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165. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

Ce penser m’adoucit : va, ma colère cesse, Et ce petit archer, qui dompte tous les dieux, Vient de chasser la mort qui logeait dans mes yeux. […] Elle a l’œil, à mon gré, mignardement hagard. […] Et qu’un homme montre d’esprit lorsqu’il vient vous dire , Madame, vous êtes dans la Place Royale, et tout le monde vous voit de trois lieues de Paris , car chacun vous voit de bon œil! […] Cependant aucun d’eux à vos yeux ne se montre Qu’on ne vous voie en hâte aller à sa rencontre, Lui présenter la main, et, d’un baiser flatteur, Appuyer le serment d’être son serviteur ; quelqu’un alors s’avise-t-il de rire? […] Il observait beaucoup : il y était porté par son caractère, et c’est sans doute le premier secret de son art; mais il faudrait avoir ses yeux pour observer comme lui.

166. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. » pp. 274-278

La pâle est aux jasmins en blancheur comparable, La noire à faire peur, une brune adorable : La maigre a de la taille & de la liberté ; La grasse est, dans son port, pleine de majesté : La mal-propre sur soi, de peu d’attraits chargée, Est mise sous le nom de beauté négligée : La géante paroît une déesse aux yeux ; La naine, un abrégé des merveilles des Cieux : L’orgueilleuse a le cœur digne d’une couronne : La fourbe a de l’esprit, la sotte est toute bonne : La trop grande parleuse est d’agréable humeur, Et la muette garde une honnête pudeur.

167. (1696) Molière (Les Hommes illustres) « JEAN-BAPTISTE POQUELIN. DE MOLIERE. » pp. 79-80

Il y a apparence que les jeunes gens en profitèrent, du moins s’aperçut-on que les airs outrés de Cavalier qu’ils se donnaient diminuèrent à vue d’œil.

168. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVI » pp. 188-192

Sur qui jettera-t-il les yeux ?

169. (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-

Celles de ses comédies qui avaient obtenu du succès étaient imprimées séparément et à mesure, probablement d’après son manuscrit et sous ses yeux ; et ces éditions de pièces détachées se répétaient autant de fois que le besoin s’en faisait sentir. […] Les personnages qui préparaient ce spectacle grotesque posèrent plusieurs mois, sans s’en douter, sous les yeux du plus grand peintre qui jamais ait copié la nature. […] Elle passa tout d’un coup de l’emportement à la douleur ; les pistolets lui tombèrent des mains, et elle se jeta aux pieds de Molière, le conjurant, les larmes aux yeux, de lui rendre son acteur, et lui exposant la misère où elle allait être réduite, elle et toute sa famille, s’il le retenait. […] La Thorillière était grand et fort bel homme ; il avait surtout de beaux yeux, et jouait parfaitement les rôles de rois et de paysans. […] Clothon, sans yeux et sans tendresse, Pour les plus accomplis objets, Comme pour les plus imparfaits, Et qui n’aime pas le théâtre, Dont tout le monde est idolâtre, Nous a ravi cette beauté, Dont chacun était enchanté, Alors qu’avec un port de reine Elle paraissait sur la scène ; Et tout ce qu’elle eut de charmant Gît dans le sombre monument Elle y fut mercredi conduite Avec une nombreuse suite, Dont étaient les comédiens, Tant les français qu’italiens, Les adorateurs de ses charmes, Qui ne la suivaient pas sans larmes Quelques-uns d’eux incognito Qui, je crois, dans leur memento, Auront de la belle inhumée Fort longtemps l’image imprimée.

170. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. M. DE BEAUMARCHAIS. » pp. 442-462

Et pourquoi ces soupirs & ces yeux languissants Ote-toi. […] Un honnête homme lui reproche ses indignes procédés pour Fanni : ils la cherchent ensemble, ils voient sur un chemin écarté un enfant de sept ans, beau comme le jour, qui, la larme à l’œil, leur peint ses besoins, ceux de sa mere & de son grand papa : ils le suivent ; le Lord reconnoît Fanni, se jette à ses pieds, lui demande pardon : elle lui présente son fils & le conduit vers le lit de son pere.

171. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VIII. Le Mariage. » pp. 145-165

Non-seulement cent personnages mis sous les yeux du spectateur offrent en exemple la morale du mariage ; mais encore, de tous les discours mis çà et là dans leur bouche, on peut tirer un ensemble de maximes, qui, réunies et mises en ordre, constituent un véritable code moral du mariage : je demande de quel auteur dramatique ou de quel romancier on en peut tirer autant ? […] « Il faut être retirée à la maison, donner ordre au souper, avoir soin du ménage, des enfants579 ; » « Former aux bonnes mœurs l’esprit de ses enfants, Faire aller son ménage, avoir l’œil sur ses gens, Et régler la dépense avec.économie Doit être son étude et sa philosophie580. » XXVIII.

172. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Après, poussant plus loin cette triste figure, D’un cocu, d’un jaloux, il en fait la peinture ; Tantôt à pas comptés vous le voyez chercher Ce qu’on voit par ses yeux, qu’il craint de rencontrer ; Puis, s’arrêtant tout court, écumant de colère, Vous diriez qu’il surprend une femme adultère, Et l’on croit, tant ses yeux peignent bien cet affront, Qu’il a la rage au cœur et les cornes au front.

173. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXII » pp. 355-377

Ce dessous de carte est que, malgré les apparences d’amitié qui, aux yeux du public, unissent mesdames de Montespan et de Maintenon, elles se détestent depuis près de deux ans ; « que la première est révoltée de l’orgueil de la seconde, qui veut bien être au père, point à la mère » ; et qui a bien d’autres torts. […] Le bâtiment s’élève à vue d’œil.

174. (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923

En 1660, le Palais voyait, et d’un fort mauvais œil sans doute, se renouveler, auprès des « principaux magistrats, »— par les amis intimes du premier président Lamoignon,— des instances pour l’interdiction de cette « cause grasse » du carnaval, où s’escIaffait depuis le moyen âge la gaité des robins. […] En même temps, certaines des croisades de la Compagnie, encore que justes, nécessaires et honorables, avaient forcément, aux yeux des gens de la « société polie. » un air d’inélégance. […] Et, « dans l’esprit de ce Patrocle, Charpy se met si bien, s’impatronise tellement de lui comme de sa femme qu’il chasse de chez eux tout le monde. »Mme Hausse ouvrit enfin les yeux, et avertit son gendre. […] Mais de celte double prétention, anti-sociale et déraisonnable, odieuse et ridicule aux yeux des « libertins » et de Molière, la Compagnie du Saint-Sacrement n’avait pas le privilège.

175. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVII » pp. 193-197

à mes yeux, ils ne sont pas moins remarquables que Louis XIV dans l’histoire des mœurs, et n’ont pas moins ajouté à son influence par leur concours, qu’il n’a ajoute à leur gloire par sa protection.

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