande confiance, que j’ai eu une copie de toutes celles qu’il avouoit : je les ai fait relier en 6 vol. […] Si le Seigneur éclairé à qui nous devons la Bibliotheque du Théâtre, donnoit au Public le recueil de Coypel, il feroit de cet Auteur un homme célebre, quand même toutes ses pieces ne seroient que médiocres.

175. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE II. La Débauche, l’Avarice et l’Imposture ; le Suicide et le Duel. » pp. 21-41

Voilà ce qu’ils ont prétendu, exposant sur le théâtre, et à la risée publique, un hypocrite imaginaire, ou même, si vous voulez, un hypocrite réel, etc… Damnables inventions pour humilier les gens de bien, pour les rendre tous suspects, etc. » (Bourdaloue, Sermon cité plus haut. […] Il faut remarquer que l’archevêque de Paris et Bourdaloue ont pris l’un et l’autre ces idées et même ces expressions dans la relation intitulée les Plaisirs de l’Ile enchantée, Paris, 1665 : « Le roi connut tant de conformité entre ceux qu’une véritable dévotion met dans le chemin du ciel et ceux qu’une vaine ostentation de bonnes œuvres n’empêche pas d’en commettre de mauvaises, que son extrême délicatesse pour les choses de la religion ne put souffrir celte ressemblance du vice avec la vertu qui pouvoient être pris l’un pour l’autre, et quoique l’on ne doutât pas des bonnes intentions de l’auteur, il défendit pourtant celte comédie en public, et se priva soi-même de ce plaisir pour n’en pas laisser abuser à d’autres moins capables d’en faire un juste discernement. » Voir J.

176. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

Quelques-uns font d’Alceste un janséniste, la personnification de l’honnêteté publique, indignée des mœurs du temps. […] C’est elle qu’on veut qu’il ait maudite en public, au dénouement du Misanthrope, mettant dans la bouche de son héros le cri de ses douleurs et la condamnation de son mépris : — ce que, pour ma part, je. ne crois ni très prouvé, ni très vraisemblable. […] Molière eût, bien ri de ces révélations de poètes, alléchant le public avec les soi-disant blessures de leur cœur, et s’en consolant en mauvais lieu. […] C’est ce qui a été examiné dans un livre récent, l’Enigme d’Alceste, et l’auteur, qui est un ferme partisan du préjugé qui fait du Misanthrope un personnage tragique, a dépensé beaucoup d’érudition et de dialectique pour démontrer qu’Alceste est un mythe, une incarnation, comme Vichnou ou Rama ; que dans ce xviie siècle, beaucoup trop admiré, plus admiré que connu, après cette horrible Fronde, dont le côté frivole a si longtemps caché le côté funeste, en face du pays épuisé, de la noblesse vendue, de la justice achetée, des mœurs corrompues, des hypocrisies florissantes, Alceste, dit M. du Boulan, Fauteur du livre que je viens de désigner, a été l’expression, mieux que cela, « l’explosion « de l’honnêteté publique se personnifiant « dans un janséniste ».

177. (1884) Tartuffe pp. 2-78

Tout à coup, le roi étant à l’armée de Flandre, le 5 août 1667, la troupe du Palais-Royal joue en public l’lmposteur, comédie en cinq actes, dont le héros est un certain M. […] Il y a évidemment danger public, et monsieur le Président ne barguigne pas avec l’ordre. […] Je ferai remarquer que la Relation des fêtes qui, à ce qu’on croit, dans le passage relatif à Tartuffe, fut inspirée, peut-être rédigée par Molière lui-même, dit que le roi « défendit la pièce en public et se priva lui-même de ce plaisir, jusqu’à ce qu’elle fût achevée et examinée ». […] A l’artiste de toucher juste et ne pas tirer du public cette dissonance cruelle, le rire de la farce se fourvoyant dans la comédie.

178. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. Des Pieces intriguées par un déguisement. » pp. 216-222

Les divers déguisements qu’ils ont introduits dans leurs pieces pour y servir de base à l’édifice entier, ont tous la même cause, le même but, & le public sait trop bien que tous ne servent qu’à éprouver l’humeur, le caractere, la fidélité d’une personne qu’on veut épouser, ou à parvenir à lui parler ou à lui remettre une lettre.

179. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VIII » pp. 70-76

C’est que chez les Romains, les femmes ne vivaient pas en société avec les hommes ; que les dames romaines vivaient retirées ; que recevoir des hommes chez soi, c’était le honteux privilège des courtisanes et des femmes publiques.

180. (1843) Épître à Molière, qui a obtenu, au jugement de l’Académie française, une médaille d’or, dans le concours de la poésie de 1843 pp. 4-15

En vain, pour te venger, l’arbitre de l’Europe, Louis devant sa cour t’admirait hautement, D’un public égaré cassait le jugement, Vainqueur, se reposait du bruit de ses conquêtes Aux accents de ta muse invitée à ses fêtes, Et faisait, glorieux de s’égaler à toi, Du fils d’un tapissier le commensal d’un roi.

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