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131. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. » pp. 180-200

Scapin imagine de piquer la jalousie de Flaminia.

132. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE II. La Débauche, l’Avarice et l’Imposture ; le Suicide et le Duel. » pp. 21-41

Jusque dans les conceptions les plus hardies et les situations les plus hasardeuses, il garde un bon sens qui l’empêche de mettre sur la scène ces accouplements monstrueux de vice et de vertu, ces criminels sublimes, ces brigands héroïques qui remplissent tant de drames modernes, et habituent nécessairement le spectateur à s’imaginer que, même dans l’excès des passions les plus funestes, il peut y avoir quelque chose d’excusable et de grand111.

133. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Une nymphe disait au roi qui représentait le soleil : Je doute qu’on le prenne avec vous sur le ton          De Daphné ni de Phaëton, Lui trop ambitieux, elle trop inhumaine…          Le moyen de s’imaginer Qu’une femme vous fuie et qu’un homme vous mène.

134. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Peu jaloux des portraits de tous nos rois de France, Si j’avais, par hasard, quelque dette en souffrance, Comme un jeune étourdi dépeint par Shéridan, Je pourrais sans remords et sans pleurs, j’imagine, Malgré l’honneur vanté d’une antique origine, Mettre ma famille à l’encan. […] Arnolphe, cette terreur des maris trompés, qui ne cesse de recueillir toutes les galantes aventures de son temps, comme s’il voulait en faire un ouvrage à la façon de Boccace, est une excellente figure de bourgeois moqueur qui croit avoir la sagesse en partage, et, parce qu’il a pignon sur rue et maison aux champs, s’imagine qu’une fille sans biens sera trop heureuse de l’avoir pour époux. […] Un certain duc de La Feuillade, un de ces sots de cour qui prétendaient se reconnaître dans les portraits satiriques de Molière, s’imagina être l’original du marquis de la Critique de l’Ecole des Femmes, de ce fameux marquis dont la sagacité ne trouve d’autre argument que tarte à la crème, pour prouver que la pièce est détestable. […] Elmire est la plus honnête femme qui ait été imaginée par un poète.

135. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249

Appliquons à cette maxime un exemple pris dans Moliere, & choisissons une scene qui, peu fameuse par elle-même, ne laisse pas imaginer qu’un très petit nombre seulement ont les qualités dont je viens de parler.

136. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64

Un tel génie devait être content de soi, quand il touchait si admirablement les points où le monde s’imagine que la morale n’a rien à voir, parce que le sens moral du monde est émoussé par la double habitude du plaisir, qu’on croit honnête tant qu’il n’est point scandaleux, et de l’intérêt, qu’on croit permis tant qu’il n’est point criminel.

137. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE X. Du Père, de la Famille, de l’Etat. » pp. 193-216

On trouve dans Molière la juste critiqué des utopistes qui se plaignent que la patrie ne les nourrisse pas dans quelque prytanée où ils puissent rêver à leurs orgueilleuses chimères745 ; des pédants, qui s’imaginent dans leur petite vanité.

138. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. De la Décence & de l’Indécence. » pp. 314-341

Les Auteurs sans génie sont, sans contredit, ceux qui ont jetté un plus grand nombre d’indécences dans leurs détails : trop foibles pour faire des scenes, pour amener des situations plaisantes par elles-mêmes, ils ont imaginé d’exciter le rire par des polissonneries auxquelles nos peres, moins civilisés que nous, applaudissoient, mais qui seroient impitoyablement sifflées présentement, & qui précipiteroient à coup sûr la chûte d’une piece.

139. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Regnard imitateur de Moliere. » pp. 51-80

Oublions pour un moment que le Joueur ait été représenté trente ans après le Misanthrope, & jugeons des deux héros par leur ton ; nous croirons le cadet bien plus voisin de la barbarie que son aîné ; ou, si nous nous souvenons de la date des deux pieces, tout l’honneur que nous puissions faire à Regnard, est d’imaginer qu’il a voulu parodier son prédécesseur.

140. (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352

Qu’on ne s’imagine pas non plus que Molière prétende, comme le bonhomme Chrysale, réduire le savoir des femmes À connaître un pourpoint d’avec un haut-de-chausse ; seulement il ne veut pas qu’elles poussent l’amour du grec jusqu’à embrasser des pédants, et surtout à leur donner leurs filles en mariage.

141. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VII. De l’Amour. » pp. 121-144

La triste erreur des littérateurs bohèmes, et quelques-uns ont eu assez de talent et de douleurs pour mériter cette mention, consiste à s’imaginer qu’ils deviendront de grands hommes parce qu’ils imitent les écarts de mœurs de quelques grands hommes.

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