Sauf quelques mots qui sentent leur don Juan et qui montrent à nu l’élève enjoué de Lucrèce et de Gassendi, nous n’avons mis la main que sur quelques jovialités burlesques ; mais il s’attache un intérêt si vif et si légitime à tout ce qu’on peut croire sorti de la plume de l’auteur du Misanthrope, que nous n’hésitons pas à faire confidence au public de ce que nous appellerons notre trouvaille, pour ne pas abuser, comme on fait chaque jour, et pour beaucoup moins, du grand mot de découverte.
Les valets balourds et poltrons en arrivent de bonne heure à se ressembler sur les deux scènes comiques : ainsi le Zucca de L’Interesse (l’Intérêt ou la Cupidité), comédie régulière de Nicolo Secchi, Zucca qui est devenu le Mascarille du Dépit amoureux, était un véritable Arlequin poltron et balourd dont Molière n’a pas complètement effacé les traits, tandis que le Mascarille de L’Étourdi n’était autre, comme on le verra plus loin, que le rusé Scappino, le Scapin-modèle emprunté à Beltrame, l’un des plus fameux artistes et écrivains de la commedia dell’arte.
De ce moment, le théâtre italien prend aux yeux de l’histoire un intérêt d’une autre sorte ; mais il perd celui qu’il offrait pour le sujet qui nous occupe principalement ; ou plutôt la thèse se retourne pour ainsi dire : les Italiens nous imitèrent à leur tour.
Mais, ajoute Voltaire, les connaisseurs rendirent bientôt à Molière les suffrages de la ville, et un mot du roi lui donna ceux de la cour. » Le suffrage du roi, qui explique très bien celui de la cour, et celui des connaisseurs de la ville, s’explique très clairement lui-même par l’intérêt qu’avait le prince à diminuer la considération des sociétés graves, de mœurs honnêtes, d’occupations nobles, à rendre ridicules les censeurs de ses désordres ; et c’est ce que Molière entreprit dans sa comédie des Femmes savantes, où il représente tout savoir dans les femmes comme une méprisable pédanterie, et toute critique, ou toute censure exercée de fait sur les opinions et les mœurs de la cour, comme une insolence digne de châtiment.
et comme elle confirme bien cette vérité démontrée depuis longtemps par Aristote aux platoniciens, qu’à mesure qu’on remplace davantage les abstractions et les généralités par des notions particulières et concrètes, on augmente, avec l’intensité de la vie, l’intensité de l’intérêt !
Étudions-le donc, sans partager l’aveugle ferveur des Moliéristes, en considérant, d’abord, sa Biographie, — puis le théâtre comique de 1650 à 1658 — en troisième lieu l’Art de Molière, — puis la philosophie de Molière, — et enfin sa Langue, sa versification et son style1 Si je ne consultais que mon goût et les intérêts eux-mêmes du sujet, je passerais beaucoup plus rapidement sur les origines et les années de jeunesse de Molière, car elles n’ont rien en elles-mêmes de particulièrement curieux ou expressif, et les détails n’en importent guère à une intelligence plus approfondie de son œuvre. […] Mais en revanche, précieuses de toute espèce et marquis ridicules, prudes sur le retour et barbons amoureux, bourgeois qui veulent faire les gentilshommes et mères de famille qui jouent à la philosophe, sacristains ou grands seigneurs qui couvrent De l’intérêt du Ciel leur fier ressentiment : les don Juan et les Tartufe, les Philaminte et les Jourdain, les Arnolphe et les Arsinoé, les Acaste et les Madelon, les Diafoirus et les Purgon, voilà ses victimes. […] C’est Elmire qui s’adresse à Tartufe, dans la grande scène du IVe acte : Qu’est-ce que cette instance a dû vous faire entendre Que l’intérêt qu’en vous on s’avise de prendre, Et l’ennui qu’on aurait que ce nœud qu’on résout Vint partager du moins un cœur que l’on veut tout ? […] Il n’est pas conforme à la réalité, même en prose, que tous les mots aient le même intérêt, ou, pour ainsi parler, la même prétention : Quoi qu’on die a du bon, le quoi qu’on dise de Trissotin, et Molière s’en moque, mais il y a plaisir à le voir en user : Et enfin tout le mal, quoique le monde en glose.
N’est-il point d’un intérêt absolu de savoir ce que les étrangers pensent de nous et de nos gloires, et ne devons-nous pas remercier ceux qui s’attachent à nous faire comprendre et à nous faire aimer ? […] Que l’on ne pouvait pas faire un sacrifice plus noble de ses intérêts, et que M. […] Édouard Fournier, d’un intérêt tout particulier, puisqu’il promettait aux amateurs, aux moliérophiles, comme on a dit, du Molière inédit. […] Les gravures sont médiocres, mais d’un intérêt capital, absolument comme le livre si complet de M. […] — « À Monsieur Quérard. — Monsieur, les curiosités littéraires sont de votre domaine ; en voici une qui ne vous paraîtra peut-être pas dépourvue d’intérêt.
En le plaçant à faire du bien, c’est le placer au plus haut intérêt.
126 Tout, dans cette pièce, semble annoncer qu’elle est moins faite pour amuser les gens délicats que pour faire rire la multitude ; mais une sorte d’intérêt né du sujet, et une plaisanterie gaie compensent ce qui s’y présente de défectueux.
L’intérêt attaché à madame de Montausier, dernier reste de la maison de Rambouillet, nous a fait anticiper d’une année sur la période de 1670 à 1680, il nous a fait assister à sa mort, arrivée le 13 avril 1671 ; à sa mort, grand événement dans l’histoire des mœurs du xviie siècle.
si sur vous je puis avoir crédit, Si vous êtes sensible aux prieres d’un frere, Quittez un tel dessein, & n’ôtez point Valere Aux vœux d’un jeune objet dont l’intérêt m’est cher, Et qui, sur ma parole, a droit de vous toucher.