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158. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. Des Pieces à caractere. » pp. 253-258

Les Magistrats, indignés avec raison de l’extrême licence des Poëtes, leur ôterent non seulement la liberté de nommer ceux qu’ils vouloient jouer, & de spécifier leurs qualités ; ils défendirent encore aux acteurs de prendre des masques & des habits qui fissent reconnoître les personnages que le poëte avoit en vue.

159. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre premier. » pp. 5-11

Molière vint : le talent du poète comique suppose une vive sympathie avec le sentiment général des ridicules, sans exclure, sans doute, l’appréciation du fond des choses, mais aussi sans y disposer.

160. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IX » pp. 77-82

Voltaire, qui le déclare mauvais poète et prédicateur plat, dit néanmoins qu’il était aimable dans le monde34.

161. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. » pp. 436-488

Le théâtre danois en offre une de ce genre, dans laquelle le Poëte n’a pas abandonné toute la gloire au Comédien. […] Dans toute la scene de Cyrano, Granger est aussi pédant qu’avare, & ses platitudes de college rebutent & gâtent les traits plaisants qui échappent à son avarice : notre Poëte les lui abandonne. […] Nous avons dit que Moliere avoit imité des détails & plusieurs scenes du Phormion ; qu’il avoit même calqué la machine de sa piece sur celle du Poëte Latin. […] Un Poëte comique n’excellera jamais, s’il n’est naturellement comédien, & s’il ne joue tous ses rôles en les composant.

162. (1901) Molière moraliste pp. 3-32

Elle est inutile, incapable de remplir ses devoirs naturels d’épouse et de mère, les seuls qui soient sacrés aux yeux du poète. […] Ici, le grand poète, obéissant à son désir de peindre, de mettre en scène les hommes et les femmes livrés aux épreuves de la vie, aux luttes de conscience, et de faire sortir de leur exemple des leçons pour l’Humanité, se trouve réaliser instinctivement la haute pensée que des moralistes, comme Adam Smith, des philosophes, comme Comte, conçurent de nos jours à l’état abstrait. […] Il savait bien que la pure vertu n’est pas de ce monde, le poète qui, dans la préface du Tartuffe, écrivit : « Je ne sais s’il n’est pas mieux de travailler à rectifier et à adoucir les passions des hommes que de vouloir les retrancher entièrement. » Molière souffrait de cette nécessité d’accommoder avec la médiocrité humaine cette pensée pure qui se trouve chez les meilleurs d’entre nous et les emporte vers le juste, le beau, le vrai.

163. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIV » pp. 251-258

Elles laissèrent user le cynisme de ces tableaux, cynisme que ne sauvaient pas la gaîté et la verve du poète comique.

164. (1884) Tartuffe pp. 2-78

. — Remarquons en passant que ceci n’est pas une menace en l’air ; on brûlait très bien encore ; c’est cette année même, 1664 ou 1665, que périt ainsi en Grève le poète Claude Petit, pour des vers contre la Sainte Vierge2. […] Une telle conception vous fournira, à vous, poète, une page charmante ; à vous, philosophe, un portrait finement et curieusement écrit ; mais une action, une situation, point. […] Tout ce qui sort de la juste nature est du domaine du poète comique ; est-ce la faute de Molière si les excessifs ont poussé la religion sur ses terres ? […] Notre poète ne le veut pas.

165. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VIII » pp. 70-76

C’est quand le poète invoque Lucine pour les femmes enceintes qui portent dans leur sein les espérances de Rome, et la conjure de favoriser leur accouchement.

166. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. De l’Action, du Nœud, des Incidents. » pp. 165-171

Ces incidents n’ont certainement pas le mérite des autres : il seroit pourtant ridicule de vouloir les bannir de la scene ; mais il faut que le poëte, en s’en débarrassant, ait du moins grand soin de les dénouer d’une façon naturelle.

167. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. De l’Illusion Théâtrale. » pp. 426-433

Nombre d’Auteurs prétendent qu’un poëte peut s’adresser au spectateur quand la piece est finie, & lorsque les comédiens vont rompre l’illusion en faisant leur révérence à l’assemblée.

168. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Des Comédies-Ballets. » pp. 37-44

Il n’est aucun Poëte qui ne doive envier un tel bonheur ; mais il ne faut pas se dissimuler qu’il coûte cher, puisqu’on le paie de toute sa gloire.

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