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159. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

Ne voit-on pas, au contraire, que le scepticisme pour l’un méthode, c’est-à-dire moyen d’arriver à la vérité, devient ici pour l’autre la vérité même, et n’est-il pas évident que celui-là ne doute que pour ne plus douter, tandis que celui-ci ne doute que pour avoir le droit de douter encore (31). […] On pouvait même le prévoir : tel Dieu, telle morale… et il nous faut ici souscrire à ce jugement sévère, mais juste : « Comme Rabelais, comme Montaigne, comme La Fontaine et comme quelques modernes, Molière a exprimé dans l’ensemble une certaine morale moyenne, morale que Ton peut appeler celle de l’homme naturel bien né, et que dans sa vie il réalise bien mieux que La Fontaine dans la sienne (51). » « Dans l’ensemble » : que le lecteur se garde bien d’oublier le mot.

160. (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397

C’était le moyen de profiter du crédit que son mérite lui avait acquis auprès de plusieurs personnes de considération qui, s’intéressant à sa gloire, lui avaient promis de l’introduire à la Coura. […] Et comme il savait que le succès des pièces ne dépendait pas tant de leur bonté que de la brigue de leurs auteurs, il a trouvé le moyen de m’introduire dans les compagnies, et il y a déjà plus de deux cents personnes qui sont infatuées de mes pièces.

161. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

Le moyen qu’il propose consisterait à faire contraster avec Armande et Philaminte, au lieu de Chrysale (qui, soit dit en passant, ne contraste pas avec elles), « une femme jeune et aimable (ici je transcris), qui eût reçu, du côté des connaissances et de l’esprit, la meilleure éducation, et qui eût conservé toutes les grâces de son sexe ; qui sût penser profondément et qui n’affectât rien ; qui couvrît d’un voile doux ses lumières, et eût toujours un esprit facile, de manière que ses connaissances acquises parussent ressembler à la nature ; qui… ». […] Ayant une poitrine susceptible de s’enflammer au moindre effort, et exerçant une profession qui pouvait chaque jour provoquer ce genre d’accident, Molière avait inutilement demandé à la médecine les moyens de concilier la pratique de son art avec la conservation de sa santé. […] Procurer d’un même coup, et par le plus simple moyen, la manifestation du vice et celle de la vertu, la punition de l’un et le triomphe de l’autre, c’est un trait, de génie où Molière apparaît tout entier.

162. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

C’est par ce moyen qu’il a sçu réformer, non pas les mœurs des chrétiens, mais les défauts de la vie civile, et de ce qu’on appelle le train de ce monde ; et c’est, sans doute, tout ce qu’a voulu louer en lui le P. […] C’étoit un homme d’une taille moyenne, mais bien prise, la mine haute, le visage agréable et expressif. […] Sa femme étoit aussi comédienne ; elle étoit belle et bien faite, et dansoit très-bien ; elle brilloit aux ballets du Roy dans les danses hautes ; elle faisoit certaines caprioles remarquables, car on voyoit ses jambes et partie de ses cuisses par le moyen de sa jupe fendue des deux cotés, avec des bas de soye, attachés au haut d’une petite culotte.

163. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

Ils prennent tous un bâton, battent beaucoup Lucas, qui trouve enfin le moyen de se faire reconnaître ; et la Pièce finit. […] Vous avez raison, dit Molière à son ami ; mais je sais un moyen sûr de me concilier l’homme dont vous parlez : j’irai lui dire ma Pièce. […] Il va consulter le Docteur sur les moyens de la mettre à la raison. […] Molière, qui aimait fort la harangue, en alla faire une à la tête des Gendarmes, et leur dit, que ce n’était ni pour eux, ni pour les autres personnes qui composaient la Maison du Roi, qu’il avait demandé à Sa Majesté un ordre pour les empêcher d’entrer à la Comédie ; que sa Troupe serait toujours ravie de les recevoir quand ils voudraient les honorer de leurs présence ; mais qu’il y avait un nombre infini de malheureux qui tous les jours, abusant de leurs noms et de la bandoulière de Messieurs les Gardes-du-Corps, venaient remplir le Parterre, et ôter injustement à la Troupe le gain qu’elle devait faire ; qu’il ne croyait pas que des Gentils-hommes qui avaient l’honneur de servir le Roi, dussent favoriser ces misérables contre les Comédiens de Sa Majesté ; que d’entrer au Spectacle sans payer, n’était point une prérogative que des personnes de leur caractère dussent ambitionner, jusqu’à répandre du sang pour se la conserver ; qu’il fallait laisser ce petit avantage qui n’ayant pas le moyen de dépenser quinze sols, ne voyaient le spectacle que par charité. […] D’ailleurs il observait les manières et les mœurs, et trouvait le moyen ensuite d’en faire des applications admirables dans ses Comédies, où l’on peut dire qu’il a joué tout le monde, puisqu´il s’y est joué le premier en plusieurs endroit, sur ce qui se passait dans sa propre famille.

164. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

L’idée cruelle que tous ces soins pourraient être perdus, que ces moyens de plaire, ces grâces, cet esprit qu’il avait développés en elle tourneraient, peut-être, contre lui, le troubla quelquefois ; mais un sourire de la belle petite le rassurait et le faisait s’égayer ensuite de ses propres terreurs. […] Si quelquefois, dans une causerie intime, il laissait entrevoir son chagrin, si un mouvement lui échappait contre quelque injustice, aussitôt une sage personne, avec un beau discours : Tons ces défauts humains nous donnent dans la vie Des moyens d’exercer notre philosophie ; C’est le plus bel emploi que trouve la vertu. […] Rohault ; je n’ai pas pensé que j’étais trop austère pour une société domestique... avec toutes les précautions dont un homme peut être capable, je n’ai pas laissé de tomber dans le désordre où tous ceux qui se marient sans réflexion ont accoutumé de tomber. » Et le soir sous le manteau d’Arnolphe, il disait au public : En sage philosophe on m’a vu vingt années Contempler des maris les tristes destinées, Et m’instruire avec soin de tous les accidents Qui font dans le malheur tomber les plus prudents ; Des disgrâces d’autrui, profitant dans mon âme, J’ai cherché les moyens, voulant prendre une femme, De pouvoir garantir mon front... […] N’imaginons pas davantage que son intention ait été de faire de ses pièces, à proprement parler, des mémoires; il ne voulait que faire des comédies ; mais qui dit comédie, dit vérité, et pour les rendre plus vraies, il puisait dans sa vie, dans celle de ses amis, chez tout le monde : Lagrange, là-dessus, ne nous laisse aucun doute: « Molière, dit-il, observait les manières et les mœurs de tout le monde, et il trouvait ensuite le moyen d’en faire des applications admirables dans ses comédies, où l’on peut dire qu’il a joué tout le monde, puisqu’il s’y est joué le premier, en plusieurs endroits, sur les affaires de sa famille, et qui regardaient ce qui se passait dans son domestique ; c’est ce que ses plus particuliers amis ont remarqué bien des fois. »Ainsi, même pour Alceste, il ne lui avait pas suffi de sa passion, de ses chagrins, de sa propre maison, il avait pris jusque chez Boileau. […] Le moyen d’être diverti par de la prose ? 

165. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Aimer Molière, c’est être également à l’abri et à mille lieues de cet autre fanatisme politique, froid, sec et cruel, qui ne rit pas, qui sent son sectaire, qui, sous prétexte de puritanisme, trouve moyen de pétrir et de combiner tous les fiels et d’unir dans une doctrine amère les haines, les rancunes et les jacobinismes de tous les temps. […] L’appartement de Molière était à l’entresol, et celui d’Armande Béjart au-dessus : ils communiquaient ensemble au moyen d’un escalier de bois fort roide et de deux pieds et demi de largeur. […]   J’approuve fort votre idée, mon cher Lekain, pour la statue de Molière, mais je ne suis embarrassé que des moyens. […] Je sais bien toutefois que vous attendez autre chose de moi que des soupirs et des larmes, mais le moyen de s’empêcher d’en répandre un torrent ! […] Louandre cite le Mercure de France de 1740, qui dit qu’elle faisait certaines cabrioles remarquables pour le temps, qu’on voyait ses jambes au moyen d’une jupe qui était ouverte des deux côtés, avec des bas de soie, attachés au moyen d’une petite culotte , ce qui était alors une nouveauté.

166. (1697) Poquelin (Dictionnaire historique, 1re éd.) [graphies originales] pp. 870-873

Pour moi, lui dit-il, je vous avouë que si j’estois assez malheureux pour me trouver en pareil état, & que je fusse fortement persuadé que la personne que j’aimerois accordât des faveurs à d’autres, j’aurois tant de mepris pour elle, qu’il me gueriroit infailliblement de ma passion : encore avez vous une satisfaction que vous n’auriez pas si c’étoit une maitresse, & la vengeance qui prend ordinairement la place de l’amour dans un cœur outragé, vous peut payer tous les chagrins que vous cause vôtre épouse, puis que vous n’avez qu’à la faire enfermer ; ce sera même un moyen assûré de vous mettre l’esprit en repos.

167. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIX. Des Méprises, des Equivoques & de ce qu’on appelle quiproquo au Théâtre. » pp. 474-489

Retranchez du théâtre les méprises, les équivoques, & tout ce qui en approche, vous enleverez à Thalie la plus agréable, la plus féconde de ses ressources, & un moyen infaillible pour exciter le rire des lecteurs ou des spectateurs.

168. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. Des Pieces intriguées par les Maîtres. » pp. 151-168

Voyons si les moyens qu’elle met en usage sont dignes d’elle.

169. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Pieces intriguées par une ressemblance. » pp. 176-191

Le meilleur moyen pour tirer parti d’une ressemblance sur le théâtre, est de faire comme Plaute dans son Soldat fanfaron.

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